@Gueguen
-L’idée de finalité, ou plus simplement de causalité, a été
théorisée essentiellement pas Aristote. Quand il analyse la communauté en terme
de finalité, il jette ni plus ni moins sur elle que le premier regard
"scientifique", au sens d’un aller retour empirisme-rationalisme qui
lui est propre dans toutes les catégories du savoir. Mais je ne dis absolument
pas que Parménide, Empédocle, Héraclite ou Démocrite raisonnent
systématiquement en terme de finalité.Pour ce qui est des autres types de
communautés ancestrales (ou en passe de l’être grâce au rouleau-compresseur du
Progrès), je ne fais pas appel à la finalité, je ne me suis même pas posé cette
question
R / Précision très importante !
-Ce que je dis, c’est qu’elles considèrent toutes les êtres comme
possessions de la communauté.
R / C’est là que ça
devient intéressant, parce que à ce que je sache, vous mettez par exemple
Machiavel dans les modernes ! En quoi Nicolas Machiavel contrevient il à
ce principe selon vous ?
-À partir de là, le vocabulaire des "droits" leur est tout
simplement étranger. Le devoir à l’égard de la communauté, lui, est implicite.
R / Autre question i,
puisque vous mettez Marx dans le lot, en quoi contrevient il à ce principe lui
pour qui l’idéal communiste devait passer par l’abolition du droit ?
-Dans ces conditions, je
pense que vous en déduirez aisément ceci : non seulement l’idée d’un bien
commun est possible (au égard à la sauvegarde du tout aux dépens des parties),
bien plus qu’à notre époque
R / L’idée est possible.
Mais existe-t-elle forcément ? Qu’est ce que le tout pour un cheyenne ou
un Pygmée (dans le monde précolonial) ?
Si le tout est la nature, qu’on ne lui donne pas de finalité et que l’homme n’est
qu’une de ses constituantes, qu’est ce que le bien commun dans ces conditions ?
Cela dépasse le cadre de l’humain, ce sont aux puissances astrales de garantir l’équilibre
cosmique dans ce paradigme ! Ca relativise aussi la question du devoir …