Les perles de l’Islam
Bonjour à toutes et à tous,
Pendant que nos élites cherchent à nous agiter pour mieux nous manipuler, je pense que Henri Corbin et sans doute bien d'autres sont à travers leurs travaux de recherches les objecteurs de consciences nécessaires pour refonder ce pacte unissant les gens de bonnes volonté d'où qu'ils viennent. Les mystiques affirment que Dieu à un projet pour chacun de nous. Ce désir de se fondre dans ce projet entre transcendance et immanence augmente tout potentiel humain caché en nous et maintenu en sommeil. Délivrez vous des manoeuvres de l'ombre qui vous orientent vers l'inflation de l'égo et ses perversions. Notre histoire devait servir un projet Divin ne nous éloignons plus du fil qui nous relient à cette dimension cachée. Pourrons-nous éviter cette catastrophe qui semble se profiler ? Cessons la division.
C’est comme philosophe, et premier traducteur en langue française, de textes du philosophe allemand encore peu connu sur la scène internationale Martin Heidegger sous le titre de Qu’est-ce que la Métaphysique ? 1 qu’il se fit connaître dans les années 1937 1938. C’est notamment dans la pensée du philosophe allemand qu’il puisa selon ses dires2, sa conception de l’« Herméneutique » qui lui permit d’entreprendre avec profit l’exégèse de l’ésotérisme islamiqueN 1.
À travers son exégèse, Corbin aborde des thèmes comme ceux de la connaissance et du récit visionnaire, du monde imaginal et de l’imagination créatrice en tant que facultés théophaniques, du corps spirituel ou de la terre céleste, de l’imamologie, de l’angélologie et du drame dans le ciel sont des créations au fondement de ce que Corbin nomme une philosophie prophétique basée sur l’herméneutique spirituelle du Livre Saint dont le meilleur équivalent chrétien est Jakob Böhme. C’est dire que cette philosophie prophétique doit être considérée comme une théosophie capable de réconcilier les facultés visionnaires et rationnelles en l’homme.
L’œuvre d’Henry Corbin tente de démontrer que la pensée musulmane ne se limite pas aux philosophes hellénisants, au kalâm sunnite ou même au soufisme et que son histoire ne s’arrête pas avec Averroès. Selon Corbin, la mort d’Averroès met seulement fin au péripatétisme arabe et au dialogue de sourd entre Kalam et Falasifa. La philosophie islamique prend au contraire un nouvel essor à partir de l’œuvre fondatrice de Sohrawardi en passant du monde arabe au monde perse où elle trouve une nouvelle vitalité et réalise pleinement certaines potentialités sans pour autant renier les acquis techniques et les catégories de la pensée grecque. Selon Henry Corbin, la caractéristique principale de la théosophie orientale de Sohrawardi et de son école est « d’interpréter les archétypes platoniciens en termes d’angélologie zoroastrienne ». À travers l’étude détaillée de Sohrawardi et de la philosophie chiite, Corbin met aussi en lumière l’influence de la pensée religieuse du zoroastrisme ou mazdéïsme (encore vivante dans certaines communautés en Inde et en Iran), sur l’islam iranien3 : le lien entre les cycles de la prophétie et le cycle zoroastrien du monde, les similitudes eschatologiques entre la figure de l’imam caché connu sous le nom de "Mahdi" et le sauveur zoroastrien, "Saoshyant" qui surgira d’un un lac en Iran et qui attend l’heure de son retour etcN 2. Corbin effectue aussi des rapprochements similaires entre gnose chiite et gnose chrétienne, notamment à travers l’identification de l’Imam caché avec le Paraclet annoncé dans l’Évangile de Jean selon Haydar Amoli, ou par le rapprochement du règne de la Walayat éternelle (la religion en vérité et en esprit selon le chiisme duodécimain) avec l’annonce du règne du Saint Esprit et de l’Évangile éternel prophétisée en occident par Joachim de Flore. Chez Corbin, le comparatisme entre les différentes traditions spirituelles du monothéisme (gnose chiite, gnose chrétienne et Kabbale) a une fonction déterminée, il lui permet d’élaborer des notions telles que l’ésotérisme abrahamique et l’œcuménisme spirituel pour rétablir des convergences là où les religions séculières sont en opposition.
Finalement, l’œuvre de Corbin dépasse l’exégèse historique et prend une nouvelle dimension quand elle considère cette tradition comme un rempart possible contre les dangers spirituels mortels de la sécularisation et de la désacralisation dont le nihilisme occidental semble le terme ultime4. Pour Corbin, l’ésotérisme chiite rejoint l’ésotérisme abrahamique dont il est l’un des sommets et forme une force de proposition toujours valable, capable de remédier aux impasses métaphysiques des systèmes théologiques dogmatiques qui, en réifiant Dieu, en font une idôle métaphysique (l’Être suprême) que l’athéisme ne pouvait que dénoncer après l’affaiblissement de la puissance séculière de l’Église et la sécularisation des différents rameaux protestants.
L’œuvre essentielle d’Henry Corbin se prolonge à travers son élève Christian Jambet, qui, sans la remettre en question, a montré qu’à côté de cet ésotérisme, la tradition chiite comportait aussi un kalam, théologie dogmatique dont la prise en compte est indispensable lorsqu’on veut comprendre les origines du sectarisme et du fondamentalisme dont la révolution iranienne est le dernier avatar. Wikipédia
Tags : Religions Islam
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