"Il n’y a aucune contradiction à se considérer comme une unité
différente des autres, une totalité à part entière et le fait d’avoir une
vie sociale, familiale, et même de revendiquer fermement son appartenance à une
communauté de destin !---> Ah enfin ! Là effectivement, il y a un vrai désaccord
R / Exactement mais en réalité,
tout est lié avec ce que je dis précédemment puisque je dis bien qu’il y’ a des
stades d’individualismes ou l’individu n’est pas une fin en soi, ou il a une vie sociale, familiale, et peut être
patriote etc.
-Et bien moi j’affirme que c’est tout à fait
contradictoire ! Si on se considère comme une "totalité à part
entière", alors c’est qu’on considère que notre communauté n’a pas
d’importance ou, a minima, qu’elle passe APRES, notre propre liberté
individuelle.
R / Eh bien, moi je dis
exactement le contraire et je ne vois aucune contradiction. Se considérer comme
une totalité à part entière n’exclut pas les interactions avec les autres
totalités (individus) et de ces
interactions naissent une entitée supérieure qui est la société (c’ est le
paradigme atomistique en sociologie ).
Le paradigme
atomistique n’exclut pas le lien social,
il peut être très fort ( axé sur une anthrpologie du don , avec le donner recevoir rendre )et il peut aussi être très
faible ( et là on vire vers l’ égoisme tel que je l’ ai décrit plus haut).
Mais dans ces deux cas et dans les cas intermédiaire, les
individus sont des totalités à part entière différentes des autres, des êtres
dotés de droit inaliénables, on reste dans l’individualisme, mais à des stades
différents.
- Si les mots ont un sens, "considérer
l’individu comme totalité à part entière", c’est le considérer comme
auto-suffisant !
R / Absolument pas. Ce n’est pas du tout le sens que je
donne au terme « totalité à part entière », même l’égoïste sait
qu’il n’est pas autosuffisant et que
pour survivre il doit avoir des interactions sociales mais les lui les conçoit
uniquement du point de vue utilitariste.
-Sinon, c’est que l’individu n’est pas "total" et qu’il est
dépendant d’autres facteurs.
R / En ce qui me
concerne l’individu est toujours dépendant d’autres facteurs, cela n’empêche
pas de se concevoir comme une totalité
avec ses projets spécifiques et ses fins
particulières.
Le seul état ou l’individus
n’est pas une totalité, c’est l’holisme, là les personnes ne sont que les parties
d’ un tout englobant qui dépasse la simple somme de leurs interactions. Ils ne
sont pas des ayants droits.
-Partant de là, je vous affirme que les américains sont moins
individualistes que les français, non seulement à cause de leur patriotisme
développé mais aussi (et surtout) à cause de leur "éthique
religieuse" (c’est à dire une verticalité)
R / Moi , je vous
affirme que l’ Amérique est la nation la plus individualistes qui n’ aie jamais
existé et par ailleurs elle le revendique , pour elle , c’ est l’
individualisme ( tel que je le décrit
plus haut lorsque j’ ai parlé de la constitution ) qui a fait leur pays.
Beaucoup d’américains seraient extrêmement fâché
qu’on leur dise qu’ils ne sont pas individualistes.
Vous pouvez pensez qu’ils
ne le sont pas, c’est votre droit mais eux se considèrent comme tel et tout le
monde les considèrent comme tel à travers le monde, je viens de découvrir que
ce n’est pas le cas des Tocqueviliens mais c’est lié à votre
définition très particulière et en somme
marginale de l’individualisme.
-Mais je ne développe pas plus avant ce point précis car je compte en
faire prochainement un article
R / Et je pense que peu
de gens le comprendrons et ceux qui le
comprendrons ne vous suivrons pas ( ce qui ne veut pas dire que vous avez tort
ou raison , c’ est juste que c’ est une façon tr ès isolé de voir les
choses).
Mais je comptais depuis
assez longtemps continuer ma série sur ‘l histoire des relations publiques et
la dernière partie aborde aussi cette question à travers Thatcher et Reagan.