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Commentaire de maQiavel

sur La tyrannie de la majorité


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maQiavel maQiavel 15 février 2015 18:08

Le camarade micnet (salut à lui au passage) ayant écrit cet article sur le ton de la provocation, je ne me gênerai pas de dire ce que je pense sans faire de détour, d’ autant que nous avons déjà beaucoup échangé sur la question, j’irai donc droit au but.

Autant le romantisme, l’idéalisme et l’utopisme (qu’il soit monarchiste, démocratique ou aristocratique etc.) peuvent être intéressant d’un point de vue artistique, autant ce sont des calamités sur le plan politique. Mon propos sera donc enrobé d’un réalisme assumé et sur de lui-même.

Commençons donc : la démocratie dans les sociétés complexes, cela n’existe pas et ne peut pas exister. C’est structurellement impossible, il faut un petit nombre qui gouverne et qu’un grand nombre soit gouverné lorsque les sociétés se complexifient, qu’on le veuille ou pas c’est ainsi, comme explicité dans cet article « pourquoi sommes nous en oligarchies ? »

http://www.agoravox.tv/actualites/politique/article/pourquoi-sommes-nous-en-oligarchie-47616

 

De la même manière, la monarchie (le pouvoir d’ un seul ) n’ existe pas non plus , on a en effet jamais vu de monarque gouverner seul , le prince pour gouverner a besoin de collaborateurs dont il est dépendant et qui dans les faits exercent aussi le pouvoir : le pouvoir passe aux mains de détenteurs de principes de puissance différents (religieux, bureaucratique, juridique, économique etc.), qui forment un réseau d’interdépendance à l’origine des décisions Etatiques.

 

Quant à l’aristocratie  le pouvoir exercé par les meilleurs, puisque le terme « meilleur » ne veut rien dire dans l’absolu (On ne peut décrire ce qu’est le meilleur qu’à l’intérieur d’un système de représentation qui se fonde sur des valeurs  variables et dépendent du contexte socio-culturel et historique), on ne peut donc pas affirmer qu’il a déjà existé un gouvernement des meilleurs dans l’absolu.

Conséquences :

  1. la démocratie, l’aristocratie, la monarchie  ne sont que des formes théoriques de gouvernement qui ne correspondent pas à la pratique réelle du pouvoir.
  2.  le pouvoir dans les sociétés complexe se concentre en un point du champ social, son exercice est donc structurellement oligarchique.

 

 

Ainsi donc, je nie la prétendue existence d’une tyrannie de la majorité puisque seule une minorité gouverne toujours. Et pour gouverner, le petit nombre doit légitimer son exercice du pouvoir sur la majorité : depuis des millénaires, il a recours à l’instrumentalisation de la notion de « dieu » et depuis la modernité à la notion de « liberté » et d’égalité …mais ne nous y trompons pas, ce ne sont que des discours de légitimation.

 

Quant à la notion de responsabilité, le collectif est toujours responsable et il n’y a pas de solutions miracles : les puissant chercheront toujours à dominer et opprimer les moins puissants qui eux chercheront à leur tour à ne pas être asservit, de là découlent des rapports de force permanent qui fondent les institutions politiques.

Le bon système politique ne réside pas dans l’exercice du pouvoir de la majorité (qui de toute façon ne peut pas exister) ni dans celui des minorités. Le bon système politique n’existe simplement pas.

 

L’une des conséquences inéluctable de l’oligarchie (même prétendument aristocratique), c’est de devenir progressivement tyrannique, quoi que l’on puisse en penser.

 

La seule chose que l’on puisse faire, c’est construire le moins mauvais système et le prendre pour le meilleur et pour le machiavélien que je suis, c’est le régime mixte : mise ben place d’ institutions de contre pouvoir populaire pour mettre un frein à la dérive tyrannique des oligarchies et mise en place d’intuitions de gouvernement mettant un frein à la dérive ’ ochlocratique.


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