@yoananda2
Il n’existe
pas de menace « soviétoide », la Russie n’a pas DU TOUT les moyens d’une
domination globale et les dirigeants russes l’ont intégré depuis longtemps. Toute
la politique extérieure de Poutine depuis son arrivée au pouvoir consiste à se
protéger de la menace sécuritaire que constitue l’OTAN ( qui aurait dû être dissoute
après la guerre froide). C’est dans ce cadre qu’elle a développé sa doctrine du
déni d’accès (faire de l’espace aérien et maritime russe une forteresse) et c’est
dans ce cadre-là qu’elle conçoit des technologies balistiques. C’est aussi dans
ce cadre-là que la Russie exerce une pression sur les anciens pays du pacte de Varsovie
ou qu’elle fait des ingérence dans certains anciens pays soviétique, c’est donc
un impérialisme défensif ( dans le jargon des géopolitologues, on appelle ça un
« sous impérialisme », c’est-à-dire un impérialisme régional de réaction
face à un impérialisme à visée globale). Et je rajouterai que c’est la menace
otanesque et en particulier américaine qui pousse la Chine et la Russie à
constituer une coalition (bien que ces deux pays aient en réalité des
divergences structurelles).
Quant à la
Chine, si économiquement elle a une dimension globale, ce n’est pas du tout le
cas militairement. Au-delà de son complexe militaro industriel qui est encore
en retard par rapport aux grandes puissances occidentales (c’est pour ça qu’elle
fait un effort de rattrapage), il n’y a qu’à compter le nombre de bases
militaires dont elle dispose à l’étranger : à part à Djibouti, on en
trouvera nulle part (à ma connaissance mais peut être que ça a évolué, à
vérifier). Ça fait 15 ans qu’on dit (moi y compris ) que la Chine va se projeter
militairement mais jusque-là, on ne voit rien, il semble qu’on a plutôt affaire
à un pays qui essaie de sécuriser ses voies d’approvisionnement en matière
première via la mer de Chine notamment ( ce qui crée des tensions de voisinage)
et qui fait profil bas pour gagner des points sur le plan économique.
Bref, ni la
Chine, ni la Russie ne constituent des menaces. Par contre, il existe un empire
en perte de vitesse ( c’est ça qui est dangereux) qui lui, veut nous faire
croire que ces pays sont des menaces et ce n’est pas parce qu’il déconne, c’est
parce que c’est dans ses intérêts : comme par hasard ce sont des puissances
qui contestent son hégémonie globale mais aussi, cette fausse menace permet de
conserver les puissances européennes dans son giron.
Ce qu’ils
proposent, c’est de faire contrepoids à la puissance américaine, non pas en
changeant d’alliance mais dans le cadre d’une coalition avec les Etats unis.
Mais il faut bien comprendre que ce texte donne une orientation stratégique générale,
il n’entre pas dans les détails et surtout pas dans la tactique ( parce que là,
ce n’est pas un texte d’une page qu’il faudrait, c’est un livret), c’est donc normal
qu’il ne dise pas « comment reconquérir notre indépendance militaire vis à
vis de l’OTAN ». Mais il a le mérite de décrire une vraie menace et de
proposer une politique d’orientation générale.