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Accueil du site > Actualités > Société > Le bonheur en philosophie

Le bonheur en philosophie

Avant d’aborder les différents courants de pensée relatifs au bonheur dans le cadre notre microcosme humain, listons tout d’abord les fondamentaux sans lesquels rien ne serait possible.

L’inerte, le fameux « Socle » offrant le support à l’origine de la vie

Le vivant, comprenant toutes les formes de vie

L’humanité, sous ensemble du vivant et objet de notre réflexion

Cet ensemble est animé par un « ADN » que nous nommerons « L’algorithme » : Une sorte de code régissant tous les phénomènes usant du hasard et du chaos pour une création perpétuelle.

Mais la particularité de l’humanité est cette prise de conscience qui l’amène au questionnement sur la nature illusoire du monde, donc à la philosophie.

Si la mort rend l’existence dérisoire, il est toujours possible de réfléchir sur cet instant coincé entre deux néants que l’on nomme la vie.

Comment savourer l’instant présent sans nostalgie du passé tout en restant confiant en l’avenir ? Comment vibrer afin de ne pas sombrer dans l’ennui ? Peut-on être heureux dans un monde qui va mal sans se mentir à soi-même ? Bref, comment réussir ce bref passage sur Terre ?

Si la science a décrypté les substances qui sont à l’origine du circuit de récompense, la philosophie depuis des milliers d’années a contribué à mieux comprendre les raisons de la vie bonne.

Voici en synthèse les pistes non exhaustives qui ont déjà été explorées :

L'épicurisme place le bonheur dans les plaisirs simples et la diminution de la souffrance.
Le bonheur est possible à condition de ramener les désirs dans les limites des besoins corporels afin de garantir la tranquillité de l’âme.
Quand tu as le ventre creux, un morceau de pain te procure autant de joie que du caviar.

Le stoïcisme nous invite à nous préoccuper uniquement de ce qui dépend de nous et assumer notre destinée, de distinguer les faits des interprétations afin d’être heureux quelques soit les circonstances.

L’Hédonisme ou le plaisir est une fin en soi (Selon moi, une philosophie bourgeoise).

Le spinozisme : La joie est le passage d’une perfection moindre à une meilleure version de soi.
Plus nous comprenons nos affects comme des expressions nécessaires de la Vie, plus nos passions se transforment en vertus et plus nous devenons libres, aimants et heureux, jusqu'à la plus haute béatitude.

Nietzsche  : Le bonheur n'est que la conséquence et non une fin en soi, toutefois il y a quelque chose qui contribue au bonheur, c’est la possibilité d’oublier.

Arthur Schopenhauer :  le bonheur n’est qu’une illusion de la nature dont le seul objectif est de perdurer et de croître à travers nous ou dans n’importe quel autre véhicule.

Le bouddhisme :  la source réelle du bonheur c’est la paix intérieure via la méditation permettant de combattre les états d’esprit négatifs en les observant.

Aristote prétend que le bonheur est essentiellement une activité de raison et de contemplation.

Nous avons également l’ascension et la pleine conscience de Confucius, l’instant présent de Lao Tseu, la satisfaction complète de ses désirs de Kant, la quête du désir perpétuelle de Rousseau etc…

On remarquera un point commun (ou peut-être une origine commune) de toutes ces philosophies, fuir ses passions tristes et s’ancrer dans une certaine réalité, déchirer le fameux voile de maya.

Pour ma part, j’aime définir le bonheur comme l’interprétation humaine d’une succession à long terme des plaisirs de l’existence, contrairement au circuit désir-plaisir qui ne se vit que dans l’immédiateté.
En outre, donner du sens à sa vie professionnelle et maximiser l’interaction sociale joue aussi un rôle fondamental.

Je suis néanmoins conscient de la grande part d’utopie de tous ces préceptes dont la portée varie selon les époques, la situation géographique et le corps émotionnel des individus qui les dispense.

Certains philosophes modernes prétendent que les Français sont pessimistes et qu’ils ne sont relativement pas si malheureux au regard de l’histoire ou des conditions de vie plus difficiles que l’on trouve ailleurs.
Selon moi, ce sont des analyses méprisantes envers toutes les formes de souffrances qui travestissent la réalité et trahissent la philosophie.

Ce n’est pas parce que les individus d’un pays qui s'étiole continuent à se nourrir et à se vêtir qu’ils sont heureux.

Dans notre contexte social actuel, une grande part de l’activité professionnelle est tertiaire, la majorité des salariés urbains sont enferrés à des écrans dans une semi-hypnose 8h par jour, les interactions se limitent à des réunions ou des commérages autour de la machine à café, si certains tirent du plaisir à exercer, nombreux se retrouvent dans une servitude volontaire dont le métier a autant de sens que de vider le sable du désert, les valeurs marchandes et futiles remplacent les valeurs séculaires, la raréfaction artificielle des ressources accentue la compétition tandis que les contributions publiques sont détournées aux profits de quelques communautés, la pression fiscale s’accentue sur la masse afin d’alimenter le capital infernal et la dette abyssale laissant le pire aux générations à venir, les couples se consomment et se consument, les familles s’atomisent, la propagande médiatique essaie chaque jour de nous convaincre que le ciel est rose et la terre carrée, tout semble possible, mais peu de liberté dans les faits.

Mais rester lucide en s’abreuvant de mauvaises nouvelles n’est pas toujours la bonne solution, nous ternissons notre corps émotionnel à force d'actualités moroses et d'articles désenchantés, moi-même, je paie parfois ma curiosité d'une humeur maussade.

La réponse individuelle n’est pas uniquement la clé d’un bonheur collectif sauf peut-être par capillarité, mais j’en doute, la seule réponse pour le plus grand nombre reste politique.

En attendant, avec la philosophie, il est toujours possible de changer sa perception de la réalité sans pour autant la nier, consolidant sans cesse sa citadelle intérieur de messages lucides et sages.

Un débat très intéressant entre Frédéric Lenoir et Thierry Janssen (avec la fabuleuse Leili Anvar)  :

Ainsi qu'un florilège de sagesse sur le thème du bonheur :

https://www.youtube.com/playlist?list=PL3ifQzRuz2mKxtQlcL-dmWJ1ZbRaiBc2U

 

Tags : Philosophie




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10 réactions à cet article    


  • vote
    JL 28 septembre 2019 13:37

    ’’Si la mort rend l’existence dérisoire, il est toujours possible de réfléchir sur cet instant coincé entre deux néants que l’on nomme la vie.’’

     

     La mort est la condition sine qua non à la vie.

     

    Si la conscience de notre mort rend l’existence dérisoire, ...

     

    Je ne crois pas, non : la contingence n’est jamais dérisoire.


    • 1 vote
      wendigo wendigo 28 septembre 2019 21:54

      @JL

       Vous avez peut être raison, si toute foi vous n’avez pas tort, reste a définir et savoir ce qu’est la mort. Car que savons nous d’elle ? l’avons nous déjà vu ? Non, nous avons vu des défunts, des dépouilles, mais jamais la mort elle même, tout comme nous pouvons voir la vie, nous voyons le vivant s’agiter (ou pas) mais la vie en elle même jamais.
      La vie et la mort sont des notions, autant dire des concepts abstraits.
      Perso je pense que la première question a se poser est "quand commence la vie et où finit la mort" ?


    • vote
      JL 29 septembre 2019 12:41

      @wendigo
       
       "où finit la mort" ?

       ?
       
      La mort est un concept. Un concept n’a ni début, ni durée, ni fin.


    • vote
      wendigo wendigo 29 septembre 2019 17:17

      @JL

       Non, elle est un fait que nous ne connaissons pas et que donc nous conceptualisons ! Tout comme la vie, nous la pratiquons sans pour autant la connaître et la comprendre, où commence t’elle ? pouvez vous répondre à cela par une affirmation nette, démontrée ?
      La vie et la mort sont deux notions sur lesquelles la philosophie bûche depuis la nuit des temps sans entrevoir de réponse, que de la théorie, rien d’affirmé !


    • 1 vote
      sls0 sls0 28 septembre 2019 18:25

      Déjà je me suis posé des questions vis à vis des définitions.

      Ensuite j’ai arrêté la vidéo à 2’20", mélanger plaisir et bonheur c’est mal barré.

      Pour la philosophie monsieur Phi me suffit, il fait travailler les boyaux de la tête.

      Les maitres zen disent que le satori qui est assez représentatif du bonheur est trouvé quand il n’y a plus personne pour le chercher.

      Ne cherchez pas à discuter du bonheur, vivez le !


      • vote
        wendigo wendigo 28 septembre 2019 22:10

        @sls0

         C’est la philo de ce siècle, plus basée sur de l’analyse matérialiste marchand que sur la réflexion intellectuelle développante.
        Regardez la bibliographie de nos GRANDS philosophes actuels, cela tient plus de la critique littéraire et du commentaire sportif que de l’art philosophique qu’il devrait être. Les gugus vous écrivent des bouquins sur les travaux des vrai philo d’hier et ou pour vous commenter le monde d’aujourd’hui sans rien proposer d’innovant.
        pourquoi donc ? c’est très simple, un philosophe est quelqu’un qui met les pieds dans le plat qui apporte des idées bousculant d’ordre établi et de nos jours personne n’a le droit de contester cet ordre, donc ne seront philosophes que ceux qui auront le certificat d’obéissance, le "diplôme".
        Le philosophe d’aujourd’hui, proposera de repeindre les murs, non de reconstruire la maison ! D’où l’intérêt pour eux de ne pas faire de différences entre plaisir et bonheur.
        Ils ont fait de la philo un mot vide de sens, où de grands mots sont là pour dissimuler de petites pensées. Platon Voltaire, Nietzsche .... serai aujourd’hui balayeurs ou Rmistes et je ne vous parle pas de Diogène qui lui serait la bête immonde !


      • vote
        sls0 sls0 28 septembre 2019 23:19

        @wendigo
        Le seul philosophe que j’ai connu était un ancien prof de philo. Il me disait qu’un prof de philo c’est un peu un abbé donnant des cours sur la vie amoureuse.
        Il m’a dit maintenant je ne dis plus, je montre, je vis. A voir son style de vie et d’être il s’était pas mal intéressé à Diogène de Sinope et Socrate.
        Je ne sais pas si Onfray est un philosophe mais sa vie ressemble assez bien au discours. Son bouquin anti manuel de philosophie m’a beaucoup aidé vis a vis des jeunes que la philosophie repoussait dû principalement à une approche trop scolaire des profs. La philosophie ce n’est pas savoir la bio des philosophes c’est s’armer pour être libre.

        Pour ce qui est d’innover, c’est que ça déjà pas mal cogité avant, à part la philosophie des sciences qui est alimenté pas des évolutions, pour le reste coté changement de civilisation c’est pas tout les jours.
        Personnellement Socrate, Diogène et Sidartha gautama me suffisent et c’est du très vieux, je ne suis pas vraiment en recherche d’innovation ou de réchauffé.
        Pour aller d’un point A a un point B et de ce point à un point C, il n’est pas nécessaire d’employer une dizaine de véhicules ou de connaitre les caractéristiques techniques d’une centaine. Le principal est d’y aller, souvent ceux qui discute des avantages et inconvénients de différents véhicules restent sur place.
        Pour celui qui est arrivé au point C et qui s’aperçoit que d’autres n’ont pas employé le même véhicule que lui doit il en discourir ? Non le véhicule n’est rien sans le chauffeur. Par contre les chauffeurs du points C auront pas mal de caractéristiques en commun.


      • vote
        wendigo wendigo 29 septembre 2019 08:43

        @sls0

        Vous auriez raison, si vous n’étiez pas potentiellement dans le tort .
        Serte vous n’avez pas tort sur le fond, mais voila notre civilisation l’a déjà touché depuis pas mal de temps (le fond) et depuis quelques décennies elle creuse, ce qui maintenant met vos propos en surface.
        Notre temps est atteint d’une maladie que même le DMS 5 n’a pas pu répertorier, une aberration psychiatrique, la "schyzo-psychopathologie", en d’autres termes un monde psychopathe menant des politiques schizophréniques. Dans un tel cas, inutile de savoir si on prend les véhicule A,B ou C, il est préférable de créer un nouveau mode de transport, les véhicules sus cités aillant montrer tous leurs vices cachés.
        Cette civilisation est partie en brioche, il n’en reste que des ruines il est grand temps d’apporter d’autres voies, de réfléchir d’autres modèles, pas de rafraîchir les peintures comme le fait Onfray (que je considère être l’un des moins toquard), non il est temps d’avoir des réflexions sur un nouveau bâtiment, entretenir des ruines, c’est rester dans des ruines.
        Mais voila, les lois commerciales et les dictâtes qu’elles imposent à la pensée (la philo n’est autre que l’émanation de l’esprit critique, esprit critique qui est désormais interdit de mettre en pratique) Cette civilisation marchande est morte, mais comme tout organisme, elle refuse d’accepter l’irrémédiable, la philosophie, la vrai est pour elle un danger, le danger de se rendre à l’évidence. Et voici pourquoi, l’emporocratie n’adoube que des suiveur, des "élèves" de fac, dociles, au verbes haut et grandiloquent développant des idées frêles et mesquines, faites pour donner l’impression, mais ne surtout rien faire bouger.
        Quand Onfray sort des clous, il se fait taxer de bête immonde et que fait il ? Il revient en arrière et tend la croupière. Normal il n’est pas philosophe, il est diplômé !


      • 1 vote
        sls0 sls0 29 septembre 2019 18:39

        @wendigo
        Il y a les actes et les paroles, aux actes et à la conduite j’y fais attention les paroles et discours sont la plupart du temps du vent.
        Je ne regarde pas ce que font les autres je regarde ce que je fais. J’essaie de vivre juste au maximum et d’être utile.
        Mes biens pèsent 35kg, je ne crois pas être trop influencé par le marketing de l’avoir à tout prix.

        Parler de philosophie, oui avec des jeunes car c’est un bon outil pour vivre libre. Sinon ça ne m’intéresse pas, je suis plus "actes" donc je préfère l’exemple.
        L’exemple ne doit pas trop être mauvais car je suis bien vu en général. Je peux même me permettre d’être athée dans un environnement hyper religieux.
        Au niveau dialectique les pasteurs ici c’est à raz des paquerettes et pas de bol pour eux je suis un athée qui avec une bonne mémoire qui connait la bible.
        Je leur laisse les paroles et discours ils me laissent avec les actes.
        Je vois les fautes des autres mais je ne juge pas par contre avec mes fautes je suis moins indulgent.
        Le monde se barre en couille, je ne peut agir que sur ce qui est de ma responsabilité dans cette direction prise. A la limite je peux donner une analyse qui fera réfléchir un petit nombre de gens.
        Mon bilan CO2 est à moins de 2 tonnes annuelles, plus de la moitié de mes revenus vont en assistance scolaire ou médicale. Je vis très simplement ce qui fait que j’en ai trop. Je suppose si tout le monde ferait la même chose ça irait peut être mieux. Si les gens préfère vivre autrement c’est leur choix.
        Au moment où j’écris ces lignes il y a un gamine qui pille mon frigo et ma réserve de bouffe pour la deuxième fois en moins de 2h.
        La première excuse pour rentrer c’était une blessure infectée, la deuxième excuse est identique.
        Je n’ai plus rien à bouffer, du coup vu que c’est dimanche je vais aller bouffer au resto en ville. Je vis simplement mais pas d’une façon ascétique, le resto une fois par mois j’ose. Je paierai 6€ max, la langouste fraiche est à 20€ maintenant que j’y pense ça fait 3 ans que j’en ai plus mangé pourtant ça ne manque pas ici. Ils ont une gestion sévère via des réserves et le résultat c’est qu’en en trouve pas mal pendant la période de pêche.
        J’ai la chance de vivre dans un environnent sobre, ne pas gaspiller n’est pas mal vue.
        En Europe il est plus difficile de vivre sobrement, il est plus facile de parler de philosophie que de vivre d’une façon philosophique.
        Je verrai mal un Diogène vivre à notre époque.


      • vote
        acetrip 29 septembre 2019 16:38

        "Le bonheur, c’est l’absence de malheur" selon Alain



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