" Le mot juif flotte dans les ruisseaux souterrains
de la République, il ressort parfois et la gêne surgit : on en est encore là ?
Il fut jadis, un mot de haine et d’opprobre, de duels et de mort, qu’on
vomissait sur Blum, Mandel ou Mendes... Désormais, la politesse règne avec les
apparences, François Fillon n’évoquera que les « origines » de Jean-François
Copé, et chacun comprendra.
Sur RMC, Fillon, interrompu par le journaliste, a
prétendu dédouaner son rival du péché d’alliance avec le Front national, en
évoquant ses origines : « Je ne le crois pas, parce que je pense que
tout dans ses origines, dans son engagement politique le conduit... » Cette
phrase tronquée en dit déjà trop. Premièrement. François Fillon voit Copé en juif. Pas
seulement en juif (en rival, en ambitieux, en démagogue droitier, en compagnon
peut-être) mais aussi en juif, et en juif dont le judaïsme expliquerait une position
politique, au demeurant honorable. Copé est certes juif, d’ascendance roumaine
et nord-africaine, et ne s’en cache pas (plus ?), mais n’en fait pas un argument
public, ne l’a jamais fait. C’est Fillon
qui le désigne, et qui se révèle ainsi, non pas antisémite, évidemment, mais...
Mais ? Mais catégorisant, discernant, distinguant, repérant peut-être,
réveillant une différence ancestrale. Copé est juif et c’est pour cela que...
Fillon le fait-il malgré lui, spontanément, ou a-t-il voulu connoter son adversaire,
pour l’affaiblir auprès des droites dures ? "
Il est énorme Askolovitch , vaut mieux en rire qu’ en pleurer.