"’ils veulent anéantir chez nous toute perception et capacité intelligente, et ainsi nous dominer."
Le nec plus ultra politiquement correct en la matière, est le blind-color, c’est-à-dire la non-perception de la couleur de l’"autre".
Dans la pratique quotidienne, ça donne ceci :
- Tiens, pas plus tard que ce matin. j’ai parlé de racisme avec un type...
- Un Blanc, un Noir, un Jaune... ?
- J’chais pas, j’ai pas remarqué. Moi, tu sais, ce genre de détail, ça m’échappe complètement.
Ça a l’air d’un gag, comme ça, mais c’est tout ce qu’il y a de sérieux. Pour une pointure comme François Héran qui fut directeur de recherche à l’Institut national des études démographiques (INED), et qui serait présentement président du Conseil d’orientation scientifique et pédagogique du pôle
universitaire « Sorbonne Paris Cité », c’est une "ascèse à construire". En quoi consiste-t-elle ?
Elle consiste dans « le
refus de voir la couleur, l’origine, voire la religion, alors même qu’elles
sont visibles », disait-il dans Rue 89, en mars 2012 (point 4). Ça, c’était avant le mariage pour tous, donc on peut à bon droit estimer que la formulation mise à jour est « le
refus de voir la couleur, l’origine, le sexe,voire la religion, alors même qu’elles
sont visibles ».
On en est là. Inutile de vous frapper la tempe d’un index interloqué.
P.S. - Merci pour le lien. Je prendrai le temps de découvrir plus à fond le site conseillé.
"Si la race n’existe pas, alors elle ne peut pas servir a discriminer... si la notion de race disparaît, la discrimination raciale disparaît aussi..."
Perso, j’aimerais assez voir cet Oberlin aux prises avec des flics chargés de rédiger des signalements de criminels et de délinquants, ça pourrait assez croquignolet.
En outre, je note qu’il admet qu’il existe de fortes proportions de Noirs et d’Arabes dans les prisons françaises, alors, il suggère de s’interroger sur le niveau socio-économique des "Noirs" entre guillemets, et des "Arabes" entre guillemets, mais si on voulait faire des études sérieuses dans ce sens, il faudrait bien prendre en compte des Noirs sans guillemets et des Arabes sans guillemets.
Bref, c’est pas vraiment du lourd, ce monsieur Oberlin. Dommage qu’il soit tombé sur un journaliste qui ne pense qu’à lui servir la soupe...
« Vous sentez vous responsable de vous même vis à vis des
autres ? »
Assez peu. Je me sens
responsable vis-à-vis de moi-même, et sans grande conviction, en maintes
circonstances.
« Et ne croyez vous pas que les
3/4 des gens sont déjà responsables ? »
Si c’est le cas, ils cachent bien leur
jeu.
L’homme est naturellement irresponsable
et il en administre la preuve à journée faite. Je n’en retiendrai qu’un seul
exemple, son irresponsabilité vis-à-vis de lui-même : il suffit de
considérer ce qu’il mange, ce qu’il boit, ce qu’il fume – comportement stupide
s’il en est -, ce qu’il ingère comme médicaments et comme stupéfiants, ce qu’il
consomme dans tous les domaines, du dernier i-phone à la bagnole
surdimensionnée en passant par l’électricité, pour s’en convaincre.
On pourrait aussi parler de dégradation
de l’environnement, de comportements à risques, de choix politiques, de problèmes
de couple, de relations de voisinage… Dans tous ces domaines, et j’en oublie, l’irresponsabilité
triomphe en permanence, de la loge de la concierge au palais présidentiel.
Et cela fait que ce que vous appelez la
responsabilité et le développement de son sens ne m’inspirent aucun
commentaire. Nos visions de l’homme sont diamétralement opposées, et si j’admets
volontiers que l’immense majorité des hommes est capable de responsabilité
ponctuelle et ciblée, c’est toujours sous l’aiguillon de la peur d’une sanction
quelconque, licenciement, maladie, amende ou prison.
Si je considère la marche du monde, il
m’apparaît que la règle reste l’irresponsabilité, et la responsabilité l’exception
à laquelle l’homme se soumet lorsqu’il a le sentiment que les avantages l’emportent
largement sur les inconvénients.
"De quelle partie de l’ expérience parlez vous exactement ? De l’ autogestion ?"
Je parle de la globalité de l’expérience. Mais vous devriez regarder le film, vous verriez que la coopérative Cecosesola, c’est loin de n’être que de l’autogestion.