Bref, on a
là les éléments d’une rhétorique catastrophiste qui mène logiquement à s’interroger
sur la prise de mesures d’exception remettant en cause l’Etat de droit. Et un
catastrophisme qui est d’ailleurs contesté par certains habitants de Trappes, parmi
lesquels on retrouve ses élèves :
"Lorsqu’elle a
découvert ses propos sur Twitter dimanche soir, l’élève de seconde a été «
déçue » par son professeur. La jeune fille qui ne comprend pas « pourquoi il a
raconté tout ça », même si elle reconnaît que Trappes est « une ville où il y a
eu des problèmes » bien que « chacun fait sa vie et tout le monde s’en fiche
des religions ». Alors que dans l’établissement il y a une « bonne entente entre
les profs et les élèves », deux élèves estiment que Didier Lemaire a voulu
montrer « une image erronée de la ville et de ses habitants ». « Ça y est ça
recommence », se désole Hafida. Cette mère de famille, qui habite Trappes
depuis quarante ans, n’est pas d’accord avec la description de la commune. Des
cafés interdits aux femmes ou des salons de coiffure non mixtes, « c’est
n’importe quoi ». « Je me rends régulièrement chez le coiffeur et il y a bien
des hommes, c’est normal », précise-t-elle."
« Trappes,
ville définitivement perdue » : dans son lycée, les propos de Didier Lemaire
étonnent - Le Parisien
Cela ne veut
évidemment pas dire qu’il n’y a aucun problème à Trappes, tout le monde
reconnait qu’il y’en a, y compris les habitants qui témoignent dans cet article
mais la caractéristique de la rhétorique catastrophiste consiste à les amplifier
au maximum de façon souvent grotesque, au point de décrire des carricatures comme
ce prof qui explique que la ville est perdue. Quel paradoxe d’affirmer que la ville est définitivement perdue et de réclamer en même temps des mesures des pouvoirs publics ...
Et pendant qu’on se préoccupe de ces carricatures, on s’empêche de penser à une véritable stratégie pour lutter contre l’islam politique ( c’est le terme que j’utiliserai dorénavant, le mot "islamisme" est pourri par le débat public, on ne sait même plus ce que ça veut dire ), c’est ça le véritable problème du catastrophisme, ça ne mobilise pas, ça paralyse la réflexion.