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Commentaire de Marc Anciel

sur Alain Soral, entretien de janvier 2012


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.................... Marc Anciel 29 janvier 2012 21:01

1. Ecrivain = littérature. T’es hallucinant quand même... On ne parle pas d’un écrivain pour un type qui se contente de signer des chèques et de remplir sa feuille d’impôts, sinon tout le monde est écrivain. Un écrivain est un type qui produit de la littérature...

Tu vas finir par me donner mal au crâne. La littérature dont je parle existait AVANT les livres. Avant de savoir ECRIRE on PARLE. Donc ça ne peut pas être une dégénerescence puisque c’est ANTERIEUR la littérature orale et la Bible, comme le Coran, BIEN AVANT d’être retranscris en livres ils se sont transmis ORALEMENT, comme les histoires de chasse et de cul qui sont les prémisses de la littérature à style dont parle Soral. T’imagines un peu les tonnes de marbre qu’il aurait fallu pour retranscrire la Bible ?
Et concernant les théories, déjà ce sont des théories, hein ? Ensuite, mon propos à moi, est de dire qu’il est incroyablement présomptueux de prétendre avoir tranché une question qui EXISTE DEPUIS L’ANTIQUITE et sur laquelle PERSONNE n’a JAMAIS TRANCHE pour la pure et simple raison qu’on NE PEUT PAS réduire la littérature à ce qu’on aime ou à ce qu’on aime pas et qu’on NE PEUT PAS enfermer la littérature dans un quelconque cadre parce que la LITTERATURE EST BIEN TROP VASTE ET VARIEE POUR CA. Ma position est UNIQUEMENT de dire que sur ce sujet, si on ne fait pas preuve de NUANCE, on prend le risque de raconter n’importe quoi ! Je n’ai pas la prétention, comme tu dis, de détenir la vérité absolue pas plus que je n’ai l’intention de discuter des GOÛTS de Soral ou des tiens. Je dis juste qu’il est ABSURDE d’ériger ses GOÛTS au rang de VERITE ABSOLUE.
2. Ben oui, tu te trompes. Mon propos c’est de dire que la postérité ne décide de RIEN. Un jour, on est considéré comme un génie, un autre jour on est considéré comme une merde, untel n’est jamais reconnu comme un génie alors qu’il aurait pu etc etc etc
Je vais te prendre un exemple concret pour te faciliter les choses. Imaginons un peu : aujourd’hui, Soral est méprisé. Pour X raisons complètement variable, dans un siècle, on le ressort des poubelles de l’histoire, on le lit avec un oeil neuf et on décrète que c’est un génie (jusque là, dans mon exemple, je lui donne raison). Un siècle plus tard, chambardement culturel, on le regarde avec un oeil neuf et on décrète que finalement c’est une merde qu’on avait érigé en génie à tort, il retombe dans l’oubli et un siècle plus tard on recommence... C’est comme ça que ça marche et ça marche comme ça pour une raison très simple que j’ai illustré par ma citation de Bukowski : il n’existe AUCUN CRITERE OBJECTIF QUI PERMETTE DE DECRETER QUE TEL LIVRE OU TEL ECRIVAIN EST MEILLEUR QU’UN AUTRE, CE SONT DES CRITERES AUSSI SUBJECTIFS QUE POSSIBLE QUI CHANGENT DONC EN MÊME TEMPS QUE LES SUBJECTIVITES, QUE LES HOMMES AVEC LE TEMPS. Et c’est pas de la prétention que de dire ça, c’est une évidence. Il me semblait pourtant t’avoir expliqué clairement que les auteurs mis sur un piédestal dans une démocratie comme la nôtre aujourd’hui NE PEUVENT PAS être les mêmes que sous une dictature : les modes, les goûts, les connaissances ne cessent JAMAIS d’évoluer. Les bouquins que tu adorais quand t’étais gosse ne sont sûrement pas les mêmes que ceux que tu adores aujourd’hui et ceux que tu aimes aujourd’hui ne seront peut-être pas ceux que tu adoreras dans 20 ans, sans parler de tes gamins et des gamins de tes gamins. Hé ben là c’est exactement la même chose mais à bien plus grande échelle.

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