@Éric Guéguen
"Je ne dirais pas tout à fait que l’hypothèse contractualiste n’a
jamais été en acte. En fait, tout l’empire du droit en dérive, comme
assimilation d’une fable inaugurale. L’individu ne se sent lié que par
contrat, c’est en cela qu’il met en avant ses droits et oublie ses
devoirs. C’est en cela que certains - ceux qui ont pour le moment gagné
la bataille de l’histoire - prétendent que le devoir découle du droit et
non l’inverse. C’est en cela que nous nions notre animalité politique.
Et c’est en cela que nous sommes contraints à partir en quête de ce que
je nomme, dans la conf’, le "lien rompu"."
Je ne suis pas sûr de m’être bien exprimé. Je disais que pour Rousseau le contrat social n’a sans doute jamais eu lieu, et qu’il présente cela comme une hypothèse. Je me demande si Rousseau prétendait qu’il fallait croire au contrat comme à une fable, ou si plutôt il constatait que la société était fondée comme si ce contrat avait été un jour instauré. Si cette interprétation est exacte, réfuter Rousseau au motif que le contrat n’a pas d’existence historique est inutile.
Par contre je trouve contradictoire de dire que, l’individu ne se sentant lié que par contrat, en oublie ses devoirs, car il est clair qu’un contrat nous donne des avantages en même temps qu’il nous crée des obligations. A ce titre, le droit et le devoir apparaissent simultanément.