@Machiavel83
Comme d’habitude, je suis plus que souvent en accord avec tes commentaires, argumentés et bien écrits, et c’est appréciable d’avoir des alliés qui ne s’égarent pas dans des émotions qu’ils ne savent pas gérer. La raison, la logique, l’humilité, ce sont de belles qualités.
Mais cependant, sans pour autant définir la complexe notion de "peuple", je ne crois pas que l’on puisse dire que LE peuple se révolte contre Bachar. Une partie, c’est certain, mais qu’est ce qu’une partie ? Je ne doute pas de la légitimité de certains (même minoritaires) à se révolter, puisque c’est ce à quoi j’aspire pour mon pays. Pourtant je suis convaincu que les Syriens, dans leur immense majorité, condamne la violence bien plus qu’ils ne souhaitent la démocratie voulue par l’Occident.
Et comme Bachar détient ce qu’on appelle (certainement à tort) "la violence légitime", il est plus que probable que la population condamne plus fortement les actes violents commis par des groupes armées de type djihadiste que ceux perpétrés par le régime en réponse à cette dernière. D’autant plus que les Syriens sont profondément "laïques".
Je te renverrai au témoignage du Médecin (MSF) qui dit soigner plus d’étrangers djihadistes que de démocrates syriens.
Et concernant les institutions soupapes pour soulager le peuple du pouvoir (et de ses abus)de ses dirigeants, je doute que beaucoup de pays en soient dotés, pourtant la guerre civile n’est pas omniprésente à la surface du globe. Simplement parce que, à mon sens, il manque un élément déterminant dans la prise des armes. Principalement l’appui financier et logistique, n’affronte pas un État qui veut.
Il me semble que tu sais que l’Empire joue la carte de la déstabilisation en Syrie, pourquoi tiens-tu à légitimer une révolte soutenue par les impérialistes occidentaux, révolte qui ne peut déboucher au mieux que sur un régime islamiste, avec pour modèle l’Arabie Saoudite ou le Qatar (et non l’Iran cela va de soit) ?
Cela n’implique pas que je ne soutienne pas tous les démocrates du monde. Mais lorsque derrière un démocrate, il y a 5 moudjahidines, la révolution démocratique n’est juste pas envisageable.
Combien de temps les Égyptiens ont-ils mis à faire tomber Moubarak ?
Combien de temps les Tunisiens ont-ils mis à faire tomber Ben Ali ?
Très peu de temps, car ils étaient tous unis contre leur régime mafieux respectif, et personne ne pouvait leur trouver une seule qualité. Ce qui n’est pas le cas pour Bachar.
Cordialement.