Séparation des activités bancaires : réforme impossible ?
« C'est trop gros ! Ce sont les banques qui tiennent le monde ! »
« La séparation bancaire, il faudrait la faire ! » mais « ça n'arrivera pas ! »
Anne-Sophie Jacques : La crise et moi - Petit manuel de matraquage médiatico-économique
Verra-t-on un jour de vraies règles structurelles pour contrôler les banques et établir une réelle séparation entre les activités de banque de dépôt et les activités de banque d’investissement (spéculation financière) ?
Le très puissant lobby bancaire et ses hommes de paille politiciens veillent... pour que ça n’arrive pas...
Ils ne veulent pas qu’on casse leur jouet : 15 000 milliards de dollars de transactions financières chaque jour !
... Et la "finance de l’ombre" reste au-dessus des lois
Les nouveaux chiffres sont sortis le 18 novembre. La finance de l’ombre, ou "shadow banking", continue de croître au su et au vu des régulateurs. Sa taille atteint aujourd’hui 67’000 milliards de dollars, soit une taille égale à l’ensemble de l’économie mondiale. On peut la définir comme un système financier parallèle au système bancaire réglementé. Le shadow banking se compense essentiellement de spéculateurs sophistiqués. Son rôle dans les crises de 2002 (Enron, Worldcom) et 2008 (subprime) est avéré. Et pourtant, les gouvernements, en procédant au sauvetage de l’ensemble du système financier en 2008, ont récompensé l’échec de la finance spéculative et incité les spéculateurs déréglementés à poursuivre leurs activités, qui ont augmenté de 5000 milliards depuis la crise ! En cause également, le lobbying efficace à Washington qui met en échec les velléités actuelles de la France et de l’UE de réglementer le shadow banking.
Plus concrètement : des fonds spéculatifs d’importance systémique, ou des banques à haute intensité spéculative (Goldman, Morgan, Deutsche Bank) peuvent connaîte un krach soudain révélé suite à des risques trop élevés accumulés ces dernières années sur ces transactions hors bilan, non répertoriées, opaques, utilisant les instruments dérivés traités hors bourse (et valorisés en montant notionnel à 640’000 milliards de dollars !! Voir lien ci-contre : https://www.bis.org/publ/otc_hy1211.htm ). Une crise d’illiquidité survenant sur un marché spéculatif (dérivés sur obligataire immobilier, sur devises, ou sur matières premières ou autre) peut déstabiliser la planète financière, qui à son tour déstabilisera la planète de l’économie réelle. On pourrait alors vivre un "bis repetita" amplifié des crises précédentes... Qui sauvera alors le système ?
Retrouvez chaque mercredi un vidéo-édito de Myret Zaki, rédactrice en chef adjointe de Bilan (www.bilan.ch), sur un thème d’actualité économique ainsi que des interventions d’autres membres de la rédaction et des interviews de personnalités.
La ploutocratie financière perpétuera son système organisé pour favoriser l’enrichissement, la redistribution des richesses se faisant de la base vers l’élite...
Et tant qu’il y aura des paradis fiscaux et des chambres de compensation bien pratiques pour les spéculateurs financiers...
Il est donc plus que jamais urgent de sortir de ce système ploutocratique néfaste car contraire à l’intérêt général, et pour ce faire il faudra au minimum passer par ces étapes : redonner le pouvoir politique au peuple (passer de la ploutocratie à la démocratie réelle), ne plus laisser la création monétaire aux mains de spéculateurs privés (une banque centrale publique créera la quantité de monnaie nécessaire), séparer les activités bancaires (voire nationaliser ce secteur...), ... Les étapes suivantes devraient suivre naturellement (améliorer l’enseignement, des médias pour les citoyens et pas au service des élites, agriculture plus saine, etc).
Tags : Economie Politique Société Fiscalité Démocratie Citoyenneté International Monnaie Banques Crise financière
20 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON