-C’est justement ce que je reproche aux générations précédentes, ne pas
avoir pensé à nous, ou en tout cas pas en termes pragmatiques. ’ai les
moyens de partir sous d’autres cieux plus cléments, et de changer régulièrement
si ça ne me va pas (l’éducation et l’instruction sont des biens
inestimables)... mais je veux me battre pour que mes descendants, les vôtres
aussi, puissent espérer vivre mieux que nous.
------> Je suis tout à fait en phase
avec ce paradigme. Je fais partie des
gens qui ne réduisent pas la politique à la gestion de l’instant présent.
L’individu est redevable aux
autres pour être ce qu’il est et avoir ce qu’il a, il n’est pas un atome
séparé. Chacun paye sa dette sous des formes d’obligations diverses et variés (impôts,
service militaire dans les pays ou cela existe encore etc.).Ce qui peut être
inclut dans ce que Marcell Mauss appelle l’anthropologie du don, le donner /recevoir/
rendre.
La solidarité des hommes
fonde donc le principe de redevabilité de chacun à l’ égard de la société, c’est
ce que l’Etat social incarne (que JR ne
passe pas par là, il me traitera de Maaaarxiste ).
Mais nous avons aussi une
dette contractée envers ceux qui nous ont précédés dans cette société. Car ce n’est
pas pour chacun d’ entre nous en particulier que les anciens nous ont légués le bien public, ce n’est ni pour une génération
déterminée, ni pour un groupe d’hommes distinct. C’est pour tous ceux qui
seront appelés à la vie, pour tous ceux qui sont morts que les ancêtres ont construit ce bien
public. C’est donc envers tous ceux qui viendront après nous, que nous avons
reçu des ancêtres la charge d’acquitter la dette, c’est un legs de tout le
passé à tout l’avenir. Chaque génération qui passe ne peut vraiment se
considérer que comme en étant l’usufruitière du bien public , elle ne fait que poursuivre ce qui lui a été légué pour la génération qui suivra.