• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV Mobile


Commentaire de gregoslurbain

sur Marion Sigaut : Les Lumières, un antihumanisme


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

gregoslurbain gregoslurbain 26 juin 2012 19:26
Quelques citations éclairantes de cette Encyclopédique baignée d’une Lumière très Utilitaire (voire mercantile) :

- (Article REPRESENTANTS par Boucher d’Argis)
" Pour maintenir le concert qui doit toujours subsister entre les souverains & leurs peuples, pour mettre les uns & les autres à couvert des attentats des mauvais citoyens, rien ne seroit plus avantageux qu’une constitution qui permettroit à chaque ordre de citoyens de se faire représenter, de parler dans les assemblées qui ont le bien général pour objet. Ces assemblées, pour être utiles & justes, devroient être composées de ceux que leurs possessions rendent citoyens, & que leur état & leurs lumieres mettent à portée de connoître les intérêts de la nation & les besoins des peuples ; en un mot c’est la propriété qui fait le citoyen ; tout homme qui possede dans l’état, est intéressé au bien de l’état, & quel que soit le rang que des conventions particulieres lui assignent, c’est toujours comme propriétaire, c’est en raison de ses possessions qu’il doit parler, ou qu’il acquiert le droit de se faire représenter. "

- (Article MENDIANTS par Jaucourt)
" Vous êtes des gens de loisir, disoient leurs commissaires aux Israélites, en les contraignant de fournir chaque jour un certain nombre de briques ; & les fameuses pyramides sont en partie le fruit des travaux de ces ouvriers qui seroient demeurés sans cela dans l’inaction & dans la misere. (...)

, il ne faut pas que dans une société policée, des hommes pauvres, sans industrie, sans travail, se trouvent vêtus & nourris ; les autres s’imagineroient bientôt qu’il est heureux de ne rien faire, & resteroient dans l’oisiveté. (...)

les fainéans & les libertins embrasserent cette profession avec tant de licence, que les empereurs des siecles suivans furent contraints d’autoriser par leurs lois les particuliers à arrêter tous les mendians valides, pour se les approprier en qualité d’esclaves ou de serfs perpétuels.(...)

 Je sais que la peine des galeres est établie dans ce royaume contre les mendians & les vagabonds ; mais cette loi n’est point exécutée, & n’a point les avantages qu’on trouveroit à joindre des maisons de travail à chaque hôpital, comme l’a démontré l’auteur des considérations sur les finances. Nous n’avons de peines intermédiaires entre les amendes & les supplices, que la prison. Cette derniere est à charge au prince & au public, comme aux coupables ; elle ne peut être que très - courte, si la nature de la faute est civile. Le genre d’hommes qui s’y exposent, la méprisent, elle sort promptement de leur mémoire ; & cette espece d’impunité pour eux éternise l’habitude du vice, ou l’enhardit au crime.
 En 1614 l’excessive pauvreté de nos campagnes, & le luxe de la capitale y attirerent une foule de mendians ; on défendit de leur donner l’aumône, & ils furent renfermés dans un hôpital fondé à ce dessein. Il ne manquoit à cette vûe, que de perfectionner l’établissement, en y fondant un travail ; & c’est ce qu’on n’a point fait. Ces hommes que l’on resserre seront - ils moins à charge à la société, lorsqu’ils seront nourris par des terres à la culture desquelles ils ne travaillent point ? (...) N’y auroit - il pas moyen de verser aux hôpitaux des malades la majeure partie des fonds destinés aux mendians ? & seroit - il impossible, pour la subsistance de ceux - ci, d’affermer leur travail à un entrepreneur dans chaque lieu ? "
- (Article LUXE par Saint Lambert)
" Le luxe a pour cause premiere ce mécontentement de notre état ; ce desir d’être mieux, qui est & doit être dans tous les hommes. Il est en eux la cause de leurs passions, de leurs vertus & de leurs vices. Ce desir doit nécessairement leur faire aimer & rechercher les richesses ; le desir de s’enrichir entre donc & doit entrer dans le nombre des ressorts de tout gouvernement qui n’est pas fondé sur l’égalité & la communauté des biens ; or l’objet principal de ce desir doit être le luxe ; il y a donc du luxe dans tous les états, dans toutes les sociétés : le sauvage a son hamac qu’il achete pour des peaux de bêtes ; l’européen a son canapé, son lit ; nos femmes mettent du rouge & des diamans, les femmes de la Floride mettent du bleu & des boules de verre. "


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès