SONG
Je fais partie de SONG...
Je fais partie de SONG
S comme SWEET, ONG comme O.N.G. ... organisation non gouvernementale
De quoi on s’occupe ? De relations internationales
Notre véritable objet ? Les droits des gays, à disposer d’eux-mêmes.
On parcourt le monde à la recherche du temps perdu par nos libertés individuelles.
Nous nous sommes rendues, mon amie et moi, dans un pays où on appliquait la charia, pour mesurer le décalage entre notre vision et la leur.
Ça s’est passé dans la nuit du 1er au 2 janvier, on a voulu marquer le coup... parce que cette date fait rarement date dans nos calendriers... nous ne la retenons jamais. Saint Sylvestre est déjà passé... sur le monde... qui a du mal à reprendre le dessus...
Il était zéro heures... et pas un bar, ni un café à l’horizon... quand nous avons passé la porte d’un commissariat... là où on dénonce les délits et les crimes commis... là où on est censé être à l’abri du danger... nous sommes tombés nez à nez avec un homme en uniforme... qui nous a fait entrer et asseoir sans rien nous demander... on avait une cigarette à la bouche.... il ne nous a même pas prié de l’éteindre... nous l’avons fait quand même en découvrant le seul panneau qui faisait office de tableau dans la pièce et sur lequel on a pris en photo une cigarette écrasée. J’ai dit à mon alter ego... tu vois, pour eux, les mots n’ont aucun poids... il n’était pas marqué : interdit de fumer... ils ne vous font pas un dessin... ils sont beaucoup plus courtois... beaucoup plus hospitaliers... ils vous font une photo. En noir et blanc...pour ne pas choquer votre rétine. Calin, caline. Il ne nous a même pas donné de papier à remplir... ni ordonné de décliner notre identité. Nada.
Mais nous avons essayé de pousser le bouchon un peu plus loin... pour savoir quelles sont les vraies limites de la charia... A quel moment on franchit la ligne jaune dans un pays arabo-musulman. Quelles sont les bonnes ou les mauvaises mœurs.
Nous étions voilées, toutes les deux de la tête aux pieds... et nous avons pris l’énorme risque de demander à notre hôte si nous pouvions ôter le voile... et à notre grande surprise... il a acquiescé de la tête en esquissant un petit sourire de complaisance... il était seul, ce soir là... seul maitre à bord au commissariat... mais vu comment il nous regardait parler... on s’est dit qu’il ne parlait certainement pas notre langue... là où on était, tout était arabisé... on avait l’impression que même les astres ignoraient les autres langues... le croissant de lune... le soleil qui ne décline jamais... les nuages qui ont une peur bleue de montrer le bout d leur nez...
Et notre gendarme, je dis ça parce qu’il était armé jusqu’aux dents... avec des incisives en or massif, s’il vous plaît !
Pour le prendre en flagrant délit d’intolérance, nous avons décidé de nous déshabiller en sa présence, d’ôter nos vêtements en se disant que la tenue d’Ève ne devrait pas indisposer les gens du Coran... c’est écrit noir sur blanc... et nous nous sommes mises à poil ! Nous étions toutes nues à quelques mètres de l’homme censé appliquer la Loi, la plus dure qui soit. Il a levé les yeux au ciel... puis il a baissé les yeux comme pour ne pas nous indisposer. C’était cruel de notre part comme examen de conscience... mais on ne faisait rien d’autre que notre devoir : détecter les vices et les sévices de toute culture, pour mettre à mal tous les lieux communs.
Et puis, il s’est approché de nous et servi un thé, un peu froid, parce que son thermos n’avait pas l’air en bon état de fonctionner. Il n’avait pas de bouchon. Mais le thé était bon et notre hôte presque parfait.
Il avait l’air heureux de servir son prochain... même s’il est étranger. Il ne pouvait pas deviner un seul instant, que nous étions des taupes au service d’une organisation qui voulait porter atteinte à sa nation et à sa religion...
Mais l’homme, restait debout... nous étions assises... et pour tenter le tout pour le tout, nous avons décidé de faire l’amour, à même le sol... en y mettant le paquet... la chaleur et la volupté... tout y était... les douleurs agrippées au bonheur et la joie de transgresser à ce point l’interdit, j’ai levé les yeux et j’ai vu l’homme transpirer... il s’est aussitôt emparé d’une serviette en papier et s’est essuyé le front puis il s’est enfin résolu à l’ouvrir et dire le seul mot qui n’a pas besoin de traduction : Allah AKbar !
Nous nous sommes relevées... habillées et lui avons même serré la main avant de s’éclipser ne sachant plus trop quoi penser de l’autre... de nous-mêmes. Dieu est grand en effet.
Le lendemain nous avons découvert la photo de notre bienfaiteur à la UNE d’un journal local avec ce titre à la clé : "Un policier s’est immolé par le feu... sans avoir exprimé la moindre revendication ! "
Tags : Religions Droits de l’homme Sexe
12 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON