@ Piloun et ceux que ça intéresse :
"Non ce n’est pas être de gauche que de penser le social, c’est justement
ce qui est expliqué dans la vidéo, et aussi ce qu’explique Michéa dans
ses livres. Penser le social c’est être socialiste dans le vrai sens du
terme. Hollande n’a pas trahis la gauche il a au contraire renoué avec
les valeurs fondamentales de la gauche, idéologiquement progressiste,
libérale et voltairienne."
=> C’est là, me semble-t-il, que l’on atteint les limites de la réflexion de Michéa.
Ce qu’il néglige est la chose suivante : bien qu’idéologie du collectif, le socialisme est un individualisme. J’entends par là que l’individu est le matériau sur lequel les socialistes fondent leur philosophie politique. Lorsqu’ils invoquent la "société" ou le besoin d’État, c’est systématiquement au nom des individus. Ils partent des atomes - à qui l’on rabâche par ailleurs qu’ils doivent se penser constamment individus et défendre leurs droits particuliers - et escomptent faire d’un amas disparate d’entre eux une molécule cohérente. C’est peine perdue.
Au moins le libéral est-il un individualiste qui s’assume de A à Z, sans jamais en appeler à la molécule, fût-ce au service des atomes.
Ce qu’il faudrait parvenir à faire, selon moi, c’est en appeler, non au social, mais au commun. Le commun rassemble, comme le social, mais il ordonne également, se recommande du devoir plus que du droit, et il est davantage en mesure de remettre le marché à sa juste place. Le commun se fonde sur la communauté, sur la molécule antérieure aux atomes, ce à quoi les faits donnent raison. Nous devons passer d’un individualisme antécédent à un individualisme conséquent, c’est-à-dire nous considérer comme déterminés par notre communauté d’appartenance, et passer notre vie à devenir individus responsables. Du coup, on balaie d’un revers de main le socialisme et ses chimères, tout autant que le libéralisme et ses manquements, hérésies de l’histoire.