@Conférençovore
« le
rastafarisme n’impose aucun code vestimentaire. Il existe des rastas sans
dread, etc. »
------> Tu peux tourner ça dans tous les sens mais les
rastas sont un signe extérieur de la religion rastafari. Certaines mouvances dans
le rastafarisme les considèrent même comme une obligation. Il existe des rastas sans dreads tout
comme il existe des musulmanes sans voile ( elles sont même très largement majoritaires
en France). Tu dis que la femme qui porte le voile
affiche publiquement son islamité mais le rasta affiche publiquement son
rastafarisme, on pourrait dire que lui aussi impose ses convictions aux autres,
en réalité il est impossible d’y voir une différence à moins d’avoir une
lecture essentialiste du fait religieux mais on y vient.
« Elle est donc
bien un agent de propagande de son culte.et de son idéologie qui postule
l’inégalité entre les individus (en fonction de leur sexe mais pas que). »
------> Comment peux-tu affirmer ça sans faire une
lecture essentialiste de sa religion ? Parce que ce que tu dis là en
réalité, c’est que la religion de cette femme est par essence inégalitaire. Et
tu vas le justifier par une lecture fondamentaliste du corpus scripturaire
islamique, comme le feraient les salafistes par exemple, et peu importe que des
musulmans aient une lecture différente, à partir du moment où ils contredisent cette
essence que tu as déduite de tes lectures, ils ont tort. Ainsi, peu importe les
intentions que la femme portant le voile dit islamique déclare avoir, peu
importe les actes qu’elle pose, l’essence religieuse la surplombe et fait d’elle
un vecteur qu’elle le veuille ou non, c’est indépendant de sa personne ( tu utilises toi même l’expression " qu’elle en soit consciente ou non", il y’a donc quelque chose qui est indépendant de sa conscience dans sa pratique religieuse). Il me
semble évident que ta lecture du fait islamique est essentialiste, je ne vois même
pas comment le réfuter, on revient exactement à ces biais cognitifs que j’ai
décrit aux deux premiers posts de ce fil.
« Évidemment, au
bled, les gens font la différence entre les natifs et ces Maghrébins de France.
Et donc ? »
------> Et ils sont considérés là-bas comme des
étrangers. Le fait qu’ils aient la double nationalité ( comme beaucoup d’autres
en France) ou qu’ils soient considérés par les autorités comme sujet du roi n’y
change rien. C’est bien que leur culture est différente de celle du Maroc et
que les renvoyer à une culture marocaine n’a aucun sens. La culture des
banlieues française n’est pas la culture maghrébine.
4 millions d’arabophones, je ne sais
pas comment cela a été calculé mais combien de Français d’origine étrangère mais nés
en France sont capables de réellement soutenir une conversation dans la langue
d’origine de leur ascendant ? Je connais bien les marchés dans les banlieues et
les personnes qui parlent en langue étrangère sont soit des étrangers, soit des
naturalisés récents. Deux personnes nées en France et ayant grandi en France ne
parlent pas dans une langue étrangère entre elles, il y’a beaucoup de fantasmes
là-dedans, si elles viennent de banlieue elles parlent l’argot de la zone dans
laquelle elles ont grandi, un argot qui emprunte des mots à la langue arabe ou
autre mais ce n’est pas ça « parler arabe » à ce que je sache.