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Accueil du site > Tribune Libre > L’universalisme, voilà l’ennemi !

L’universalisme, voilà l’ennemi !

Quel est le point commun entre, pèle - mêle, le judaïsme, le christianisme, l'islam, le socialisme, le libéralisme, le marxisme et même, osons la provocation jusqu'au bout, le nazisme ? Tout simplement le fait que ces croyances ou ces idéologies s'estiment intrinsèquement porteuses d'une vérité universelle qu'il s'agit de répandre sur toute la planète. On appelle cela l'universalisme, à ne pas confondre avec "l'universel".

 

Ainsi les "valeurs universelles" sont des valeurs qui s'imposent à chaque civilisation, quelque soit le lieu où l'époque. Les lois de la Nature en font partie, la Nature ayant créé l'homme et non l'inverse. L’ Universel peut donc se définir comme une verticalité qui s'impose à l'homme, qui se situe "au-dessus" de lui.

 

A contrario, les "valeurs universalistes", sont d'ordre culturel et propres, au départ, à une civilisation donnée et qui considère celles ci comme vérités universelles devant s'exporter à toutes les autres civilisations. Il s'agit ici d'un processus horizontal, puisque ce sont des hommes qui veulent exporter des valeurs à d’autres hommes. Ainsi les 3 religions monothéistes, toutes 3 porteuses d’une vérité qu’elles considèrent comme universelle, s’inscrivent dans cette définition. Le judaïsme et son messianisme que l’on appelle aujourd'hui ’mondialisme’ (en opposition au sionisme identitaire à la Herzl), le christianisme et ses conversions de masse (en opposition au message des evangiles) et l’islam qui est certainement la plus proselyte des trois.

 

Mais ici il est question d’un autre universalisme plus moderne et propre à la civilisation occidentale que l’on appelle "humanisme" ou, si l’on préfère, la religion des "Droits de l’Homme". Sans doute est-ce la plus sournoise de toutes, car s’appuyant sur les "bons sentiments" pour s’imposer mais qui n’en demeure pas moins un colonialisme comme les autres. L’historien Bernard Lugan, spécialiste de l’Afrique le rappelle à bon escient et nous incite à réfléchir sur ce régime dont nous sommes si fiers et que nous appelons "démocratie". L’humanisme a ceci de spécifique : il s’est débarrassé de Dieu mais pas de la religion ! 

 

Qu’on se comprenne bien, l’objectif de cet article n’est pas de critiquer toutes les idéologies sus-citées "en elles-memes" ce qui n’aurait aucun sens mais de pointer le danger de toute croyance estimant détenir La Vérité universelle. L’universalisme, voilà le péché originel : c’est se prendre pour Dieu !

 

 




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280 réactions à cet article    


  • 1 vote
    Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 20 avril 2015 10:52

    "Ainsi les "valeurs universelles" sont des valeurs qui s’imposent à chaque civilisation, quelque soit le lieu où l’époque. Les lois de la Nature en font partie, la Nature ayant créé l’homme et non l’inverse. L’ Universel peut donc se définir comme une verticalité qui s’impose à l’homme, qui se situe "au-dessus" de lui.

     

    A contrario, les "valeurs universalistes", sont d’ordre culturel et propres, au départ, à une civilisation donnée"


    Bonjour Micnet,


    Pourriez-vous illustrer votre proposition par quelques exemples de valeurs universelles qui se distinguent clairement des valeurs universalistes ?  smiley


    • 5 votes
      Éric Guéguen Éric Guéguen 20 avril 2015 12:09

      @Qaspard Delanuit

       

      Salut Qaspard. Heureux du retour de micnet parmi nous, je repointe vite fait le bout de mon nez pour vous répondre, à l’un comme à l’autre.

      Si je comprends bien sa distinction entre "universel" et "universaliste", je suis d’accord avec lui. Le cas échéant, voici ce que j’en dirais : il y a des choses en ce bas monde qui sont valables de tout temps et en tout lieu. Ces choses sont le fruit de la nature qui ne "connaît" ni cultures, ni morales, ni frontières. De surcroît, la nature nous affuble d’un potentiel, d’un libre arbitre, nécessairement et proprement culturel. Le culturel, lui, ne peut pas se dire universel. Lorsqu’une culture laisse entendre qu’elle s’est saisie d’un article universel et qu’elle entend en faire profiter tout le monde, c’est toujours très louche : elle est devenue universaliste. Mais ceci ne remet pas en cause le fait qu’il y ait réellement de l’universel dont la quête est ardue !

      Si universel il y a, il ne peut être que naturel. Mais la nature ne prescrit rien, ou pas grand-chose. Elle est normative. c’est-à-dire qu’elle est porteuse de normes et se fout de savoir si on les respecte ou pas, à nos risques et périls. Une culture universaliste, elle, tient à ce que l’"universel" dont elle s’affuble soit respecté à la lettre : pour se faire, elle ne peut pas se contenter d’être normative, elle devient prescriptive, ce qui est dangereux.

       

      Au-delà de ça, ce débat témoigne de l’importance du distinguo entre le naturel et le culturel, sujet dont nous parlions vous et moi il y a encore quelques semaines.

      EG


    • vote
      Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 20 avril 2015 21:08

      Bonsoir Éric,

      Je comprend bien la théorie, mais concrètement qu’est-ce que ça donne ? Parfois une distinction est très claire en théorie mais devient plus floue dans l’application.

      Le devoir de veiller sur ses enfants correspond à une valeur universelle, par exemple ?

      Parce que "naturel" veut dire "animal" ? Et que "animal" signifie pour nous "mammifère" ?


    • vote
      Éric Guéguen Éric Guéguen 20 avril 2015 21:24

      @Qaspard Delanuit
       

      Plus que le "devoir" de veiller sur ses enfants, je parlerais d’un réflexe, d’un besoin subi... parce que c’est naturel. Ceci en fait réellement une valeur universelle. Peu importent les (mauvais) parents qui délaissent les leurs. Ça, c’est contre-nature.


    • 2 votes
      Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 20 avril 2015 21:42

      @Éric Guéguen

      D’accord, donc veiller sur sa progéniture est naturel chez l’homme. Mais notez que cela ne l’est pas partout dans la nature, ni chez tous les animaux, ni même chez tous les mammifères. 

      Question qui se pose à partir de là : existe-t-il une nature spécifiquement humaine, à partir de quoi on pourrait dire qu’à l’espèce humaine correspond un ensemble de valeurs humaines naturelles et donc communes à tous les hommes ? 


    • 2 votes
      Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 20 avril 2015 21:51

      @Éric Guéguen

      "Plus que le "devoir" de veiller sur ses enfants, je parlerais d’un réflexe, d’un besoin subi... parce que c’est naturel. Ceci en fait réellement une valeur universelle. Peu importent les (mauvais) parents qui délaissent les leurs. Ça, c’est contre-nature."

       

      Vous dites que c’est contre-nature et que ce sont de mauvais parents qui se comportent ainsi. Mais certaines sociétés exploitent leurs enfants, certaines familles trouvent normal de vendre filles et garçons, c’est inscrit dans les habitudes sociales depuis longtemps (par exemple en Inde). On pourrait donc vous reprocher de prétendre imposer votre propre norme à prétention universaliste et d’en faire la prescription. Non ? 


    • vote
      Éric Guéguen Éric Guéguen 20 avril 2015 21:54

      @Qaspard Delanuit

       

      Ce couplet sur le soin apporté à sa progéniture doit s’entendre ainsi : la pérennité de l’espèce en question en dépend.

      Pour tenter de vous répondre : je parle plus volontiers de la nature que de "nature humaine". Le propre de l’homme à mes yeux se limite à très peu de choses : outre un besoin ontologique (la sustentation de l’individu) et un besoin philologique (la sauvegarde de l’espèce) qui sont typiquement animaux, il y a la nécessité de vivre en troupeau afin de s’épanouir, et en particulier intellectuellement car c’est ce qui nous différencie le plus des autres animaux.


    • vote
      Éric Guéguen Éric Guéguen 20 avril 2015 21:56

      @Qaspard Delanuit
       

      Ah non, je n’impose rien, je constate. À partir du moment où, volontairement ou non, on initie la vie, on doit l’accompagner dans ses premiers moments. Refuser de le faire est culturellement envisageable, mais c’est tout à fait contre-nature, en Inde, au Chili ou en Belgique.


    • vote
      Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 20 avril 2015 22:14

      @Éric Guéguen

      "À partir du moment où, volontairement ou non, on initie la vie, on doit l’accompagner dans ses premiers moments. Refuser de le faire est culturellement envisageable, mais c’est tout à fait contre-nature, en Inde, au Chili ou en Belgique."

       

      Je ne vois pas sur quelle base vous pouvez dire que c’est contre-nature, puisque certains êtres humains font cela "naturellement" depuis plusieurs générations sans mettre en péril leur existence en tant que groupe social. Il est plus probable que cela soit non conforme à votre conception de l’humanité. Et dire que ceux qui ne s’y conforment pas sont de "mauvais parents", même sans entreprendre de leur imposer quoi que ce soit, c’est déjà juger leur culture et poser clairement une hiérarchie entre leur manière de vivre et la vôtre. 

       

      Voyez-vous où je veux en venir ?


    • vote
      Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 20 avril 2015 22:22

      @Éric Guéguen

      "Ce couplet sur le soin apporté à sa progéniture doit s’entendre ainsi : la pérennité de l’espèce en question en dépend."

       

      Vendre sa fille dès qu’elle est sevrée pour qu’elle serve de jouet sexuel à un homme riche ne met pas en danger l’espèce. Tuer un bébé à la naissance parce qu’il n’a pas le sexe qu’on attend ou la bonne couleur d’yeux ne pose aucun problème non plus pour l’espèce. 


    • vote
      Éric Guéguen Éric Guéguen 20 avril 2015 22:31

      @Qaspard Delanuit

       

      Je vois tout à fait où vous voulez en venir et je vous avouerez que j’ai hésité avant d’écrire "mauvais parent". C’est un jugement culturel de ma part... mais qui se fonde sur un manquement naturel. Comment puis-je le prétendre ? Eh bien pensez-vous que les comportements qui vous servent d’exemples puissent être "universalisables" ? Passent-ils le test de l’universalité ? Pouvez-vous imaginer que tous les parents tuent leurs enfants à la naissance parce qu’ils n’ont pas le sexe souhaité ?

      Vous pourrez m’objecter que la nature elle-même génère du non universalisable, comme l’homosexualité ou la privation de l’un des sens dès la naissance, mais ce ne sont pas là des traits de l’espèce. Ce sont, comme dirait Aristote, ce qui ferait polémique à notre époque (! !!), des "accidents" qui n’enlèvent rien à l’essence. La nature produit l’homosexualité, mais une humanité homosexeulle ne serait pas viable sans que les individus adoptent des comportements hétérosexuels pour se reproduire.


    • vote
      Éric Guéguen Éric Guéguen 20 avril 2015 22:32

      Fini pour ce soir en ce qui me concerne ; je vous lirai demain, bonne nuit Gaspard.


    • vote
      Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 20 avril 2015 23:18

      @Éric Guéguen

      Pour le dire simplement, je ne vois pas comment on pourrait prétendre nommer une valeur universelle sans être aussitôt légitimement taxé d’universalisme. Affirmer qu’une valeur est universelle parce qu’elle est naturelle n’y change rien, parce qu’on se verra accusé d’avoir la prétention non fondée de savoir mieux que les autres ce que veut la nature, alors qu’il est aisé de constater que celle-ci part dans des directions fort diverses dont on ne peut déduire aucune droite ligne évidente.

       

      Je suis bien obligé de constater que cette distinction entre valeurs universelles et valeurs universalistes est un jeu de mots, puisque personne ne peut m’en donner une illustration convaincante. Donc je m’en tiens à cette évidence sémantique : un penseur universaliste est quelqu’un qui estime qu’il existe des valeurs universelles, des valeurs communes à toute l’humanité. Et peu importe qu’elles soient présentées comme naturelles, intellectuelles, cosmiques ou tout ce que l’on voudra. 

       

      La volonté de convaincre les autres ou d’imposer ce que nous pensons être une valeur universelle à tous les peuples pose un problème, c’est évident. Mais ce problème ne sera pas résolu par une distinction factice entre "universel" et "universaliste".


    • vote
      niQolas_d niQolas_d 21 avril 2015 10:47

      Bonjour,

      "la nature nous affuble [...], d’un libre arbitre"

      Ca, d’après moi c’est universaliste smiley

      Je suis un peu d’accord avec Qaspard : l’existence (ou la fabrication) de soit disantes valeurs "universelles" est une condition nécessaire pour l’établissement d’une religion universaliste. Il faut que les "preuves" de l’universel soient décortiquée pour ne pas se faire conditionner....

      Un autre exemple peut être cependant : l’inceste.

      Son interdiction a l’air universelle. Chez les humains, les animaux, les champignons et même la plupart des plantes.

      Peut être parce que la nature a intégré, dans ses lois "universelles" que ce n’était pas viable, et que pour le coup ça "met en péril" le groupe.

      Du coup (et là c’est peut être une extrapolation universaliste), la recherche de la résilience par la diversité a l’air universelle... (c’est d’ailleurs un principe repris par la permaculture)


    • vote
      Éric Guéguen Éric Guéguen 21 avril 2015 11:44

      @niQolas_d

       

      Bonjour à vous.

      Je ne pense pas être "universaliste" (au sens où nous l’avons employé) en disant que "la nature nous affuble d’un potentiel". C’est une constatation : chaque individu est porteur d’un potentiel, en puissance. Et il n’y a pas deux potentiels rigoureusement identiques. Je ne vais pas au-delà dans ce que je dis, mais il me semble difficile de le nier. Ceci est valable de tout temps et en tout lieu.

      Là se jour toute la différence : entre le fait de dire qu’être détenteur d’un potentiel est universel et prétendre que ce potentiel est identique pour chacun. Dans ce dernier cas - et c’est la tendance actuelle dans le pays des droits de l’homme - j’aurais été "universaliste".

      Qu’en pensez-vous ?

      PS : en revanche, j’ai mal choisi le mot "affubler". J’aurais dû mettre tout simplement "la nature nous dote".


    • vote
      niQolas_d niQolas_d 21 avril 2015 12:58

      @Éric Guéguen
      Ce n’est pas le "potentiel" qui me dérange (un arbre a du potentiel, un animal aussi, un humain donc, même un caillou), c’est le libre arbitre.

      Vous partez du principe qu’il existe et qu’il est universel, je pars du principe qu’il n’existe pas. Et que donc c’est une idée universaliste (faussement considérée comme universelle)


    • vote
      Éric Guéguen Éric Guéguen 21 avril 2015 14:35

      @niQolas_d
       

      Êtes-vous croyant ?

      En me répondant, n’avez-vous pas mis l’un derrière l’autre une série de mots dont l’agencement vous est propre, ne correspond qu’à vous à l’instant "t", et résultent de votre volonté propre ? Notre échange était-il écrit quelque part à l’avance ? Sommes-nous totalement les jouets d’une intelligence supérieure ?

       

      Après cela, peut-être allez-vous me dire - et je pense que c’est cela que vous visez - que dans certains coins du monde, les libertés individuelles sont à ce point en berne que l’on ne peut pas décemment parler de libre arbitre, mais je vous ferai remarquer que, dans ce cas, c’est en quelque sorte un "vernis" culturel (une idéologie par exemple) qui masque ce libre arbitre.

      Hors de ceci, il me semble encore une fois difficile de parler d’absence de libre arbitre sans faire référence à Dieu (qui n’est pas la nature), d’où ma question liminaire.


    • 1 vote
      niQolas_d niQolas_d 21 avril 2015 15:32

      @Éric Guéguen
      "Hors de ceci, il me semble encore une fois difficile de parler d’absence de libre arbitre sans faire référence à Dieu"

      C’est marrant ça, n’est-ce pas au contraire Dieu qui est censé nous avoir donné le libre arbitre ?

      Le caillou qui se décroche de la montagne l’a-t-il fait par libre arbitre ?

      Le lion qui choisit sa proie ?

      Je pense que non. Et donc comment le libre arbitre arriverait-il jusqu’à l’Homme si ce n’est par construction intellectuelle ? 

      Dieu nous aurait juste donné à nous le libre arbitre ? Parce que nous sommes des "privilégiés" ? 

      Pour répondre à votre question, non, je ne crois pas que nos fantasmes soient des réalités.


    • vote
      Éric Guéguen Éric Guéguen 21 avril 2015 15:41

      Essayez d’évacuer Dieu de l’équation, pour voir. Moi c’est ce que je m’emploie à faire, car, entre autres, c’est irénique.

      Une fois que vous y êtes parvenu, si vous ne "croyez" pas au libre arbitre, c’est que vous pensez que nous sommes complètement déterminés. Et notre conversation même n’est plus qu’un jeu de rôle.


    • vote
      niQolas_d niQolas_d 21 avril 2015 16:54

      @Éric Guéguen
      Déterminé oui, c’est ça.

      Je ne m’explique pas le saut entre une nature déterminée et l’Homme qui ne le serait pas


    • vote
      Éric Guéguen Éric Guéguen 21 avril 2015 17:28

      @niQolas_d

       

      Nous avons conscience de notre nature, la prenons pour objet d’étude et pouvons faire un pas de côté. Toutes choses que la fourmi, par exemple, ne peut pas faire.

      Nous pouvons aller jusqu’à décider d’éradiquer l’espèce humaine. Les dauphins peuvent-ils en faire autant ?


    • vote
      Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 21 avril 2015 20:29

      @niQolas_d

      "Je ne m’explique pas le saut entre une nature déterminée et l’Homme qui ne le serait pas"

      Ce n’est peut-être pas explicable, comme bien d’autres réalités. Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?


    • 10 votes
      medialter medialter 20 avril 2015 11:05

      "Ainsi les 3 religions monothéistes, toutes 3 porteuses d’une vérité qu’elles considèrent comme universelle, s’inscrivent dans cette définition"
      *
      Vous faites une erreur de taille en pensant que le judaïsme est une religion universaliste. Si le juif refuse l’assimilation, c’est bien parce qu’il considère que sa religion lui est dédiée, et qu’elle ne le concerne que lui seul. Ce qu’il considère comme universaliste, c’est une sous-religion qu’il estime profane, un noachisme ou un AT revu et corrigé pour les gentils (l’AT juif n’a rien à voir avec l’AT chrétien), une sous-religion qu’il se fera un devoir d’interpréter en tant que détenteur d’un savoir d’élite que lui seul peut comprendre. Le judaïsme est exactement le contraire d’un universalisme.


      • 5 votes
        Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 20 avril 2015 11:21

        @medialter

        "Le judaïsme est exactement le contraire d’un universalisme."

        Les chefs du judaïsme seraient même prêt à crucifier celui qui leur proposerait de s’ouvrir à l’universalité. Car si tous les hommes (ou pire tous les êtres) sont élus, alors il n’y a plus de peuple élu. 


      • 4 votes
        Éric Guéguen Éric Guéguen 20 avril 2015 11:56

        @medialter
         

        Je vous rejoins là-dessus. Et j’ajouterais que le nazisme n’est pas non plus, à mon sens, universaliste. C’est un particularisme prédateur qui, par réaction à l’universalisme (les nazis vomissaient le christianisme, la finance mondiale et le communisme), devient nihiliste. Ainsi s’enferme-t-il dans une logique de destruction de tout ce qui n’est pas lui.


      • 2 votes
        Gollum Gollum 20 avril 2015 12:07

        @medialter

         Si le juif refuse l’assimilation, c’est bien parce qu’il considère que sa religion lui est dédiée, et qu’elle ne le concerne que lui seul.


        Je ne suis pas vraiment d’accord. Tous les prophètes bibliques envisagent une époque sous domination de Yahvé. Cela suppose donc bien un universalisme, au moins à terme. L’aspect "refus de l’assimilation" est précisément fait pour protéger ce projet et donc cet universalisme.


      • 2 votes
        Heimskringla Heimskringla 20 avril 2015 15:05

        @Éric Guéguen

        "les nazis vomissaient le christianisme"

        Notre époque verra sans doute la fin de la maladie chrétienne [...] Nous entrons dans une conception du monde, qui sera une ère ensoleillée, une ère de tolérance. Adolf Hitler.


      • 1 vote
        Heimskringla Heimskringla 20 avril 2015 15:08

        Jésus selon Hitler :

        Quel besoin avons-nous d’une fable inventée par les Juifs ? En quoi l’histoire de quelques Juifs pouilleux et épileptiques pourrait-elle nous concerner ? LPGP, T2 p.257





      • vote
        Heimskringla Heimskringla 20 avril 2015 15:26

        Bref a voir ce qui est vrai ou pas parce que y’a d’autres citations comme celle ci :

        "We tolerate no one in our ranks who attacks the ideas of Christianity … in fact our movement is Christian." 

        Personnellement je ne pense pas que ce mouvement était anti chrétien comme peut l’être le gouvernement Français actuel.


        Difficile de tirer le vrai du faux. Bonne journée.


      • 1 vote
        lsga lsga 20 avril 2015 11:08

        Le Marxisme est matérialiste. Il se pose CONTRE toute prétention d’universalisme, contre les valeurs de manière générale. 


        • 3 votes
          Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 20 avril 2015 11:16

          @lsga

          Le marxisme est la religion du "contre". 


        • 2 votes
          Joe Chip Joe Chip 20 avril 2015 11:36

          @lsga

          Le marxisme est donc réactionnaire. CQFD.


        • vote
          Éric Guéguen Éric Guéguen 20 avril 2015 12:47

          @lsga

           

          Défendre l’importance des valeurs n’est pas être - ou pas nécessairement si vous préférez - universaliste. Défendre des valeurs, des modes de vie, c’est dire que tout n’est pas exclusivement socio-économique, donc que tout n’est pas du ressort de l’avoir, mais que l’être, la culture, comptent beaucoup et même davantage.

          C’est parce qu’on a opéré une lecture strictement "matérialiste" du développement des banlieues - et que l’on continue de le faire en sociologie - que l’on se trouve aujourd’hui si démuni pour y résoudre les problèmes rencontrés.

           

          Défendre les valeurs, c’est avant tout défendre le principe de valeur en tant que tel, avant telle valeur en particulier.

          Bernard Lugan l’exprime très bien d’ailleurs.


        • vote
          Gollum Gollum 20 avril 2015 12:11

          Sinon, je serai assez contre les universalismes, qui bien souvent dégénèrent en rouleau compresseur et niveleur..


          Ce fut le cas du christianisme en effet. Du marxisme, n’en déplaise à notre idéologue au bonnet rouge. De la religion des droits de l’homme moderne.

          Vive la biodiversité, aussi bien dans la Nature, que dans la culture et le domaine religieux..

          Ce qui n’empêche nullement de trouver ce qui est vraiment universel au sein de toutes les façons de penser, croire ou adorer..

          • vote
            niQolas_d niQolas_d 21 avril 2015 11:15

            @Gollum

            "Vive la biodiversité, aussi bien dans la Nature, que dans la culture et le domaine religieux"

            Je vous renvoie à mon commentaire plus haut.
            "Ce qui n’empêche nullement de trouver ce qui est vraiment universel au sein..."

            Là vous semblez vouloir prendre la technique du "dénominateur commun" pour trouver l’universel.

            Je pense que c’est impossible. Déjà parce qu’il est impossible d’appréhender le tout (donc vous allez faire un dénominateur commun avec un échantillon, le résultat ne peut être universel). Et quand bien même vous y arriverez, vous le ferez à l’instant T, et l’universel doit être atemporel (selon moi)

            Donc peut être ne pas chercher l’universel dans les détails de la diversité mais tout simplement dans la diversité (biologique, culturelle, politique, technique, etc) dans son ensemble


          • vote
            niQolas_d niQolas_d 21 avril 2015 11:18

            @Gollum
            J’ajouterai que SI le besoin de diversité est universel, alors toute forme d’universalisme (ou d’extension de l’universel) qui va plus en détail est forcément une arnaque.


          • vote
            Gollum Gollum 21 avril 2015 13:37

            @niQolas_d

            On peut trouver des constantes. Le besoin de valeurs est quasi universel. Même chez des barbares en apparence sans foi, ni loi. Car vivre sans foi ni loi sont aussi des valeurs..

            De même le besoin d’un paradigme sur le réel. Cela aussi est universel. Autant de paradigmes que de cultures, mais ce besoin est universel.

            Eliade a montré aussi que l’homme est un animal religieux. Cela est aussi universel. Seule exception : notre modernité mais qui a aussi ses dieux : argent, renommée, etc..

            Et qui recycle les vieux mythes sous des formes modernes : Lutte du Bien et du Mal, dans Matrix, Le Seigneur des Anneaux (mon précieux.. pardon pas pu m’empêcher), Star Wars, etc..

            La dialectique Lumière/Ténèbres notamment est quasi universelle.

            Bref, on pourrait trouver pas mal de choses qui sont communes. Jung parle d’inconscient collectif pour montrer qu’il y a beaucoup plus d’unité que ce que l’on croit communément chez l’animal humain..

            Par contre la tentation de faire d’un -isme quelqu’il soit un universalisme est une pathologie de l’universalité.. Cela s’accompagne généralement de l’éradication de ce qui peut contrarier cette prétention. Christianisme diabolisant le paganisme, marxisme diabolisant la classe bourgeoise et les réactionnaires (hein Isga ?), humanisme moderne se parant de vertu et massacrant au nom du Bien, de la Démocratie et des Droits de l’Homme.. 

            Avec à la clé le souci de faire rentrer l’autre dans son système : évangélisation des peuplades polynésiennes en leur enseignant une "pudeur" qu’ils ne connaissaient pas (comme s’ils n’avaient pas goûté au fruit du Serpent, oh les vilains), camps de rééducation marxiste, et le Je suis Charlie récent qui veut s’universaliser aussi, ceux qui ayant des doutes devant être remis dans le droit chemin comme une journaliste idiote l’affirmait haut et fort au JT…

            Bref, la tentation universaliste est… universelle.


          • vote
            Gollum Gollum 21 avril 2015 13:47

            @niQolas_d

             besoin de diversité est universel, 


            Je ne crois pas que le besoin de diversité est universel. Bien au contraire. C’est plutôt un besoin d’homogénéité qui l’est. Parce que cela va dans le sens de la fusion d’essence matricielle, maternelle. Et que cela est rassurant.

            Et c’est cette pathologie qui se fondant sur le besoin d’universel, entraîne les universalismes, qui sont des arnaques parce qu’elles ne sont pas ce qu’elles prétendent.

            L’Église catholique, par exemple, n’a de catholique que le nom. Puisqu’elle exporte une culture, latine, bien particulière, et des dogmes qui ne sont pas forcément compréhensibles par d’autres peuples..

            L’universalisme est une utopie. De par la diversité des hommes, de leurs cultures et de leurs tempéraments. C’est pourquoi il y a toujours eu des hérétiques, que ce soit dans le domaine religieux, politique, ou culturel

            Mais la véritable fraternité suppose par essence, l’acceptation des différences, et donc le renoncement à toute universalité et à accepter les gens tels qu’ils sont dans la diversité de leurs pensées, croyances, façons d’aimer, etc

            C’est d’ailleurs cela, à mon sens, le véritable christianisme et pas la caricature que l’on a eu à la place jusqu’ici.


          • vote
            niQolas_d niQolas_d 21 avril 2015 14:28

            @Gollum
            "...Bien au contraire... cela est rassurant"

            Pas d’accord donc...

            La curiosité (et donc le besoin de diversité) est plus forte chez l’enfant que la recherche du "rassurant". Ce n’est que plus tard, cadré, conditionné, en quelque sorte "déshumanisé" qu’il devient ce que vous dites.


          • 3 votes
            Gollum Gollum 21 avril 2015 14:43

            @niQolas_d

            Je vais vous contredire, désolé. La curiosité de l’enfant ne s’exprime que si celui-ci se sent d’abord en sécurité.

            On sait très bien que les enfants les plus ouverts et les plus enclins à la curiosité se trouvent dans des familles saines et équilibrées, aimantes…

            Et c’est quand cela n’a pas eu lieu que l’adulte, plus tard, sera enclin à chercher des mamans de substitution rassurantes, telles que le Parti, l’Église (pas pour rien que l’on dit notre Sainte Mère l’Église)… avec l’absence de curiosité qui va avec. Car généralement les membres de ces institutions (je vais encore me faire des ennemis là) ont une fâcheuse tendance à ne pas avoir de véritable curiosité intellectuelle… Quand il y a curiosité intellectuelle elle a pour but de consolider l’image positive de la maman de substitution. C’est particulièrement perceptible chez les adhérents de confession religieuse dont toute l’activité intellectuelle consiste à s’auto-persuader qu’ils ont bien fait de devenir : catholique, protestant, orthodoxe, musulman, etc….



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micnet


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