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Accueil du site > Actualités > Religions > Thomas Ferrier : “Il y a un tabou en France sur la christianisation”

Thomas Ferrier : “Il y a un tabou en France sur la christianisation”

Voici une interview qui était prévue depuis longtemps mais qui n’a pu être tournée que ce matin. Elle permet de lever le voile sur un des multiples tabous en histoire : la christianisation s’est-elle faite pacifiquement ?

 

Tags : Histoire Religions




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23 réactions à cet article    


  • 14 votes
    Domkishoot Domkishoot 29 septembre 2012 13:48

    A 30’34" le journaliste, peut-être Robin lui même, avec spontanéité nous soumet un argument d’une remarquable pertinence :

    "le fait même qu’il y ait très peu d’historiens qui se soient penchés sur la question de la christianisation et ses horreurs, puisque c’est quasiment tabou aujourd’hui d’en parler, montre bien que qu’il y a là un certain problème !" 
    L’interdiction de parler d’un sujet serait la preuve d’un problème concernant ce sujet lui-même, selon le "journaliste".
    1/ Ne serions nous pas proche d’un comportement "complotiste" ? 2/ Ce système de réflexion peut-il s’appliquer au 11/9 ?

    • 3 votes
      Oursquipense Oursquipense 4 octobre 2012 14:14

      Le chevalier de la Barre n’a pas été condamné par des religieux mais par des laïcs (au passage, tous les procés en sorcellerie ont été aussi tenus par des laïcs, en grande partie pour s’octroyer les biens des accusé(s)). Au pire, ce qu’aurait pu faire un prêtre aurait été d’excommunier de la Barre.


    • 5 votes
      Yaduboulo fafafafa1964 29 septembre 2012 15:20

      Oh la grosse ficelle. Va falloir trouver autre chose... Le goudron et les plumes me semble approprié.


      • 8 votes
        dixneuf 29 septembre 2012 20:56

        Moi vous me faites rigoler avec vos religions datant d’un autre âge, des croyances stupides pour analphabètes, regardez dans un télescope si , dans l’univers visible jusqu’à 40 MILLIONS d’années lumière vous voyez un paradis ! Vous croyez que si créateur(s ?) il y a, il a du temps à perdre pour les microbes qui s’agitent sur un grain de sable perdu dans uns galaxie noyée dans des millions d’autres galaxies et que de les voir prosternés et prier pendant une infime partie de l’éternité ajoute à sa gloire, en admettant qu’il raisonne aussi stupidement que les être que vous prétendez qu’il a créé à son image ! 


        • 3 votes
          Zowie elfableo 30 septembre 2012 16:37

           regardez dans un télescope si , dans l’univers visible jusqu’à 40 MILLIONS d’années lumière vous voyez un paradis ! "


          réflexion d’un enfant de 10 ans ....

        • 5 votes
          Éric Guéguen Éric Guéguen 1er octobre 2012 16:54

          @ dixneuf :

          Les premiers cultes datent de l’apparition de l’être humain. Autrement dit, le fait religieux est consubstantiel à la condition humaine. Cela ne mérite-t-il pas que l’on s’y attarde ? Est-ce vraiment un sujet moins important que toutes les bêtises qui pullulent dans nos médias ?


        • 7 votes
          borowic borowic 30 septembre 2012 00:03

          Il n y a aucun tabou ce Thomas Ferrier est un mythomane ou bien un filou pas très intelligent d’ailleurs.

          La christianisation s’est faite pacifiquement (ou plutôt malgré les persécutions) jusqu’à ce qu’elle devienne une religion d’Etat . Apres c est devenu de la politique. Il n y a aucun mystère et cela n’enlève rien a ses vertus.

          • 3 votes
            Captain Captain 30 septembre 2012 23:22

            Il n’y a aucun tabou. De nombreux historiens ont analysé cette période et sont à l’antipode de l’interprétation (révisioniste ?) de Ferrier.

            On sait que la thèse du film (ou navet) Agora est fausse et diffamatoire. Pourquoi s’y référer ?

            Et quand il cite ses références : Nietzsche, le Marquis de Sade ou Machiavel, on commence à cerner le personnage !


            • 4 votes
              Éric Guéguen Éric Guéguen 1er octobre 2012 09:14

              @ Captain :

              En quoi le film Agora est-il diffamatoire ???


            • 1 vote
              Captain Captain 4 octobre 2012 13:35

              1. Parce que ça ne s’est pas passé comme en réalité.

              2. Depuis des décennies les chrétiens coptes sont massacrés en Egypte par les sunnites. ce n’est vraiment pas le moment de faire un film qui les montre du doigt alors que l’occident devrait les protéger et promouvoir les droits de l’homme. Le réalisateur est un anticlérical stupide qui n’a aucune culture.


            • 3 votes
              Éric Guéguen Éric Guéguen 14 octobre 2012 10:15

              @ Captain :

              "...Le réalisateur est un anticlérical stupide qui n’a aucune culture."

              Non, le réalisateur est un officiant des droits de l’homme, culte en vigueur. Et lorsqu’on regarde au travers du prisme des "droits de l’homme" (comme vous le faites vous-même), on voit tout de biais. Mais considérer pour autant que "ça ne s’est pas passé comme ça"... sur quelles sources historiques vous appuyez-vous au juste ?


            • 1 vote
              Pierre Régnier 30 septembre 2012 23:45


              Merci pour cette vidéo. Je regrette qu’elle ne soit pas poursuivie par une réflexion sur le rôle de la théologie dans cette histoire - ces précisions / corrections sur l’histoire - de la violence chrétienne.

               

              Principalement préoccupé par la violence actuellement toujours commise au nom de Dieu, j’ai retenu ce résumé, à 20. 45 : "l’islam c’est le christianisme en pire".

               

              Je souhaite que soit examiné en quoi c’est toujours vrai, comme je le pense sur un point de théologie très précis et de la plus haute importance pour l’avenir (la croyance en une "bonne violence de Dieu" maintenue dans le christianisme) ou si au contraire ce n’est plus vrai (malgré ce maintien), le christianisme actuel pouvant alors être considéré comme n’ayant plus aucune responsabilité, même indirecte, dans la toujours actuelle violence islamique.

               

              Voyez ici :

               

              http://blog.sami-aldeeb.com/2011/09/18/benoit-xvi-premier-responsable-de-la-violence-religieuse/

              ou ici :

              http://www.centpapiers.com/benoit-xvi-premier-responsable-de-la-violence-religieuse-1/38279


              • 2 votes
                Zowie elfableo 30 septembre 2012 23:55

                  "l’islam c’est le christianisme en pire".


                c’est sûr , c’est pas une réflexion très spirituelle .

              • 5 votes
                Pierre Régnier 1er octobre 2012 08:24


                Mais si, justement, elfableo, c’est très spirituel et c’est très exact. 

                 

                Et c’est bien ça qui est grave, en cette époque où les croyants ont cessé délibérément de réfléchir au contenu de leur spiritualité et à son rapport au monde.

                 

                En cette époque où de nombreux intellectuels non-croyants mais sans spiritualité laïque leur demandent d’en rester là.

                 

                En cette époque où les politiciens et les journalistes aux pouvoirs sont fiers de s’être installés dans la dhimmitude exigée d’eux par l’islam.

                 

                Plus que jamais il est nécessaire et urgent de réfléchir au rôle très concret de la théologie dans la violence du monde.

                 

                ET A LA PÉRRENITÉ DE CE RÔLE.


              • vote
                Pierre Régnier 1er octobre 2012 10:06


                elle manque pas d’r ma pérennité

                elle en a même pris un en trop

                et piqué la place d’un n

                qu’est pas du tout content

                il faut donc arranger ça  :

                PÉRENNITÉ


              • 5 votes
                Éric Guéguen Éric Guéguen 1er octobre 2012 13:34

                Bonjour à vous, Thomas Ferrier. Je vous réponds ici car je n’ai plus l’heur d’intervenir sur E&D, ce site qui fait tant pour la diffusion de la pensée « Wiki », et je sais néanmoins pertinemment que vous passerez par ici, soucieux que vous êtes de sonder l’ampleur de la « réaction » chrétienne. Par contre, peut-être ne serez-vous pas en mesure de répondre ici même, tant pis.

                Je ne remettrai, pour ma part, que peu en cause vos connaissances historiques ; elles sont vastes, intéressantes, et recoupent ce que je peux connaître de mon côté. L’histoire est indéniablement une passion qui vous anime. Mais l’histoire n’est qu’un savoir sec et sans âme, encyclopédique, s’il ne s’arc-boute pas sur la capacité philosophique d’articuler les différentes parties de ce savoir les unes aux autres. Et c’est, je pense, ce qui vous fait défaut (à dessein dans votre haine viscérale du christianisme ?).

                Vous mentionnez le film Agora, très beau film au demeurant, l’un de mes préférés, peut-être l’un des plus fidèles à la réalité de faits portant sur l’Antiquité (quelques anachronismes néanmoins, notamment dans les travaux d’Hypatie). Je dois tout de suite préciser que je suis catholique, ce qui, vous en conviendrez, fait de moi sur ce point un chrétien non dogmatique (comme quoi…). Vous semblez parler d’un véritable tabou à dévoiler les pages sombres du proto-christianisme, l’existence de ce film vous prouve le contraire. Certes, quelques illuminés vont s’en plaindre, grand bien leur fasse, certes aussi ce genre d’œuvres ne sont pas légion, mais il m’est avis que c’est davantage parce que l’air du temps n’est pas à l’Antiquité – hors de l’hémoglobine et des parties de fesses d’une série grotesque comme Spartacus – que du fait d’une quelconque censure du Vatican. D’autre part, si le réalisateur a choisi ce sujet, c’est bien évidemment par résonnance avec l’actualité : au travers des chrétiens, ce sont les musulmans qui sont visés. Mais on risque moins à critiquer l’Alexandrie chrétienne du Ve siècle que l’Alexandrie musulmane actuelle. Par ailleurs, l’Espagne (à l’origine du projet de ce film), pays de loin à s’être le plus enfermé historiquement dans le catholicisme le plus stupide qui soit, prend aujourd’hui le chemin inverse, tout aussi stupide, dans la détestation de ces racines chrétiennes, juives et musulmanes. C’est de ce point de vue, il me semble, qu’il faut comprendre le fait que l’Espagne soit aujourd’hui l’un des rares pays du monde à accorder à la scientologie le statut de religion. Non pas par amour effréné et subit pour cette secte, bien entendu, mais plutôt pour rabaisser les trois monothéismes au même statut de « secte » (voilà qui doit vous ravir).

                Ce que l’on voit dans Agora, c’est une foule rendue débile (pléonasme) investir les lieux de cultes à eux étrangers et la bibliothèque du savoir pour tout saccager. C’est le propre des causes à vocation universelle que de mobiliser les masses incultes pour obtenir ce que l’on souhaite obtenir d’elles. Le nombre est un formidable levier dans l’histoire, un levier militaire, un levier politique, un levier religieux, mais aussi un levier syndical, un levier libéral ou autres, j’entends par là qu’aucune tranche de l’histoire ne peut s’enorgueillir d’avoir réellement fait primé la raison sur le nombre, aucune, pas même la nôtre qui – toutes proportions gardées – ne peut avoir recours qu’à des majorités, qu’au brouhaha des manifs de rue pour faire passer une idée, fût-elle la plus contraire au bon sens (dans le film, les passions des uns et des autres face à l’impassibilité, du moins à l’impavidité d’Hypatie). Le christianisme a, en effet, été le premier véritable moteur d’une histoire à l’envers, d’une histoire qui promettait aux derniers d’être les premiers et aux premiers d’être les derniers. Ce qui fut ET un bienfait, ET un drame. Un bienfait car tôt ou tard, les masses allaient investir le devant de la scène (et en ce qui me concerne, je sais que je suis un rejeton de ces « masses »). Un drame car, de manière concomitante, tout ce qui était porteur de sens, de jugement de valeur, de hiérarchie devait s’en trouvé à jamais ( ?) ébranlé. Voilà ce que je lis dans les images d’Agora, voilà le paradoxe que vous ne prenez jamais en compte. Et pourquoi ne pas parler d’hécatombes, de sacrifices, d’esclavage, toutes choses contraires au dogme chrétien et en vigueur dans l’Antiquité ? J’apprécie plus que tout l’Antiquité mais je sais aussi ce que je ne regrette pas de ces temps à la fois féconds et violents. Je n’ai jamais, par exemple, entendu parler d’un équivalent de la « Paix de Dieu » (tournant de l’an Mille) dans l’Antiquité, et vous ? Voilà pour Agora.

                Ensuite, lorsque vous dites, rebondissant sur un article ahurissant du sieur Robin sur le Moyen Âge, que la parenthèse chrétienne a été une négation de la philosophie païenne, c’est grotesque, gro-tesque. Non seulement les textes de Platon et d’Aristote (majoritairement) ont été discutés, et souvent même pris en exemple (racines néoplatoniciennes du proto-christianisme, aristotélisme indéniable de Saint-Thomas, etc.), mais c’est précisément l’âge moderne, c’est-à-dire la sortie du christianisme qui met un terme à l’aura des deux Grecs. Alors que l’accès véridique aux philosophes païens était, à tort, réservé jadis à une élite, il est aujourd’hui possible pour tout le monde et on lui fait dire n’importe quoi (Platon communiste, Aristote esclavagiste) parce que la modernité, mû par son préjugé progressiste, considère, elle, Platon et Aristote, périmés en quelque sorte, comme relevant des rayons « histoire », non plus « philosophie ». La modernité rend accessible ces deux grands penseurs, mais vidés de leur substance, ce que n’a pas fait la période médiévale.
                En fait, vous négligez considérablement le rôle d’une religion devant faire face à l’afflux du nombre, ce qui n’est pas à la portée d’un animisme décrétant qu’un Dieu réside dans tout ce que l’homme ne peut appréhender par la pensée. Napoléon, que vous citez, ne s’y trompait pas : mahométan en débarquant en Égypte, défenseur des Juifs devant Vilnius, la « Jérusalem du Nord », chantre de la chrétienté en établissant le Concordat. Pourquoi ? Parce qu’il savait que les masses ont besoin de gouvernail, de direction commune, de l’empire de la morale. Le paganisme lui-même y souscrit, lui qui a fait condamner Protagoras et Socrate au nom de l’ordre public, comme aujourd’hui on empêche tel ou tel de « déraper » au nom des Droits de l’Homme…

                Vous êtes, je pense, et pour finir, de mauvaise foi dans votre dermite antichrétienne. J’en veux pour preuve le fait que vous reprochez constamment aux chrétiens d’avoir tout fait pour voir disparaître les anciens cultes, puis que vous déclarez que Louis XIV n’était probablement pas un vrai chrétien au motif qu’il a truffé Versailles de statues antiques. Bien sûr : puisque Thomas Ferrier a décrété qu’un chrétien était nécessairement hostile à tout autre culte, le geste de Louis XIV ne peut que l’exclure de la chrétienté. Mais jamais il ne vous vient à l’esprit, semble-t-il, que Louis XIV, roi catholique s’il en fût, ait pu, de manière concomitante, être soucieux de donner à son règne des accents classiques, pour le rendre impérissable ? (Ce qu’il est, du reste, malgré la vulgate de l’Éducation nationale).

                J’aurais aimé aussi parler de l’islam, et de la plus grande erreur des deux monothéismes à mes yeux, celle d’avoir délaissé la référence à la nature qui était primordiale dans l’Antiquité. Mais en voilà assez. Entendre dire comme vous le faites que le christianisme et l’islam sont, en quelque sorte, des erreurs de l’histoire, des choses qui n’auraient jamais advenir, c’est un peu fort. Tenez, assimilons pour conclure, si vous le voulez bien, le christianisme à de l’eau, l’Empire romain à une roche poreuse. En définitive, vous me donnez l’impression de constater que l’eau s’infiltre dans la roche et de le déplorer. Soit. Mais d’une part c’est maudire benoîtement les lois de l’attraction terrestre, d’autre part, c’est reprocher à l’eau d’être liquide SANS reprocher à la roche d’être poreuse. Si mon image est correcte, vous êtes ou inconséquent, ou malhonnête dans votre approche.

                Éric Guéguen, alias Virgile.


                • 3 votes
                  Pierre Régnier 1er octobre 2012 16:16


                  J’espère, Éric Guéguen, que Thomas Ferrier échangera avec vous, éventuellement "polémiquera" dans une saine "guerre mais seulement par les mots" ici sur Agoravox, car je vous trouve l’un et l’autre très intéressants.

                   

                  Mais, bien que n’étant pas interpellé - et pas du tout historien - j’ose vous contredire avec insistance sur un point qui, j’espère aussi, prendra place dans le débat :

                   

                  Non "la - plus - grande erreur" du christianisme et de l’islam n’est pas "d’avoir délaissé la référence à la nature", c’est d’avoir fait croire en un Dieu qui justifie la maltraitance, les meurtres individuels, les massacres, les génocides…

                   

                  Et leur plus insupportable, leur plus odieuse persistance actuelle est dans l’entêtement à justifier et perpétuer cette croyance. Leurs responsables actuels seront responsables de la violence effectivement commise au nom de Dieu dans les années qui viennent, comme ils sont responsables de la violence actuellement commise à partir de la croyance criminogène pérennisée par les deux monothéismes.

                   

                  Extrait de l’article dont je conseille la lecture dans mon commentaire du 30 à 23 h 45 :

                   

                  "Il faut dire ici bien fort que les croyants fanatiques passant à l’acte criminel effectif "ont bon dos", et que les institutions de leurs religions respectives devraient, dans une société où la Justice profane serait réellement indépendante et objective, assumer au moins partiellement la responsabilité de leur crime."


                • 3 votes
                  Éric Guéguen Éric Guéguen 1er octobre 2012 16:38

                  @ Pierre Régnier :

                  Bonjour à vous, Pierre, et merci de m’avoir lu.

                  • 1. Vous dites qu’à vos yeux, l’erreur abominable des deux monothéismes à vocation universelle aura été de, je cite, "d’avoir fait croire en un Dieu qui justifie la maltraitance, les meurtres individuels, les massacres, les génocides…", mais si l’on s’en tient à la lettre, il n’est pas question d’éradiquer tel ou tel, mais de le convaincre, par la force si nécessaire. Je dis que cet ultime recours est inclus dans le projet "universel", de sorte que c’est bel et bien cet œcuménisme contraint qui est dangereux. Aucune religion ne peut prétendre à l’universalité pour la bonne et simple raison qu’elles sont toutes, par définition, instituées. La seule référence réellement universelle, si tant est qu’elle "existe", c’est... la nature !
                  • 2. D’où le principal manquement à mes yeux, que je réitère ici : en sapant la référence naturelle, le christianisme (en particulier, mais l’islam également) qui fait de la nature un fardeau à combattre (cf. la Chute) brouille les jalons que l’Antiquité avait su découvrir. La modernité a fini par renverser cette tendance, ni plus ni moins, en faisant du chrétien naturellement vil un homme naturellement bon à grands coups de droits de l’homme, eux aussi à vocation universelle, et eux aussi toujours prêts à en découdre pour s’imposer aux quatre coins du globe. D’ailleurs, il y aura un jour un Livre Noir des Droits de l’Homme à écrire, je vais y songer...

                  Bien à vous.
                  EG

                • 3 votes
                  Jade Jade 1er octobre 2012 14:46

                  Bon ben, comme d’hab dans les vidéos de robin :

                  ->l’islam c’est très mal,
                  ->le christianisme c’est mal,
                  ->le judaïsme c’est bien

                  Et je caricature à peine. Vous avez compris ça, vous avez tout compris aux vidéos de E&D. Les ficelles sont énormes, et je sais pas qui jean robin espère arnaquer avec ça. 
                  C’est pas tant les travaux ou analyses d’un thomas ferrier ou d’un sami aldeb qui posent problèmes (elles sont même plutôt intéressantes en soit), mais leurs récupérations politiques par un escroc propagandiste.
                  Quand le sieur thomas ferrier nous explique (sous l’impulsion de jean robin) que si il n’y avait pas eu le christianisme et l’islam, l’Europe serait plus évoluée aujourd’hui, on a bien envie de lui répondre que sans le judaïsme, les palestiniens vivraient mieux. D’ailleurs, niveau guerres et persécutions, le judaïsme reste quand même une valeur sûre.


                  • 2 votes
                    Éric Guéguen Éric Guéguen 1er octobre 2012 17:13

                    Oups, encore une erreur à corriger Monsieur Ferrier, concernant cette fois l’étymologie dont vous êtes le champion : auto-da-fé vient des langues latines hybériques et en cela, c’est une "création" de l’inquisition chrétienne. Mais en cela seulement, car sur le fond, pour ce qui est du principe de brûler les livres récalcitrants, (re-)lisez Diogène Laërce, son œuvre est truffée d’anecdotes de ce genre relativement aux œuvres de tel ou tel philosophe, ou aux désirs d’"autodafé" des philosophes entre eux.
                    Le fait de détruire des volumens impies ou contraires au sens commun est bien antérieur à l’apparition du christianisme. L’"intolérance" et le recours moral n’ont pas attendu Saint-Augustin pour nous donner matière à nous indigner comme des sots.


                    • 3 votes
                      Éric Guéguen Éric Guéguen 2 octobre 2012 10:25

                      @ Thomas Ferrier, par site interposé :

                      Merci de m’avoir répondu.

                      Pour ma part, je ne savais pas que le film avait été interdit en Italie et n’en ai trouvé nulle trace. Je suis prêt à vous croire sur parole et, le cas échéant, c’est en effet un acte grave, mais tenant plus selon moi de l’état d’esprit d’un pays de bigots que d’un réel pouvoir politique du Vatican.
                      En revanche, prétendre que cela a contribué à empêcher un succès mérité du film, non : un péplum espagnol qui ne mise ni sur l’amour passionnel d’un couple de tourtereaux, ni, qui plus est, sur leur amour charnel, voire bestial, ni a fortiori sur les effets spéciaux à outrance (genre 300) ou le détournement historique (à la Gladiator) n’a que très peu de chances de plaire largement. En outre, Hypatie n’est pas Alexandre, Hannibal ou César, quant au cinéma espagnol, s’il est de qualité, il n’a pas le même retentissement que le cinéma US et ses gros sabots.
                      ++++++++++

                      Je ne connaissais pas non plus l’expression de Benoist, "bolchévisme de l’Antiquité", c’est assez drôle, mais il conviendrait plutôt de parler du bolchévisme comme d’un christianisme post-révolutionnaire, et au travers du bolchévisme, le communisme, ou plutôt la vraie cible nietzschéenne, les tarentules de Zarathoustra : le socialisme. De fait, le socialisme est le digne héritier du christianisme par beaucoup de côtés : même culte rendu à l’égalité, même exploitation du ressentiment des « petits », même aversion pour les puissants, mêmes attentes universelles, même schizophrénie entre reconnaissance de l’individu et recours communautaire, même appel à la charité, à la joue tendue, aux bons sentiments, bref, le socialisme, « philosophie de la faute des autres », est en tous points le digne héritier du christianisme, mais un héritier tout à fait ingrat, persuadé qu’il est de s’être au contraire constitué dans le rejet des religions. Et j’en viens donc à une petite digression de ma part : comment VOUS, Thomas Ferrier, VOUS qui êtes si prompt à mépriser le christianisme au point d’en faire une hérésie de l’Histoire, VOUS qui ne vous départez pas du besoin de transcendance (fût-ce au travers d’un culte rendu au Soleil, à la Terre et aux fleurs des champs), VOUS enfin qui ne croyez nullement en une égalité native et faites de Nietzsche un prophète de la puissance, comment pouvez-vous vous prétendre… socialiste ???
                      ++++++++++

                      D’autre part, vous bottez en touche avec vos Jeux Olympiques : je vous parle d’une décision religieuse ayant vocation à policer les mœurs au sein d’une société, vous me parlez d’une tradition perpétuant une trêve entre « nations » voisines.
                      Et pour ce qui est des œuvres soi-disant détruites, je répète qu’il n’y a pas eu d’entreprise de destruction systématique (avez-vous lu ça chez McMullen ?) pour la bonne et simple raison que pour apporter la contradiction, il faut lire et conserver l’objet de son « dégoût ». Est-ce que Dante a été mis à l’Index pour avoir fait de Virgile son guide aux Enfers ? Voyez aussi comme il parle de la philosophie païenne, et la place de choix qu’il leur réserve. En revanche, il est vrai, il était hors de question que soient diffusées ces œuvres hors d’un cercle restreint de lettrés. L’islam en a fait de même : Farabi était l’un des plus fins connaisseurs de Platon, Averroès d’Aristote, au point qu’il n’est pas certain que ces deux auteurs aient réellement cru en Dieu. Est-ce que pour autant il leur a été interdit d’étudier les philosophes païens, de les commenter et de donner des « cours » ? Non. Seulement cela leur était permis uniquement dans un cadre ésotérique, ce qu’Averroès, par la suite, a failli payer cher. Les masses devaient être astreintes à la morale islamique, exotérique quant à elle.
                      Sur Louis XIV, ce que vous dites n’est plus de l’histoire, désolé.
                      ++++++++++

                      Pour finir, j’aurais beaucoup aimé que vous commentiez ceci :
                      « Assimilons pour conclure, si vous le voulez bien, le christianisme à de l’eau, l’Empire romain à une roche poreuse. En définitive, vous me donnez l’impression de constater que l’eau s’infiltre dans la roche et de le déplorer. Soit. Mais d’une part c’est maudire benoîtement les lois de l’attraction terrestre, d’autre part, c’est reprocher à l’eau d’être liquide SANS reprocher à la roche d’être poreuse. Si mon image est correcte, vous êtes ou inconséquent, ou malhonnête dans votre approche. »

                      Cordialement,
                      Éric Guéguen
                      ++++++++++

                      PS : Au sujet du Robin, il est assez plaisant de m’entendre dire que je « vis dans la détestation d’autrui », surtout de la part de quelqu’un qui a systématiquement recours à des articles dépourvus de profondeur et qui puent la haine sur Soral ou le FN dès que son audimat est en berne. Quant au fait de le « détester », j’ai autre chose à faire, et l’ensemble du Web le fait déjà mieux que moi. Ce personnage fait l’unanimité contre lui, où que je me rende. Mais ils sont sûrement tous jaloux de sa gloire dans le Nouvel Obs et de son livre philosophique sur les Facebookeries !


                      • vote
                        Oursquipense Oursquipense 4 octobre 2012 14:24

                        Une chose que je ne comprends pas est lorsqu’on parle de faits en histoire. L’histoire est une science humaine, on n’y rencontre pas de faits, juste des versions écrites qui semblent plus vraisemblables que d’autres selon des critères qui m’apparaissent parfois fort stupides. 

                        Par exemple si dix auteurs disent la même chose alors qu’un seul dit l’inverse la règle sera de retenir la version des dix auteurs. Stephen Jay Gould a par exemple démontré dans un de ses articles au sujet d’une comparaison erronnée sur la taille d’un dinosaure (comparaison figurant chez nombre d’auteurs reconnus) qu’à compter du deuxième auteur tous s’étaient basés sur le premier sans jamais vérifier le spécimen par eux -mêmes. Et là encore, je parle de spécimen, que penser de ouie-dire sur ce qui a pu se passer au-delà de plusieurs siècles ?

                        Et si j’ajoute que les thèses récentistes situent l’apparition du christianisme en Europe il y a à peu près 1000 ans toute cette vidéo n’aurait simplement pas lieu d’être.


                        • 1 vote
                          Éric Guéguen Éric Guéguen 4 octobre 2012 21:48

                          @ Oursquipense :

                          À vous suivre, on ne peut plus se fier à rien.
                          L’exemple des dinosaures que vous prenez (sur le suivisme) s’applique fort bien au métier de journalistes actuel. Peut-être pouvons-nous espérer qu’un historien, lui, a davantage l’envie, au contraire, de dépasser ce qui a été fait avant lui en décelant quelque chose d’inédit... Le travail de l’historien peut s’inscrire lui-même dans l’histoire. Celui d’un journaliste se périme du jour au lendemain.



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