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Accueil du site > Tribune Libre > La fin des petits paysans

La fin des petits paysans

 Terrible document ! Notre Histoire va-t-elle nous échapper ? Les petits paysans qui sont l'âme de notre pays, les gardiens de nos villages, les magiciens de la terre nourricière, eux qui pour pourvoir à notre alimentation se donnent à leur difficile tâche 365 jours par an du matin au soir, sont-ils une race en voie d'extinction ? Sont-ils en train de livrer leur dernière bataille ? Avec leur disparition, nos villages vont-ils mourir, devenir des déserts ? Leur détresse me touche, elle m'atteint en plein coeur. Elle nous concerne tous !

 

En face d'eux, un mur contre lequel ils se fracassent : Bruxelles et sa loi implacable. Bruxelles et les nouvelles normes européennes. Bruxelles et les plans de modernisation de l'élevage, Bruxelles et ses normes sanitaires environnementales. Alors, le petit paysan s'endette pour satisfaire les technocrates. Et il ne peut rembourser... La machine implacable se met en marche, qui va le broyer. La ferme, les installations, les bêtes, doivent être vendues aux enchères : Les banques attendent, les fournisseurs attendent. Notre petit paysan, la rage au coeur, regarde son univers s'effondrer, tout un monde s'écrouler. Son couple se disloque. Les enfants n'auront rien, ils n'hériteront pas du labeur d'une vie, ils n'hériteront pas du savoir-faire paternel. C'est fini, tout est fini. Il n'a plus rien à quoi se raccrocher. Il a envie de mourir. Et de plus en plus souvent, il en meurt... Et nos villages voient partir ceux qui les ont nourris, le désert avance, la France perd son âme....

 

Le petit paysan n'a plus sa place, il a perdu la bataille, il a perdu sa dernière bataille. L'agriculture, maintenant, c'est une multinationale. Mais les villages ne se résignent pas. La France ne peut pas se résigner....

 

La fin d'un paysan, c'est un peu la nôtre, aussi !

 

Tags : Europe Agriculture




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33 réactions à cet article    


  • 15 votes
    Hijack ... Hijack 26 juin 2012 12:09

    Merci Cassia pour tes alertes ! Ça fout la trouille pour l’humanité, de la peine pour ces paysans qui ont tout donné et perdent tout ... , ça me révolte  !!!


    • 20 votes
      NaNard-Botul Levy NaNard-Botul Levy 26 juin 2012 12:11

      J’ai vu ce super documentaire (une fois n’est pas coutume sur France2...) et je dois dire que j’en ai pleuré. Je viens d’une famille identique et d’un milieu identique. La mort des petits paysans, c’est la mort de la France et de son âme la plus profonde.
      Bruxelles et ses fonctionnaires gratte-papier qui n’ont jamais mis le pied gauche dans une bonne bouse ont favorisé :
      - l’entrepreneuriat de 500ha où une vache est un numéro (le petit paysan donne encore un surnom à ses vaches à la "Fernandel").
      - l’étouffement des petites structures traditionnelles avec tout un tas de techniques bureaucrate (normes ISO, traçabilité de la viande etc).
      - le business model à l’américaine avec un gros con dans un tracteur de 180 chevaux qui traverse les village à 70km/h, des pesticides à tout va, des mecs qui sont endettés dans l’usure du Crédit Agricole jusqu’à leur dernier souffle.

      Le paysan devient un agriculteur-entrepreneur qui saccage tout sur son passage et n’en a plus guère rien à branler de la Nature et de la Terre. Des petits mecs comme celui du reportage finissent désœuvrés, se suicident souvent ou se trouvent dépouillés par le Crédit Agricole avant que leurs modiques restes ne soient rachetés par les vautours "farmers" à une vente publique.

      Les sales bureaucrates bruxellois de la PAC méritent un coup de fourche au plein milieu de la gueule et un bon bain dans une cuve de merde de vache avec leurs costumes à 3,000Eur.

      Vive la France !


      • 1 vote
        gerfaut 26 juin 2012 12:36

        Merci Cassia,


        Donc pour toi le rôle de l’ Europe est mauvais, je connais mal le problème dans son intégralité, et je suis d’ accord pour les jardins notamment. Je parlais à un éleveur en Lozère qui m’ expliquait qu’ il remplissait souvent des papiers et qu’ il aurait préféré se débrouiller sans cela. Un veau à sa naissance vaut déjà plus cher qu’ une génisse. Et il doit le déclarer.

        Parce qu’on entend aussi parler d’ aides européennes...

        Et les paysans ne sont pas tendres entre eux. Ils ne se soutiennent pas beaucoup entre eux.

        Les paysans ont la côte auprès du grand public, mais on ne connait pas bien ce qu’ il se passe. Ce que je sais c’ est que dans la viande, ce sont les intermédiaires qui s’ en mettent plein la poche. Le paysan-éleveur a intérêt à passer par l’ acheteur du coin car sinon, il aura du mal à trouver un acquéreur.

        Il est certain que le projet de fermes à mille vache, s’ il se fait, signe encore plus la mort du petit éleveur. Les éleveurs pourront partir en vacances, mais ce n’ est pas bon pour les vaches de ne jamais voir le jour

        Peut-être que Bergerlotois a son idée là dessus...

        • 5 votes
          bergerlotois 26 juin 2012 14:38

          Les fermes à mille vaches c’est rentable...dans le contexte actuel d’aide à la connerie. Mais ça implique un manque important de bien-être animal pour commencer (l’éleveur est aussi un animal !), de lourdes charges de structures et opérationnelles, et surtout, des bilans énergétiques désastreux qui condamne ce système à court terme.
          On peut pas faire moins cher qu’un herbivore à l’herbe, ce qui paraît logique. Sauf qu’avec le truchement des primes et de la grande distri, l’agriculture intensive y parvient (en faisant aussi crever les paysans)
          Dans les zones plus incultes comme la mienne, on en arrive à avoir plus personne. Le technocrate bruxellois, c’est un charlot qui s’imagine que tous les champs sont plats et carrés. Sauf que c’est pas comme ça. De 1 à 3 mois de l’année, je garde les brebis avec mon chien (Dragibus pour les intimes) sur des terrains inexploitables autrement. J’en tire une maigre ressource, mais de qualité, et de nombreux efforts qui me permettent de garder la ligne swelte et ma fierté. Sans les paysans, les terrains cultivables sont surexploités, les autres abandonnés. C’est un immense gachis.


        • 1 vote
          gerfaut 26 juin 2012 20:13

          Merci Bergerlotois


        • vote
          lsga lsga 27 juin 2012 20:08

          de rien, ça me fait plaisir.


        • 4 votes
          soulmanfred 26 juin 2012 12:46

          C’est un peu près le même topo pour la pêche .


          • 5 votes
            Hidalgo 26 juin 2012 13:04

            Oui, merci Cassia.
            Cette histoire est symbolique de la disparition des paysans et des techniques résultant de 6000 ans d’agro-sylvo-pastoralité. Voir à ce propos les explications de Claude Bourguignon :
             http://www.youtube.com/watch?v=CGZtf_Srkqo
            A leur place s’installe "l’agro-business", qui est une activité industrielle, attirée, à la grande mode néo-libérale, par le profit maximum immédiat.
            Ces gens sont aidés par des lobbies, qui influent sur les politiques, au moyen de la PAC et de règlements et normes, que seules les grosses exploitations industrielles peuvent suivre.
            La parade est simple et entièrement entre nos mains : il suffit de ne pas acheter les produits de cette industrie agro-alimentaire et de nous fournir en nourriture au plus près possible des producteurs (marchés, AMAP, producteurs locaux), voire de produire nous-mêmes pour les plus vaillants.
            On me répond souvent que cela prend plus de temps. Probablement mais je crois que chaque français passe en moyenne 3 heures/jour devant sa télévision. Tout est question de choix ...


            • 4 votes
              bergerlotois 26 juin 2012 13:18

              Avec leurs conneries d’agrandissement des fermes à marche forcées, ils se sont retrouvés dans une situation délicate dans mon secteur : y’a plus d’agriculteur. Les friches représentent plus de 25 % des surfaces. La guerre se fait encore pour les terrains cultivables, mais les landes, les parcours boisés ne trouvent plus preneur. Le risque de voir des incendies graves a poussé le conseil général a mettre en place des systèmes de financement pour nous cloturer des prés pour presque rien !
              C’est un paliatif qui n’endiguera le problème qu’un temps. La concurence des produits de merde, le manque de vocation pour les métiers de l’élevage, les normes inaplicables à la plupart des structures, la paperasserie sans nom et sans limite qu’on nous impose aura raison in fine de toutes les boutiques. Restera des industriels et des salariés. Mais pour le moment, je leur met bien au cul, pourvu que ça dure !


              • 6 votes
                maQiavel machiavel1983 26 juin 2012 14:55

                1. Magnifique article cassia. Je reprends une des phrases ( punch line ) que tu as écrite : " Le petit paysan n’a plus sa place, il a perdu la bataille, il a perdu sa dernière bataille. L’agriculture, maintenant, c’est une multinationale."
                Cette phrase dit tout ! Le paysans petit propriétaire de ses moyens de productions ( comme les bouchers les boulangers , les artisans etc. ) constituent une menace pour le pouvoir ( le vrai pouvoir , je ne parle évidemment pas des politiques mais des élites financières ) et il faut bien comprendre que le pouvoir transcende les catégories gauche droite .
                Un petit propriétaire est un danger car comme Proudhon l’ explique , cette prorpiété leur donne une responsabilité économique et sociale ce que le pouvoir ne tolère pas , il ne conçoit rien d’ autre que le salariat !
                C’ est pourquoi les petits propriétaires sont le tiers exclus , méprisé par le grands patrona dont le destin est de le liquider , vilipendé par le salariat que les syndicats de travailleurs amalgame au patronat ! Pourtant , ils sont eux même des travailleurs et font précisément la jonction entre patronat et salariat !
                2. La première guerre mondiale est mutlifactorielle ! Mais intuitivement , on peut deviner qu’ il y’ avait également la volonté des oligarchies de liquider le paysannat ( le paysans français et allemands destinbé à s’ étriper dans les tranchés alors qu’ il n’ avaient aucun différents ) .
                C’ est le triste destin des petites gens que Celine décrit si bien !!!


                • 4 votes
                  Jerome33 26 juin 2012 15:14

                  La fin de la logique humaine et le règne du Business. On produit de la merde, on mange de la merde, on a une explosion des cancers. Tout ça n’est évidement pas lié !

                  Bref à cours et moyen terme ce système permet de maximiser les gains de certains. A long terme c’est la mort du petit cheval ! 
                  Comment à t’on pu en arriver là. On a été sérieusement endormi quand même !

                  Jérôme

                  • 3 votes
                    lsga lsga 26 juin 2012 15:43

                    Mais que ces imbéciles de petits bourgeois qui votent à droite crèvent la gueule ouverte !


                    Ils n’ont pas compris le fonctionnement du capitalisme ? ils n’ont pas compris que voter à droite (ou à l’extrême droite) impliquait d’accélérer le processus de leur disparition ?

                    tant pis pour leur gueule. 


                    Le système Capitaliste implique la concentration du capital et des moyens de productions dans des mains toujours de moins en moins nombreuses pour des profits toujours de plus en plus importants. 

                    Le coopérativisme et la propriété collective de la terre : voilà la seule solution qui aurait permis aux petits paysans d’échapper à la voracité du capitalisme. Ils n’en ont pas voulu, ils soutiennent depuis 50ans la droite et l’extrême droite., aujourd’hui ils ouvrent la chasse aux immigrés : ils vont se faire manger tout crus par l’Oligarchie Financière, tant pis pour eux. 



                    • 3 votes
                      Jerome33 26 juin 2012 17:37

                      Ah bon , à gauche c’est différent ?


                    • 1 vote
                      lsga lsga 26 juin 2012 19:07

                      et à l’extrême droite ? 


                      les possibilités pour les petits agriculteurs en France de collectiviser leurs terres et de mutualiser leurs efforts n’ont pas manqué. Pas besoin d’un quelconque parti politique. Au contraire, ces pratiques d’auto-gestion doivent se faire en dehors des partis politiques.


                      Ils ont refusé, et ont voté à droite et à l’extrême droite pendant des décennies. Résultat, ils se font bouffer par le grand Capital : Rien d’étonnant. 




                    • 5 votes
                      bergerlotois 26 juin 2012 19:09

                      C’est pas différent. Les communistes que je connais sont pro-nuc et bouffe que du éco+.
                      Le coopérativisme et la propriété collective de la terre a aussi montré ses limites en URSS. Mon cher Isga, si les paysans "se [font] manger tout crus par l’Oligarchie Financière, tant pis pour eux " est une façon limité de voir le problème . Ce sera surtout tanpis pour tout le monde, il n’y aura plus rien d’autre que de la merde à gober.


                    • 1 vote
                      lsga lsga 26 juin 2012 19:43

                      Incroyable à quel point votre cerveau est contaminé par les partis politiques. 

                      Les partis politiques : c de la merde, tous sans exceptions.
                      Leur sphère d’influence est très limitée. 

                      Bref, la seule manière de se protéger des multinationales pour le petit paysan comme pour l’artisan, c’est le coopérativisme et l’auto-gestion. Les ’petits’ paysans se prenaient pour des gros il n’y a encore pas si longtemps. Résultat : ils se font bouffer par les multinationales. C’est leur problème. 

                      Maintenant que l’étape du coopérativisme agricole a été squeezer par la bêtise droitière de ces petits propriétaires qui se croyaient riches, la suite de l’Histoire est très simple : L’agriculture industrielle et la propriété financière des terres va continuer à s’étendre. Les agriculteurs comme les éleveurs vont devenir, comme le reste de la population, de simples employés de grands groupes. A partir de là, on pourra retenter encore une fois d’éveiller leur conscience de classe. 


                    • 4 votes
                      Jerome33 26 juin 2012 19:49

                      Désolé Isga mais c’est toi qui balance des partis politique dans le débat. Je ne pense pas droite/gauche perso. J’ai pas mentionné Droite/Gauche dans mes propos. Par contre toi clairement oui !

                      Bien sur c’est de leur faute. Les grands congloméras agroalimentaires, l’industrialisation et le productivisme appliqué à toute chose n’y est pour rien ...
                      C’est ta polarisation politique qui t’aveugles. Sors du moule et regarde la réalité en face !

                      Jérôme

                    • 2 votes
                      lsga lsga 27 juin 2012 01:32

                      vous êtes de kavs c impressionnants. 


                      la gauche et la droite n’existent pas que sous forme de partis politiques.
                      c la propagande de vos appareils qui arrivent à vous faire croire cette imbécilité. 

                      la gauche et la droite existent avant tout sous forme de courants politiques, c’est à dire sous forme de suite d’évènements historiques s’inscrivant dans une cohérence et une continuité. 

                      les petits paysans ont eu l’occasion à plusieurs reprises à la fin XIXème et au début du XXème de s’organiser sous forme de coopératives auto-gérées. Ils ne l’ont pas fait. Ils ont réfusés de collectiviser leurs terres. Quand on les y a forcé (comme en URSS), ils ont alors refusé de mutualiser le travail (l’échec agricole est certainement le plus grand échec de l’URSS).

                      Aujourd’hui, plus que jamais, ils sont confrontés à un Capitalisme mûr, mondialisé, fort et organisé. Les paysans sont incapables d’y faire face car ils n’ont aucune organisation qu’ils leurs soient propres. Ils en sont à espérer qu’une fille à papa parisienne viennent les sauver d’un hypothétique envahisseur responsable de leurs misères. 

                      Leur destin est graver dans le marbre. Dans les 20ans qui viennent, les plus forts d’entre eux vont financiariser leur capital. C’est à dire qu’au lieu de posséder des terres qu’ils leurs seront propres et qu’ils exploiteront, ils seront actionnaires de grandes multinationales agricoles. Les plus faibles, eux, deviendront salariés pour ces-mêmes entreprises.

                      Ainsi fonctionne le Capitalisme.
                      Face au Capitalisme, seul le communisme peut faire face.
                      Le Communisme n’est pas un parti politique. Le Communisme n’est pas un système politique ou économique. Le Communisme, c’est la guerre de classes entre le salariat et l’oligarchie financière.

                    • 3 votes
                      bergerlotois 27 juin 2012 13:42

                      Capitalisme et communisme = exploitation de l’homme par l’homme, et que ce soit pour la grandeur de la patrie, du portefeuille ou de je ne sais quoi d’autre, ça reste toujours la tombe du petit.


                    • 1 vote
                      lsga lsga 27 juin 2012 16:26
                      Vous êtes d’une imbécillité, c absolument incroyable. 
                      Bon, un peu de Marx, ça relèvera le niveau...

                      Remarque préliminaire : à l’époque où Marx écrit ce texte, vos alleux d’extrême droite étaient déjà en train d’expliquer que les immigrés étaient la cause de tous leurs problèmes.
                      Aujourd’hui, vous remarquerez que même le FN a repris le discours Marxiste. 
                      Bref, vous aviez tord, vous commencez un peu à le comprendre :

                      En analysant la génèse de la production capitaliste, je dis :"Au fond du système Capitaliste, il y a donc la séparation radicale du producteur d’avec les moyens de production [...] la base de toute cette évolution c’est l’expropriation des cultivateurs. [...]

                      La propriété privée fondée sur le travail personnel va être supplantée par la propriété privée capitaliste, fondée sur l’exploitation du travail d’autrui, sur le salariat.[...]

                      Ainsi, l’expropriation des cultivateurs dans l’Occident servit-elle à transformer la propriété privée et morcelée des travailleurs en propriété privée et concentrée des capitalistes. [...]

                      Si la production capitaliste doit établir son règne, la grande majorité des paysans doit être converties en salariés.[...] Dans ce mouvement, il s’agit donc de la transformation d’une forme de propriété privée en une autre forme de propriété privée. [...]

                      C’est encore l’intérêt des propriétaires fonciers de constituer les paysans plus ou moins aisés en classe mitoyenne agricole et de transformer les cultivateurs pauvres - c’est à dire la masse - en simples salariés, et voilà du travail à bon marché. Et comment résisterait une commune broyée par les exactions de l’Etat, pillée par le commerce, exploitée par les propriétaires fonciers, minée à l’intérieur par la dette !"
                      Marx, Lettre à Vera Zossoulitch, 1881. 

                      La seule manière de résister à ce phénomène est la collectivisation des terres et la mutualisation du travail. Les petits paysans français ne veulent ni de l’un, ni de l’autres, ils finiront donc soit en bourgeois soit en salariés. 








                    • 1 vote
                      Unghmar Unghmar 26 juin 2012 17:04

                      Bonjour et merci pour ce documentaire.

                       Pour ceux que ça intéresse, je recommande sur le même thème ces trois interviews réalisées par le site "Nos Libertés" sur le Paysan, le Maraîcher et enfin le Jardinier.


                      • vote
                        extralucide 26 juin 2012 19:09

                        Oui mais, ils l’ont bien cherché, non ?


                        • 3 votes
                          bergerlotois 26 juin 2012 19:28

                          Non ! Ca a commencé après 1945. On a dit aux paysans de nourrir le pays à pas cher. Ils se sont modernisés et ont produit beaucoup. Pour les inciter à la mécanisation, on a subventionné la production, d’abord avec des primes compensatoires, puis avec des aides en tout genre qui ont écrasé les petites structures au profit des grosses. Puis vient l’endettement etc etc et on en arrive à maintenant. Les gens veulent pas payer les denrées alimentaires à leur juste prix (même quand c’est de la qualité), les grossistes mangent de plus en plus gras et le paysans disparait. pour exemple : un agneau se vendait de 650 à 700 francs en 1980, la laine 10 à 12 f du kg ; en 2011 (bonne année...) un agneau se vendait autour de 100 à 110 €, la laine 0.40€ du kg. Pas besoin de calculer longtemps pour voir la perte de pouvoir d’achat. Aucune profession n’est dans cette situation. Ceux qui nourrissent sont mis à l’index par le citoyen lamba qui demande cette politique de bouffe pas cher depuis 60 ans. Maintenant, nous faisons parti du ministère de l’agriculture et de l’agroalimentaire : la messe est dite.


                        • vote
                          lsga lsga 27 juin 2012 16:42

                          n’importe quoi. votre faible connaissance de l’Histoire est proportionnelle à votre engagement à Droite. 


                          L’expropriations des terres de petits agriculteurs en France commence dans les année 1850. Ceux qui restaient dans les années 50 faisaient déjà partie des ’chanceux’ qui avaient réussis à conserver des terres. 

                          Toutefois, l’augmentation de la population et le besoin en nourriture ont provoqué une seconde vague de concentration des terres dans les années 50-60. Grandes exploitations, mécanisations du travail, transformation des petits agriculteurs en salariés. 

                          Ce sont les politiques ’sociales’ de De Gaulle à l’Europe qui ont permis de sauvegarder artificiellement l’existence des petits agriculteurs à grands coups de subventions. La majorité des agriculteurs français aujourd’hui sont des fonctionnaires européens qui s’ignorent. 

                          Crise oblige, le système social des subventions qui permettaient aux petits de continuer à survivre va être laminé. Les petits agriculteurs ont voté à Droite, voir à l’extrême droite ? Ils vont voir ce que c’est en vrai : Les petits producteurs privés des subventions socialistes de l’Europe vont faire faillites les uns après les autres, car ils sont incapables de faire concurrence à la grande industrie agro-alimentaire Capitaliste. Celle-ci va s’empresser de racheter leurs terres. Les petits agriculteurs indépendants ne seront plus que des SMICARDS travaillant pour ces multinationales. 

                          La seule manière d’échapper à ce scénario était de supprimer la propriété privée des terres, de manière à ce qu’elle ne soit pas rachetable par le grand Capital. Mais les agriculteurs était accroché à leurs titres de propriétés comme des juifs à leur or, conclusion : Ils vont tout perdre. 

                          Bienvenu dans la classe ouvrière !

                        • vote
                          bergerlotois 28 juin 2012 00:12

                          Vous avez une vision étriquée des choses, et vous aimez bien classer des gens sans rien savoir sur eux.
                          Peut-être devriez-vous regarder de plus près le nom du nouveau ministère qui nous chapeaute : agriculture et agroalimentaire. Une revendication du syndicat majoritaire de droite concrétisée par le PS.
                          Je pense que vous connaissais mal le monde paysan. Ce sont des gens discrets, ils ne souhaitent pas rentrer dans les débats partisans et au final, il se font avoir, c’est vrai, mais comme tout le reste de la population de ce pays corrompu aux desseins du pognon.
                          Pour finir, le paysans aime "sa terre", et c’est pour cela que la propriété peu aussi être un atout productif en agriculture, il faut juste légiférer sur les dérives.


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                          lsga lsga 28 juin 2012 01:40

                          J’ai une vision matérialiste des choses, je ne me fourvoie dans aucune forme d’idéal ou de sentiments. 


                          Pour finir, le paysans aime "sa terre", et c’est pour cela que la propriété peu aussi être un atout productif en agriculture, il faut juste légiférer sur les dérives.

                          Ce que vous appelez dérive, c’est simplement le Capitalisme. 
                          Le paysan qui ’aime’ sa terre, c’est aussi un petit bourgeois (ça ne veut pas dire riche) qui a des employés. Pourquoi la terre lui appartient à lui plutôt qu’à ses employés ? 

                          Exactement pour les mêmes raisons pour lesquelles sa terre appartiendra bientôt aux grands bourgeois des multinationales de l’agro-alimentaire. 

                          L’amour n’a rien à voir là-dedans. 
                          Si c’est de l’amour que vous vouliez, il fallait collectiviser les terres quand il était encore temps, de manière à ce que tous les ’amoureux’ de la terre (tous ceux qui la travaillent) puissent mutualiser leur travail. 

                          Maintenant il est trop tard. La masse des paysans vont devenir des salariés comme les autres, comme leurs employés aujourd’hui, ils travailleront sur des terres qui appartiennent à un bourgeois. 

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                          bergerlotois 28 juin 2012 12:56

                          Dans les systèmes collecivistes, les rendements étaient systématiquement 2 à 3 fois inférieur sur les parcelles destinées au "peuple" que dans les parcelles dont disposait chaque ouvrier. C’est dans ce sens que j’estime que sans forme d’interessement, les gens sont moins motivés pour s’occuper correctement de leur tâche. Ensuite, pour le côté bourgeois, seule ma famille vit sur la ferme dont je suis le seul employé, et personne ne voudrais faire les heures que je fais pour moins d’un smic. C’est bien d’avoir du bec, mais le tien a tendance à être un peu insultant....


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                          gerfaut 26 juin 2012 19:31

                          Mais pourquoi le prix de la viande baisse ? Surproduction ? Importation ? Les intermédiaires plus voraces ? Tout à la fois.


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                            bergerlotois 26 juin 2012 22:56

                            Tout à la fois suivant les type de viande. exemple du porc : 5 acheteurs pour plus de 75 % des abattages, le tout sur un seul marché (plérin), surproduction régulière, importation pour faire baisser les coûts, intermédiaires pas honnètes. Cours de la semaine :1,443 Euro/kg ce qui est très bien (1.15 de moyenne il y a peu). C’est le prix du kg de porc en carcasse, donc vivant, il est à environ 1.20€/kg, ce qui est à comparer aavec le prix du pain.


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                            gerfaut 27 juin 2012 00:00

                            Merci à toi bergerlotois et à Cassia


                            J’ ai vu la vidéo ce soir, de tout coeur avec vous !

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                            lsga lsga 27 juin 2012 16:54

                            la baisse des prix est la conséquence du développement du Capitalisme. 


                            quand vous concentrez les moyens de production dans un petit nombre de mains (ici les terres agricoles), que vous rationalisez la production en l’industrialisant (l’industrie agro-alimentaire), que la main d’oeuvre est constituée de salariés mal payés plutôt que d’artisans indépendants, alors les coûts de production baissent en flèche.

                            Les petits producteurs indépendants ( petits bourgeois ), ne peuvent faire face à la grande bourgeoisie industrielle et à ses prix. Résultat : ils font faillites, sont obligés de revendre leurs terres, et deviennent salariés pour ces mêmes entreprises. 

                            Il n’existe pas de solution dans laquelle ont peut à la fois garantir abondance de produits alimentaires bons marchés, et cumuler un grand nombre de petits paysans propriétaires de leurs terres, exploitant eux-mêmes des salariés, et s’assurant des bons revenus. 

                            Vous ne pouvez pas arrêtez le développement du Capitalisme au stade qui est bon pour vous personnellement. Le capitalisme avance. Vous ne pouvez pas dire : dans les années 50 c’était bien, arrêtons le développement du marché à ce stade. Cela ne marche pas ainsi. 

                            Si ce que vous voulez, c’est conserver l’auto-détermination et l’indépendance des agriculteurs, alors il fallait mettre fin à la propriété privée des terres, c’est à dire les collectiviser, et mutualiser le travail. 

                            Vous ne voulez pas en entendre parler : vous finirez bourgeois ou salariés. 

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                            Walid Haïdar 27 juin 2012 01:31

                            Pourquoi ce fatalisme ?


                            On peut, on doit faire le constat de la catastrophe et de l’imbécillité, au fond, de notre modèle agricole.

                            Mais après ? Le rôle d’un citoyen n’est pas d’annoncer la fin de l’espoir et l’avenir apocalyptique. Qui est responsable de tout ce qui se passe ? Est-ce vraiment la question ? On constate. Mais on fait quoi, nous, concrètement ? Dans quelle dynamique s’inscrit notre choix propre d’existence ? Est-il réellement, ce mode d’existence, bien meilleur, bien moins nuisible que celui de la moyenne, au delà du luxe d’acheter des produits de qualité (du luxe financier ou de l’information des alternatives et de la chance de se trouver dans un endroit où ces alternatives existent), ou de commenter un article (même utile) ?

                            Car ceux qu’on fustige et qui mettent en place ces systèmes mortifères, sont biens actifs, organisent l’avenir. Et nous ?

                            Il me semble qu’on peut voir ces grands murs technocratiques comme les annonciateurs de grandes révoltes autant que comme annonciateurs de grands désastres.

                            Mais ces révoltes, seront-elles forcément de bêtes manifestations plus ou moins violentes, des cris de rage dans le vent ?

                            Que chaque personne qui sent chaque jour un peu plus l’absurdité de l’ordre actuel apprenne lui-même, dans les livres, dans son jardin, auprès des "derniers paysans", comment tirer de la terre lui-même de plus en plus de ses besoins alimentaires.

                            Qu’il apprenne les vertus de la collectivisation (à l’échelle de quelques familles) de parcelles de culture, les vertus de manger moins transformé, moins cuit, pour manger moins, les vertus de se donner moins le besoin de manger des graines (une graine c’est pas fait pour être mangé par des humains à la base... c’est même conçu pour être carrément indigeste), moins de besoin de manger tout simplement, moins le besoin de manger du boeuf, et de varier ses consommations carnées, de les diminuer...

                            Si vous n’habitez pas à la campagne, pourquoi ne pas tenter avec vos voisins de HLM, en le proposant à votre mairie de faire de votre HLM une ferme (si c’est une mairie écolo ou PG, ça se tente non ?), même si ça ne répondra qu’à une partie, même petite, de vos besoins ? Si vous n’y arrivez pas, peut-être un sur 1000 y arrivera, et de cet exemple, que naîtra-t-il ?

                            Si vous n’avez pas de possibilité de produire vous-même, ce qui est le plus souvent le cas, pourquoi ne pas chercher un paysan et créer une assoc (type AMAP par exemple) pour lui acheter ses produits ?

                            Pourquoi acheter des rasoirs jetables plutôt que de vous acheter une belle lame de rasoir à l’ancienne, et de l’utiliser avec du savon naturel, que vous pouvez faire vous-même ? Lame que vous pourrez léguer à votre fils...

                            Pourquoi mettre 1 gramme de dentifrice sur votre brosse alors que 0,1 gramme suffit, puisque le dentifrice ne sert en fait à rien ?

                            Pourquoi affirmer votre identité en suivant la mode débile que vous n’avez d’ailleurs souvent les moyens de suivre qu’en clochard, avec des vêtements misérables, qui s’abîment au bout de quelques lavages ? Pourquoi ne pas plutôt affirmer votre identité en achetant peu d’habits, mais les pus solides possible ? Pourquoi ne pas en fabriquer certains vous-même dans la mesure de votre talent et de votre temps disponible ? Pourquoi ne pas monter une association pour mutualiser les coûts et les talents afin de produire quelques vêtements simples et très résistants ?

                            Si vous avez des idées, et en fait, vous en avez plein, pourquoi ne pas prendre le temps d’en inviter certaines dans le réel ?

                            Toutes ces façons sont des modes de résistance, car ils permettent de dépendre moins du système, de le court-circuiter, et pourquoi cela ne marcherait-il pas ? Pourquoi cela ne ferait-il pas bifurquer le système ? Plus le système sera insupportable pour plus de gens, plus les contre-exemples seront communicatifs, copiés, améliorés, diffusés, jusqu’à une masse critique. N’attendons pas le sauveur, le parti, le mouvement messianique : personne ne sera le Spartacus des temps modernes, le Prométhée, ou le Christ, mais on peut participer humblement à une émergence, et ça pourrait même ne pas être si difficile, juste avec un peu de culot, de légerté de coeur, et d’huile de coude.

                            Oui, faisons les constats qui s’imposent, mais la conséquence de ces constats, c’est l’action, sinon à quoi servent ces constats ? À s’avouer vaincus d’avance ?

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                              La mésange La mésange 27 juin 2012 14:56

                              Merci Cassia !
                              Oui terrible situation... Quelle tristesse ! Didier n’a pas a avoir honte. Il est très digne, et victime de ces foutues lois débiles qui nous restreignent de plus en plus... A penser qu’une volonté de tuer et affamer les gens est en place. Avec tous ces reportages, toutes ces informations importantes nous sommes au courant de ce qui se passe, mais non, les "élus" foncent dans le mauvais sens, une volonté certaine de mort pour les plus pauvres. Dénit des droits humains. Regardez comme Kokopeli se fait emmerder. La protection et la perrénité de la diversité biologique est un crime. Les semences ne doivent que être dans le foutu catalogue officiel. Aberrant et désespérant. Nous sommes cernés, de tous les côtés la mort du vivant est décidée pour que quelques grosses multinationales s’en mettent plein les poches. 50 fermes par jour qui disparaissent ! Atroce.



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