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Edouard Moradpour - Pour la légalisation de l’euthanasie - Meta TV

Edouard Moradpour publicitaire franco-russe qui a vécu en Russie après la chute du communisme nous délivre son dernier ouvrage qui traite du sujet sensible du "Suicide assisté".
 
A l'heure où le gouvernement français prévoit de modifier la loi Leonetti pour lui apporter des modifications, nous entamons une entrevue qui aborde tous les problématiques que pose ce problème.
 
A vous de juger.
 
La libre antenne du lundi au vendredi de 21h à minuit sur www.metatv.org
 
"Si vous lisez ce message c'est que vous êtes la résistance"
 

 

 

 

 

Tags : Société Santé menacée Polémique Euthanasie




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32 réactions à cet article    


  • 4 votes
    maQiavel maQiavel 25 mars 2015 10:31

    Je sais bien que l’euthanasie ou l’interruption volontaire de vie (IVV) pour reprendre la terminologie de l’intervenant est une question complexe, mais j’ai néanmoins une question de principe pour ceux qui y sont opposés :

    de quel droit doit-on empêcher une personne adulte et consciente d’interrompre sa vie ? N’est-elle pas responsable de sa vie ? N’est ce pas sa liberté individuelle de décider d’interrompre  ses souffrances en abrégeant sa propre vie ? Si cette personne n’est pas responsable de sa vie, qui l’est à sa place ?

    Attaché aux libertés individuelles par principe, je considère que chacun est responsable de sa vie, je ne suis donc pas opposé à l’IVV, à condition bien entendu que cela soit encadré rigoureusement par la loi. Je ne comprends pas ceux qui s’y opposent d’ ou ma question.


    • 4 votes
      ffi 25 mars 2015 12:05

      @maQiavel
      C’est assez paradoxal que tu poses ce genre de question, toi qui ne croit pas trop au libre-arbitre par ailleurs, ayant plutôt une pensée strictement déterministe.

       

      De mon point de vue, pour moi qui suit opposé, je pense que l’euthanasie est impossible à légaliser pour des raisons pratiques.

       

      La loi veut que si quelqu’un meurt, il y a toujours une enquête sur les circonstances de sa mort, pour en déterminer la cause. Si c’est un suicide, et que personne n’y a poussé, bon, ok, il est le seul responsable. Rien n’empêche quiconque de se suicider de son propre chef. C’est une liberté qui ne nécessite l’intervention de personne. Or l’on constate que les personnes âgées, malgré cette liberté, se suicident peu, c’est donc qu’il semble que les gens ont en général envie de vivre leur vie jusqu’au bout.

       

      Maintenant, avec un dispositif d’euthanasie, comment ferait-on ? Celui qui proposeraient le suicide à quelqu’un en situation de faiblesse, ne ferait-il pas de l’abus de faiblesse, ne ferait-il pas une provocation à la mort d’autrui ? S’il s’arrange pour hériter de la personne, suite à sa mort, n’a-t-il pas intérêt à le voir mourir ? Ou s’il le fait parce qu’il hait la personne en question ? Par harcèlement, c’est tout-à-fait possible de pousser quelqu’un au suicide. Comment pourrait-on condamner ce genre de déviance dans le cadre d’un dispositif d’euthanasie ?

       

      Il faut rester simple : on ne naît qu’une fois, sans le choisir, on ne meurt qu’une fois, sans le choisir non plus. Le rôle du médecin est de soigner, c’est dans le serment d’Hypocrate, il n’est pas de donner la mort.


    • 2 votes
      maQiavel maQiavel 25 mars 2015 13:01

      @ffi

       -C’est assez paradoxal que tu poses ce genre de question, toi qui ne croit pas trop au libre-arbitre par ailleurs, ayant plutôt une pensée strictement déterministe.

      ------> Non, je n’ ai pas une pensée strictement déterministe ,c’ est plus complexe ,  je crois qu’il existe des intervalles de libertés.

      La contrainte sociale , environnementale , historique etc. existe mais elle n’ est jamais totale , nous ne sommes pas des pantins sans aucune volonté …

      -Si c’est un suicide, et que personne n’y a poussé, bon, ok, il est le seul responsable. Rien n’empêche quiconque de se suicider de son propre chef. C’est une liberté qui ne nécessite l’intervention de personne

      ------> La dessus, on est d’ accord. Mais il faut garder à l’esprit qu’ une personne grabataire n’ a pas les moyens d’ abréger sa vie d’ elle-même , elle n’est pas en état.

      -Or l’on constate que les personnes âgées, malgré cette liberté, se suicident peu, c’est donc qu’il semble que les gens ont en général envie de vivre leur vie jusqu’au bout.

      ------> Je ne sais pas sur quel chiffre tu te base ou si c’ est simplement intuitif. Par expérience, pour avoir bossé un temps dans un service de cancérologie , j’ ai vu un certain nombre de patient demandé à ce que leur vie soit abrégée , ils n’ étaient pas majoritaire , certes mais une quantité conséquente tout de même.

      En 2013, selon un projet de rapport de la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie en Belgique, 1.807 personnes ont choisi de mourir euthanasiées. Soit cinq par jour.

      Mais peu importe, même s’ il n’ y avait qu’ une seule personne qui décidait de mourir , cela ne changerait rien au fait que cette personne soit responsable de sa propre vie et puisse l’abréger.

       -situation de faiblesse, ne ferait-il pas de l’abus de faiblesse, ne ferait-il pas une provocation à la mort d’autrui ?

       ------> Tout le monde est d’ accord avec le fait que l’euthanasie doit etre régulé scrupuleusement juridiquement.En Belgique par exemple , il faut que le patient fasse une demande et si mes souvenirs sont bons , il faut à peu près 6 mois pour que la demande soit prise en compte , de plus il faut que patient motive sa demande , il y’ a tout un tas de dispositions pour être certain que c’est sa volonté.

      -S’il s’arrange pour hériter de la personne, suite à sa mort, n’a-t-il pas intérêt à le voir mourir ?

      ------>Oui mais ca c’ est comme pour tout , une personne peut s’arranger pour trafiquer la voiture de celui dont elle doit hériter afin qu’ il fasse un accident , on ne remet pas pour autant l’ existence des voitures en question.

      Qu’ il puisse exister des dérives , évidemment , il y’a des dérives pour tout , même si l’ euthanasie n’ est pas légalisée , les plus riche eux ont les moyens d’ abréger leurs souffrances à l’ étranger , n’ est ce pas là non plus une dérive ?

      Mais ma question concerne surtout le principe , une personne peut considérer que la légalisation de l’ euthanasie mènerait à des dérives et s’ y opposer pour cette raison , je ne suis pas d’ accord mais je comprend , ceux que je ne comprend pas , ce sont ceux qui s’ y opposent par principe , c’ est là ma question : pourquoi ? De quel droit veulent ils empêcher des personnes conscientes adultes et responsables d’abréger leur propre vie ?

       -Il faut rester simple : on ne naît qu’une fois, sans le choisir, on ne meurt qu’une fois, sans le choisir non plus. Le rôle du médecin est de soigner, c’est dans le serment d’Hypocrate, il n’est pas de donner la mort.

      ------>Cet argument ne tient pas la route , il y’a plein de chose dans la vie qu’ on ne fait qu’ une fois et qu’ on peut choisir.

      Certes, on ne choisi pas de naitre ( ce qui dans certaines philosophiques n’ est pas vrai , l’homme choisi de s’ incarner sur terre ) , mais de fait on peut choisir de mourir , les belles phrases n’ y changeront rien , c’est la réalité.

      Dernière  chose : en considérant que ta phrase soit simple , une personne a le droit de ne pas rester simple.

       


    • vote
      maQiavel maQiavel 25 mars 2015 10:36

      Concernant le parallèle entre IVV et IVG abordé dans l’émission , je pour l’IVV mais contre l’IVG , voilà pourquoi :

      -Mes principes libertaires me conduisent à considérer que chacun est responsable de sa propre vie , et peut donc décider de l’interrompre, l’ IVV ne me pose donc aucun problème.

      -Sur le même principe, l’exigence féministe « mon corps m’appartient » ne me dérange pas, il est tout à fait normal qu’une femme puisse disposer de son corps comme elle le souhaite puisqu’elle en est responsable.

      Seulement,  la vie du fœtus n’appartient pas à la mère. La grossesse est biologiquement pour la gestatrice un corps étranger avec son propre patrimoine génétique, le « mon corps m’appartient » ne s’applique donc pas à lui.

      La question qui se pose pour l’IVG est la suivante : faut-il considérer le fœtus comme un individu dès sa conception ? C’est une question à laquelle les scientifiques seuls ne peuvent répondre, c’est une question de société.

      Mon opinion : le  fœtus est dès sa conception un individu qui a droit à la vie, je suis donc contre l’IVG.


      • 1 vote
        Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 25 mars 2015 19:39

        @maQiavel

        "Mon opinion : le  fœtus est dès sa conception un individu qui a droit à la vie, je suis donc contre l’IVG."

        En toutes choses la proportion est essentielle. 

        D’abord, le foetus n’apparaît pas dès la conception, il y a d’abord un embryon (pendant 8 semaines).

        Ensuite, on peut se poser les questions suivantes : Du point de vue de la vie comme de la conscience individuelle, est-ce qu’un embryon humain de 2 semaines est plus abouti qu’un cheval ou une vache adulte ? Ou même qu’un poulet ou un poisson ? Pour quelle raison l’oeuf humain aurait-il plus de valeur, alors qu’il n’est ni plus vivant ni plus conscient (et probablement bien moins) que des animaux déjà nés et bien formés ? 

        Or, selon une étude, au niveau mondial, l’être humain consommerait en moyenne 11 vaches, 27 cochons, 30 moutons, 80 dindes, 2 400 poulets et 4 500 poissons. 

        Mais nous pouvons aller encore plus loin. Les spermatozoïdes ne sont-ils pas vivants ? 


      • vote
        maQiavel maQiavel 25 mars 2015 19:58

        @Qaspard

        -Les spermatozoïdes ne sont-ils pas vivants ? 

        Les spermatozoïdes sont des cellules et les cellules sont vivantes. Sauf que ce sont les cellules d’ un organisme vivant.

        L’ embryon lui est constitué de cellules qui lui sont propre avec son propre code génétique , c’ est un organisme à part entière.

        Pour quelle raison l’oeuf humain aurait-il plus de valeur, alors qu’il n’est ni plus vivant ni plus conscient (et probablement bien moins) que des animaux déjà nés et bien formés ? 

        Parce que je considère que l’humain a plus de valeur que les animaux. On peut ne pas être d’ accord mais c’ est ma représentation et il faut dire qu’ elle est aujourd’hui commune ( ce qui ne veut pas dire que ce soit vrai dans l’ absolu , j’ en convient ). Très peu de gens diraient qu’ une chèvre a autant d’ importance qu’ un humain.

        La question qui se pose est de savoir si l’ embryon peut être considéré comme un individu humain ou non. Pour moi la réponse est oui mais je suis certainement minoritaire.


      • 1 vote
        Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 25 mars 2015 21:18

        @maQiavel

        "Très peu de gens diraient qu’une chèvre a autant d’ importance qu’ un humain."

        Je n’en suis pas certain si l’on rend la question concrète et sensible. Dans mon exemple il est question de mettre en balance un embryon humain et un mammifère adulte - comme une chèvre si vous voulez. Or, je pense que dans la pratique qui est commune aujourd’hui, un couple d’êtres humains qui ont une chèvre depuis quelques années, surtout s’ils l’ont élevée eux-mêmes, seront moins affligés de prendre une pilule abortive quelques jours après une relation sexuelle que de tuer la chèvre en l’empoisonnant. Une femme peut aussi souffrir moins intensément de la perte d’un embryon que de la perte de son chat ou de son cheval. 

        Je pense aussi que de nombreuses personnes préféreraient qu’un être humain inconnu meurt à la place de leur chien (si un génie diabolique leur proposait ce marché). Une des rares fois où j’ai ressenti le désir de tuer quelqu’un fut devant une série de photos où l’on voyait une connasse de jeune nippone torturer un chat à mort (et je ne suis pas le seul). Il y a quelques temps, on a parlé d’un sadique qui torturait des animaux dans la campagne (il avait affreusement mutilé un âne très doux que le village aimait beaucoup, en creusant ses chairs à vif). Interrogé à ce sujet, un paysan disait à demi-mots que si les gens du coin mettaient la main sur le salaud qui avait fait ça, on ne retrouverait jamais aucune trace de son corps. Vous voyez ce que je veux dire ?


      • vote
        Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 25 mars 2015 19:20

        "De quel droit veulent ils empêcher des personnes conscientes adultes et responsables d’abréger leur propre vie ?"


        C’est là un argument "libéral" très "anglo-saxon", propre aux partisans des sociétés totalement contractuelles. Pourquoi devrait-on empêcher un homme de faire commerce de son propre sang, de vendre ses organes, de travailler pour 1 euro de l’heure, de faire des choses dangereuses pour lui-même, de se louer comme projectile s’il est un nain, de se produire en spectacle pour montrer une tête défigurée par la maladie, etc. ? 

        • vote
          maQiavel maQiavel 25 mars 2015 19:46

          @Qaspard

          Si vraiment je souhaite vendre mes organes , faire commerce de mon propre sang , me crever les yeux , me couper le pénis pour l’ingurgiter , faire commerce de ma tête défiguré par un cancer , en quoi cela vous concernerait il ?Que vous exprimiez votre dégout , me trouviez fou et que vous ne souhaitiez participer aucunement à mes affaires , vous en avez parfaitement le droit , vous pouvez même m’ignorer mais au nom de quel principe allez vous m’ empêcher de le faire par la force ?

          Pour moi , ce serait une raison légitime d’ entrer en guerre contre vous et de tenter de vous abattre ...


        • vote
          Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 25 mars 2015 20:57

          @maQiavel

          Je comprends bien la question, MaQ. Je me la pose en même temps que vous, je n’ai pas de réponse toute faite. 

          En me fondant sur la tripartition sociale, j’aurais tendance à dire que seuls les décisions qui ont un effet limité au champ culturel peuvent se prévaloir d’une totale revendication de liberté. Par exemple personne ne doit pouvoir vous interdire d’aimer tel ou tel divinité, tel ou tel musicien, etc. Cependant si vous travaillez pour 1 euros par jour, par exemple, ce que vous faites aura une incidence possible sur l’économie et la politique (inutile que je vous les détaille !). Dire que vous avez le droit de faire ça, ce serait un peu comme dire que vous avez le droit de rouler à 20 km sur l’autoroute parce que c’est votre voiture que vous conduisez. 


        • vote
          Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 25 mars 2015 20:58

          Seules les décisions...


        • vote
          Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 25 mars 2015 20:59

          Telle ou telle divinité... (décidément !)


        • vote
          maQiavel maQiavel 25 mars 2015 21:54

          @Qaspard Delanuit
          -Cependant si vous travaillez pour 1 euros par jour, par exemple, ce que vous faites aura une incidence possible sur l’économie et la politique (inutile que je vous les détaille !)

          C’ est précisément la raison pour laquelle je n’ai pas repris cet exemple. On ne peut pas revendiquer une liberté qui nuirait à autrui , la liberté des uns se limite là ou commence la liberté des autres.

          Le principe de salaire minimum doit être constitutionnel.

          -Dire que vous avez le droit de faire ça, ce serait un peu comme dire que vous avez le droit de rouler à 20 km sur l’autoroute parce que c’est votre voiture que vous conduisez. 

          Tout à fait , une société qui ne donnerai aucune limite à la liberté serait un enfer , tout le monde au fond y serait esclave , et tout le monde applaudirai l’ émergence d’une dictature impitoyable en espérant qu’ elle remettrai un peu d’ordre.

          Il faut évidemment fixer des limites à la liberté , et l’une d’ elle ( la seule selon moi , à discuter ) est qu’ elle ne peut nuire à autrui ( ce qui n’ est pas le cas des autres exemples que vous avez cité et que j’ ai repris ).

          Meme les libertaires les plus délurés sont d’ accord avec ce principe.

          Pour le reste , je n’ai pas non plus les réponses , je ne fais que donner mon opinion ...

           


        • 2 votes
          Frida Frida 25 mars 2015 22:50

          @Qaspard Delanuit

          Cependant si vous travaillez pour 1 euros par jour, par exemple, ce que vous faites aura une incidence possible sur l’économie et la politique (inutile que je vous les détaille !)

          -----

          Je vais exposer un cas concret pour clarifier une situation...

          il y a des libertés, bien qu’elles semblent individuelles et ne pas nuire à autrui, le contexte peut révéler le contraire...

          je pose le décor :

          des conditions déplorables pour les salariés, les capitalistes et les actionnaires ne font attention qu’à leurs actions et leurs profits (nous dirons que c’est normal)

          les salariés n’ont qu’à s’organiser en position de force pour gagner le bras de fer et imposer leurs revendications... (nous dirons c’est de bonne guerre)

          les salariés se mettent en grève après concertation....

          chacun est libre et le meilleur gagne... se sont des rapports de force...

          mais une troisième partie entre en jeu...

          les jaunes …

          http://fr.wikipedia.org/wiki/Briseur_de_gr%C3%A8ve

          eux, ils sont libres de proposer leur force de travail parce qu’ils estiment que leurs droit le plus absolu est de vendre leur travail à vil prix.... et que cela n’empiète pas sur les droits et les libertés des autres (ceux qui ont décidé de faire grève)

          le même cas peut être transposer à la vente d’organe... celui qui se propose de vendre son organe impacte directement et indirectement ceux qui souhaitent garder le corps humain hors du commerce, entre autres.

          Un industriel, pourrait facilement demander aux salariés de lui vendre un rein comme condition d’embauche (parce qu’il a un intérêt quelconque à cela), et libre à eux de refuser... après tout, les organes humains sont dans le commerce et que cela est une pratique libérale...

          http://sante.lefigaro.fr/actualite/2012/05/28/18261-trafic-dorganes-humains-se-poursuit-asie

          Je pense que j’ai aussi un talent à découper les cheveux en quatre, mais je trouve que la question s’y prête volontiers, une liberté, à priori semble ne nuit pas à autrui, peut avoir des conséquences désastreuses non seulement sur la personne qui s’en réclame, mais aussi sur les autres....

          un homme diminué parce qu’il a vendu un rein pose fatalement un problème et pour sa famille et pour la société, à moins que cette dernière soit ultralibérale qui le mettra tout de suite dans un dépotoir où il puisse demander toujours au nom de la liberté individuelle de se faire euthanasier ....

          la boucle est bouclée ...


        • 1 vote
          Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 25 mars 2015 23:44

          @maQiavel

          "la liberté des uns se limite là ou commence la liberté des autres."

          J’ai envie de dire au passage que cette formule souvent répétée n’a en fait pas de sens si on y pense en profondeur. Le droit des uns s’arrête là où commence le droit des autres, ça ok ! Mais la liberté des uns ne réduit jamais la liberté des autres. Par exemple lorsque les esclaves noirs américains ont été affranchis, leur liberté conquise n’a pas réduit la liberté des Blancs (ils ont perdus leur pouvoir et leur droit de traiter les Noirs comme des esclaves oui, mais ils n’ont pas perdu de liberté). Les libertés ne sont pas des territoires qu’il faut abandonner pour en céder une part aux autres. Et qu’on ne me parle pas de la "liberté" de jouer de la trompette au milieu de la nuit ! Ce n’est pas ça, la liberté. 


        • vote
          Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 25 mars 2015 23:52

          @maQiavel

          "Il faut évidemment fixer des limites à la liberté , et l’une d’ elle ( la seule selon moi , à discuter ) est qu’ elle ne peut nuire à autrui"

          Je pense qu’en pratique la plupart des êtres humains admettent aussi qu’on peut et doit protéger quelqu’un contre lui-même. Je vois très bien ce qu’on peut opposer à cela, je ne suis pas idiot. Mais EN PRATIQUE très peu de gens peuvent observer une personne se préparant à se jeter d’un pont, en se disant "qu’il ne faut rien faire car chacun est libre de choisir de mourir". 


        • vote
          maQiavel maQiavel 25 mars 2015 23:53

          @Qaspard Delanuit
          Le droit des uns s’arrête là où commence le droit des autres, ça ok !

          Lorsque je parle de liberté , je fais référence à la liberté formelle , il s’ agit donc bien de droit.


        • 1 vote
          Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 25 mars 2015 23:59

          @Frida

          "le même cas peut être transposer à la vente d’organe... "


          C’est exact. Si les organes entrent dans le secteur marchand, la banque pourrait vous saisir un rein ou les yeux de votre enfant, si vous n’avez rien d’autre pour payer votre dette. Ne faut-il pas payer ses dettes ? Vous avez signé ce contrat de crédit "librement", il faut donc assumer ! 

          "Vous avez la possibilité de vendre les organes de votre famille, donc si vous ne le faites pas, nous les saisirons nous-mêmes avec l’aide de la loi." 

          Alors un huissier et un chirurgien assistés des forces de police débarquent chez vous à 6 heures du matin pour procéder au prélèvement... 


        • vote
          Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 26 mars 2015 00:00

          @maQiavel

          "Lorsque je parle de liberté , je fais référence à la liberté formelle , il s’ agit donc bien de droit."


          J’avais bien compris. Mais le philosophe en moi a tenu à protester quand même !  smiley


        • 2 votes
          Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 26 mars 2015 00:08

          Autre question importante : est-ce que la vie qui circule en moi "m’appartient" personnellement ? On peut en douter. Aucun être humain ne peut créer la vie, on peut seulement la reproduire (ou disons qu’elle se reproduit en se servant de nous). Personne n’a créé son propre corps vivant tout seul. Je suis sans doute le gardien le plus légitime de mon corps, mais cela ne m’autorise pas forcément à le détruire.




          • vote
            maQiavel maQiavel 26 mars 2015 00:33

            @Qaspard Delanuit

            Personne n’a créé son propre corps vivant tout seul. Je suis sans doute le gardien le plus légitime de mon corps, mais cela ne m’autorise pas forcément à le détruire.
            Tout dépend du système de croyance. Pour certains vous aurez raison pour d’ autres vous aurez tort.

             Pour ceux qui estiment être propriétaire de leur propre vie , au nom de quoi les empêcherez vous de disposer de leur vie comme bon leur semble ? De votre représentation de la vie ? Mais elle n’ a aucune valeur à leurs yeux , ils se foutent de ce que vous pouvez penser , vous ne serez à leurs yeux qu’ un emmerdeur qui tente d’ imposer sa représentation de l’univers aux autres qui ne lui ont rien demandé.

            C’est pour ça qu’il ne faut pas se placer sur ce terrain là : chacun est responsable de sa propre vie ( par delà les représentations que vous avez décrite ) et peut en disposer comme bon lui semble.


          • 1 vote
            Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 26 mars 2015 03:00

            @maQiavel

            "Pour ceux qui estiment être propriétaire de leur propre vie, au nom de quoi les empêcherez vous de disposer de leur vie comme bon leur semble ? De votre représentation de la vie ? Mais elle n’ a aucune valeur à leurs yeux , ils se foutent de ce que vous pouvez penser , vous ne serez à leurs yeux qu’ un emmerdeur qui tente d’ imposer sa représentation de l’univers aux autres qui ne lui ont rien demandé.

            Je n’ai pas dit que j’avais l’intention ou le projet d’empêcher qui que ce soit de disposer de sa vie, par conséquent il est superflu de me demander "au nom de quoi" je le ferais. Ma remarque sur le caractère transpersonnel de la vie est simplement une contribution au dialogue philosophique sur le thème ici traité, que je peux aussi exprimer comme bon me semble.   smiley

            Maintenant si je décidais d’intervenir pour empêcher quelqu’un de faire "ce que bon lui semble" de sa vie, je le ferais au nom de moi-même, parce que cela me semblerait être à moi aussi une manière de faire ce que bon me semble de ma vie. Cela signifie que si je vois quelqu’un se jeter à l’eau pour se noyer et que je peux le retenir et que j’en ai envie, je le ferai avec mon pouvoir d’action disponible et en mon seul nom, bien suffisant pour prendre cette décision dans l’urgence en attendant d’y voir plus clair. Je signale au passage que cette action serait d’ailleurs conforme à la loi (assistance à personne en danger) et au consensus moral de la société dans laquelle je vis. En outre, je considère que j’ai le droit de mettre un terme à un spectacle qui s’impose à moi dans l’espace public ou d’y participer pour en changer le cours. Dans une autre configuration, si une personne me décrivait son projet de suicide calmement, j’aurai probablement envie d’en discuter avec elle et de lui donner mon avis. De tout façon, une personne résolue au suicide ne peut guère être empêchée d’accomplir son projet. 


          • vote
            Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 26 mars 2015 03:13

            @maQiavel

            "chacun est responsable de sa propre vie ( par delà les représentations que vous avez décrite ) et peut en disposer comme bon lui semble."

            C’est plus compliqué que ça. Votre formule magique ne fonctionne pas à tous les coups. Déjà comment être certain qu’une personne dispose de toutes ses facultés et se trouve dans un état lui permettant "d’apprécier ce que bon lui semble" alors qu’elle s’apprête à commettre un acte extrême et irréversible, animée par une pulsion constituant en soi un symptôme caractéristique de troubles mentaux altérant le jugement ?

            En outre, votre affirmation "chacun est responsable de sa propre vie" est une pure croyance. On peut aussi bien croire que chacun est plus encore responsable de la vie des autres que de la sienne. Ce n’est ni plus ni moins religieux. 


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            maQiavel maQiavel 26 mars 2015 03:49

            @Qaspard

            -Maintenant si je décidais d’intervenir pour empêcher quelqu’un de faire "ce que bon lui semble" de sa vie, je le ferais au nom de moi-même, parce que cela me semblerait être à moi aussi une manière de faire ce que bon me semble de ma vie.

            Si une personne m’ empêche de faire ce que bon me semble de ma vie ( qui plus est si cela ne nuit pas à autrui ) , je la combattrai farouchement avec toute la rage qu’ il m’ est possible de posséder , parce que je considérerai que cette personne est un tyran , un possesseur d’ hommes qui veut imposer ses vues sur moi et cela , c’ est inadmissible , c’ est ce qui constitue pour moi la ligne rouge.

            -En outre, votre affirmation "chacun est responsable de sa propre vie" est une pure croyance.

            Qui est responsable de sa propre vie sinon ? L’ Etat ?Des théocrates ? Ensuite , même si c’ est une croyance , elle ne nuit pas à autrui. En quoi le fait de me déclarer responsable de mon existence nuirait aux autres ? C’ est que ceux qui se sentent lésés ont des vues sur ma personne.

            Le pire serait de se penser soi même responsable de la vie des autres, je déclarerai la guerre à quiconque voudrait ainsi s’ approprier ma personne , je refuse d’ être esclave de quiconque, plutôt crever.

            -comment être certain qu’une personne dispose de toutes ses facultés et se trouve dans un état lui permettant "d’apprécier ce que bon lui semble" alors qu’elle s’apprête à commettre un acte extrême et irréversible, animée par une pulsion constituant en soi un symptôme caractéristique de troubles mentaux altérant le jugement ?

            On ne peut jamais être certain de toute façon ( même si en prenant certaines mesures , on peut diminuer ce risque ), je n’ ai pas dis que cela était parfait et n’ avait aucun inconvénient , mais tout le reste est pire.

             


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            Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 26 mars 2015 13:54

            @maQiavel

            Encore une fois cela est très théorique (dans la théorie, je suis plutôt d’accord avec vous). Une personne travaillant avec des personnes à tendance suicidaire aurait bien des contre-exemples à vous fournir. Celui qui veut mettre fin à ses jours n’est pas toujours un philosophe en pleine possession de ses moyens. C’est même rarement le cas. Le désespoir, la drogue et la démence sont souvent de la partie.


          • 1 vote
            Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 26 mars 2015 14:04

            @maQiavel

            "Le pire serait de se penser soi même responsable de la vie des autres, je déclarerai la guerre à quiconque voudrait ainsi s’ approprier ma personne , je refuse d’ être esclave de quiconque, plutôt crever."

            Et pourtant ! La guerre (défensive) est précisément ce moment où l’on est plus particulièrement responsable de la vie des autres, puisqu’on prend le risque de perdre la sienne pour sauver celle de ses frères d’armes et des citoyens du pays que l’on défend. Se sentir responsable de la vie des autres, ce n’est pas prétendre dicter leur conduite aux autres ni s’approprier leur personne (où allez-vous donc là ?) mais se savoir gardien de la vie. La vie n’est pas seulement personnelle, elle nous est aussi mutuelle. Je vous parle de solidarité et d’empathie, non de tyrannie. 


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            Frida Frida 26 mars 2015 14:18

            @Qaspard Delanuit
            mais se savoir gardien de la vie. La vie n’est pas seulement personnelle, elle nous est aussi mutuelle. Je vous parle de solidarité et d’empathie, non de tyrannie. 

            ----

            en dehors de la guerre défensive...

            j’imagine allégrement le type qui se dresse face aux pompiers ou d’autres agents de la sécurité civile pour leur expliquer que sa vie ne leur appartient pas...


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            maQiavel maQiavel 26 mars 2015 14:18

            -Une personne travaillant avec des personnes à tendance suicidaire aurait bien des contre-exemples à vous fournir.

             

            Concernant le cas spécifique de l’euthanasie, en Belgique, toute une série de mesure sont prises pour éviter ce genre de configuration. On ne peut par exemple pas euthanasier une personne souffrant de pathologie psychiatrique.

            Est-ce que ces mesures effacent le risque ? Non, elles ne font que le diminuer. Ce risque est considéré comme un moindre mal.

             

            Maintenant plus généralement, si une personne adulte, jugée mentalement saine  doit être considérée comme responsable de sa propre vie. Est-ce que cela peut poser problème ? Dans certains cas particulier, certainement.

             

            Que faire ? Si les individus ne sont pas responsable de leur propre vie, qui devrait l’être à leur place ? En désignant un tuteur légal pour les humains, les difficultés ne concerneront  plus que quelques cas   particuliers, le problème sera général.

             

            Je ne sais pas pour vous, mais je n’accepterai pas d’avoir un tuteur désigné  responsable de ma propre vie, ce serait insupportable, sans compter le danger palpable qu’une telle nomination entrainerait.

             

            Si un individu n’est  pas responsable de sa vie, il faut bien qu’un autre le soit à sa place, et excepté pour des personnes jugés mentalement inaptes, la seconde configuration est bien plus dangereuse socialement que la première , ce n’ est même pas la même échelle au niveau du danger encouru ...


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            maQiavel maQiavel 26 mars 2015 14:33

            @Qaspard Delanuit

            -Se sentir responsable de la vie des autres, ce n’est pas prétendre dicter leur conduite aux autres ni s’approprier leur personne (où allez-vous donc là ?) mais se savoir gardien de la vie

             

             

            ------> Mais comment cela s’exprime concrètement ? S’ il ne s’agit que de sentir responsable de la vie des autres , cela ne me pose pas de problème , une personne peut se sentir responsable de ma vie , je ne l’ empêcherai pas de le penser tant qu’elle ne vient pas m’ emmerder , elle peut imaginer ce qu’ elle veut. Elle peut même penser que je suis la reine d’Angleterre, peu m’importe.

             

            Mais si son sentiment s’exprime par  la volonté et la tentative de me contraindre, là c’est la guerre.


             

            -La vie n’est pas seulement personnelle, elle nous est aussi mutuelle. Je vous parle de solidarité et d’empathie, non de tyrannie

             

            ------> C’est une jolie phrase à laquelle on peut croire ou pas   l’important à mes yeux est la chose suivante : comment cela se manifeste concrètement ?

            Si votre solidarité et votre empathie consiste à me contraindre à faire des choses que je ne veux pas , ou m’ empêche de faire des choses que je désire , je n’en voudrai à aucun prix et si vous me forcer à l’ accepter , ce sera la guerre ...

             

             


          • vote
            Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 29 mars 2015 03:20

            @maQiavel

            "Si votre solidarité et votre empathie consiste à me contraindre à faire des choses que je ne veux pas , ou m’ empêche de faire des choses que je désire , je n’en voudrai à aucun prix et si vous me forcer à l’ accepter , ce sera la guerre ..."

             

            Eh bien si un désespéré projetant de mettre fin à ses jours est capable d’avoir ce genre de réaction guerrière, c’est que la volonté de vivre ne l’a pas tout à fait quitté !  smiley


          • vote
            Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 29 mars 2015 08:07

            Mais j’avoue que je ne sais pas trop de quoi vous parlez, en fait. 


          • vote
            maQiavel maQiavel 30 mars 2015 12:18

            @Qaspard Delanuit

            Bien reprenons depuis le début.

            La question qui se pose ici est la suivante : est ce que un individu adulte et jugé disposer de ses facultés mentales est responsable de sa propre vie ? En ce qui me concerne, la réponse est oui et c’est ce qui lui permet concrètement de disposer de sa vie comme il le souhaite  à condition qu’ il ne nuise pas aux libertés ( formelles )d’  autrui .

            Vous répondez ensuite que mon  affirmation "chacun est responsable de sa propre vie" est une pure croyance (ce que j’admet sans peine) et qu’on peut aussi bien croire que chacun est plus encore responsable de la vie des autres que de la sienne, que se sentir responsable de la vie des autres, c’ est se savoir gardien de la vie.

            La question que je pose par rapport à cette croyance est la suivante : comment cela se manifeste –t-il concrètement ?

            S’ il ne s’ agit que d’une conception philosophique , cela ne me pose aucun problème , des personnes ont le droit de s’ imaginer gardien de ma vie , tant qu’ elles ne m’ emmerdent pas , peu importe …

            Mais si cela se manifeste par la volonté et la tentative de me contraindre à faire des choses que je ne veux pas ou à m’empêcher de faire des choses que je veux, là c’est la guerre car mes libertés seraient violées.

            Je rappelle que vous avez écrit «  si je décidais d’intervenir pour empêcher quelqu’un de faire "ce que bon lui semble" de sa vie, je le ferais au nom de moi-même, parce que cela me semblerait être à moi aussi une manière de faire ce que bon me semble de ma vie ».

            En ce qui me concerne, c’est la ligne rouge, je suis prêt à tuer pour pouvoir faire ce que bon me semble de ma vie car je m’en considère le responsable, que les autres pensent différemment ne m’intéresse pas et s’ils ne renoncent pas à leur volonté de me contraindre, il ne reste plus que la force et la violence pour nous départager.

            La croyance « chacun est responsable de la vie des autres » , si elle se manifeste par la volonté  de contraindre autrui conduit soit à la soumission , soit à la guerre.

            Si elle ne se manifeste pas par une telle volonté, cela reste philosophique (ou religieux , je ne sais pas ) mais concrètement  d’un point de vue formel , chacun dispose de sa propre vie ( c’ est ce qui est important pour moi ).

            Me comprenez-vous ?



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