Au-delà de l’archéologie
qui ne laisse que très peu de traces, ce qui nous renseigne sur les
comportements des communautés de chasseurs cueilleurs du paléolithique, c’est
qu’il a existé et qu’il existe encore, même si elles sont en voie de disparition,
des communautés de chasseurs cueilleurs contemporaines qui ont persistés et que
l’on a pu observer en Asie, aux Amériques, en Afrique, en Australie etc. Et malgré
les différences de cultures, on retrouve des représentations communes et une
structure égalitaire*. Et d’un point de vue fonctionnel, ça s’explique : les
contraintes de la mobilité justifient la structure légère et transposable de
l’habitat, l’accumulation de biens est donc incompatible avec cette mobilité.
De plus, la distribution des taches y est des plus rudimentaires, se limitant
souvent à l’âge et au sexe, donc pas de spécialisation du travail qui est à l’origine
des hiérarchies sociales. Et aussi, ce sont des communautés qui régulent de
façon assez stricte leur démographie, elles ne contiennent en général que
quelques dizaines d’individus, donc une faible densité compatible avec une structure
politique souple caractérisé par la décentralisation du pouvoir politique.
*Il ne faut
pas comprendre par là que tous les individus sont absolument égaux, il y’a
évidemment dans ces communautés des individus qui font autorité parce que ce
sont des anciens et qu’ils ont dans leur mémoire les traditions et normes de la
communauté, parce que ce sont des chamanes, de bons chasseurs ou autre, ça veut
tout simplement dire qu’elles ne contiennent pas d’inégalité sociale.