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Adrien Abauzit La France d’aujourd’hui

La dernière intervention d'Adrien Abauzit, jeune avocat intellectuel reçut dans la libre antenne de Tepa sur MetaTV. Il développe les idées de son prochain livre, l'aristodémocratie, l'abolition des parties, l'influence de l'humanisme dans la doctrrine politique passée, cette dernière devant être dépassée par les récentes générations.

 

 

 

 

 

Tags : France Politique




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51 réactions à cet article    


  • 3 votes
    maQiavel maQiavel1983 15 janvier 2014 12:08

    Entretient vu il y’ a quelques temps (que je n’ai pas terminé d’ ailleurs).

    L’entretient étant très long, je conseillerai aux gens qui n’ écouterons pas la totalité d’écouter la partie ou il décrit institutions du régime qu’ il appelle de ses vœux ,première vidéo de 23 : 50 à 32 :00 et deuxième vidéo de 19 : 20 à 21 : 15 , c’ est la partie qui m’ a intéressée !Il souhaite une aristo-démocratie dans le cadre d’ un catholicisme d’ Etat.

    Les points avec lesquels je suis d’ accord :

    -Je suis d’ accord avec lui sur la supériorité des régimes mixtes, et en réalité j’en souhaite un comme lui qui combine monarchie aristocratie et démocratie.

    -Lui souhaite que l’esprit des institutions soit la croix, je ne suis pas catholique mais cela ne me pose aucun problème si le régime est laïc dans le sens chrétien du terme (le droit de chacun de pratiquer la religion et la spiritualité qu’ il souhaite , ou de ‘n en pratiquer aucune ).Et puis cela règle la question des critères pour désigner le meilleurs , si meilleurs il y’ a , il faut qu’ ils le soient dans l’ esprit de la croix (Il s’éleva aussi parmi les apôtres une contestation : lequel d’entre eux devait être estimé le plus grand ? Jésus leur dit : Les rois des nations les maîtrisent, et ceux qui les dominent sont appelés bienfaiteurs. Qu’il n’en soit pas de même pour vous. Mais que le plus grand parmi vous soit comme le plus petit, et celui qui gouverne comme celui qui sert.. »).

    Les points ou je ne suis pas d’ accord avec lui :

    -Je ne veux pas d’un monarque héréditaire. Si prince il y’ a, il doit être le meilleur.

    -Je ne veux pas d’une aristocratie désigné par le prince, ce n’est pas au prince de déterminer qui est le meilleurs mais l’esprit des institutions.

    -Pour la composante démocratique, il est encore vague mais je suis contre le principe d’une assemblée élue par suffrage (a moins de combiner cela avec le tirage au sort).Et je rajouterai des contre pouvoirs populaires comme le RIP, un tribunat tiré au sort pouvant révoquer les magistrats etc.

    Et plus de cela, je rajouterai qu’il faudrait une démocratie au niveau local, aux habitant de décider eux-mêmes la forme qu’ils donneraient à cette démocratie suivant la localité ( cfr démocratie participative dans les conseils de quartier ).

    Concernant les mécanismes de désignation du prince et de l’aristocratie, les fonctions des uns et des autres, il y’ a encore beaucoup à dire, mon commentaire est déjà surchargé  !


    • 4 votes
      Éric Guéguen Éric Guéguen 15 janvier 2014 12:17

      Je suis en train d’écouter ça, bien évidemment...
      Très intéressant, quelques grosses erreurs quand même et une bonne dose de dogmatisme monarchique... J’en dirai peut-être plus à la fin de l’écoute.
      Merci pour le partage en tout cas, Monsieur François de Souche.


    • vote
      maQiavel maQiavel1983 15 janvier 2014 12:48

      Sur le reste de l’entretient, il parait effectivement manichéen, les lumières, la république, le progrès, la gauche incarnerait le mal absolu !

      Je ne suis pas de gauche ou progressiste, mais je pense que le progrès nous a aussi amené de bonnes choses mais bon j‘ imagine que si Aubauzit me lit il me traitera de salope.  smiley 


    • vote
      maQiavel maQiavel1983 15 janvier 2014 13:47

      Désolé Hieronymus , c’ est la faute du déracinement ... smiley


    • vote
      marais 15 janvier 2014 14:54

      "Les points ou je ne suis pas d’ accord avec lui :

      -Je ne veux pas d’un monarque héréditaire. Si prince il y’ a, il doit être le meilleur.

      -Je ne veux pas d’une aristocratie désigné par le prince, ce n’est pas au prince de déterminer qui est le meilleurs mais l’esprit des institutions."


      Je suis en désaccord avec vous, Maqiavel, sur ces points précis :


      Monarchie aristocratique :

      - D’une part la monarchie héréditaire a plusieurs avantages : il y a une continuité historique, et le destin de la France ne dépend pas d’enjeux électoralistes ; le futur roi est éduqué pour régner (l’extension du royaume de France est continue d’Hugues Capet à Louis XVI malgré quelques exceptions notables) ; le roi ne doit pas sa position aux autres, il est indépendant des autres sources de pouvoir : il l’était de l’Eglise, des nobles, du peuple... ; il respecte les libertés fondamentales du royaume (respect de la charte d’une ville).


      La monarchie aristocratique (le roi est le meilleur) pose plusieurs problèmes : en quoi est-il meilleur ? Il est le meilleur soldat ? Le meilleur universitaire ? Le meilleur chef ? Le meilleur comptable ? Le meilleur juriste ? Le plus sociable ? Le plus instruit ?...?

      Ensuite, s’il est le meilleur pour conquérir le pouvoir, il n’est pas forcément le meilleur pour exercer le pouvoir : il n’est qu’à voir Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy ou François Hollande : ils ont été très bons pour prendre le pouvoir présidentiel, bien moins pour représenter le Bien commun.

      Enfin, le roi aristocrate a besoin de l’aide de nombreuses personnes pour obtenir et exercer le pouvoir : il a besoin de partisans et de réseaux, par exemple. Or, ces partisans souhaitent obtenir divers avantages pour leurs efforts, et normalement ils l’obtiennent. Le lobby sioniste est un bon exemple de soutien du roi aristocrate : grâce à ce lobby, le "roi républicain" a été élu, il obtient en contrepartie plusieurs avantages (la LDJ n’est pas interdite comme aux Etats-Unis ou en Israël...)



      Aristocratie indépendante du roi :


      Une aristocratie indépendante du roi poserait plusieurs problèmes :

      1) les aristocrates tendent à transmettre à leurs héritiers leurs avantages, que ce soit des terres et des titres (Ancien Régime) ou de l’argent (République). Or les héritiers ne sont plus les meilleurs, ils sont des nobles (Ancien Régime) ou des rentiers (République).

      L’aristocratie, quand elle est indépendante, dégénère en noblesse. Le roi de France, d’abord élu par ses pairs, fit transmettre son titre par ses descendants.


      2) Les aristocrates peuvent se tromper. Il n’est qu’à voir la IIIe République : la France a perdu en 1940 parce que les députés (les meilleurs pour prendre le pouvoir parlementaire) et les généraux (les meilleurs pour prendre le pouvoir militaire) n’avaient pas modernisé l’armée française et étendu la ligne Maginot jusqu’aux frontières de la Belgique.


      3) Les aristocrates peuvent agir contre les intérêts de la Nation. Ainsi, depuis de Gaulle, les présidents de la République (les meilleurs pour prendre le pouvoir présidentiel) n’ont cessé de céder des pans de notre souveraineté à Bruxelles (de la loi de 1973, rendant indépendante la Banque de France de l’Etat jusqu’au contrôle du Budget de l’Etat par la Commission).


      Ainsi, les aristocrates, s’ils sont les meilleurs pour prendre et garder le pouvoir, ne sont pas les meilleurs pour veiller aux intérêts de la Nation.

      Par exemple, les francs-maçons. Plus de deux cent ans après la Révolution, ils sont toujours aux postes importants, comme Jean-Yves le Drian (Défense) ou Manuel Valls (Intérieur), or la défense des intérêts de la Nation ou des libertés fondamentales ne semble pas être leur priorité.


      Faire d’un monarque un aristocrate ne réglerait rien, puisque nous vivons déjà dans une monarchie élective : sous la République, nous élisons notre président, il n’est plus roi par le sang mais par le copinage.


    • 1 vote
      maQiavel maQiavel1983 15 janvier 2014 15:31

      Bonjour marais

      -il y a une continuité historique, et le destin de la France ne dépend pas d’enjeux électoralistes

      R / Seulement, l’hérédité amène avec elle le meilleur et le pire, on s’en remet au hasard de ce que la nature donne à un individu ou pas. Certains hommes ont un talent naturel pour gouverner et d’autres pas, je ne veux pas d’un prince sans talent !

      -le futur roi est éduqué pour régner

      R / Cela ne change rien, soit on a le don de gouverner, soit on ne l’a pas. Vous ne pouvez pas faire d’un singe un ingénieur malgré l’éducation et l’instruction que vous lui donnerez !

      -le roi ne doit pas sa position aux autres, il est indépendant des autres sources de pouvoir 

      R / Le prince héréditaire est moins dépendant que le prince nouveau des ses grands, certes mais il en reste tout de même dépendant !

      On peut créer un prince qui arrive à sa charge par sa seule compétence et son seul talent reconnue par des institutions fortes, on entre là dans ce que Nicolas Machiavel appelle « principauté civile », qui a l’avantage de conjuguer la moindre dépendance des princes héréditaires (car il doit partiellement sa charge aux institutions) et le talent des princes nouveaux (car il doit partiellement sa charge à son talent).

      -La monarchie aristocratique (le roi est le meilleur) pose plusieurs problèmes : en quoi est-il meilleur ? Il est le meilleur soldat ? Le meilleur universitaire ? Le meilleur chef ? Le meilleur comptable ? Le meilleur juriste ? Le plus sociable ? Le plus instruit ?...?

       

      R / Il est le meilleur pour gouverner. Quelles qualités sont requises pour être prince et comment les quantifier, c’est de bonnes questions qui amènent à une longue discussion !

      -Ensuite, s’il est le meilleur pour conquérir le pouvoir, il n’est pas forcément le meilleur pour exercer le pouvoir 

      R / Certes comme je dis, c’est sa capacité à gouverner qui doit être examinée !

      -il n’est qu’à voir Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy ou François Hollande : ils ont été très bons pour prendre le pouvoir présidentiel, bien moins pour représenter le Bien commun.

       

      R /Sur la critique du régime actuel, je ‘n ai aucun problème, moi je propose autre chose donc ne pas m’opposer ces cas …

       

      -Enfin, le roi aristocrate a besoin de l’aide de nombreuses personnes pour obtenir et exercer le pouvoir : il a besoin de partisans et de réseaux, par exemple Or, ces partisans souhaitent obtenir divers avantages pour leurs efforts, et normalement ils l’obtiennent. Le lobby sioniste est un bon exemple de soutien du roi aristocrate 

      R / Tout prince a besoin de l’aide de nombreuses personne pour gouverner, les princes héréditaires ne dérogent pas à ce principe !

      Pour minimiser ce facteur, il faut de bonnes institutions ! Avec de bonnes institutions, de nos jours, on peut empêcher l’émergence de lobby ou les rendre inefficace !

      -Une aristocratie indépendante du roi poserait plusieurs problèmes :1) les aristocrates tendent à transmettre à leurs héritiers leurs avantages

       

      R /Je vous arrête tout de suite : l’aristocratie dont je parle n’a aucun avantage ! Elle ne peut transmettre sa charge, elle n’est ni héréditaire, ni permanente, seul ceux qui sauront être les meilleurs tout le temps pourront conserver leur charge !

      -Les aristocrates peuvent se tromper

      R / Cela n’est pas un argument, tout le monde peut se tromper, y compris le prince héréditaire. Vous ne trouverez aucun régime ou aucune erreur n’est commise !

      -Les aristocrates peuvent agir contre les intérêts de la Nation.

      Trois choses dans mon système :

      1.  les aristocrates sont parvenus à leur charge grâce à leur talent et leur vertu, cela minimise déjà ces trahisons

      2.. Un aristocrate qui trahit devra être immédiatement déchu de sa charge

       3. Il existe des contre pouvoirs populaires puissants, sur le modèle des tribuns de la plèbe à Rome ou des éphores à Sparte qui seront un facteur d’égalité et puniront tout aristocrates qui outrepassera ses droits !

      Ces trois éléments ‘n empêchent pas les trahisons (qui sont des choses commune à tous les régimes politiques, un régime sans trahison, cela n’existe pas), mais ils les minimisent !

       

      -Ainsi, les aristocrates, s’ils sont les meilleurs pour prendre et garder le pouvoir, ne sont pas les meilleurs pour veiller aux intérêts de la Nation.

       

      R / Cfr cma réponse à ces mêmes arguments que vous avez donnez pour le prince !

      -Faire d’un monarque un aristocrate ne réglerait rien, puisque nous vivons déjà dans une monarchie élective : sous la République, nous élisons notre président, il n’est plus roi par le sang mais par le copinage.

       

      R : Et ce n’est pas ce que je propose !


    • 3 votes
      la mouche du coche 15 janvier 2014 17:09

      Et pour appuyer Hieronimus, le nombre de gens qui écrivent "il a torD" au lieu de "il a torT, ça m’éneeerve. smiley


    • vote
      marais 15 janvier 2014 18:04

      Bonjour Maqiavel,


      Certains hommes ont un talent naturel pour gouverner et d’autres pas, je ne veux pas d’un prince sans talent !

      R/ le problème est que le talent est aléatoire, et il est difficile de savoir si une personne pourra gouverner un pays entier ou non. D’autre part, si son successeur n’a pas ce talent naturel, le système risque de s’effondrer : Je prends pour exemple récent la Ve République : le général de Gaulle était quelqu’un d’exceptionnel, assurément doué pour gouverner. Ses successeurs ne sont pas doués pour gouverner la France, ils l’ont plutôt enfoncé. Aujourd’hui, le régime tangue parce qu’il compte trop sur les hommes.

      Les institutions capétiennes avaient pour but de limiter ces aléas afin d’assurer la continuité royale. D’autre part, le roi n’était pas seul : le roi appliquait les politiques de Richelieu et de Mazarin, par exemple.
      Ainsi les meilleurs (Richelieu) étaient vraiment les meilleurs dans leur domaine (affaires étrangères notamment). Il avait également un Conseil du roi pour le conseiller, et l’Etat faisait appliquer ses décisions.


      Le prince héréditaire est moins dépendant que le prince nouveau des ses grands

      R/Le prince héréditaire tenait sa légitimité de l’hérédité, de sa fonction de lieutenant de Dieu et de protecteur du royaume, entre autres. Certaines factions lui étaient acquises d’emblée, parce qu’il était le roi et qu’il assurait ses missions traditionnelles(la noblesse avec François 1er pour les guerres d’Italie). Son pouvoir dépendait donc en partie de son attachement aux institutions, comme la défense du royaume.



      On peut créer un prince qui arrive à sa charge... reconnue par des institutions fortes

      R/Il faut savoir, dans ce cas, qui crée le prince, et dans dans quelles conditions ? Si c’est l’aristocratie, c’est une monarchie élective, où le roi n’est que le primus inter pares. Or, si c’est l’aristocratie, des problèmes que j’ai déjà évoqués. Le roi est contrôlé, dans une certaine mesure, de l’aristocratie, il en fait partie, et la sauvegarde de la Nation n’est plus forcément assurée.
      Si c’est le peuple, c’est le système actuel qui se répète.
      Si c’est une oligarchie, c’est encore pire, puisqu’il représente les intérêts seuls de l’oligarchie.

      A mon sens le début est très important, voire capital : la naissance conditionne beaucoup de choses (les fils de riches et d’instruits deviennent riches et instruits ; les fils de pauvres et d’analphabètes deviennent pauvres et analphabètes), il est très difficile de changer en cours de route.
      Par exemple, un lobby puissant (le lobby sioniste) qui aura permis d’élire François Hollande mettra des juifs ou des sionistes à ses côtés.


      Ensuite, les conditions de création d’un souverain sont difficiles : s’il est créé, s’il est sélectionné, en tant que souverain, il ne se crée pas seul : il faut une caste de personnes qui choisissent quelle personne à mettre comme souverain, quelles conditions il doit remplir (postes à pourvoir, carrière, caractère...), et ils peuvent interdire.
      Dans ce cas, ce sont eux qui le pouvoir initial, et il n’est pas dit qu’ils choisissent forcément le meilleur gouvernant mais le meilleur VRP.



      seul ceux qui sauront être les meilleurs tout le temps pourront conserver leur charge !

      R/les institutions sont respectées parce quelqu’un les fait respecter. Si quelqu’un n’y veille pas, comment celui qui déchoit de cette supériorité de fait (car il est le meilleur dans un domaine) peut-il abandonner de plein gré cette charge ? Tous n’ont pas une éthique aussi chevillée au corps.
      Selon Pierre-Yves Rougeyron, la période gaullienne était marquée par le fait que les futures élites s’enrichissaient quand elles travaillaient au bien commun. Dans le système monarchique, le roi et ses représentants. ferait respecter ce renouvellement.


      Vous ne trouverez aucun régime ou aucune erreur n’est commise !

      R/Il me semble qu’un nombre plus important d’erreurs aient été commises après la Révolution qu’avant durant la même période de temps : nous avons perdu quatre guerres majeures d’importance (1814 ; 1870 ; 1940 ; 1962) et à gagné à demi une guerre (1918), nous avons perdu beaucoup de puissance.
      Au contraire, sous Louis XIV nous étions la Nation la plus puissante d’Europe, et c’est sous Louis XV et Louis XVI que nous avons gagné notre territoire hexagonal.
      L’Ancien Régime n’était pas parfait, certes, mais le roi n’était pas notre ennemi.


      les aristocrates sont parvenus à leur charge grâce à leur talent et leur vertu
      R/ Le roi choisit des aristocrates grâce à leur vertu et leur talent.

      Un aristocrate qui trahit devra être immédiatement déchu de sa charge ... puniront tout aristocrates qui outrepassera ses droits
      R/Qui appliquera la sanction ?

      Il existe des contre pouvoirs populaires puissants
      R/La monarchie avait également des contre-pouvoirs : il devait respecter la charte d’une ville ; les droits des nobles, des ecclésiastiques et du Tiers-Etat ; les décrets religieux ; défendre le royaume et assurer la justice...


      -le futur roi est éduqué pour régner
      R / Cela ne change rien, soit on a le don de gouverner, soit on ne l’a pas.

      Au contraire cela change beaucoup de choses : sans connaissances, l’Homme n’est pas grand chose. C’est la différence entre un étudiant en histoire et un professeur d’histoire.
      D’autre part, si le don de gouverner dépend du caractère, le caractère dépend notamment de l’éducation.
      Un roi éduqué pour commander bénéficierait des leçons d’histoire, d’économie, de politique, de psychologie.... il irait à l’armée, et verrait son père gouverner. Il irait dans des entreprises pour apprendre.... il apprendrait l’histoire familiale et la lecture de livres utiles à sa future fonction, comme les fables de la Fontaine. Sa formation serait donc plus complète que n’importe quel président.

      Un doctorat dure 5 ans, or la formation du futur roi serait d’au moins 18 ans, aidé par des professeurs compétents (Philippe de Macédoine avec Aristote).

      Il lui serait également inculqué le souci du Bien commun et l’attachement à son royaume et son prestige...

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      Éric Guéguen Éric Guéguen 15 janvier 2014 18:31

      Comptez plutôt 8 ans pour le doctorat... Quant à Alexandre, il n’a eu droit aux leçons d’Aristote qu’une année ou deux, pas plus, et il n’en a visiblement pas tiré grand chose : Alexandre fut le prince de la démesure, Aristote le philosophe de la mesure.
       
      Désolé de n’avoir pas le temps de répondre point par point à votre argumentation, au demeurant fort intéressante.


    • vote
      maQiavel maQiavel1983 15 janvier 2014 19:02

      @marais

      Je vais essayer de synthétiser en centrant sur nos désaccords car au fond on a beaucoup de point d’ accord :

      1.  La question du talent, qui est pour moi la principale objection aux monarchies héréditaires. Je le répète : soit on a du talent dans un domaine soit on ne l’a pas. On peut faire travailler un homme qui n’a aucun talent dans un domaine par exemple la  musique mais cet homme ne sera jamais un Mozart, ou même tout simplement pas un musicien reconnu par ses pairs, c’est comme ça. Le talent n’ est pas le fruit du travail , c’ est un don de la nature que l’ on a à la naissance et que l’ on peut parfaire par le travail !L’ inconvénient avec la monarchie héréditaire , c’ est précisément le fait que celui qui l’ exerce ne doit pas cette charge à sa vertu , mais à son sang , c’ est à dire qu’ un homme sans aucun don pour gouverner peut gouverner tout simplement parce qu’ il est bien né !C’ est cela ma principale objection car pour moi un homme doit occuper une charge non à cause de son patrimoine génétique mais parce qu ’ il est reconnu comme étant le plus compétent pouvant exercer cette charge ( parce qu’ il est celui qui a le don naturel le plus grands qu’ il a travaillé âprement).L’ éducation , c’ est bien mais c’ est insuffisant !Quat à la question des conseiller , je vous renvoie à Nicolas Machiavel , c’ est en choisissant ses conseiller que l’ on a le premier indice de la vertu d’ un prince :un mauvais prince choisira de mauvais conseiller et un bon prince en choisira de bon , la question des ministres ne règle pas le problème de l’ hérédité.

      2.  Ma seconde principale objection à la monarchie d’ancien régime  : elle n‘ a pas tenu le coup face à l’éclosion du capitalisme, pourquoi le ferait elle aujourd’hui alors que ce même capitalisme qui était alors nourrisson est devenu un monstrueux golem ?

      3.  La question de savoir qui crée le prince et les aristocrates :je vous réponds que le prince doit être crée par les institutions du régime qui sont au dessus du prince lui-même, de l’aristocratie et du peuple. Ces institutions dans mon système doivent être repris par la constitution qui ne peut être modifiée que par référendum (vous allez me parlez de manipulation médiatique mais des institutions pour contrôler les médias seront reprise dans cette constitution et rendront les manipulations très difficile).Donc le garant de cette constitution, ce sont les citoyens !

      4.  La question des conditions de création du prince et des aristocrates  : tout part des critères déterminés dans les institutions qui désignent les meilleurs. Ceux qui rempliront ces critères seront désignés, non par une caste d’individus mais par des magistrats qui n’exerceront qu’un seul mandat court et non renouvelable. Il sera examiné l’habileté politique et la vertu morale (si je reprends Aubauzit, dans un pays catholique, selon les critères moraux catholiques mais c’est à discuter).

      5.  La question des sanctions  : dans mon système, il y’ a une chambre révocatoire constitué par des citoyens tirés au sort, qui pourra enclencher des procédures en cas de manquement, et une chambre de réédition des comptes ou à la fin de chaque charge , les magistrats rendront compte de leurs actes aux citoyens !

      6.  La question du respect des institutions  : fondamentalement dans mon système il y’ a trois corps de gouvernement : le principat (charge avec un mandat à durée déterminée et non renouvelable), l’aristocratie et le démos. Dans ce système, l’aristocratie protège le régime de l’ochlocratie, le démos protège le régime de l’oligarchie, l’aristocratie et le démos ensemble protègent le régime de la tyrannie. Chaque corps se neutralise et aucun ne peux abuser, c’est la théorie mécaniste du pouvoir qui explique que les régimes mixtes sont les plus stables car chacun est tenu en respect par l’autre ! Un système qui à regarder de près s’inspire du régime Spartiate !


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      Éric Guéguen Éric Guéguen 15 janvier 2014 19:15

      Une chose est sûre : même si ce n’est pas le mien, le choix de la monarchie est parfaitement légitime et cohérent, et le fait qu’on n’en parle rarement en démocratie montre déjà combien le régime vaniteux dit des libertés aurait beaucoup à apprendre de ses devanciers : Montesquieu, lui, n’hésitait pas à parler de république en pleine monarchie de droit divin.


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      Haze Haze 15 janvier 2014 19:31

      D’ailleurs sur la question de la monarchie, je pense que le cas de la monarchie de juillet est intéressant à étudier, et irait même plutôt contre Machiavel quand il dit " la monarchie n’a pas survécu au capitalisme "
      Cette question est tabou en France, et en général on résume le mot monarchie par absolutisme, comme si Louis XIV avait été le dernier monarque en France.


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      maQiavel maQiavel1983 15 janvier 2014 19:41

      Haze ,

      Franchement, moi, je ne vois pas trop en quoi une monarchie parlementaire avec des partis politiques serait différente du système actuel …

       


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      marais 15 janvier 2014 23:05

      @ Eric Guéguen : merci pour l’info sur Alexandre. J’espère que nous débattrons un jour prochain.


      @ maqiavel : il est vrai que nous avons beaucoup de points communs, toutefois la finalité n’est pas forcément la même :

      1. Le talent : je suis d’accord avec vous quand vous déclarez que le talent est naturel, et que les génies le sont naturellement. Ma critique n’est pas celle du talent.
       Le problème est qu’un talent n’entraîne pas automatiquement la vertu : François Hollande est très certainement talentueux, pourtant il trahit son peuple. Un humain talentueux peut avoir plusieurs allégeances. Un roi héréditaire n’a que le royaume pour allégeance.
      La plupart des rois avaient certains talents, comme Louis XIV, qui choisit Richelieu, ou Henri IV, qui vainquait les catholiques durant les guerres de religion.
      D’autre part, la royauté n’est pas une fonction mais une institution.

      Ma critique essentielle du talent est qu’elle n’assure pas le patriotisme du roi, l’éducation si.
      Aujourd’hui, beaucoup de jeunes talentueux partent de France parce qu’ils le peuvent.
      Les avantages principaux de l’hérédité sont la stabilité, la continuité et la pugnacité.



      2.La seconde principale objection : ce n’est pas le capitalisme qui a mis à bas la monarchie mais 1) l’idéologie des Lumières (le roi tenait sa légitimé de Dieu ; les Lumières ont fait de l’humain la valeur suprême ; le roi n’était donc plus légitime) ; 2) Les franc-maçons (groupe organisé, fils des Lumières) ; 3) il y a sécession entre le roi et une partie de la noblesse. 4) Il y a la guerre....
      C’est, plutôt que le capitalisme, l’idéologie des Lumières et la rébellion d’une partie des élites qui a donc mis à bas le roi.


      3. Qui crée le roi et les aristocrates : la Constitution n’est pas forcément respectée, notamment parce que la souveraineté nationale n’appartient plus au peuple français. Or le peuple est influençable : il n’est qu’à voir le référendum de 1992, or les promesses étaient mensongères. Le peuple a donc concouru à sa propre perte.
      De plus, une monarchie constitutionnelle est souvent parlementaire.


      4. La question des conditions de création : Les juristes jugent en fonction du droit. Or le droit peut être amoral, car répondant aux besoins de la logique. L’être humain étant illogique par essence, peut-on faire des institutions basées sur la logique ?


      5. La question des sanctions : si certains aristocrates ont un pouvoir suffisant, ils peuvent influer sur les citoyens, comme les aristocrates athéniens.


      6. La question du respect des institutions : un roi règne jusqu’à sa mort ou jusqu’à la fin de la monarchie. Ce que vous proposez n’est donc pas une monarchie.


      En bref, il me semble que nous parlons de deux choses différentes : vous me parlez de l’administration de la France, afin d’assurer un système plus équilibré que celui d’aujourd’hui. Fort bien.
      Mon souci est plutôt l’avenir de la Nation : Retrouverons-nous notre influence ? Retrouverons-nous l’excellente instruction de nos temps jadis ? Retrouverons-nous plus d’emplois ? Qui seront nos alliés ? Assurerons-nous la relève des générations ?... Une Nation a besoin d’impermanence pour assurer sa puissance. Or, l’électoralisme n’assure pas cette impermanence, en tout cas en France.

      C’est par la politique que nous pouvons assurer cette impermanence, assurer notre puissance nationale. Or, on a pu remarquer que les politiciens, qui n’ont donc pas été éduqués pour exercer le poste suprême mais l’ont pris de force, n’ont pas de vision de la France, pour la plupart, ils n’ont pas le temps de s’y habituer, et sont soumis aux réseaux qui les ont soutenus.
      C’est pour cela que je propose un roi héréditaire éduqué pour cette tâche.

      Non parce que la démocratie a failli en France, mais parce que la République a réduit drastiquement l’aura et la grandeur de la France, qu’elle est gangrenée par les réseaux délétères pour l’avenir de la France, qu’elle s’humilie devant les Etats-Unis comme un chien devant son maître.

      En bref, je suis royaliste.

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      Éric Guéguen Éric Guéguen 15 janvier 2014 23:35

      C’est intéressant, vous rejoignez le constat des démocrates les plus irréductibles : la grande coupable, c’est la république, c’est elle qui a trahi ET le concept de démocratie, ET l’aura du monarque.
      Pour ma part, j’ai plutôt tendance à défendre l’idée selon laquelle le Roi a peu à peu unifié son royaume aux dépens de la noblesse grâce à des créanciers de la bourgeoisie qui se sont progressivement substitués aux vieilles noblesses désargentées, se sont hissés aux plus hautes fonctions en faisant du royaume leur débiteur, et tout ceci en se réclamant en même temps du peuple quand il s’est agi de passer aux yeux du Roi pour des garde-fous missionnés. Bref, la bourgeoisie, jouant sur tous les tableaux, a, de manière inéluctable, élimé toutes les strates entre elle et le sommet, elle a fait fleurir peu à peu l’idée d’un partage du pouvoir et a fini par avilir le principe de république en en faisant l’instrument de sa logique marchande.
      On ne peut pas davantage parler de république à l’heure actuelle qu’on ne peut parler de démocratie. Tout a été mis sens dessus dessous il y a deux cents ans, à la hâte, pressés que nos aïeux étaient d’en finir avec la royauté. Il est temps aujourd’hui de repenser réellement ce que signifie "république", et de ne surtout pas la laisser à des ministres à la manque qui viennent nous parler de "valeurs républicaines" sans jamais les définir. Or, la démocratie mercantile qui est la nôtre est très mal placée pour venir parler de "valeurs", elle n’en connaît pas la teneur...
       
      Bien à vous,
      EG
       
      PS : Concernant les talents de Monsieur Hollande, sincèrement, je ne les vois pas. J’aurais bien dit qu’il a un certain talent de VRP pour avoir été élu face à un fameux marchand de tapis, mais même pas : c’est parce que Sarkozy s’est rendu insupportable que les gens ont voté pour lui, et uniquement pour cela. En revanche il semble queutard, et ça, dans les milieux potaches, c’est un certain talent.


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      Éric Guéguen Éric Guéguen 15 janvier 2014 23:42

      J’oubliais... sur l’éducation, je vous rejoins. Pas de changement sans une solide formation à la vie politique au préalable. Sauf que celle-ci doit être prodiguée à chacun, et non au(x) seul(s) dirigeant(s).


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      marais 16 janvier 2014 01:51
      Ce n’était pas la bourgeoisie (terme anachronique) mais la strate supérieure du Tiers-Etat. Or, cette strate pouvait acheter des offices, la transformant ainsi en noblesse. A la fin de l’Ancien Régime, beaucoup de familles nobles étaient ruinées à cause du train dispendieux de la cour à Versailles, cela était donc récent et non pas progressif, qui sans cela aurait laissé leur fortune intacte.
      D’autre part, l’économie était essentiellement agricole, la puissance était foncière.
      Je suis curieux de savoir où vous avez obtenu de telles informations.

      J’aimerais également savoir quand la République était bonne au juste. Et ne me parlez pas de la période gaullienne, qui est une exception. S’il y a eu une progression du niveau de vie, notamment par le développement de la technique, la France a beaucoup perdu en puissance et en prestige.


      Je vois en François Hollande plusieurs talents : il a maintenu en vie le PS dix ans, il a par intermittences un certain talent oratoire, il est patient et endurant.


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      Éric Guéguen Éric Guéguen 16 janvier 2014 02:16

      Les offices sont un phénomène tout à fait récent, la bourgeoisie (les hommes du "bourg", je maintiens le terme) ne les a pas attendus pour proposer ses services à l’État. Regardez un personnage comme Jacques Cœur dans la première moitié du XVe siècle : le prototype du parfait petit négociant friqué sur lequel va miser le Roi pour un temps. La montée des parvenus ne s’est pas faite en un jour, cinq siècles d’histoire de France, au bas mot, peuvent témoigner d’un nivellement galopant avant que n’éclate la Révolution. Je n’invente rien.
       
      Quant à la république, d’où vient le terme ? Des Romains. Idem, la science politique n’a pas attendu qu’un pays comme la France se retrouve comme figée durant 1300 ans pour nous livrer des sujets d’étude. L’Antiquité est une mine d’informations quant à un renouveau éventuel.


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      Éric Guéguen Éric Guéguen 16 janvier 2014 02:59

      Quant à François Hollande, je ne pense pas qu’il ait fait beaucoup pour préserver un parti qui, bien que moribond aujourd’hui encore, est un marqueur de la vie politique de ce pays. Nombre de nos con-citoyens n’imaginent pas la politique sans le système UMPS. Avec ou sans Hollande, le PS se serait maintenu du seul fait d’être parvenu, en amont, à convaincre les gens que son existence était la seule alternative possible face à la droite. Et vice versa.


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      Éric Guéguen Éric Guéguen 16 janvier 2014 03:18

      La leçon que j’en tire est le rôle grandissant de personnages d’humble extraction dans le royaume. L’émergence du pouvoir économique s’est faite au compte-gouttes, par vase communiquant avec le pouvoir politique condamné à terme.


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      maQiavel maQiavel1983 16 janvier 2014 10:42

      Marais je vous ai répondu plus bas et sur l’ éducation , je suis d’ accord avec Gueguen.


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      marais 16 janvier 2014 14:18

      Eric,

      Jacques Coeur a été emprisonné par le roi, justement qu’il était le créditeur du roi. Même s’il était riche, il n’était pas intouchable. Certes, beaucoup de bourgeois étaient riches, toutefois ils n’avaient pas le pouvoir.
      Ce serait plutôt, à mon avis, l’idéologie des Lumières qui considérait le roi comme un simple mortel alors qu’il était lieutenant de Dieu sur Terre auparavant. Les franc-maçons, un réseau très important, furent les fils de cette idéologie. Il n’y avait pas seulement des bourgeois parmi eux mais également des nobles.
      Que la Révolution remplaça au niveau politique les nobles par les bourgeois, c’est évident, toutefois vous semblez oublier le rôle majoritaire que joua la religion dans la puissance et le déclin du roi.

      l’Histoire de France (et pas la monarchie) a duré au moins 1500 ans et n’était pas figée. D’autre part, je ne parle pas de la République en tant que République romaine. Je parle des différentes République comme régime politique français (1ère, 2nde, 3ème, 4ème, 5ème). Je voulais que vous me citiez une période où la République française, hormis sous De Gaulle, ait apporté un quelconque bien à la France.


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      Éric Guéguen Éric Guéguen 16 janvier 2014 16:02

      Bonjour à vous.
       
      Je me suis peut-être mal fait comprendre. Je n’ai pas dit que Jacques Cœur était plus puissant que le Roi, j’ai dit que la belle pyramide monarchique allait peu à peu, à compter du XIVe siècle environ, s’émousser par les forces de l’argent aux mains de bourgeois créanciers qui négocieraient en retour une participation de plus en plus active à la vie politique. Regardez le destin d’un Fouquet... Bref, les grands bourgeois vont amener le changement progressif en se faisant d’une part les véritables concurrents de la noblesse, d’autre part des va-touts du roi qui leur confiera les fameux offices, et enfin, qu’on le veuille ou non, les représentants du peuple, les preuves vivantes qu’une capillarité sociale, si modeste soit-elle, est possible. Ils ont su tirer admirablement leur épingle du jeu et Marx leur a rendu hommage pour ça. Encore une fois, ce que je dis là est factuel, pas d’anti-monarchisme primaire de ma part.
       
      Concernant la république, je n’ai que bien peu d’égards pour les 5 républiques hexagonales. SI je devais tirer deux belles réussites de la Troisième République, je dirais : la mise en place de l’enseignement publique et - même si les conditions de son advenue ont été déplorables - le principe de laïcité.
      La république que j’ai en vue, c’est LA république, la romaine des belles années (des guerres puniques à la crise sociale). De manière générale, je trouve bien plus matière à renouveler nos institutions dans les siècles antiques que dans les siècles monarchiques. Abauzit, d’ailleurs, ne rechigne pas à se réclamer d’Aristote quand il le faut. En matière de philosophie politique, s’il devait ne se fier qu’aux temps monarchiques, il se retrouverait bien mal nanti en-dehors de l’humanisme et des Lumières !! Et pour cause : la monarchie se veut avant tout stable, non cohérente. L’axiome typiquement aristotélicien est le principe d’animalité politique : qui de la monarchie ou de la démocratie est en mesure d’y répondre le plus efficacement ?...
       
      Et pour finir, je vous offre le principal grief que je ferais à la monarchie : tabler sur l’hérédité. C’est à la fois sa grande force et son a-politisme. Je considère que toute communauté d’hommes a besoin d’une colonne vertébrale, une hiérarchie. En y répondant au moyen de l’hérédité, la monarchie contribue à fixer dans les esprits l’idée que la hiérarchie est nécessairement figée dans le temps (toujours les mêmes au sommet), et, partant, contribue à rendre le principe même de hiérarchie insupportable. L’égalitarisme, ce mal démoniaque, s’en est très largement nourri dans ses rêves d’une humanité nivelée et confraternelle.
       
      À vous lire,
      EG


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      marais 16 janvier 2014 17:38

      Bonjour Eric,


      Mon propos n’était pas tant de nier la montée en puissance de la bourgeoisie mais de la nuancer. Toutefois il me semble que cette montée en puissance était favorisée par le roi, soit en tant que serviteurs personnels du roi (prêt d’argent), soit en tant que noblesse de robe (achat de charge). En définitive, l’ordre social (Trois ordres) régnait et empêchait la bourgeoisie de monter au pouvoir parce que le roi régnait et gouvernait.
      L’arrivée en politique de vrais bourgeois (pas de bourgeois anoblis) me semble remonter aux Lumières, qui remettaient en cause la légitimé du roi, qui la tirait de Dieu.
      D’autre part, les deux premiers ordres avaient des privilèges parce qu’ils défendaient la société (les nobles contre l’ennemi temporel puis service du roi, les ecclésiastiques contre l’ennemi spirituel). Dès lors qu’ils ne la défendaient plus, leur pouvoir s’érodait.
      L’argent avait peu à y voir, notamment parce que les grands féodaux étaient puissants à cause de leur puissance foncière et non pas financière.


      Selon Marion Sigaut, seule la laïcité a été crée par la République, l’enseignement public a été rendu obligatoire par la IIIe République.
      Abauzit se réclame d’Aristote parce qu’il considère probablement que la philosophie grecque fait partie des racines de la France (cf. De Gaulle sur "Nous sommes avant tout un peuple de race blanche..."). Or, il dénonce le déracinement actuel, qui empêche le peuple de se défendre face au mondialisme et aux ennemis de la France.
      Et puis la Renaissance, période avant les Lumières est la redécouverte des philosophes antiques.
      Toutefois la monarchie était cohérente, comme la République est cohérent.


      Pour finir, l’hérédité. D’une part l’apolitisme : le roi de France avait (dans la majorité des cas) le souci de la France, son amour. Ainsi je préfère le chef qui se soucie de la France qu’un Hollande qui se prosterne devant Netanyahu.
      D’autre part la hiérarchie : si le sommet était occupé (Dieu puis le roi), le reste ne l’était pas forcément, des membres du Tiers-Etat pouvaient devenir ecclésiastiques ou nobles. Aujourd’hui c’est pareil : les chances pour être président de la République sont infinitésimales. C’est comme si on affirmait que tout le monde peut devenir riche aux Etats-Unis.

      Pour finir, j’aurai une question : préférez-vous un dirigeant éduqué et formé pour cela, ayant observé son prédécesseur, soutenu par une idéologie, ne devant rien à personne et ayant à cœur la sauvegarde de la nation ou un dirigeant arrivé grâce à ses réseaux, formaté par une idéologie probablement antinationale et avec des obligations qui desservent la France ? En bref, bien que je caricature, préférez-vous un roi ou un président de la République élu ?

      Au plaisir de vous lire,
      Marais.

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      Éric Guéguen Éric Guéguen 16 janvier 2014 18:08

      Pour répondre à votre question, je ne veux ni l’un ni l’autre. Je pense que le deuxième a été la mauvaise solution apportée aux problèmes qu’engendrait le premier. L’élection, en soi, est ce qui me gène le plus. J’en fait un outil marchand plus qu’autre chose. Dans une nation de 66 millions d’âmes, le suffrage est l’instrument des lobbies, de la démagogie, de la bêtise et du conformisme.
       
      J’ai autre chose en vue, mais que je ne peux malheureusement pas résumer ici en deux lignes. Par ailleurs, je rejoins Machiavel sur l’argument du naturel : les enfants de Périclès, avec toute l’attention imaginable portée à leur éducation, n’ont jamais pu se hisser au niveau de leur père et n’ont pu lui succéder dans le cœur de leurs concitoyens. Et c’est TANT MIEUX. Si nous bénéficiions toutes et tous dès la naissance des talents de nos parents, là oui, le pouvoir héréditaire se justifierait, or ce n’est pas le cas. D’où le régime que je préconise, entre l’immobilisme monarchique et la peur de la moindre hiérarchie (de nos jours) : aller chercher le talent là où il se trouve, et sans l’intermédiaire des campagnes électorales. Que ce talent se porte sur une femme noire, lesbienne, musulmane et communiste (non, pas communiste, je rigole, il y a des limites quand même) ne me gênerait en rien à partir du moment où j’aurais la conviction d’avoir affaire à quelqu’un de talentueux, de juste, et aimant la France. Car l’amour de la France n’est pas un trait propre au roi et exclusivement monarchique, loin s’en faut.


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      marais 16 janvier 2014 19:45

      J’aimerais savoir quels problèmes causaient la monarchie, c’est-à-dire le système de la royauté. Pour moi, si la monarchie est imparfaite, comme tous les régimes politiques, elle est la moins imparfaite pour la France.


      Ensuite vous parlez de Périclès. Comme Charles de Gaulle, Périclès était un homme exceptionnel, qui a marqué son époque et Athènes, qu’il a fait de son époque un âge d’or athénien. Je le conçois.
      Mon problème avec cette conception de la politique est que nous attendons l’homme providentiel, qui réglera tous les problèmes. Ainsi, De Gaulle sauva la France, pourrait-on dire. A chaque élection présidentielle, nous attendons un nouveau De Gaulle, un être exceptionnel qui est par définition rare. Ce régime de l’exception est dangereuse en France et ailleurs.
      D’ailleurs, après Périclès, Athènes déclina puis tomba sous le joug de la Macédoine et de l’Empire. 

      Avec la monarchie, la survivance de la Nation dépend, non pas d’un être exceptionnel, mais de l’organisation harmonieuse de la société, où le roi ne serait obligé d’apporter un quelconque talent, mais plutôt d’assurer ses missions premières, qui lui seraient enseignées tout au long de sa vie.
      Aujourd’hui, sous la Ve République, nous attendons toujours un homme qui réformera la société française pour en faire une Nation apaisée avec elle-même, juste, puissante, aussi démocratique que possible... il est préférable de créer une société stable plutôt que de se fonder sur le hasard, sur l’aléatoire.
      En vérité, je préfère un homme sans talent mais éduqué pour la tâche qu’il doit remplir et qui fait respecter l’équilibre en son royaume (roi) qu’un homme talentueux qui se fait une idée fausse de sa tâche et qui détruit inutilement l’ordre en sa république (président).


      Enfin, sur le pouvoir. Le problème est que : 
      1) le peuple n’est pas uni, une frange de la population a telle autre frange pour ennemie (ici les communistes) alors qu’une société a avant tout besoin d’être bien administrée ; 
      2) L’idéologie dont un candidat a besoin pour accéder au pouvoir peut faire plus de mal que de bien à la France (néo-libéralisme) ; 
      3) le candidat "idéal" qu’on veut voir arriver au pouvoir peut ne jamais arriver alors que ses idée pour faire évoluer la France sont peut-être les meilleures.
      4) Le candidat peut avoir pris des obligations contraires aux intérêts de la France avant sa son élection.

      Si je sais que le patriotisme et le nationalisme ne sont pas l’apanage d’un roi (les Politiques pendant les guerres de Religion), il est manifeste que les rois pré-révolutionnaires ont fait beaucoup pour la France, et je n’en dirai pas autant de leurs successeurs, empereurs et présidents de la République inclus.

      Mon propos était d’être réaliste et de préconiser ce qui bon pour le peuple français et la France, pas seulement ce qui nous est agréable personnellement et ce que nous voudrions voir arriver, et c’est trop souvent ce qui est advenu depuis la Révolution.

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      Éric Guéguen Éric Guéguen 16 janvier 2014 20:48

      Je pense que la monarchie est au contraire l’espoir de l’homme providentiel constant et institué. N’oubliez pas que notre régime de l’homme providentiel a été produit par un véritable homme providentiel. L’erreur qu’il a commise est d’avoir pu penser que le suffrage serait plus apte et plus malin que l’hérédité pour faire émerger le talent.
      La Ve république est déjà celle de la mixité des pouvoirs : un peuple aux urnes, des énarques à l’assemblée, un président aux quatre coins du monde.
       
      En outre, il me semble tout à fait sain de pousser chacun à vouloir devenir - pourquoi pas - homme ou femme providentiel(le). Eh bien cet apport bénéfique, par définition, n’est pas à la portée d’une lignée monarchique. En bref, j’admets tout à fait les bons côtés de ce régime, je dis simplement qu’il est illusoire de vouloir y revenir ou même de tenter d’en mâtiner le régime actuel.


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      marais 16 janvier 2014 22:16

      L’homme providentiel est un homme exceptionnel, comme De Gaulle, tellement talentueux qu’il transforme la société, qui est venu au pouvoir par sa propre poigne. Il est donc rare.

      Or, un roi est conseillé par son Conseil du roi (Colbert) et il n’a pas bataillé pour prendre le pouvoir. Il n’est pas forcément exceptionnel mais formé pour sauver la Nation. Il est donc tout sauf providentiel, puisque l’on sait qui ce sera avant même son investiture.
      A mon sens, l’erreur qu’a commise De Gaulle est que ses successeurs n’ont pas pu ou tenté d’atteindre le Bien commun

      Certes, il est bon de pousser chacun à se dépasser, toutefois peut-on laisser au hasard des caractères une chose aussi importante que le destin de la France ? Depuis deux siècles, on a essayé votre méthode, laissant les êtres tenter librement leur chance.
      Aujourd’hui, parce que l’on fait confiance à des gens comme Hollande, notre pays s’enfonce un peu plus chaque jour.
      Et le régime est déjà mâtiné de l’esprit monarchique : le président, une fois élu, est censé être impartial, capitaine de notre vaisseau, au-dessus de toutes les factions, discret... c’est un roi républicain. Nous élisons notre roi, et lorsque certains affirment qu’Hollande n’a pas un comportement assez présidentiel , c’est plutôt qu’il n’a pas un comportement assez royal.

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      Éric Guéguen Éric Guéguen 16 janvier 2014 23:26

      Je vous corrigerais surtout sur un point : nous n’essayons pas "ma méthode" depuis deux siècles. Ce que j’ai en tête n’a rien à voir avec le cirque très américain que nous connaissons (campagnes médiatisées, jeu des sondages, queues devant les bureaux de vote ou abstention que l’on tente de pallier en proposant une ristourne sur une coiffure ou une place de ciné en échange d’une carte d’électeur poinçonnée, etc.) Gro-tesque. Ce n’est pas ça la politique. Mais ce n’est pas non plus des décisions prises par une poignée de gens apprêtés qui ne vivront pas le quart du tiers des conséquences des mesures qu’ils prendront pour l’ensemble.
      Quant au bien commun, tout à fait d’accord pour dire que la France du XXIe est bien loin de se figurer ce que ça peut bien être !!
      Bonne nuit à vous,
      EG


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      Éric Guéguen Éric Guéguen 16 janvier 2014 23:27

      Hollande n’est qu’un pitre, il me fait pitié.


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      marais 16 janvier 2014 23:41

      Effectivement, je ne ne connais pas votre méthode. Je suis d’ailleurs curieux de la connaître.

      J’ai trouvé le talent principal de François Hollande : il peut diviser les Français comme personne. Je crois même qu’il est plus doué que Nicolas Sarkozy, c’est dire...
      Bonne nuit également,
      Marais.

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      micnet 15 janvier 2014 21:55

      Je n’en suis qu’au début de la première vidéo pour le moment mais j’avoue que cet Adrien Abauzit suscite vraiment mon intérêt.
      Lorsque par exemple il rappelle que " l’humanisme est avant tout une philosophie qui consiste à mettre l’homme au centre de tout ", franchement je l’applaudis.

      Bon on va voir si la suite se confirme smiley


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        maQiavel maQiavel1983 16 janvier 2014 10:59

        Tout à fait , mais il faut savoir que l a philosophie libérale qui met l’individus au centre de la société en est un dérivé ...


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        Éric Guéguen Éric Guéguen 16 janvier 2014 11:06

        L’humanisme, c’était aussi un retour en grâce des textes antiques, Abauzit ou marais ont trop tendance à oublier qu’avant la monarchie de droit divin, le pourtour méditerranéen a connu autre chose, et qu’aucun pré carré monarchique ne peut concurrencer l’Empire romain (fût-ce en s’en réclamant), initié par la république, peut-être le plus bel ouvrage politique qui soit.


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        Éric Guéguen Éric Guéguen 16 janvier 2014 20:40

        Chacun de ces trois "R" n’est pas totalement illégitime :
        - la Révolution espérait le triomphe de la raison : but à peu près manqué, on est d’accord ;
        - la Réforme s’insurgeait contre les ors et les hypocrisies de l’Église, elle ne les a pas inventés ;
        - et last but not least : la Renaissance se recentrait sur l’homme, certes, mais dans renaissance, il y a "re-", et se "re-" se manifestait par un regain d’intérêt pour les textes antiques. Et le premier recentrement sur l’homme, qui donc en fut le promoteur ? Socrate, en délaissant cosmologie, cosmogonie et plus généralement étude de la physis pour se concentrer sur l’homme, son esprit logique et dialectique, son besoin de métaphysique et la nécessité de ses comportements éthiques. Voilà tout.


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        Éric Guéguen Éric Guéguen 17 janvier 2014 00:28

        J’allais justement mettre à part Rousseau.
        Rousseau, ça n’est pas du matérialisme froid, c’est bien plus profond que ça. Rousseau est touchant et passionnant je trouve.


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        Éric Guéguen Éric Guéguen 17 janvier 2014 14:52

        Je n’ai jamais vu en Rousseau un type "dangereux", jamais.
        Ce qui est dangereux, c’est de penser que le génie d’un texte puisse être librement soumis à des esprits faibles (je ne parle pas de vous bien entendu, mais de ceux qui y voient la matrice de tous les totalitarismes), c’est-à-dire qu’il puisse en être fait une mauvaise interprétation et que l’on puisse s’en réclamer à des fins idéologiques mortifères.
        Robespierre n’a pas eu à instituer de fins lecteurs de Rousseau.
         
        Pour moi, Rousseau était le seul esprit véritablement libre des Lumières. Ceci dit, c’est un auteur pétri de contradictions, doué de bien peu d’humour et enclin à la paranoïa. Ça oui !


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        Éric Guéguen Éric Guéguen 17 janvier 2014 17:46

        Un truc qu’Abauzit ne dit pas : Rousseau était un authentique patriote, extrêmement sensible à l’"enracinement". C’est manifeste à la lecture de nombre de ses écrits politiques. Et s’il semble saper les fondements de la famille dans l’Émile, c’est parce qu’il a en vue son grand modèle La République de Platon, qui envisageait la même chose de manière plus extrême pour le corps des gardiens de la cité.


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        maQiavel maQiavel1983 17 janvier 2014 19:33

        La critique de Rousseau d’Aubauzit est la suivante : le contrat social de Rousseau est fait pour faire émerger des institutions hors sol dégagé de la tradition.

        Je pense qu’il n’a pas compris le contrat social (auquel on peut faire des reproches évidemment) , Rousseau ne s’ oppose absolument pas à la tradition dans ce livre mais c’ est un des gros problèmes des réactionnaires qui considèrent qu’ accoler à la tradition un zeste de progressisme , c’ est déjà être anti-traditionaliste.


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        christophe nicolas christophe nicolas 16 janvier 2014 01:01

        Il est sympa, mais ça ne vaut pas encore les moteurs à gravité de l’espace

         

        Il faut préciser des chose sur ce qu’on appelle la "Royauté de Jésus" ou le Christ Roi, c’est une royauté d’esprit de vérité, c’est à dire que la France lui est consacrée au sacré cœur (Montmartre) et que cela doit ensuite transparaître dans la première ligne des institutions, pas en tant que religion mais qu’esprit de Vérité. Pourquoi ?

         

        La vérité est que Dieu existe, Jésus est Dieu, donc la vérité. Il y a Bijection.

         

        L’intention de bonté est Marie, c’est également une bijection. Son fils est la vérité spirituelle mais aussi la connaissance qui est l’autre aspect de la vérité.

         

        Si la France est consacrée au sacré cœur de Jésus et Marie, c’est à dire à l’intention de bonté (St Genièvre) et à l’esprit de vérité (Montmartre) et que cela est retranscrit dans la constitution vous aurez la connaissance.

         

        Pensez vous qu’on ne saura pas faire des plateaux antigravité et des scies aux techniques antigravités. Regardez ce que fait ce gars sans comprendre Hutchinson. Je pourrais l’expliquer mais je crois que je l’ai déjà pus ou moins fait, c’est une variante avec des bobines Tesla. Je l’avais oublié celui là mais la théorie de l’intrication est nécessaire pour expliquer cela parce que c’est impossible avec la relativité.

         

        Il y a même un certain Eric Julien sur le site, c’est un gars qui se dit "Grand monarque", s’intéresse au ovnis et a piqué une théorie à des Russe. Vous pensez que c’est lui ? Comme dit un Rabin ce n’est pas très clair Nostradamus... Les histoires des femmes de Jacob, pas toujours non plus...



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