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Éric Guéguen

Éric Guéguen

Le monde actuel en 20 penseurs :
 
Platon - Aristote - Lucrèce - Farabi - La Boétie - Montaigne - Spinoza - Rousseau - Hegel - Tocqueville - Nietzsche - Ortega y Gasset - Polanyi - Strauss - Arendt - Vœgelin - Villey - Dumont - MacIntyre - Lasch
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« Le citoyen typique, dès qu’il se mêle de politique, régresse à un niveau inférieur de rendement mental. Il discute et analyse les faits avec une naïveté qu’il qualifierait sans hésiter de puérile si une dialectique analogue lui était opposée dans la sphère de ses intérêts réels. Il redevient un primitif. Sa pensée devient associative et affective. »
(Joseph Schumpeter, Capitalisme, socialisme et démocratie, Quatrième partie, XXI, 3 (p.346)).
 
Contact : [email protected]
Le Miroir des Peuples, éditions Perspectives Libres, 2015

Tableau de bord

  • Premier article le 05/12/2012
  • Modérateur depuis le 28/02/2013
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Derniers commentaires




  • 24 votes
    Éric Guéguen Éric Guéguen 4 mars 2013 15:41

    Je ne regardais plus cette émission depuis le départ de Laurel et Hardy.
    J’ai fait un effort samedi soir, c’est encore plus nul qu’avant : à part Polony qui faisait ce qu’elle pouvait pour remonter le niveau et Ruquier que j’ai trouvé très honnête sur ce coup, voilà ce qu’on voyait :
     
    - Le "Aymeric Caron" qui est vraiment un piètre bougre, très potache ;
    - Le Mustapha, clown de servir, et totalement azimuté ;
    - Les deux comiques sur le retour, au discours convenu, calqué sur le prêt-à-penser et détaché des préoccupations des vrais Français, c’est-à-dire de tous ceux qui ne dînent pas avec eux en ville ;
    - Le canadien pour nous rappeler l’amour dardant que prônent les artistocrates du haut de leur petit nuage rose ;
    - enfin les deux grues à la mine aussi effarée que l’esprit.

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    Bon, du coup j’ai une télé à vendre, parce que pour voir des conneries pareilles...
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    PS : On se fout de savoir qui est du FN et qui n’en est pas. On n’invite pas un type uniquement pour casser du facho. Cela dit, Obertone savait très bien où il mettait les pieds, il a simplement accepté de se prendre des tomates pour voir décupler ses droits d’auteur.



  • vote
    Éric Guéguen Éric Guéguen 4 mars 2013 14:15

    Me revoilà donc...
    Je tenterais de vous répondre comme suit :
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    1. "Tant pis pour Lordon" car son dessein est de réintroduire dans nos schémas de pensée la force du déterminisme. Ce qui est tout à son honneur. Pourquoi fait-il ça ? Pour contrer le "fatalisme" et le volontarisme des libéraux qui viennent nous dire, en quelque sorte, que les pauvres sont pauvres parce qu’ils ne font pas les bons choix personnels, et les riches le sont parce qu’ils se démerdent mieux que la moyenne. Or, qu’il s’agisse d’un riche ou d’un pauvre, tout ne dépend pas de la simple volonté des individus. Les libéraux ont le tort de se croire totalement "libres". Je loue leur amour de la liberté, mais la vraie liberté consiste à savoir ce qui ressortit à nous dans nos choix, et ce qui est motivé par nos rapports sociaux... ET notre nature propre. Et c’est précisément ça qu’oublie de mentionner Lordon (à dessein ?).
    En gros, et pour résumer, il invoque le déterminisme social pour couper l’herbe sous le pied du capitalisme, mais ne dit rien ou pas grand chose du déterminisme naturel (il l’évoque juste en évoquant l’idiosyncrasie). Pourquoi ? Parce que le déterminisme social, on peut lutter contre (et au passage pointer du doigt des méchants), le déterminisme naturel, on ne peut rien contre, que l’on soit libéral ou socialiste, il faut l’assumer et on ne peut en incriminer personne, c’est donc un mauvais allié. smiley
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    2. Marx s’est en effet intéressé à l’Antiquité, vous avez raison. Mais il demeure à mes yeux un individualiste (lire à ce sujet Essai sur l’individualisme, de Louis Dumont). Car s’il invoque bien le commun, le social, la force des unions, c’est uniquement contre les "affreux", pour le bien des humbles... in-di-vi-du-el-le-ment. Ce qui l’intéresse, c’est d’obtenir pour les dominés (ceux qu’il prétend tels du moins) l’égalité EN TANT QU’INDIVIDUS face aux dominants. Le commun est simplement un moyen d’obtenir cette égalité dans les faits. L’individu demeure l’alpha et l’omega de sa vision politique, aussi surprenant que cela puisse paraître.
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    3. Finalité et bien commun sont indissociables, bien entendu. Et voilà bien une impasse dans laquelle s’est engouffrée Spinoza : il souhaitait (Lordon le dit très bien) que les êtres s’accordent et finissent par emprunter tous le même chemin... Mais comment demander aux uns et aux autres d’emprunter un tel chemin s’ils ne savent pas ce qu’il y a au bout ???
    Nietzsche a toujours dit qu’il voyait en Spinoza un précurseur. Tous deux avaient cette même aversion pour la morale religieuse, chrétienne en particulier, et c’est précisément - je crois - de cette aversion qu’est venue à Spinoza sa défiance de toute idée de finalité. Du coup, c’est Aristote lui-même qui s’en est trouvé incriminé, mais ce dernier n’est pas à l’origine du concept de causalité. On peut au moins citer Platon comme devancier, peut-être même Anaxagore, Parménide ou Pythagore, il faudrait creuser.
    Enfin, il faut savoir que les Grecs à ne pas croire en les dieux étaient bien peu nombreux, mais Aristote n’a pas eu besoin d’eux pour parler de l’âme, de la physique ou de l’éthique. À la rigueur - et on en a déjà parlé - peut-être que le point d’achoppement d’un retour aux Anciens pourrait être que de nos jours, nombreux sont ceux qui ne croient plus en l’existence de l’âme, vecteur de transcendance (mais attention, pas nécessairement divine). Les anciens croyaient tous en l’existence de l’âme, même Aristote qui la voit mortelle, même Démocrite ou Épicure qui la voient matérielle. De même que Descartes, Kant et, qui sait... Nietzsche lui-même ? smiley



  • vote
    Éric Guéguen Éric Guéguen 4 mars 2013 12:24

    Fondamental ce que vous me demandez... je vais manger et je vous réponds en début d’après-midi.
    Bon ap’.



  • 1 vote
    Éric Guéguen Éric Guéguen 4 mars 2013 12:21

    J’ai fini par écouter : merci à Sophie Li d’avoir mis en ligne cette émission, elle est de toute importance.
    Je suis à la fois consterné et peu étonné par les critiques qu’elle soulève. Certaines certes construites (l’immigration devient une tarte à la crème), beaucoup vraiment nulles.
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    En ce qui me concerne, je sais gré à Finkielkraut d’être quasiment l’un des seuls dans les médias à demander une critique des "bouffons installés dans la cathédrale", c’est-à-dire en somme une autocritique.
    Tout le monde constate la nullité de nos hommes et femmes politiques, mais personne ne dit combien le pouvoir n’est plus entre leurs mains. Alors ça ne revient pas, bien entendu, à les excuser - d’autant plus qu’ils gagnent grassement leur vie et que l’argent est à notre époque l’objet du plus gros des ressentiments -, mais ça porte la critique bien au-delà des partis politiques, de telle ou telle figure, de tel ou tel soupçon de complot et surtout du schéma simpliste des baiseurs face aux baisés.
    Cela implique une remise en question totale du bien-fondé démocratique, assortie d’une complexification des choses, ce que beaucoup refusent d’assumer.
    Et - ce n’est que mon humble ressenti - mais lorsque je vois à quel point les lecteurs d’Agoravox.TV passent majoritairement à côté de ce genre de choses... je me dis qu’on est vraiment pas près de sortir de la merde.



  • vote
    Éric Guéguen Éric Guéguen 4 mars 2013 11:03

    A y est, j’ai écouté : émission merveilleuse, merci à l’initiateur de cette mise en ligne.
    Mais comme elle et dans le prolongement de celle mise à l’honneur (du même Lordon) début décembre, je me permets de remettre mon commentaire de l’époque, auquel je ne changerais pas une ligne, le voici donc :
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    L’intérêt et les limites de s’en remettre à Spinoza :
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    J’ai pu remarquer, ces dernières années, une scission de plus en plus prononcée au sein de la modernité. J’appelle grosso modo modernité tout ce qui a été hérité politiquement à partir de la lente sortie du Moyen Âge. Tous les modernes sont in-di-vi-du-a-listes. Tous… ou presque. L’un d’entre vous pourra infirmer ce que je dis – et je serais heureux d’être détrompé le cas échéant – mais à part Spinoza, précisément, et, sur certains points, Rousseau et Hegel, je n’ai rencontré QUE des individualistes. C’est-à-dire, grossièrement, des penseurs attachés au mythe originel d’un état de déliaison, d’individus ayant fait le libre choix d’un état de vie sociale, par contrat synallagmatique, susceptible d’être rompu par la seule volonté de chacun des contractants. Et ceci, ce libre arbitre échevelé est à la base de l’empire du droit en politique, de la lente soumission du Bien commun à la satisfaction des « caprices ». Autrement dit, de la conciliation des arbitraires, du règne individualiste. Je l’ai déjà dit en maintes occasions : les libéraux ET les socialistes sont l’avers et l’envers d’une même pièce, celle qui fait droit avant toutes choses à l’individu, Marx inclus bien sûr.

    Cependant, depuis quelques années, un certain nombre d’acteurs en sciences humaines se rendent compte de l’impasse dans laquelle mène l’individualisme. Alors que les libéraux assument celui-ci totalement, avec l’égoïsme qui lui est consubstantiel, les « socialistes » (pour faire simple), eux, ne supportent plus les inégalités évidentes que cela engendre. Il leur faut donc se déprendre de leur a priori contre le passé, contre les penseurs du tout face aux parties, voire contre… l’Antiquité esclavagiste ! C’est ainsi qu’un Polanyi, à la suite de Mauss et de Malinovski, fait retour vers les sociétés primitives et le bon vieux temps communautaire, qu’un Rawls déterre et adapte Aristote pour le remettre au goût du jour (quitte à le trahir) et que le courant anti-utilitariste, en France, investit quant à lui la pensée qui lui semble la plus propice à une reconquête de sens sans avoir à tout abandonner des bienfaits de la modernité : le MAUSS, Alain Caillé, Serge Latouche, Frédéric Lordon, Christian Lazzeri ou encore Jean-Claude Michéa. Et parmi les grands penseurs politiques de l’ère moderne, quel est celui capable de penser nos incohérences tout en restant moderne ? SPINOZA.

    Comme tous les modernes, Spinoza est un grand lecteur des penseurs de l’Antiquité, et comme tous les modernes, la plupart du temps, il les méprise. Il y a, malgré tout, quelques points de rencontre majeurs entre lui et les Anciens, et en particulier le fait que, pour Spinoza, l’homme ne se conçoit pas sans son rapport à autrui. Cette sociabilité lui est imposée et ne dépend nullement de son libre arbitre. Spinoza est donc un penseur du déterminisme… comme Aristote. Il est intéressant dans la mesure où il n’est ni contractualiste, ni penseur du marché comme moteur politique antédiluvien. Mais contrairement à Aristote, Spinoza n’est pas finaliste. Pour lui, l’homme n’est pas une matière en puissance ne demandant qu’à parachever son être par une actualisation politique (Aristote), mais un être déterminé à vivre socialement sous le rapport de ses affects, eux-mêmes manifestations de sa propension à se servir de sa puissance, le fameux conatus (qui va au moins finir par être à la mode). Par conséquent, Spinoza s’accorde avec Aristote pour dire que l’homme est bridé en amont (déterminé), mais il s’en détache lorsque le Grec prétend que l’homme est aussi bridé en aval (finalisé). Pour Spinoza, nulle fin prescrite, d’où son mépris affiché pour Aristote ou pour les Stoïciens.

    Cependant, si vous êtes allé au bout de la vidéo, vous vous êtes aperçu que Frédéric Lordon insistait sur le besoin de sens commun, de « ré-commune » (ou « ré-communisme », etc.), ce en quoi il a parfaitement raison. Voilà, à mes yeux, un souci digne d’un véritable philosophe politique. Mais l’écueil est celui-ci : qu’est-ce que ce nœud commun, si ce n’est l’ancien Bien commun des Anciens qu’on nous ressert aujourd’hui à la sauce moderne ? Je veux dire par là que songer au dessein commun, c’est raisonner en termes de fin, c’est donc être, ou redevenir finalistes, ce qui est i-né-vi-ta-ble, et, par-dessus le marché, rétablir une certaine hiérarchie des actions. Ceci n’oblitère en rien le besoin de fins particulières, propres à chacun, mais insiste sur le besoin impératif de placer une fin commune au-dessus de celles-ci. Or, Spinoza ne le permet pas !!! En revanche, Aristote s’y conforme à la perfection. Autrement dit, il m’est avis que d’ici quelques années, Frédéric Lordon risque de revenir dans la même émission, en nous disant « Attendez, j’ai trouvé encore mieux que Spinoza… j’ai trouvé un type chez les Grecs qui répondait au nom d’Aristote et qui a pensé tout ça avant nous, c’est génial ! » Ce d’autant plus que, si Marx (auteur inévitable, au passage, pour fédérer préalablement le landerneau de la sociologie à ses projets) cite abondamment Spinoza, il en fait de même avec Aristote.

    Ce jour-là, je vous le dis, certains finiront bien par laisser choir leurs a priori modernes, pour voir en quoi Aristote sera toujours d’une brûlante actualité. Sur ce, bon dimanche, merci encore pour ce précieux lien… et bravo pour ceux qui entreprennent de lire Spinoza, penseur majeur et surtout le plus conséquent de tous les penseurs modernes (c’est en tout cas mon humble point de vue).
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    EG
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    Addendum du jour  :
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    Ce que Lordon désigne par "connaissance du 3e type" renvoie en fait à la hiérarchisation des aptitudes à la connaissances, ce qui n’est tenable QUE dans un monde prenant également en compte le déterminisme naturel (tant pis pour Lordon), et QUE dans une optique finaliste de la communauté des hommes (tant pis pour Spinoza lui-même).
    J’entands par déterminisme naturel ce que Lordon désigne, suivant Spinoza, par Ingenium... et qu’Aristote appelle Dunamis. De même, lorsque Spinoza parle de Conatus, celui-ci correspond en fait à l’Hermè des stoïciens. Spinoza est en somme un formidable compilateur de la puissance de la philosophie politique antique.
    Dernière chose :
    Heureux que Lordon parle et reparle d’Alexandre Matheron. Comme je le disais plus haut, plus encore que Spinoza, Matheron (l’un des 3 grands commentateurs français de Spinoza) est LA bible du moment pour tous les ennemis déclarés du capitalisme (Lordon inclus, et c’en est même le représentant le plus brillant je trouve).

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