Rachid G.

C’est un secret de polichinelle. Mais ces djihadistes, comme on les appelle, ne sont pas représentatifs de l’ensemble du mouvement de rébellion qui existe en Syrie, loin s’en faut. Le Hamas, qui n’est pas Al-Qaïda ni son allié, a apporté son soutien officiel à l’opposition syrienne contre le régime de Bachar el-Assad. Ce dernier est présenté - par certains mouvements, souvent nationalistes - comme un résistant à l’empire, à Israël ou que sais-je encore, mais c’est une vaste plaisanterie. Même Alexandre Adler, connu pour être un partisan de l’extrême droite israélienne, dans l’une de ses chroniques, a affirmé que le président syrien n’était pas perçu comme un ennemi par le gouvernement de Benyamin Netanyahu : http://www.youtube.com/watch?v=CQsFOQ-O1FY Tu m’étonnes, le père leur a fait le plus beau cadeau qui soit en leur cédant le plateau du Golan que le fils n’a jamais vraiment chercher à récupérer. La vérité est qu’à l’instar des autres dictateurs de la région, Bachar el-assad a mangé à tous les râteliers. Il n’y a pas si longtemps, ce sacré résistant était encore reçu sur le perron de l’Elysée. (Et Poutine, son allié, y a été reçu très récemment.) Une vraie girouette. Un peu comme Moummar Kadhafi, que certains osent comparer avec le grand Thomas Sankara. Certains ne manquent pas d’air. Si les deux hommes étaient des panafricains dotés d’une vision économique pour leur continent, ils ne prirent pas, mais alors pas du tout le même chemin. L’un s’accrocha au pouvoir tel un hyène, quand l’autre dirigea très vite un véritablement un mouvement révolutionnaire, anti-impérialiste. L’un n’hésita pas à pratiquer l’exécution sommaire vis-à-vis de ses opposants, à les enfermer ; quand l’autre se dressa justement contre un pouvoir qui utilisait les mêmes méthodes, au prix de sa vie. L’un participa régulièrement à des soirées organisées par son très cher ami Silvio Berlusconi, en compagnie de jeunes demoiselles (pour certaines mineures), quand l’autre n’avait d’yeux que pour sa belle Afrique. 

Ouais, belle perf’ de Galatasaray qui aurait pu créer l’exploit si C.Ronaldo n’avait pas marqué si tôt, mais que dire alors de Dortmund ? Quel scénario de ouf, quand même ! C’est pour ce genre de matches que le foot réunit tant de monde, pour ce genre d’émotions. Voir une équipe portée par ses supporters, lesquels viennent de tous les milieux sociaux, de tous les horizons, encouragent leurs hommes jusqu’au bout, qu’importe le résultat, c’est beau. Je ne comprendrais jamais cette manie qu’ont certaines personnes à prendre les footballeurs à partie pour le seul motif qu’ils perçoivent des salaires démesurés, ce qu’ils sont d’ailleurs les premiers à reconnaître. C’est vite oublier qu’être footballeur pro, ça implique également beaucoup de sacrifices : dès leur plus jeune âge, les mecs ne vivent que plus pour le foot, dans les centres de formation, loin de leur famille. Le tout, pendant des années et des années. C’est pas évident tous les jours. Et il faut savoir qu’une infime minorité perce au plus haut niveau. J’ai un pote qui a joué milieu offensif dans pratiquement toutes les catégories jeunes de Lorient, et du jour au lendemain, on lui a annoncé que sa carrière était finie avant même d’avoir commencé. Les médecins ont détecté une pubalgie qui l’a tenu éloigné des terrains une année durant. Il aurait pu se battre pour revenir mais a préféré rentrer chez lui, dégoûté par certains propos. Les mêmes qui n’ont eu de cesse de chanter ses louanges quand il pétait la forme l’ont ostracisé quand il ne pouvait plus courir. Footballeur est un métier précaire : une carrière dure en moyenne 12-15 ans. Et il ne faut pas croire, les "stars" qui perçoivent des millions, style Messi, Ibrahimovic, Rooney et autres, appartiennent à l’élite : ces joueurs rapportent plus à leur club que l’inverse. Prenons l’exemple de C.Ronaldo, dont le transfert de Manchester United vers le Real Madrid demeure à ce jour le plus onéreux de tous les temps : le club espagnol a dû débourser près de 100 millions d’euros. Il faut savoir que par les seules ventes de maillot floqués à son nom, qui s’arrachent comme des petits pains à travers les quatre coins du globe, l’attaquant portugais a totalement rentabilisé son transfert. Et puis, sur le terrain, il se charge de faire gagner des trophées à son équipes grâce à son immense talent. Si certains se jouent du système autant que le système se jouent d’eux, comme David Beckham, ce n’est pas le cas de tous les footballeurs qui viennent pour la très grande majorité de milieux sociaux défavorisés. Loin des caméras, je puis vous assurer qu’ils rendent aux leurs tout ce qu’ils ont reçu. C.Ronaldo, pour revenir à lui et faire en même temps écho à l’article, fait chaque année don de trois millions d’euros aux enfants de Gaza. Samuel Eto’o, footballeur camerounais au palmarès faramineux, a préféré s’exiler en Russie, championnat de seconde zone, pour percevoir un salaire plus conséquent qui lui permet de lutter contre la famine en Afrique. Cela lui a valu quelques critiques, mais lui assume pleinement son choix. Je m’arrête là, sous peine de pondre une tartine illisible. 

On ne la regrettera pas, mais sabrer le champagne pour célébrer le décès d’une personne est juste indigne ! Et la morale, dans tout ça ? En vérité, ces gens ne valent pas mieux que Thatcher. 

À signaler qu’aucun dirigeant des hautes instances du football français n’a daigné le recevoir. Et ce, malgré ses démarches qui allaient dans ce sens. On a même tout fait, tout prétexté pour l’éviter : Noël Le Graët, par exemple, président de la FFF, s’est dit "en vacances" quand on l’a joint au téléphone pour organiser une rencontre avec ce footballeur palestinien. Idem pour la ministre des Sports, dont le nom m’échappe : son directeur de cabinet est également injoignable. 

Il m’a étonnement et agréablement surpris en prenant des positions fermes vis-à-vis du projet de loi sur le mariage pour tous, lesquelles positions lui ont valu l’opprobre d’une bonne partie de la gauche française. Mais autrement, il m’a toujours paru arrogant, perfide et, surtout, indigne d’être porté au rang de grand rabbin de France. (Les mauvaises langues diront qu’au contraire, ce rôle lui sied à merveille). La première fois que je l’ai entendu parler, c’était sur le plateau de l’émission Ripostes, il y a quelques années de cela. Le débat portait sur le conflit du Proche-Orient, et à cette occasion, il fit montre d’une mauvaise foi tout à fait sidérante ! Alors que lui était demandé de reconnaître solennellement le caractère "oppresseur" de l’État d’Israël, il préféra s’attarder sur les roquettes envoyées depuis Gaza qui, évidemment, justifieraient le recours à la force - en escamotant le caractère "disproportionné" du rapport de force - de la part de Tsahal.