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Joe Liqueur

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  • 1 vote
    Joe Liqueur 23 octobre 2010 13:56

    En effet je ne connais rien à la pensée de Peña-Ruiz, en dehors de ce qu’il dit dans cette vidéo, et je n’ai lu aucun de ses livres - mais ça ne me donne pas envie ! Soit il est à côté de la plaque, soit il se fout de la gueule des gens. Par ailleurs je connais un peu les pratiques intellectuelles du P"G", et de ce point de vue-là Peña-Ruiz semble être bien en phase avec Mélenchon : ce sont des ectoplasmes "de gauche".



  • 1 vote
    Joe Liqueur 23 octobre 2010 12:44

    Je voulais dire des contrats de misère à durée déterminée, bien sûr.



  • 4 votes
    Joe Liqueur 23 octobre 2010 12:40

    Ça commence déjà à déraper à 11’50 : “C’est pas parce qu’on se bat pour l’émancipation socio-économique qu’y faut laisser de côté l’émancipation juridique et politique ; c’est pas parce qu’on se bat pour la République sociale qu’y faut pas se battre pour la République laïque. Or Marianne, l’allégorie de la République, ne porte pas le VOILE DE LA SOUMISSION (c’est moi qui souligne) ; elle porte le bonnet phrygien de l’émancipation ; le bonnet phrygien des esclaves affranchis”. On l’a pas vue venir, celle-là, mais voilà. Il nous a bien eu, hein ? Voilà donc comment le citoyen Peña-Ruiz, après s’être intéressé à l’émancipation politique, s’est ensuite intéressé de très près à l’émancipation intellectuelle et culturelle, laquelle va très vite se muer en “émancipation laïque”… et s’y résumer tout entière, tant qu’à faire. Comprenez bien le “message” : les femmes qui portent un voile (un hijab) n’ont rien compris à la République, et elles se comportent comme des esclaves. Raccourci ébouriffant, tout en finesse. Quant aux religieuses catholiques qui portent elles aussi un voile (chrétien), on évitera bien sûr d’en parler. No problemo.

    Mais le clou, c’est à 28’02.
    Le citoyen Peña-Ruiz se pose une question pour le moins étrange : “Quel est le droit d’un chômeur de refuser de signer un contrat de travail qui le fait sortir de la précarité ?”. Autrement dit, notre professeur se demande pourquoi diable un chômeur ne pourrait pas refuser un travail qui lui permet de sortir de la précarité. Il fallait y penser. C’est vrai, y sont vraiment bourrins ces chômeurs : quand ils trouvent enfin, après des mois ou des années de recherches infructueuses, et alors qu’ils sont au seuil de la misère, en fin de droits ou déjà au RSA, quand ils trouvent enfin un travail qui leur permet de sortir de la précarité, ils ne songent même pas à se poser cette question évidente : “Mais au fait, pourquoi je ne pourrais pas refuser ?”. Cela prouve bien, voyez-vous, que ces chômeurs ne sont pas suffisamment émancipés. Mais qu’ils s’émancipent donc un peu, boudiou !

    Ainsi donc, il y a des millions de gens qui ne rêvent que de trouver un contrat de travail qui les fasse sortir de la précarité, et le gars se demande quel est le droit, pour ces gens, de refuser de signer un tel contrat le jour où ils finissent enfin par le trouver.

    Le gars ne songe pas que si les chômeurs sont très souvent portés à refuser des emplois, c’est qu’on ne leur propose que des contrats de misère, à temps partiel et/ou à durée indéterminée et/ou avec un lieu de travail situé à plusieurs heures de route de leur domicile, etc. Et que dès ce moment-là ils gagnent autant et souvent plus en cumulant des allocations (misérables) et quelques travaux ou commerces au noir ou illégaux. Il ne songe pas que le véritable progrès social, cela ne consiste pas à établir un droit à “refuser de signer” un contrat de travail qui fasse sortir de la précarité, mais au contraire à établir un droit à signer un contrat de travail qui garantisse contre la précarité - autrement dit un contrat de travail à temps plein, à durée indéterminée ou mieux encore avec un statut de fonctionnaire, et avec un lieu de travail situé à une distance raisonnable du domicile.

    A 51’15, Peña-Ruiz nous parle de l’hôpital : “quand un croyant entre dans un hôpital public, il a besoin de soins ; si possible sans dépassement d’honoraires”. SI POSSIBLE… Ben voyons… Faut-il traduire par “si le PG arrivait au pouvoir”, ou par “si la situation économique le permet”, ou par “si le temps le permet” ? Là encore, c’est bizarre, mais cet adhérent du P“G” ne s’empresse pas trop d’évoquer la gratuité des soins, ou le monopole d’Etat sur les services médicaux. Un oubli, encore ? Non : trop stalinien, tout ça. Il faut juste que les gens s’émancipent, et ça ira mieux.

    A 52’00, un hommage à Jaurès dont on peut craindre qu’il soit légèrement orienté (mais pas trop à gauche) : “le même Jaurès déclinait ainsi l’émancipation sociale après avoir décliné l’émancipation laïque. Et cela me paraît exemplaire”. Et on ne peut pas décliner les deux en même temps ? En réalité, c’est ce que Jaurès faisait : il n’entendait pas faire passer l’émancipation sociale APRES l’émancipation laïque. “Cela me paraît exemplaire”, nous dit Henri Peña-Ruiz. Mais aujourd’hui, en 2012, l’émancipation laïque devrait encore passer AVANT l’émancipation sociale, suivant le prétendu exemple de Jaurès ? Questions d’autant plus gênantes que les gens du P“G” ont tenu à souligner tout d’abord à quel point leur démarche n’avaient rien à voir avec celle de Riposte laïque, laquelle relève de la "provocation raciste" (pour être tout à fait objectif il faudrait plutôt parler de provocation anti-religieuse). On peut donc légitimement se demander s’il n’y aurait pas un message subliminal qui serait le suivant : depuis qu’on voit Sarkozy se prosterner devant Ratzinger pour lui sucer le goupillon (tout en consultant ses SMS), et des femmes se balader en niqab dans la rue, l’émancipation laïque peut éventuellement passer avant l’émancipation sociale - et bien sûr avant le droit au travail… mais attention, on n’est pas Riposte laïque, quand même, ouh là là non, pas de racistes chez nous ! Evidemment, quand on n’est même pas capable d’envisager une sortie unilatérale de l’Union européenne ultralibérale, l’émancipation sociale peut difficilement être conçue comme une véritable priorité, même parmi d’autres. Sans parler bien sûr de l’émancipation politique !

    A 58’00, le citoyen Peña-Ruiz nous livre pour finir sa définition de la laïcité : “J’appelle laïcité le principe d’union de tout le peuple sur la base de la liberté de conscience, de l’égalité de traitement de toutes les convictions spirituelles, et de l’universalité de la puissance publique”. Mais au fait, ceux qui n’ont aucune convictions spirituelles (les agnostiques), bénéficient-ils aussi de l’égalité de traitement ? La question est aussi tordue que la définition qui la suscite, reconnaissons-le.

    La laïcité, c’est beaucoup plus simple que ça ; c’est à la fois beaucoup plus radical, beaucoup plus neutre et beaucoup plus clair : c’est la NON-RECONNAISSANCE des cultes et des croyances ; leur NON-RECONNAISSANCE par la République. Donc cela se résume en une phrase :

    La République française ne reconnaît aucun culte ni aucune croyance. Point.

    Et donc la République ne reconnaît ni croyants, ni athées, ni agnostiques, ni la moindre “conviction spirituelle”. Elle ne reconnaît que des citoyens et des étrangers.

    A partir de là :
    La liberté de conscience va de soi ;
    L’égalité de traitement de toutes les convictions spirituelles ET DES NON-CONVICTIONS va également de soi ;
    Quant à l’universalité de la puissance publique, on peut se la garder par exemple pour des SERVICES PUBLICS GRATUITS RELEVANT DU MONOPOLE D’ETAT (mais quelle horreur ! Halte au stalinisme soviétique !).

    A 1h00’50, un passage assez gratiné : “Qu’une femme soit réduite à un fantôme, qu’elle ne découvre le monde que les yeux retranchés derrière un grillage de toile (il va donc directement à la case burqa sans passer par la case niqab, ndlr), voilà qui est irrespecteux de l’égalité des sexes, de la dignité de la femme, et de la possibilité pour la femme d’avoir d’un droit au visage, c’est-à-dire un droit d’être un sujet, et non pas un objet qui sera possédé par l’homme qui en aura l’exclusivité (ndlr : goûtez la finesse et la subtilité du propos) ; déréifier la femme, l’émanciper, c’est aussi (…) permettre de montrer la puissance émancipatrice de la laïcité”. Et si, au lieu de “déréifier” cette femme, on lui garantissait plutôt le droit au travail ? Et si, au lieu de se branler avec des concepts familiers des seuls étudiants en khâgne, on pensait plutôt à faire en sorte que toutes les conditions nécessaires à la liberté des femmes soient réellement garanties ? Et si, au lieu de se gargariser avec l’émancipation-des-femmes, on défendait plutôt la mesure qui, d’un point de vue historique et même du point de vue de la simple logique, est la première condition de l’émancipation, à savoir le droit au travail ? Et si par ailleurs on abolissait le mariage, ne serait-ce pas déjà un tout petit peu plus conséquent dans le genre j’émancipe-les-femmes ?

    A 1h02’, vous noterez qu’Henri Peña-Ruiz oublie joyeusement les trois départements concordataires français. Mais passons.

    A 1h06’34, ça repart de plus belle : “Alors vous voyez pourquoi l’émancipation laïque n’est pas toute l’émancipation ; mais c’est quelque chose d’essentiel pour l’émancipation. Alors bien sûr on dira : ces citoyens français de confession musulmane issus de l’immigration maghrébine produisent trois fois plus de chômeurs que les autres parties de la population (sic). Soit (sic). Mais c’est pas une raison pour alléger l’exigence laïque. Parce qu’on prétendrait résoudre un problème par une solution qui lui est pas adéquate. S’il y a un problème social et économique de chômage, il faut lutter contre ce problème par des mesures sociaux-économiques (lesquelles ??). Et non pas en remettant en question le modèle républicain. Et c’est pourquoi je pense qu’on peut marier l’exigence sociale de lutte pour la justice sociale - par exemple quand j’étais à la commission Stasi moi je me suis battu pour le curriculum anonyme”… Etc.

    “Il faut lutter contre ce problème”… Et si, au lieu de “lutter contre” ce problème, on le RESOLVAIT en instaurant le droit au travail ? Et ces “mesures sociaux-économiques”, c’est quoi ? On ne le saura jamais. Evidemment. Le protectionnisme ? Trop nationaliste, c’est moche. Le droit au travail ? Trop stalinien, c’est caca.

    A 1h07’50 : “Donc effectivement, luttons contre toutes les discriminations racistes ou xénophobes ou ethnicistes, mais ne remettons pas pour autant en question l’exigence républicaine”. C’est ça, luttons camarades, luttons-contre-les-discriminations, mais surtout ne parlons jamais du droit au travail. Saisissons la HALDE, mais n’inscrivons jamais le droit au travail dans notre programme politique. Le citoyen Penã-Ruiz n’a pas songé qu’avec le droit au travail, les discriminations à l’embauche (dont je ne nie certainement pas l’existence) auraient très vite un coup dans l’aile. Ces discriminations ethniscistes et/ou sociales pourraient bien sûr, hélas, continuer d’exister après l’instauration du droit au travail ; cependant elles auraient de toute évidence une ampleur et des conséquences bien moindres. Car il s’agit aussi de discriminations sociales… Mais dans un discours “de gôche”, il faut d’abord placer les mots “raciste” et “xénophobe”, sans quoi on n’est plus dans le trip. Par ailleurs il faudrait peut-être se souvenir que dans notre République, toute discrimination est illégale, et que tout contrevenant doit être poursuivi, jugé et condamné… par la justice. La haute autorité de lutte contre les discriminations, c’est la justice. La simple existence d’une HALDE est une déjà une farce ; un véritable scandale. L’existence de la HALDE est une honte pour la République.

    A 1h09’50, Peña-Ruiz proclame : “Il faut combattre le communautarisme, parce que sous prétexte de droits culturels, expression très dangereuse (là-dessus il a tout à fait raison), on risque de consacrer des tutelles communautaristes (…). La loi commune de la République ne doit pas composer avec la loi particulière de la religion. Et contrairement à ce que disent beaucoup, ce n’est pas à la laïcité de s’adapter à la religion, c’est aux religions de s’adapter à la laïcité”. Là encore, il faudrait seulement être capable d’énoncer des principes clairs et cohérents, qui tiennent en peu de mots :

    La République ne reconnaît aucune communauté autre que la communauté nationale formée par les citoyens ; elle ne reconnaît que des personnes morales, associations et entreprises - de même qu’elle ne reconnaît aucun “croyant”, seulement des citoyens et des étrangers.

    Boudiou, mais pourquoi ces gens du P“G” ne sont-ils jamais capables de faire la moindre proposition, ni d’avancer le moindre principe solide, même quand ils sont professeur de philosophie… ou président du parti ?

    A 1h11’30, ce cri du cœur on ne peut plus significatif (dans le cadre d’une critique, au demeurant justifiée, du concept d’“Etat-providence”) : “je refuse de considérer que les allocations chômage sont une manne providentielle qui tombe sur le désert à un moment donné”. Le citoyen Peña-Ruiz ne songe pas qu’avec le droit au travail, les allocations chômage n’auraient même plus de raison d’être.

    Enfin, à 1h11’40, cette saillie qui nous semble encore une fois orientée (orientale ?), toujours dans la même direction : “Lorsque Mme Thatcher casse l’Etat social de droit, que fait-elle ? Elle encourage les associations islamistes de quartier à prendre la place de l’Etat défaillant”. Question : et Mme Thatcher n’encourage pas les associations anglicanes de quartier à prendre la place de l’Etat défaillant ?? “La charité ne peut tenir lieu de justice sociale”, nous dit-il un peu plus loin en ciblant toujours la politique de Margaret Thatcher, et celle de Sarkozy. Mais il ne songe pas que les allocations chômage, outre qu’elles correspondent à une création de fausse monnaie, relèvent justement de la charité - de la charité étatique en l’occurrence, n’empêche qu’elles relèvent bien de la charité. Il me paraît décidément douteux de se gargariser avec ces concepts de “justice sociale” ou d’“Etat social de droit” sans jamais avancer la grande proposition qui précisément pourrait faire advenir ces concepts dans le monde réel : le droit au travail. Le droit au travail, c’est le contraire de la charité. Souvenons-nous de ce 5è alinéa du préambule de la constitution du 27 octobre 1946 (celle de la IVè République), préambule auquel fait encore référence celui de notre constitution du 4 octobre 1958 :

    “Chacun a le DEVOIR de travailler et le DROIT d’obtenir un emploi”.

    Certes, il y avait un piège, qui se trouve dans le 11è alinéa de ce même préambule de la constitution du 27 octobre 1946 (avec l’invocation de la "situation économique"). Mais tout de même. Comment expliquer que des membres du P“G” nous parlent dans ces termes des allocations chômage et de “charité” ? Ils n’ont jamais entendu parler de la constitution ? Ils n’ont jamais entendu parler du droit au travail ?

    Ah, le droit au travail… une vieille idée qui fut de gauche avant même d’être socialiste, et que la “gauche” comme les “socialistes”, au cours des dernières décennies, ont pris bien soin d’enterrer aussi profond que possible, fût-ce sous un déluge considérations pseudo-laïques et “émancipatrices”.

    Reprenons donc les trois volets de l’émancipation telle que décrite par Henri Peña-Ruiz.

     Emancipation politique : pas d’émancipation politique sans démocratie, pas de démocratie sans souveraineté, pas de souveraineté sans sortie de l’Union européenne. C’est bizarre, mais au P“G” on n’évoque jamais une sortie de l’UE.

     Emancipation laïque : pas de vraie laïcité sans affirmer la non-reconnaissance des cultes et des croyances par la République ; et par ailleurs, si l’on élargit un peu le débat (mais était-ce vraiment le but recherché par Peña-Ruiz ?), alors l’émancipation dont il est question ici, ce sont les libertés publiques et individuelles.

     Emancipation sociale : pas d’émancipation sociale sans droit au travail. Décidément, c’est bizarre, mais on P“G” on n’évoque jamais le droit au travail.
    Conclusion : tout cela ressemble quand même foutrement à une grosse mystification.



  • 1 vote
    Joe Liqueur 17 janvier 2010 14:42

    Des "syndicats communistes" ? En France, en 2010 ? C’est une plaisanterie ?



  • vote
    Joe Liqueur 17 janvier 2010 14:41

    Désolé, c’était une réponse au commentaire de Manon ; je le remets au bon endroit…

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