Frédéric nous transmet la réponse du Ministre de l’Industrie et de la Maladie :
 
Monsieur, cher cobaye,
 
Nous avons bien reçu votre courrier relatant votre carrière de cobaye et nous tenons à vous féliciter pour vos sévices rendus à la nation.
 
Concernant la liste de vos maladies, nous avons pris l’avis de spécialistes indépendants de la santé publique et du bien commun. D’après ces experts, rémunérés par les plus prestigieuses fondations d’intérêt économique dont le désintéressement nous oblige à taire le nom, il ressort que votre cas relève des soins psychiatriques intensifs. En effet, les scientifiques interrogés sont absolument formels : le progrès technologique ne saurait altérer en aucune façon la santé des êtres vivants. Toute autre croyance est scientifiquement impossible et relève d’une phobie irrationnelle qu’il convient de traiter par les thérapies psychiatriques.
 
S’agissant plus particulièrement de vos inquiétudes de ne pouvoir poursuivre votre carrière de testeur universel, nous tenons à vous rassurer. Les négociations en cours entre les partenaires sociaux permettront, j’en suis convaincu, d’améliorer les remboursements de frais médicaux afin que vous puissiez continuer à vérifier l’absence d’innocuité des nouvelles technologies et des médicaments chimiques.
 
Par ailleurs, nos valeurs progressistes inspireront sans relâche notre action. Ainsi,
 
- Nous continuerons à renforcer nos frontières pour empêcher les nuages radioactifs étrangers de survoler notre nation,
 
- Nous veillerons à ce que le mercure soit maintenu dans les amalgames dentaires et dans les vaccins,
 
- Nous serons attentifs à ce que les quantités de pesticides retrouvés dans les aliments continuent à être divisées artificiellement par deux,
 
- Nous refuserons la fracture numérique et les obstacles au développement technique. Il est impératif que les enfants soient exposés aux irradiations wifi dans les écoles et dans les crèches, afin de pouvoir disposer d’un Cobayum Vitae rayonnant dés le plus jeune âge et d’être ainsi opérationnels sur le marché des cobayes.
 
- Nous ferons tout pour que les personnes électro-hypersensibles puissent éprouver les ondes pulsées et le plaisir de survivre dans des cages, des grottes ou des lieux totalement déshumanisés.
 
- Quant aux nouvelles applications technologiques, nous rejetons avec la plus grande fermeté possible toute étude d’impact sanitaire et environnemental. Il y va de l’emploi, d’une France compétitive, humaniste et solidaire.
 
Nous vous souhaitons une excellente fin de rouleau.
 
Le ministre de l’industrie et de la maladie