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Commentaire de parachrematistique

sur La dette publique, une vidéo pédagogique


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parachrematistique parachrematistique 28 mars 2012 16:07

@ perlseb :
 
Je vous suis. La question politique de l’autonomie du peuple est au fond la seule qui doit nous intéresser (même si je comprends que les mécanismes techniques de la dette en eux-mêmes deviennent passionnant pour qui prend le temps de les étudier ; moi-même j’ai fini par me prendre au jeu).
 
De ce point de vue en effet, la dette en elle-même (ses mécanismes d’émission, sa comptabilité) n’est pas une question complexe, mais seulement compliquée (ça fourmille de détails et de subtilités). En revanche, d’un point de vue macroéconomique -la manière dont la dette publique s’insère dans une économie nationale- la question devient complexe, car la science économique ne dispose pas d’un modèle décrivant parfaitement (et permettant de faire des prédictions certaines) les interactions dette publique-dépenses publiques-recettes publiques-croissance-inflation. La modélisation théorique des relations entre ces grands agrégats présente l’inconvénient classique de l’abstraction.
 
La question de la dette envisagée pour elle-même ne doit donc pas nous coûter plus d’une heure de peine (moi je propose 40 mn smiley ). La question macroéconomique de la dette devrait nous occuper plus longtemps, et nous donner envie de faire de l’économie.
Mais la question politique de la dette, ça ça doit nous occuper toute la journée. La dépossession de la souveraineté populaire qui s’opère en son nom devrait nous sauter aux yeux. Dès lors qu’un Etat ne peut plus rien faire parce que toute action accroîtrait sa dette, mieux : dès lors qu’il doit consulter les "marchés financiers" avant d’entreprendre quoi que ce soit, alors là il y a un problème.
 
En ce sens la question contemporaine de la dette publique n’est qu’un énième avatar d’une réflexion beaucoup plus large de philosophie politique sur l’origine, la nature et l’exercice de la souveraineté démocratique. Mais pour saisir qu’il ne s’agit que de cela en réalité, il faut dépouiller l’apparence sous laquelle se présente le phénomène : un imbroglio financier très technique compréhensible des seuls experts en comptabilité publique. Sous le comptable, le politique, en somme. On t’a démasqué !
 
Mais je me suis interdit de l’aborder dans la vidéo. Je voulais m’en tenir à prouver par les faits qu’on ne pouvait déduire de considérations économiques sur la dette un fatalisme politique (il ne nous reste plus d’autre solution que d’attendre que le FMI vienne à domicile...). Je laisse l’interprétation politique ouverte.


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