J’aimerais savoir quels problèmes causaient la monarchie, c’est-à-dire le système de la royauté. Pour moi, si la monarchie est imparfaite, comme tous les régimes politiques, elle est la moins imparfaite pour la France.
Ensuite vous parlez de Périclès. Comme Charles de Gaulle, Périclès était un homme exceptionnel, qui a marqué son époque et Athènes, qu’il a fait de son époque un âge d’or athénien. Je le conçois.
Mon problème avec cette conception de la politique est que nous attendons l’homme providentiel, qui réglera tous les problèmes. Ainsi, De Gaulle sauva la France, pourrait-on dire. A chaque élection présidentielle, nous attendons un nouveau De Gaulle, un être exceptionnel qui est par définition rare. Ce régime de l’exception est dangereuse en France et ailleurs.
D’ailleurs, après Périclès, Athènes déclina puis tomba sous le joug de la Macédoine et de l’Empire.
Avec la monarchie, la survivance de la Nation dépend, non pas d’un être exceptionnel, mais de l’organisation harmonieuse de la société, où le roi ne serait obligé d’apporter un quelconque talent, mais plutôt d’assurer ses missions premières, qui lui seraient enseignées tout au long de sa vie.
Aujourd’hui, sous la Ve République, nous attendons toujours un homme qui réformera la société française pour en faire une Nation apaisée avec elle-même, juste, puissante, aussi démocratique que possible... il est préférable de créer une société stable plutôt que de se fonder sur le hasard, sur l’aléatoire.
En vérité, je préfère un homme sans talent mais éduqué pour la tâche qu’il doit remplir et qui fait respecter l’équilibre en son royaume (roi) qu’un homme talentueux qui se fait une idée fausse de sa tâche et qui détruit inutilement l’ordre en sa république (président).
Enfin, sur le pouvoir. Le problème est que :
1) le peuple n’est pas uni, une frange de la population a telle autre frange pour ennemie (ici les communistes) alors qu’une société a avant tout besoin d’être bien administrée ;
2) L’idéologie dont un candidat a besoin pour accéder au pouvoir peut faire plus de mal que de bien à la France (néo-libéralisme) ;
3) le candidat "idéal" qu’on veut voir arriver au pouvoir peut ne jamais arriver alors que ses idée pour faire évoluer la France sont peut-être les meilleures.
4) Le candidat peut avoir pris des obligations contraires aux intérêts de la France avant sa son élection.
Si je sais que le patriotisme et le nationalisme ne sont pas l’apanage d’un roi (les Politiques pendant les guerres de Religion), il est manifeste que les rois pré-révolutionnaires ont fait beaucoup pour la France, et je n’en dirai pas autant de leurs successeurs, empereurs et présidents de la République inclus.
Mon propos était d’être réaliste et de préconiser ce qui bon pour le peuple français et la France, pas seulement ce qui nous est agréable personnellement et ce que nous voudrions voir arriver, et c’est trop souvent ce qui est advenu depuis la Révolution.