"Pour les juifs, je suis un traître. Pour les autres, un agent du mossad."
Cela résume bien la position dans laquelle il se trouve. D’un côté, il sait qu’il doit en sa qualité de juif soutenir la communauté en disant que Dieudo a mal tourné et qu’il s’est définitivement exclu en se convertissant en propagateur de la parole antisémite et raciste (Un franco-camerounais raciste, il faudrait m’expliquer le comment du pourquoi, car conceptuellement ,j’ai dû mal à saisir...). Il en est réduit à faire son petit sketch pas très drôle (constatez le rire presque forcé du public, comme si cela se faisait sous menace) parce qu’il a conscience que ses petits écarts à la main d’or (quand il est monté sur scène avec dieudo) et sa volonté de ne pas le lyncher systématiquement ne suffirait pas à le maintenir à l’écart de cette affaire indéfiniment.
De l’autre, il ressent une amitié sincère pour son ancien comparse, autrefois cachée, maintenant refoulée, à tel point qu’il ne peut même plus désormais le rencontrer, même en privé, loin des caméras. En vérité, il est otage de sa qualité de juif. La judéité, soit cette appartenance du sang à une communauté et l’allégeance à celle-ci qui en découle, lui colle à la peau de manière indéfectible, à l’encontre de son ressentiment profond. C’est un juif "sur les bord" qui individuellement ne supporte pas cet état de fait, cette contradiction. Pour preuve, il s’était jeté dans les bras de dieudo après son sketch polémique sur le colon israélien, en lui disant "merci d’avoir parlé du grand tabou".
Il me désole. Ce genre de posture contradictoire, voire schizophrénique est une tare avec laquelle il essaie de composer. Non pas que je dise qu’il doive intégralement se rallier à dieudo et à son expression politique, mais, j’aurais espéré que dans un élan de courage, il dise au moins que l’hystérie médiatique était absolument abjecte. J’ai beaucoup de compassion pour ce Monsieur. Si les choses empirent de manière drastique, j’espère qu’il aura la décence de se tenir en dehors de cet affrontement.