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Commentaire de O Scugnizzo

sur Alexis de Tocqueville : l'anti-Chouard visionnaire !


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O Scugnizzo O Scugnizzo 11 octobre 2013 16:19

Le communisme tout comme la démocratie ou je ne sais quelle idéologie n’existent pas en tant que telles, en tant que définition qu’on pourrait trouver dans le dictionnaire. Ce sont des idées ou idéaux qui doivent (lorsqu’ils le peuvent) se conjuguer avec une certaine réalité. Ces idées ont une histoire particulière, faites de développements, d’instrumentalisations, de perfectionnements, de réformes etc. Le communisme tel qu’on le conçoit en général, dès qu’on creuse un peu, on s’aperçoit que c’est ce qui définit le socialisme scientifique, en opposition au socialisme utopique ou romantique, et plus tard vient s’y opposer le communisme libertaire, qui reposait sur les normes et les traditions sociales (contrairement à ce que peut faire croire le mot) comme source de légitimation, s’opposant au centralisme et à l’autoritarisme du communisme étatique - ses membres avaient largement prévenu le monde sur les méfaits qu’aurait l’instauration d’un tel communisme. 


C’est pareil pour la démocratie, celle analysée par le brillant Tocqueville est de tradition anglo-saxonne, alors que Chouard base sa réflexion sur la démocratie athénienne dans une optique moderne. En Suisse, les formes les plus poussées de démocratie sont directement héritées de la tradition des villages libres du Moyen-Age, et où l’on a l’impression de perdre de la "démocratie" c’est là où il y a eu des concessions "à l’anglo-saxonne". Et puis on ne peut pas réfléchir à la démocratie comme une institution fixe, autonome de l’économie, de la politique, de la culture et de la spiritualité. Il a par exemple fallu attendre le très fin Constant pour que quelqu’un réussisse à conjuguer libéral et démocrate : on ne peut comprendre la démocratie moderne sans se référer à son fameux discours sur les Anciens et les Modernes.

Bref, tout ça pour dire que la question bête : trop de démocratie tue-t-elle la démocratie ? ne peut qu’amener des réponses bêtes. S’il y avait réellement volonté de lancer un débat, aurait-il alors fallu au moins préciser un peu les termes de base utilisés.

Il n’en reste pas moins que les propos de Tocqueville sont toujours d’une provocante pertinence.

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