Le paradoxe de l’égalité des genres
La théorie du genre veut qu’il n’y ait pas de différences sexuelles innées entre les sexes, si ce n’est les caractères sexuels apparents. Autrement dit, les différences hommes /femmes seraient uniquement génétiques : pas de différences au niveau de la psychologie, des comportements, des sentiments et des centres d’intérêts, les capacités sont les mêmes.
S’il y en a, ce ne serait que le fait de facteurs environnementaux, sociaux. Les intérêts des femmes pour les professions à fort lien social plutôt que les techniques ne seraient, par exemple, que le fruit d’une culture machiste qui les enferme depuis la plus tendre enfance dans des rôles traditionnels, moins bien payés.
Pourtant, bien que la Norvège soit considérée comme la championne de la politique d’égalité hommes/femmes, ses citoyens continuent de choisir des métiers différents selon leur sexe. C’est ce qu’on nomme le paradoxe de l’égalité entre les sexes.
Un documentaire diffusé en 2010 par la télévision norvégienne explique ce paradoxe et met en lumière de façon décisive la portée non scientifique des postulats théoriques des politiques d’égalité.
Attention : autour de 4min : 10% des ingénieurs sont des femmes et non des hommes.
Chassez le naturel, il revient au galop !
Le point de départ est le suivant, simple : Harald Eia constate que les distinctions entre les sexes perdurent dans son pays, alors que la Norvège est numéro un au classement mondial des pays les plus égalitaires en matière d’égalité hommes / femmes. Par exemple, les hommes et les femmes norvégiens ont une grande tendance à choisir des métiers différents : 90% des infirmiers sont des femmes et 90% des ingénieurs sont des hommes. Le gouvernement norvégien a bien mis en place des programmes pour équilibrer les choses, mais cela n’a eu qu’une petite et temporaire influence sur ce que les hommes et les femmes choisissent de faire.
Les politiques pro-égalités n’ont rien donné
Kristin Mile, commissaire à l’Egalité des chances en Norvège de 2000 à 2005 et actuelle secrétaire générale de l’Association humaniste de Norvège : "Les politiques pro-égalités n’ont rien donné." Question : "Est-ce de la discrimination ?" Réponse de Madame Mile :"Non, ce n’est pas ça."
Camilla Schreiner du Centre de Recherche norvégien qui a fait une enquête dans 20 pays sur l’égalité hommes / femmes. Sa conclusion est la suivante : "Plus un pays est moderne et moins il y a de filles dans les filières scientifiques."
En effet, dans une société plus libre et plus égalitaire, hommes et femmes deviennent inégaux parce qu’ils ont l’opportunité de cultiver leurs centres d’ intérêts particuliers.
Les plus rudes défenseurs d’une idéologie étatique
D’où le questionnement de départ de Eia : y a-t-il des différences innées entre les hommes et les femmes ? Il décide alors d’interviewer des chercheurs norvégiens sur le genre pour voir ce qu’ils pensent à propos de cette possibilité. C’est là que commencent les choses sérieuses, non sans amusement car, rappelons-le, Eia est connu dans son pays pour ses facéties, c’est peu dire si les pro-gender ne l’ont pas pris au sérieux… Ces chercheurs pro-gender se révéleront les plus rudes défenseurs d’une idéologie étatique.
Catherine Egeland (pro-gender), chercheuse sur le genre à l’Institut de Recherche sur le Travail :
· Harald Eia : "Dans la science populaire on lit que les cerveaux des hommes et des femmes sont différents. Que pensez-vous de cela ?"
· Catherine Egeland : "Je ne sais pas s’il y a de la vérité dans cette affirmation."
· Harald Eia : "Donc selon vous il n’y a pas d’études démontrant des différences du cerveau pour comprendre pourquoi tant d’hommes deviennent si souvent ingénieurs ?"
· Catherine Egeland : "Non, je ne pense pas."
· Harald Eia : "Quelles sont vos bases scientifiques pour dire que la biologie ne joue aucun rôle dans les choix professionnels des deux genres ?"
· Catherine Egeland : "J’ai ce que vous appelleriez des bases théoriques. Il n’y a pas de place pour la biologie là dedans pour moi. Je sens que les sciences sociales devraient s’attacher à contester que la base des différences entre les humains est biologique ».
D’ où l’interrogation du journaliste « est ce le rôle de la science de contester la pensée biologique ? La science ne devrait elle pas trouver pourquoi les choses sont ce qu’elles sont ? »
Joergen Lorenzten (pro-gender), du Centre de Recherche Interdisciplinaire sur le Genre à l’Université d’Oslo :
· Harald Eia : "Des études disent que le cerveau masculin et le cerveau féminin sont différents. Qu’en pensez-vous ?"
· Joergen Lorenzten : "Je pense que ce sont des recherches dépassées. Toutes ces études ont été réfutées par des études récentes. Les plupart des gens disent de nos jours qu’il n’y a pas de différences."
Toujours à Joergen Lorenzten, Eia demande si les personnes sont si "modelables" pour qu’il existe des sociétés où les hommes et les femmes aient les mêmes intérêts. Réponse : "Nous sommes comme vous dites ‘modelables’. Il n’y a pas de limites à ce que les humains peuvent faire."
La nature surpasse la culture
Richard Lippa, professeur de psychologie à l’Université Fullerton (Californie), a mené une gigantesque étude à travers 53 pays sur la question des choix professionnels des hommes et des femmes. Le professeur Lippa pense qu’il est possible que la culture joue un rôle, mais il croit que les différences de choix professionnels sont trop persistantes à travers les nombreux pays étudiés pour que cela soit entièrement le produit de la culture.
Des préférences genrées dès 9 mois
Trond Diseth, professeur à l’Université d’Oslo (section de psychiatrie enfantine), a démontré que les garçons et les filles montrent une préférence pour des jouets masculins ou féminins à partir de l’âge de 9 mois. Il rejette catégoriquement la déclaration de Lorentzen qui dit que les études démontrant des différences biologiques sont passéistes.
La testostérone favorise le sens de la technique
Simon Baron-Cohen, professeur de psychiatrie à Cambridge et directeur du Centre de Recherche sur l’Autisme, a fait des études sur les nouveau-nés et il a trouvé des différences dans le regard (la structure de l’œil) avant même que l’influence culturelle ne soit possible. Il a aussi fait des recherches sur les effets de la testostérone sur les enfants à naître (dans l’utérus de la mère donc). Il a ainsi démontré que les filles avec un taux inhabituellement élevé de testostérone montrent une préférence pour les jouets masculins, et que les enfants de 8 ans exposés à un haut niveau de testostérone dans l’utérus de la mère montrent un plus grand intérêt dans les systèmes, dans le sens de comprendre comment les choses fonctionnent.
Eia retourne ensuite en Norvège pour confronter les chercheurs du gender norvégiens. Joergen Lorenzten s’interroge en se demandant pourquoi les scientifiques seraient intéressés de trouver des différences biologiques : "La chose fascinante avec ces scientifiques est pourquoi ils sont si concernés avec l’origine biologique du genre. Pourquoi cette préoccupation frénétique ?"
Conclusion
Les différences hommes femmes viennent elles de la société ou de l’évolution ? Les différences de genre sont elles biologiques ou culturelles ? Il semblerait que ce soit les deux à la fois. Il est en effet difficile d’imaginer que l’évolution ait crée ce système de reproduction différencié et que cela n’ait eu aucun effet sur le cerveau.
Le comportement des genres serait le produit d’une disposition biologique qui est ensuite influencée par la culture.
Ce résultat ne doit pas nous conduire à faire des amalgames réactionnaires entre égalité juridique (émancipation des femmes) et égalité fonctionnelle (différences sexuelles).
Avec la théorie du genre, nous sommes encore dans une forme de constructivisme radical : notre identité est culturelle et peut être remodelée. Nous pouvons choisir l’identité que nous voulons. La part du biologique dans ce que nous sommes doit être réduit au maximum.
Suite au débat national qui a eu lieu en Norvège après la diffusion d’un documentaire de Harald Eia (devenu un héros dans son pays), l’Institut gouvernemental norvégien pour les études de Genre a cessé de recevoir toute subvention.
La France adopte la théorie du genre au moment ou les pays pionniers de cette théorie l’invalident.
Nos élites sont vraiment brillantissimes !
Sources : Léon Durandal
Scriptoblog
Tags : Société
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