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Commentaire de Qaspard Delanuit

sur L'adieu à la viande : débat sur infrarouge


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Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 13 décembre 2015 19:37

@jean mouche

 "Alors on abat nos cheptels respectifs, ou on libère les veaux sur l’autoroute, et les poulets par million dans nos forêts,... Un beau bordel en perspective Qaspard."


Ai-je proposé une telle folie ? Ce scénario n’a aucun sens, les gens ne deviendront pas tous végétariens le même jour. C’est comme si vous disiez que si on cesse de boire du coca, alors des millions de litres de cette boisson vont être déversés dans les rivières et les piscines. 


"Et 150 000 exploitations ( estimation perso ne reposant que sur ma faculté d’estimation au doigt mouillé) passent de l’élevage au maraichage bio et à la culture de protéagineux, au passage faudra bien racheter des machines pour des exploitations transformées, ils vont être ravis les paysans."


L’économie s’est ajustée lorsque la consommation de viande a augmenté et elle s’ajustera dans le sens inverse (et sans doute moins brutalement). L’économie s’ajuste constamment en fonction de la demande, dans tous les domaines. C’est la vie ! Dans aucun métier il ne peut être garanti que le client va toujours consommer la même chose. Il faut sentir le vent tourner avant les autres pour avoir un temps d’avance. On ne vent pas des parapluies là où il ne pleut pas. 


 "C’est pas possible techniquement, par ailleurs certaines parcelles au dénivelé fort ne se prêtent qu’a l’élevage, ou alors faudrait faire des terrasses partout, ou les reboiser..."


Avec ce genre d’argument, on ne pourrait pas envisager le moindre changement. Dites vous que 90 % de la réalité qui est devant vous en ce moment était "pas possible" il y a 30 ans. Et pourtant elle est là. 


"Et moi, Qaspard, je produis du miel avec 200 ruches, je les balance dans des puits, avec le miel aussi."


Non, sur les autoroutes, avec les veaux.  smiley


"ou bien tu permets que j’essaie de vivre d’un art passionnant et mystérieux, avec tout ce que cela implique comme anecdotiques rejets dans l’atmosphère. je ne me sens pas coupable envers l’environnement."


Ce sont les végétaliens et les vegans qui prônent l’arrêt de l’exploitation des ruches, ils sont assez peu nombreux. Moi je considère que l’échange entre les abeilles et l’homme peut être intéressant mais qu’il doit rester équitable (par exemple faut voir si le fait de leur construire une ruche ou de la déplacer à proximité des fleurs autorise de leur piquer tout leur miel, ça peut se discuter). Dans tous les cas, l’amélioration de la communication avec les animaux est essentiel et pour cela il ne faut pas les considérer d’abord comme un produit mais d’abord comme des êtres (différents de nous, mais sensibles tout de même).


"Au bout de ta logique on part carrément tous en transit pour Sirius et on débarrasse la terre de notre humaine et nauséabonde présence. Un bonne logique d’éphèbe qui craint de devenir un homme, car cela à l’air douloureux. Il y viendra quand même."


Non, ça c’est pas le bout de ma logique du tout. Je pense plutôt que nous sommes les Jardiniers de la Terre et qu’il y a un équilibre à trouver entre notre espèce et les autres, un équilibre fondé sur la conscience. Or la plupart des hommes qui mangent de la chair animale n’ont pas conscience de ce qu’il mange et ne pourraient pas continuer s’ils en avaient conscience (par exemple s’ils devaient tuer l’animal eux-mêmes). Le cas du petit éleveur ou du chasseur est pour moi un faux problème. Le problème, c’est le consommateur qui reproduit bêtement une habitude familial formatée par l’industrie et ses publicitaires. Le problème est de fermer les yeux sur ce qu’on mange (en regardant la télé). Il n’y a pas non plus de solution simple et idéale "clé en main" pour l’humanité, car ce qui est bon à une époque ne l’est pas forcément pour une autre.


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