Il y a des productions qu’il est plus efficace (plus rentable, d’un meilleur rendement, en minimisant l’énergie) de produire par de grands équipements industriels. L’acier est de celle-ci. De grandes quantités d’acier exige des haut-fourneau.
 
Par contre, il y a tout un tas de production qu’il est préférable de produire artisanalement, soit afin d’ajuster la production aux besoins effectifs, soit que l’industrialisation pose des problèmes de qualité rédhibitoire (ex : hygiène).
 
Par conséquent, ni tout industrie, ni tout artisanat, il faut les deux, chacun là où il est pertinent.

Alternativement, on pourrait décider que tout ce qui est produit intermédiaire ou matière première qui s’y prête peut être industriel, tout ce est produit finit devrait être artisanal. Cela impliquerait de considérer que l’industrie ne devrait fabriquer au mieux que des produits semis-finis et qu’elle devrait nécessairement vendre ses produits aux artisans, en charge d’ajuster la production aux besoins effectifs.
 
Bref, l’industrie, la production de masse n’est pas un gros mot, au contraire, la division du travail permet une grande productivité, ce qui est une bonne chose. La où elle perd de sa pertinence c’est quand cette production de masse concerne des produits finis qui devraient être ajustés aux besoins mais qui ne le sont pas à cause de la volonté de massifier la production pour raison de profit, et qu’en conséquence c’est la population qui finit par ajuster ses besoins aux productions de masse, alors que ça devrait être au contraire la production qui s’ajuste aux besoins...
 
Donc il faut et industrie et artisanat, avec l’industrie en amont de l’artisanat, pour fournir aux artisans les éléments à assembler à prix raisonnable. Par exemple : le ferronnier ne va produire lui-même son acier... Non, il va acheter de l’acier pour le mettre en forme. De même le couvreur ne va pas produire ses tuiles, ni le boulanger moudre son grain.