@Zatara
Qu’il puisse exister des gens animé
d’un anti-catholicisme primaire qui font une fixette sur la foi de Pierre
Hillard pour décrédibiliser entièrement son travail est regrettable. Mais ce n’est
pas mon cas, sa foi ne regarde que lui.
Le problème qu’il me pose est avant tout méthodologique. Et ce
problème méthodologique, on ne retrouve chez plein de personnes indépendamment
de leur religion. Surtout chez les paranoiaques du grand complot universel. Et
ils peuvent être athées. Ce qu’ils ont en commun, c’est cette revendication
métaphysique sur laquelle ils bâtissent leur compréhension du système social,
aussi bien dans ses composantes politico-économiques que culturels. Tu retires
cette revendication et tout s’écroule.
Par exemple quand tu dis « cet étage
"métaphysique" peut sans le moindre problème être décorrélé des faits
qui sont exposés », précisément pas , car tous les faits qu’il rapporte
sont peu ou prou liés à cet étage métaphysique. Et c’est pourquoi il cumule les
biais de confirmation d’hypothèses, d’appariement, de représentativité, de corrélation
etc.
Ce n’était pas le cas avant car il se
montrait plus prudent, plus circonspect dans ses livres, mais depuis qu’il est exclusivement
sur les réseaux sociaux , cette attitude a changé et il se lâche façon brute de
décoffrage , sans doute parce qu’il a compris que la prudence, les réserves ,
ce n’est pas très vendeur auprès des nouvelles
opinions publiques qui exigent des « rentre dedans » , quitte à tordre la réalité en étant caricatural
mais aussi parce que ce qu’il décrit correspond à ses convictions métaphysiques
profondes ( donc je pense qu’il est honnête). Ca c’est mon opinion. On pourrait
effectivement dire l’inverse , que c’est son travail qui fait qu’il en est
arrivé là. Dans tous les cas, il reste les biais.
Le dernier livre que j’ai lu de lui, c’est « Chronique
du mondialisme », j’ai été très déçu, c’est d’un niveau incomparablement
bas à « la fondation Bertelsmann et la gouvernance mondiale » qu’il
avait écrit des années plus tôt par exemple. C’est là que je me suis décidé de
ne plus lire ses bouquins. Le suivant
sur l’oligarchie anglo-saxonne, je ne l’ai pas lu mais j’ai écouté une ou deux
conférences et j’ai retrouvé exactement les mêmes biais d’analyse. Et puis il y’a
eu cette conférence dans
laquelle Michel Drac, sans peut être le faire exprès mais un peu quand même, a
mit en pleine lumière toutes les limites analytiques d’Hillard , c’est
presque gênant à mater.
Je n’ai pas lu son Atlas du mondialisme
mais il m’avait intrigué au départ, j’ai faillit l’acheter en me disant qu’on
ne sait jamais, peut être que l’ancien Pierre Hillard était de retour mais un
ami auquel j’ai intellectuelement confiance me l’a déconseillé en mettant en
avant exactement les mêmes défauts que je reprochais aux analyses d’ Hillard
alors que nous n’en avions jamais parlé ( c’est d’ailleurs à cause de lui que j’utilise
l’expression « marabout de ficelle » , c’est celle qui convient le
mieux pour décrire l’ensemble de ces biais).