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Commentaire de maQiavel1983

sur Pierre Manent : nation et mondialisation


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maQiavel maQiavel1983 7 février 2014 11:44

@micnet

J’ai très bien compris votre point de vue.

 - Une précision avant, concernant le fait de condamner le capitalisme mais pas les consommateurs, c’est un reproche qu’on ne peut pas me faire, vu la quantité d’article que j’ai publié sur la société de consommation. Mais je ne découple pas critique du capitalisme et celle de la société de consommation pour la simple raison que cette dernière est incorporée dans le capitalisme.

-J’ ai très bien compris votre notion d’équilibre sur laquelle vous vous basez pour affirmer qu’il y’ a moyen de cantonner le capitalisme dans un cadre national, et d’en faire un outil au service de tous. Et en gros vous expliquez que c’est la perte du cadre national qui fait que le capitalisme est ce qu’il est aujourd’hui. Très bien. Ma réponse :

Le capitalisme est le système de la démesure, de l’ hubris, il est au départ un outil mais crée un effet dans sa dynamique : personnification et de réification, les personnes s’incarne en marchandise et le capital s’incarne en personnes ( cfr le fétichisme de la marchandise ).Ce n’ est pas qu’ un système de production , c’ est un système social.

Qu’est ce que le capitalisme ? Très grossièrement, c’est le processus d’accumulation infinie et tautologique de valeur marchande ! C’est une évolution technique de la chrématistique marchande dont parlait Aristote qui « substitue l’argent aux biens, une activité contre nature et qui déshumanise ceux qui s’y livrent ».Alors bien sur, on peut dire que le capitalisme a produit des choses positives, mais ’il ne faut pas confondre « le processus » avec « le résultat momentané du processus » comme je l’ ai mit plus haut.

Le résultat de ce processus, c’est la mort.

Au regard de ces éléments, il faut comprendre qu’on ne peut pas le contrôler ou le cantonner. Parler d’équilibrer le capitalisme, c’est comme vouloir un tsunami.

 Certains ont essayé, de l’ équilibrer , de le cantonner , par l’ éthique , par le patriotisme , par la religion , le capitalisme s’est à chaque fois servit de ces éléments pour prendre de l’ ampleur et lorsqu’ il n’ en a plus eu besoin , il les a sapé.

L’exemple de l’éthique protestante censé faire du capitalisme un bon vin, comme vous dites, est révélateur :

Au départ, il y a la conception puritaine du chrétien justifié par le travail utile qu’il rend à la collectivité. Ensuite, l’éthique puritaine commence à être détournée vers des finalités mondaines, il s’agit toujours de travailler dur, utilement pour la collectivité, mais désormais, l’objet de la démarche n’est plus la justification chrétienne, c’est le bonheur terrestre. Par la suite, cette éthique est détournée en contre-éthique du businessman affairiste obsédé par la réussite sociale via la production, sans aucune considération pour l’utilité sociale. Et enfin pour achever le mouvement, l’objectif est la réussite mondaine en elle-même, sans considération pour la justification, pour le bonheur, pour l’utilité sociale effective ou même pour la réalité de la production, c’est désormais l’homme non chrétien mais qui continue à se dire protestant, sans travail utile pour la collectivité, et qui sert de modèle parasitaire valorisé. Nous voilà à wall street.

Par des sauts qualitatifs on passe d’une volonté de christianiser le capitalisme pour en arriver à la financiarisation du christianisme (cfr le protestantisme américain moderne).

Non, le capitalisme n’est pas qu’un outil, c’est une immanence  qui  transforme les hommes et les choses.

Même sur le plan spirituel, ce système est fondamentalement satanique.

PS : je parle du capitalisme et non du libéralisme.


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