Zemmour soumis à la question : nostalgique, réac, sans aucune limite... et fou de Napoléon
Philippe Bilger soumet Eric Zemmour à la question : son parcours, ses différentes facettes, ses différents métiers (1), le tandem Zemmour-Naulleau et son renvoi (2) de l'émission On n'est pas couché présentée par Laurent Ruquier, ses admirateurs et ses détracteurs, ses certitudes, ses sujets préférés (Histoire, politique, littérature...), son sens de la provocation, l'antiracisme, l'Islam et le Coran, ses orientations politiques, Sarkozy-Hollande, le danger de la vanité, son avenir et celui de la France... (enregistré le 29 novembre 2013)
(1) Journaliste politique, essayiste, chroniqueur, polémiste : « Je me vois et je me vis d’abord comme écrivain. »
(2) Une des raisons de son renvoi : « beaucoup d’invités refusaient de venir à cause de moi... »
« Je n’ai aucune limite. Je dialogue avec tout le monde... »
Je recevais des insultes tous les jours. (...) Par exemple « Eric Zemmour est un étron ! ». J’étais « une espèce de fils d’Hitler... »
« Je suis fou de Napoléon ! »
« Je veux séduire et convaincre, j’aime l’affrontement, j’aime gagner. »
« Je ne pense pas que mes adversaires soient de bonne foi (...) ; ils veulent seulement abattre un adversaire idéologique et politique... »
« On n’a plus le droit de déconstruire le discours dominant. »
On vit « depuis 40 ans une entreprise de dénaturation des mots (...) comme dans le monde d’Orwell. »
Antiracisme : « Je tombe de l’armoire ! On se fout de notre gueule ! (...) Les racistes c’est eux ! »
« Je suis totalement indépendant. (...) Ma famille politique ancienne : le Gaullo-bonapartisme ; ça c’est pour la longue durée. Ma famille politique c’est le Non à Maastricht : Philippe Séguin, Philippe de Villiers, Jean-Pierre Chevènement, Charles Pasqua et Jean-Marie Le Pen. (...)
J’ai compris que l’électorat populaire, qui votait Le Pen, à qui on lui disait : la mondialisation c’est mal, l’Europe voilà le danger, la fin des frontières c’est pas bien... je disais, moi je suis d’accord, mais pourquoi tu parles pas d’immigration ? Pourquoi tu dis pas que moi, mon environnement a été saccagé par une immigration excessive et qui ne voulait plus s’assimiler ? Pourquoi tu dis pas ça ?... disait-il à Séguin, à Chevènement, etc. Si tu dis ça, eh bien moi je t’écoute pour le reste. (...) Et ils n’ont jamais fait ça... (...)
J’assume les cinq. »
« Nostalgique, sans conteste. Doublement nostalgique : nostalgique du bonheur de vivre en France dans les années 60, et nostalgique de la grandeur de la France (morte à Waterloo en 1815). Une nostalgie qui est lourde... ça ça me touche, ça me hante, ça assombrit mon existence. »
« Réactionnaire, oui, car je veux revenir à un monde d’avant... »
Sarkozy et Hollande : « sur le fond il n’y a pas pas une grande différence... néoconservateurs, atlantistes, otaniens, (...) c’est l’Europe qui détermine... »
« Ils ne sont plus présidents. »
La méthode Sarkozy : « c’était, je suis le super premier ministre. »
La méthode Hollande : « celui qui ne se met pas tout le temps en avant. (...) C’est le roi de la dissimulation... »
« Je pense qu’on va redécouvrir que l’Histoire est tragique... »
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Si cet entretien permet de mieux cerner "le cas Zemmour", il n’est pas inutile de se pencher sur les dernières critiques qui se sont abattues sur le polémiste nostalgique...
Après la Une de Minute sur Christiane Taubira, Rama Yade avait "accusé" Eric Zemmour de "libérer une certaine parole" (source : Le lab politique Europe 1) :
« (R. Y.) Je ne suis pas étonnée, depuis quelques années nous assistons à une libération d’une certaine parole. Sans forcement être raciste, a pu être interprêtée, amplifiée, par certaines personnes.
Je pense à tous ces chroniqueurs qui depuis plusieurs années sont dans les médias en table ouverte. Dans les relais privés comme dans le service public et qui disent des choses blessantes. Je pense à des gens qui ont une obsession, un regard ethnicisé sur les gens.
- Vous pensez à qui, Eric Zemmour par exemple ?
- Oui, et tant d’autres. Il y en d’autres qui ont pris le relai. Ils ont un regard toujours ethnique sur la France et sur ses composantes.
Ce n’est pas forcement raciste, quoi que sur certains propos il s’est quand même retrouvé en justice … »
Zemmour avait aussitôt répondu à l’ancienne ministre, sur l’antenne d’i>Télé :
« (E. Z.) Je voudrais d’abord répondre une chose à Rama Yade : ce n’est pas moi qui ai été nommé ministre parce que j’étais noir et femme.
Celui ou celle qui a bénéficié d’un regard ethnicisé sur la société française, ce n’est pas moi, c’est Rama Yade. »
Le 10 décembre 2013, c’était Philippe Corcuff qui épinglait Zemmour : Eric Zemmour a encore franchi le mur du çon
Extrait de l’article de P. Corcuff :
« La dernière chronique d’Eric Zemmour dans Le Figaro du 5 décembre, « Petits Blancs et bonnes consciences », a dépassé de nouveau le mur du çon.
Le niveau d’insanitude du gourou médiatique des temps qui puent, dans une double diabolisation dont il a le secret (des « femmes » en général et de « l’immigration arabo-africaine » en général), a été encore une fois explosé. (...)
Zemmour, qui a été condamné le 18 février 2011 par la XVIIe chambre du tribunal correctionnel de Paris pour provocation à la discrimination raciale suite à une plainte de la Licra, emboîte ses habituels stéréotypes xénophobes et sexistes.
Sachant tout de la prétendue « nature féminine » à travers les âges, il nous explique en un claquement d’idées choc le lien nécessaire entre leur supposée attirance pour les soldats allemands et américains hier et pour les Noirs aujourd’hui. (...) » ( ... la suite ici)
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Tags : France Politique Eric Zemmour
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