Celle-là c’est
ma critique préférée : « Éric
Zemmour, le salafiste de l’identité française »
Elle date d’encore
plus longtemps mais son auteur tape très juste : « Sur les plateaux
et dans les studios, Éric Zemmour ne hurle pas « Faranssa akbar »,
mais c’est tout comme. Éric Zemmour est à l’identité française ce que le
salafiste est à l’islam : une maladie de l’intelligence, qui détruit toute
intériorité d’esprit et de cœur pour n’en faire qu’une vulgaire
exhibition. Il délivre simultanément des fatwas médiatiques et posthumes tout
en théorisant les nouvelles règles de l’orthodoxie, comme dans le désormais célèbre
passage des Terriens du dimanche où il a rappelé une règle de sa
charia à la chroniqueuse Hapsatou Sy. Un Français doit donc avoir un
prénom français pour être vraiment Français, comme un musulman doit porter une
barbe pour l’être vraiment. Comme le salafiste qui n’existe que dans l’exhibition
permanente de son orthodoxie, Zemmour considère lui aussi qu’être Français se
résume à « avoir l’air » de l’être. Le salafiste montre sans cesse
qu’il est musulman : il porte la barbe du musulman, se donne un patronyme
arabe lorsqu’il n’en a pas, parle comme un musulman, revêt les habits pour
faire musulman, applique avec une diligence soigneusement exposée les mœurs de
l’islam. De même, leur oppose Zemmour : le Français doit avoir un prénom
français, parler comme un Français, manger français pour, surtout, montrer
qu’il aime la France. Comme l’étalage de la foi cache la misère d’une vie
intérieure, le salafiste qui déclame à haute voix sourates et hadiths au lieu
de les méditer ne peut supporter celui qui, dans l’humble secret
de lui-même, mène la plus enragée des batailles. Éric Zemmour, lui aussi,
préfère l’ostentation de celui qui montre à celui qui est. Ainsi la France
n’est pas un esprit, une adhésion charnelle, mais la seule superposition
d’attributs ».