@micnet
J’ai
très bien compris votre point de vue.
- Une précision avant, concernant le fait de
condamner le capitalisme mais pas les consommateurs, c’est un reproche qu’on ne
peut pas me faire, vu la quantité d’article que j’ai publié sur la société de
consommation. Mais je ne découple pas critique du capitalisme et celle de la
société de consommation pour la simple raison que cette dernière est incorporée
dans le capitalisme.
-J’ ai
très bien compris votre notion d’équilibre sur laquelle vous vous basez pour
affirmer qu’il y’ a moyen de cantonner le capitalisme dans un cadre
national, et d’en faire un outil au service de tous. Et en gros vous
expliquez que c’est la perte du cadre national qui fait que le capitalisme est
ce qu’il est aujourd’hui. Très bien. Ma réponse :
Le
capitalisme est le système de la démesure, de l’ hubris, il est au départ un
outil mais crée un effet dans sa
dynamique : personnification et de réification, les
personnes s’incarne en marchandise et le capital s’incarne en personnes (
cfr le fétichisme de la marchandise ).Ce
n’ est pas qu’ un système de production , c’ est un système social.
Qu’est
ce que le capitalisme ? Très grossièrement, c’est le processus d’accumulation infinie et tautologique de
valeur marchande ! C’est une évolution technique de la chrématistique
marchande dont parlait Aristote qui « substitue l’argent aux biens, une
activité contre nature et qui déshumanise ceux qui s’y livrent ».Alors
bien sur, on peut dire que le capitalisme a produit des choses positives,
mais ’il ne faut pas confondre « le
processus » avec « le
résultat momentané du processus » comme je l’ ai mit plus
haut.
Le
résultat de ce processus, c’est la mort.
Au
regard de ces éléments, il faut comprendre qu’on ne peut pas le contrôler ou le
cantonner. Parler d’équilibrer le capitalisme, c’est comme vouloir un tsunami.
Certains
ont essayé, de l’ équilibrer , de le cantonner , par l’ éthique , par le
patriotisme , par la religion , le capitalisme s’est à chaque fois servit de
ces éléments pour prendre de l’ ampleur et lorsqu’ il n’ en a plus eu besoin ,
il les a sapé.
L’exemple
de l’éthique protestante censé faire du capitalisme un bon vin, comme vous
dites, est révélateur :
Au
départ, il y a la conception puritaine du chrétien justifié par
le travail utile qu’il rend à la collectivité. Ensuite, l’éthique
puritaine commence à être détournée vers des finalités mondaines, il s’agit
toujours de travailler dur, utilement pour la collectivité, mais désormais, l’objet de la
démarche n’est plus la justification chrétienne, c’est le bonheur terrestre.
Par la suite, cette éthique est détournée en contre-éthique du businessman
affairiste obsédé par la réussite sociale via la production, sans aucune
considération pour l’utilité sociale. Et enfin pour achever le mouvement,
l’objectif est la réussite mondaine en elle-même, sans considération pour la
justification, pour le bonheur, pour l’utilité sociale effective ou même pour
la réalité de la production, c’est désormais l’homme non chrétien mais qui
continue à se dire protestant, sans travail utile pour la collectivité, et qui
sert de modèle parasitaire valorisé. Nous voilà à wall street.
Par des
sauts qualitatifs on passe d’une volonté de christianiser le capitalisme pour
en arriver à la financiarisation du christianisme (cfr le protestantisme
américain moderne).
Non, le
capitalisme n’est pas qu’un outil, c’est
une immanence qui
transforme les hommes et les choses.
Même sur
le plan spirituel, ce système est fondamentalement satanique.
PS :
je parle du capitalisme et non du libéralisme.