• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV Mobile


Commentaire de philouie

sur Michel Serres répond à Jérôme Soubeyrand sur la folie de St Paul


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

philouie 5 novembre 2015 19:11

@gaijin
je suis tout à fait.

Sur l’aspect central du digestif, il me semble me souvenir que Jung dit dans son autobiographie que pour vérifier qu’une idée se tient, il commençait par l’ingérer pour voir se qu’elle produisait sur sa digestion. Il y a aussi Nietzsche qui dit quelque part que la philosophie d’un peuple tient à sa digestion. si mes souvenirs sont bons, il disait que la philosophie allemande était lourde parce que les allemands mangeaient lourd.

Pour ma part, ce n’est que très récemment que j’ai pris conscience que la question alimentaire était centrale dans la construction psychique. J’avais intégré depuis de nombreuses années l’idée qu’il fallait retourner au corps parce qu’au final, c’est par le corps qu’on entre en relation avec l’Être. Je pense que c’est Daniel Odier et Thich nhat hanh qui n’ont conduit dans cette voie. Je suis maintenant convaincu que cette question du corps est centrale dans la petite enfance et que le soin qu’on porte au corps de l’enfant, mais aussi le toucher à travers le portage ou le massage , sont bien plus essentiel que l’école ou la socialisation. Je suis frappé d’ailleurs, pour en revenir à Saint Paul, que l’idée que l’on se fait de se qu’on doit à l’enfant est basé uniquement sur l’intellect : il faut qu’il apprenne, il faut qu’il sache, il faut remplir son esprit, alors qu’il faudrait d’abord qu’il ait de la sécurité - alimentaire, affective - puis qu’il touche et qu’il soit touché - puis qu’il fasse, c’est à dire qu’il joue. Qu’il apprenne ? plus tard....

Vous dites "ce digestif est aussi un impératif a produire de l’être identique". Je ne sais pas comment vous voyez ce mécanisme, mais dans mon message précédant je proposais cette idée que "l’autre c’est le manque", c’est à dire qu’on prend conscience de l’autre à travers l’expérience du manque. Que cette expérience est douloureuse et , par conséquent, que l’autre est perçu comme la source de la souffrance, au point qu’au final, on recherche le même - et c’est la grégarité - pour éviter d’être mis en présence de l’autre et reproduire la souffrance initiale. Qu’en pensez-vous ?


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès