Mauvaises ondes

« Mauvaises ondes » ou mauvaise foi ?
Pourquoi nous n’irons pas sur le plateau de France 3.

Nous n’irons pas cautionner un faux débat dont les conclusions sont tirées et annoncées à l’avance.

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« Mauvaises ondes » : c’est ainsi, en effet, que FR3 présente à grand renfort de publicité sa soirée-événement du mercredi 18 mai prochain consacrée aux effets sur la santé des ondes électromagnétiques. Comme elle l’a déjà fait pour l’eau et l’alimentation, la chaîne « publique » – il n’est pas inutile de le rappeler – capture l’audimat avec des messages alarmistes sans se soucier de l’état global des connaissances sur le sujet. Comment Sophie Le Gall, auteur à succès de ces « documentaires », peut-elle être à la fois « indépendante », c’est-à-dire objective, et militante comme elle le revendique ? Quel est donc le but d’une telle émission ? Donner le frisson aux amateurs de sensations et de complots ?

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Tout cela est grave car il s’agit d’une véritable imposture où la science sert d’alibi à d’autres causes qu’il serait sans doute bon de mettre sur la table une fois pour toutes.

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Le problème pour le téléspectateur sera toujours le même, qui croire ? Pourtant ce ne sont pas les rapports d’expertise collective qui manquent de nos jours, publiés régulièrement sur le sujet dans le monde entier. Les antennes sont hors de cause et faire peur sur ce sujet ne peut se justifier scientifiquement. Mais les arguments scientifiques, on le sait, ne font pas le poids après des images à sensation qui ne jouent que sur l’appel à l’émotion. La démarche scientifique, elle, s’appuie au contraire sur une méthodologie rigoureuse et sur des résultats analysés, comparés, validés, toujours plus froids que les rumeurs, les impressions ou le micro-trottoir.

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Nous n’avons donc pas à servir d’alibi scientifique à une émission dont le principal propos n’a rien de scientifique et dont le but est de faire de l’audimat. La démocratie et la liberté d’expression méritent mieux que cette mascarade.

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Le choix de la chaise vide est peut-être discutable. Nous en prenons le risque en notre âme et conscience et parce qu’il nous semble important de ne pas cautionner ce genre de dérive et de désinformation..

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Ceci est une lettre ouverte aux médias, à l’opinion publique, mais aussi aux scientifiques car c’est à eux en priorité qu’il incombe de dénoncer les dénis dont la science fait l’objet.

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André Aurengo
Professeur de Biophysique à l’Université Pierre & Marie Curie
Ancien président de la Société Française de Radioprotection
Membre de l’Académie de Médecine

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Anne Perrin
Institut de Recherche Biomédicale des Armées
Expert auprès de l’AFSSET pour le rapport Radiofréquences 2009
Présidente de la section Rayonnements Non Ionisants de la Société Française de Radioprotection