• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV Mobile


Commentaire de bebol

sur Soral analyse le 1er tour des présidentielles 2012


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

bebol bebol 29 avril 2012 21:41

@machiavel1983
 
C’est là où se trouve notre grande divergence, je pense : tout comme vous, je vois les gens comme ils sont, je vois la faiblesse de beaucoup (dont j’ai parlée plus haut), je vois leur soumission, je la regrette, je la méprise et la conchie. Mais ce n’est pas pour cela, malgré tout, que je les considère hors de ma sphère de réflexion et de considération du monde social. Cela peut vous paraître paradoxal (ou simplement crétin) mais c’est ainsi. J’ai toujours fonctionné comme cela : un long soupir de résignation devant la soumission et la bêtise de beaucoup mais toujours et encore une inspiration dans laquelle je les inclus toujours.
 
Et ce que je déteste chez Soral, c’est cette détestation explicite, directe et excessivement méprisante des petites gens de la part d’un homme qui se prétend penseur du social. Celine, au contraire de Soral, montre la petitesse, la faiblesse, la veulerie, la méchanceté crasses qui traversent les actes et pensées de nombre de petites gens, oui. Mais vous n’y voyez pourtant aucune haine à leur égard ; rien qu’un regard clair et sans détour.
 
Et tout dernier mot sur l’analyste Soral : je crois qu’il est très important de nuancer cette considération de lui en se rappelant ce qu’il dit lui-même, sa lecture nombreuse et son parcours assidu de l’internet à l’affût de tout ce qui peut s’y trouver d’intéressant. Non pas seulement comme informations brutes, mais aussi comme analyses. Oui, il produit des analyses intéressantes, mais ce que je ne trouve pas chez lui, c’est une pensée philosophique à usage futur, si je puis dire. Et c’est en cela que je trouve le personnage, quoi qu’il arrive, en deçà de l’image que beaucoup ont de lui et celle qu’il a de lui-même. IL suffit de relire Comprendre l’Empire pour s’apercevoir qu’il n’y a rien que de l’analyse et du décorticage de l’histoire. Il n’y a rien qui, selon moi, puisse être considéré comme une pensée construite dont on saurait tirer une valeur philosophique, sociale ou sociologique servant à penser un nouveau demain. Peut-être me répondrez-vous que ce n’est pas son rôle... Vous aurez peut-être raison, d’ailleurs. Mais, à mes yeux, c’est cela qui le sépare d’un réel penseur du monde. Analyser les choses est une chose, produire une pensée à partir de cette analyse pour penser un autre monde en est une autre. Et cette dernière considération est pour moi celle qui définit réellement le philosophe.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès