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Commentaire de Étirév

sur Charles Martel


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Étirév 6 février 2021 13:46

Charles Martel, sauveur de quoi ?
Rappelons que la civilisation arabe prit un grand développement de 500 à 800. Les sciences arabes étaient protégées par le calife El-Mansour, en attendant Haroun Ar-Rashid au 8ème siècle, El-Mamoun, El-Motassem.
On vit s’élever des écoles nombreuses en Egypte à Alexandrie, en Lybie à Tripoli, au Maroc, en Syrie à Damas, en Perse à Baghdad, en Andalousie à Cordoue et Grenade.
L’industrie, le commerce, l’agriculture suivirent le progrès des sciences et s’étendaient partout, en Syrie, en Egypte, dans le Nord de l’Afrique et le Midi de l’Espagne. Ces progrès seraient venus vers le Nord s’ils n’avaient été arrêtés à Poitiers par Charles Martel.
Les Arabes avaient une philosophie qui se développait et qui s’inspirait de la philosophie indienne et de la philosophie grecque. C’est ce mouvement qui, au XIIIème siècle, remontant vers le Nord, vint apporter aux écoles de Paris le germe de toutes les grandes idées nées et cultivées autrefois en Orient.
C’est ainsi que les écrits d’Aristote, connus et enseignés depuis longtemps dans les écoles de Cordoue et de Séville, furent introduits en France en 1215. C’est à la civilisation arabe que la France doit ses arts, ses sciences, ses mathématiques, son architecture, c’est-à-dire tout ce que l’Église laissa passer.
Il convient de parler également de l’influence de la civilisation islamique et non spécialement arabe. Car la plupart de ceux qui ont exercé cette influence en Occident n’étaient pas de race arabe, et si leur langue était l’arabe, c’était seulement une conséquence de leur adoption de la religion islamique.

NB : petite histoire de de Charles Martel

Au VIIème siècle, les rois n’existent plus que de nom, ce sont les « Maires du Palais » qui agissent pour eux, comme ils agissaient auprès des Reines. Ils sont l’action ; les rois, qui ont pris le rôle des femmes, sont devenus fainéants, par suite de la psychologie des sexes, qui veut que la femme pense et que l’homme agisse. Mais, comme ces rois fainéants ne pensent pas en femmes, il n’y aurait personne pour diriger les hommes si, dans les familles royales mêmes, ou aristocratiques, des femmes remarquables ne reprenaient le rôle que leur nature leur assigne. C’est ainsi que Begga, femme de Pépin de Landen et mère de Pépin d’Héristal, semble être l’inspiratrice du mouvement qui va renverser les rois francs.
Pépin de Landen, qui gouverne l’Austrasie, écrase les Neustriens à Leucofao en 680.
(précisons que les Neustriens, comme les Francs-saliens sont des « masculinistes » ; et les austrasiens, à l’image des Francs Ripuaires, sont des « féministes »)
La famille de Begga possédait de grands domaines entre la Meuse et le Rhin.
Les hommes de cette famille étaient des Ducs (conducteurs), mais ne possédaient pas l’autorité morale d’une Mère.
La reine Begga fonda des asiles pour les femmes malheureuses, qu’on appela des béguinages. Ces femmes prendront son nom ; elles seront appelées des béguines.
Après la mort de Pépin de Landen, son fils Pépin d’Héristal prend sa place. Pendant qu’il est Maire d’Austrasie, il anéantit le pouvoir royal des Mérovingiens et établit définitivement celui de l’aristocratie, c’est-à-dire des meilleurs.
Il gouverna tout le royaume sous l’inspiration de sa mère, avec le titre de Duc des Francs. Il mourut en 714, après avoir tenté de relever l’empire franc qui s’écroulait.
Pépin d’Héristal avait eu deux fils qu’il avait perdus ; c’est son petit-fils Théodoald qui va lui succéder, sous la régence de sa mère Plectrude (714-715).
Voilà donc encore une femme qui gouverne. Quant aux hommes, ils ne font que se battre et on ne les mentionne qu’à propos de leurs batailles.
Mais les Neustriens (masculinistes) vont se révolter et des intrigues vont se tramer pour mettre un homme à la première place. Ils attaquèrent les Austrasiens. Ceux-ci, alors, pensèrent à un fils que Pépin d’Héristal avait eu d’une autre femme que la sienne et qu’il tenait en prison pour des raisons morales. Ils le tirèrent de captivité et le mirent à leur tête. C’était Charles Martel (715-743), « un vrai barbare et un rude soldat », disent les chroniqueurs.
Il laissa aux Neustriens le roi fainéant qu’ils avaient et gouverna sous son nom. Il se bat contre les Sarrasins, qui voulaient envahir la France, sous la conduite d’Abdérame, qu’il refoule (732), ce qui lui vaut, comme récompense, le titre de « Patrice », qui lui est donné par le pape, et les Clefs de saint Pierre, c’est-à-dire les honneurs spirituels des antiques Déesses-Mères. Dès lors, il se crut tout permis. Il était homme et femme à la fois. Il distribua des évêchés et des abbayes à ses compagnons d’armes. Et voilà la direction morale du pays donnée à la soldatesque. Cela introduisit dans l’Église les mœurs dissolues des camps, disent les histoires de France de nos écoles.
C’est parce qu’il frappait fort qu’on lui a donné le surnom de Martel ; mais ce n’était vraiment pas un motif suffisant pour l’investir d’une autorité spirituelle.
Charles Martel mourut en 741. Il était le père de Pépin le Bref.
Voici le jugement porté sur lui par un historien, M. Vincent : « Charles Martel n’avait guère été l’ami de l’Église ; s’il favorisait les missionnaires qui tentaient d’évangéliser l’Allemagne, il n’hésitait pas à spolier les églises et les monastères de Neustrie et d’Austrasie, pour faire des bénéfices à ses leudes (complices). »
Voilà l’homme moral que son père tenait enfermé. Il n’avait aucun des caractères de l’aristocratie dont il hérita.


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