Rousseau le mal aimé
Voilà un texte qui aurait mérité une meilleure présentation.
La fameuse profession de foi du vicaire savoyard de Rousseau qui est inclue dans le Livre IV de L'Emile ou de l'éducation.
Raphaël Enthoven présente bien le texte. Il précise la thése défendue par Rousseau (Religion naturelle), il met en évidence la diathribe de l'auteur contre le clergé, son opposition à l'apologétique par les miracles, Il a aussi signalé qu'après la publication de ce livre, Rousseau a fait l'objet de nombreuses persécutions. Tout cela a bien été relevé.
Le problème étant que, dans son introduction, R.Enthoven semble partir en croisades contre la religion accusée d'être la source de tous les maux. Ce qui est un mauvais préalable à l'étude de ce magnifique texte de Rousseau.
Il est bien vrai que Rousseau, comme Leibniz, attribue le mal aux hommes. Rousseau développe donc un discours très loin de l'humanisme. Mais, a-t-il tort ? Faut-il le détester, le rejeter pour ces raisons ? La destruction de la planète, les guerres de pillages et tous les maux qui accablent ne sont pas provoqués par les animaux, mais bien par les hommes. Rousseau explique pourquoi il parle de l'homme de cette manière. La vie en société le corrompt. D'où le nécessaire retour vers Dieu sans qu'il n'y ait aucune institution entre l'homme et Dieu.
Il s'est bien gardé de dire que, dans cette oeuvre, Rousseau a un but bien précis. Si dans Le contrat social, il s'agit de la volonté générale, c'est à dire de la société idéale où tous tendent vers le bien, dans l'Emile, il s'agit du moyen de parvenir à cette volonté générale. Pour Rousseau, on y parvient par l'éducation. Et la religion est centrale dans l'éducation du jeune Emile.
Donc, arrêtons avec notre vision erronée de certains penseurs du passé. Arrêtons, à la manière d'un Onfray de les considérer comme des moins-que-rien quand ils ont la malchance de ne pas penser comme nous.
P.S : Petit message aux femmes. Lisez L'Emile et arrêtez-vous au Livre V. Inutile d'aller au-delà du Livre IV.
Tags : Philosophie Culture
60 réactions à cet article
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Au moment où Carla Bruni vivait avec l’éditeur et homme d’affaires Jean-Paul Enthoven, elle tombe amoureuse de son fils Raphaël alors que ce dernier était alors marié avec Justine Lévy, la fille du philosophe Bernard-Henri Lévy. C’est dans ce contexte quelque peu compliqué qu’est né en 2001 un petit Aurélien Enthoven.
Vous voyez à quel genre de gens vertueux on a à faire !-
Oui, je vois. Tout cela est très charmant.
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Diffamer les propos des gens en y amalgamant leur vie privé ???? (que vient faire carla bruni avec rousseau ???)
Onfray ou Enthoven auront peut être permis a beaucoup d’accéder a la philosophie ... a 54 ans je me mets a lire Nietzsche grâce a à Onfray ... peut être lirais je L’Emile grâce a Enthoven .. Rendons leur grâce de nous avoir incité à nous ouvrir au monde philosophique .En attendant rassurez vous le pouvoir religieux sera preservé :le Gai savoir" s’interrompt pendant six semaines, du 17 février au 31 mars, pour la diffusion des émissions de Carême.Cela remettra les choses a leur place : la vulgate populiste de l’argentin (et ses histoires de culs bruni , bhl complètement hors sujet avec rousseau), et notre bonne religion qui ne saurait se laissait détrôner par une vulgarisation philosophique jugées trop populiste à défaut d’autres procès moins avouables ... -
je voulais juste recadré d’où vient Mr R-Enthoven pour comprendre son parti-pris sur Rousseau ! alors vous pouvez m’attaquer de je ne sais quoi, les faits sont têtus ..
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@ gagny93
C’est très bien qu’Onfray vous ait amené à lire Nietzsche.
Personne ne dit rien à cela.
Mais, on peut quand même dire que sa manie (à Onfray) de démonter les philosophes non matérialistes est très puérile. Cela sous prétexte que l’establishment chante leur louange.
Hegel était certes adulé à son époque, mais Rousseau, lui, c’est autre chose, ce fut un paria, aussi bien à Genève qu’en France.
Quant à Enthoven, je conviens qu’il est beaucoup moins méchant qu’Onfray, mais il faut de la délicatesse pour comprendre Rousseau. -
@gagny 93
Ce texte est très injuste, notamment parce qu’il dit que Rousseau est à l’origine du marxisme-léninisme, et il y dit aussi plein d’autres choses inutiles et fausses. Onfray ne parle jamais de cet écorché vif qu’était Rousseau, il semble n’avoir jamais lu La nouvelle Héloïse, les Confessions, les rêveries, etc...
http://mo.michelonfray.fr/chroniques/la-chronique-mensuelle-de-michel-onfray-n%C2%B0-88-septembre-2012/
Il semble bien qu’Henri Guillemin ait été celui qui a le mieux parlé de Rousseau.
http://www.youtube.com/watch?v=Re6ij1QfrhY
http://www.youtube.com/watch?v=NwC8ucCU_aU
Il y a aussi Soral qui en a bien parlé
http://www.youtube.com/watch?v=0z3whrh0W9w -
J’avais écouté cette émission il y a quelques mois. C’est bien que vous indiquiez le lien.
Enthoven est parfois (souvent...) pédant, mais son émission, Le gai savoir, est intéressante.
Elle reprend dimanche prochain il me semble.-
Effectivement. C’est une émission intéressante.
Mais, il faudrait que ces gens aient ne serait-ce qu’une once d’humilité devant ces penseurs dont les vies ont été tourmentées du fait du rejet de leurs oeuvres.
En l’occurence, là, Rousseau a subi des attaques très violentes de la part des philosophes des Lumières (L’Encyclopédie, Voltaire) mais aussi de la part des clercs. -
Rousseau me semble être un personnage ambigu, torturé et trop souvent inconséquent, mais très attachant, muni d’une belle plume, et soucieux des choses les plus importantes dans la vie des hommes : morale, religion, politique, économie, culture, arts, et, ici, éducation.
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Voltaire était inconséquent tandis que Rousseau était emprunt d’une majestueuse et délicate pureté qui étreignait religieusement son âme jusqu’à élevée au niveau du firmament. J’ai ressorti Lagarde et Michard pour relire les extraits recueillis dans le manuel destiné aux lycéens des classes de première en section générale. Sur le discours de l’inégalité il écrit ce qui suit : " Le premier qui ayant enclos un terrain s’avisa de dire : ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères et d’horreurs n’eût point épargnés au genre humain celui qui ; arrachant les pieux ou comblant le fossé, eût crié à ses semblables : Gardez-vous d’écouter cet imposteur ; vous êtes perdus si vous oubliez que les fruits sont à tous, et que la terre n’est à personne (c’est une idée chrétienne) ! " Mais il y a grande apparence qu’alors les choses en étaient déjà venues au point de ne pouvoir plus durer comme elles étaient : car cette idée de propriété, dépendant de beaucoup d’idées antérieures qui n’ont pu naître que successivement, ne se forma pas tout d’un coup dans l’esprit humain : il fallut faire bien des progrès, acquérir bien de l’industrie (activité) et des lumières (propagande), les transmettre et les augmenter d’âge en âge, avant que d’arriver à ce dernier terme de l’état de nature..." (avec la propriété privée va en effet commencer l’ère de la société civile. Rousseau va appuyer la contestation de la propriété privée en évoquant les lois que les puissants imposteurs vont mettre en oeuvre pour garantir le principe et réprimer les opposants.
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Il est dans l’air du temps de taper sur Voltaire. Chaque époque a ses bêtes noires.
Même si préfère Rousseau, je trouve un peu étrange cette haine soudaine pour Voltaire, qui est concomitante d’un regain d’intérêt pour Robespierre.
La France va mal. -
Tiens mais... encore vous ? Je vais finir par croire que vous me suivez !
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Je suis un sorcier très puissant aux pouvoirs maléfiques : j’aime voler au dessus de mon bel oiseau
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@ Eric Guéguen
Ce que j’aime chez Voltaire, ce sont les contes philosophiques.
Il excelle vraiment dans cette catégorie.
En revanche, je n’aime pas ses pièces de théâtre.
Henri Guillemin était aussi intervenu sur Voltaire. Il a présenté d’abord ce que Voltaire dégage en tant qu’homme, en fait, dans la première partie, il dépeint un salaud. Mais, dans la deuxième partie, il révèle la partie secrète de Voltaire : on découvre un homme sensible qui s’est occupé de plusieurs personnes dans le besoin. Même s’il rejetait violemment le christianisme, il n’en reste pas moins quelqu’un qui s’interroge sur la vie.
L’émission de Guillemin sur Voltaire est disponible sur le site d’Etienne Chouard. -
"L’émission de Guillemin sur Voltaire est disponible sur le site d’Etienne Chouard."
=> ... Ooooohhh, ça je n’en doute pas une seconde.
En tout cas Voltaire avait un humour que Rousseau n’avait pas.
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C’est une idée reçue que d’imaginer le génial et authentique Rousseau comme étant dépourvu d’ironie et d’humour. Certes, il était plus sérieux et rigoureux que Voltaire qui, préférant combattre les idées des autres par des moqueries acerbes et mesquines, faisait l’économie d’un travail de fond susceptible de lui permettre de s’y opposer de manière argumentée. La fourberie de Voltaire témoignait et rendait compte de sa capacité d’évitement et surtout de son incapacité à régler l’affaire en débattant franchement idées contre idées.
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Oui, en somme, Rousseau est un homme parfait...
J’ai l’impression que c’est une idole, non ? -
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rousseau est le théoricien de la pensée socialo communiste
dire qu au lycée on nous a bourré le mou avec son contrat social
si on les lobotomise si jeune pas etonnant que les francais soient si rétifs au capitalisme-
Dans le Livre IV de l’Emile, et j’ai oublié de le dire, Rousseau démonte le matérialisme. Sa pensée à Rousseau est très délicate. Le lyrisme de Rousseau dans ses livres (Les Confessions, La nouvelle Héloïse) ont aussi inspiré Chateaubriand (un horrible marxiste), Hugo, etc.
Il peut effectivement, par certains aspects de sa pensée, avoir influencé Marx mais ce n’est pas le seul.
Marx lui-même dit avoir puisé dans la philosophie allemande (Hegel), l’économie politique anglaise (Adam Smith) et dans le socialisme français (Fourier, Proudhon). -
dans rousseau il y avait deja tout :
1la morale2le refus de la domination naturelle3la communauté plutot que l individualité4la défense de la propriété, mais en la limitant ce que l on a besoin et ce que l on peut user (ce qui le fait avant l heure critique du capitalisme libérale et du communisme bolchévique)5sa défense de la souveraineté6sa critique avant l heure des partis et associtions (sociétés partielles) et du parlementarisme : "chaque citoyen n opine que d apres lui" "s il y a des société partielles, il faut en multiplier le nombre et en prévenir l inégalité"7défense de la peine de mort8defense en meme temps d une sorte de démocratie directe du peuple et d un éxécutif pour le guider.9critique des états trop grands engeandrant des surcoups administratifs et des lois inapropirées pour des peuples ayants des moeurs différents (=critique de l UE).......-
Tout à fait d’accord avec vous davideduardo.
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D’ accord avec 8 points et en désaccords avec le troisième. Rousseau est individualiste ( Eric Gueguen sera d’ accord ).
Rousseau part du postulat de l’ homme délié à l’ état de nature et qui s’ associe à d’ autres hommes à des fins utilitaristes. L’ acte d’ association est le contrat social.La société est donc chez Rousseau une somme d’ individualités et non un tout englobant primant sur l’ individu à la différence d’ un Marx ou d’ un Hegel par exemple. -
que cela soit a des fins utilitaristes ou transcendantales, cela ne change rien, il a toujours essayer d oeuvrer pour le bien commun.
On définit quelqu un par ses actions et ses idées non par son but premier. -
Non ça change tout. Si on part du postulat inverse à celui de Rousseau , càd qu’ aux origines la communauté prime sur les individus on voit rapidement la différence :
- La société de Rousseau est utilitariste et ne se fonde que sur l’utilité que chacun peut tirer d’un semblant de vie commune alors que la communauté originelle est une entité organique au sein de laquelle chaque individu a sa place, son rôle dans un tout englobant.C’ est essentiel car Rousseau il faut l’ admettre a des errances dans sa définition de la "volonté générale" et qu’ il a beaucoup de mal à différencier de" la volonté de tous".Car dans les faits , dans une société individualiste et utilitariste , ce qu’ on appelle bien commun n’ est rien d’ autres que la somme des intérêts individuels ... en d’ autres terme , il n’ existe pas de bien commun dans le sens des communautés holiste et organique. -
Machiavel fait un contresens. Rousseau n’était pas individualiste au sens où on l’entend aujourd’hui, il était à la fois humaniste, croyant authentique et favorable à une société de partage fondée sur l’égalité et l’universalité.
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Rousseau était tout le contraire de la cupidité qui a transformé l’état de nature en une société civile organisée selon des formes, des prescriptions et des droits accordant des privilèges exorbitants aux uns (une minorité infime) et plaçant tous les autres dans la servilité et le labeur.
Rousseau était foncièrement hostile à la propriété privée et à la capitalisation des ressources matérielles parce qu’il savait que la faiblesse individuelle de l’homme, d’une part, le conduirait inéluctablement à transformer les rapports sociaux et instituerait, d’autre part ; une inégalité progressive d’état et de condition qui serait la cause des malheurs et des fléaux qui se perpétueraient dans le temps et dans l’espace. Il était un visionnaire dont les idées ont été injustement combattues par les ignorants (les équivalents des idiots utiles d’aujourd’hui) et les intellectuels du courant dit des lumières. -
il voit comme idéal une société dont les interets communs ne seraient pas en opposition avec les interets individuels.
Il est a contre courant de tout le monde : des chrétien pour qui l individu n est rien et des lumieres pour qui la communauté n est rien (en simplifiant).Lui est un idéaliste il veut laisser libre court aux deux interets (individuel et communautaire)Rousseau est un idealiste, il ne faut pas voir cela comme pejoratif mais comme un moteur pour aller dans le sens du contrat social parfait : celui qui contentera le plus d interets individuels aux interets de la communauté.Comme le dit lordvole, c est le mot " individualiste " qui ne colle pas au sens ou on l emploir aujourdhui : celusi qui ne pense qu a sa gueule (genre erwanet) -
Individualiste dans le sens que la société n’ existe que pour l’ intérêt et l’ utilité des individus.
On peut être pour une société égalitaire et de partage et individualiste.C’ est le cas d’ ailleurs de la-plupart des socialistes ... -
La réponse ci dessus était destiné à lord volde.
Rousseau était foncièrement hostile à la propriété privéeNon ça je ne crois pas. Mais vous avez un lien lord volde ?
@daviduardoil voit comme idéal une société dont les intérêts communs ne seraient pas en opposition avec les intérêts individuels.On est d’ accord mais dans une sociétés utilitariste et individualiste comme celle de Rousseau , les intérêt communs ne sont rien d’ autre que la somme des intérêts individuels , mais lui essaie de dégager une volonté générale différente de la volonté de tous et ça pose des problèmes qu’ il n’ a jamais su résoudre. C’ est son postulat de base de "l’ homme libre délié" qui le coince. -
il n était pas contre la propriété privée, mais il voulait laq limiter fortement en prenant en exemple les posséssions américaines des familles espagnoles
chapitre 1.9 du contrat social -
c est dur de retrouver des morceaux de texte, mais chapitre 2.4
il exprime clairement que le souverain doit (dans mes mots) éviter le clientelisme politique, chercher le bien commun plutot que certains biens individuels.mais un interet commun qu est ce que cela pourrait etre d autre qu une somme d interets individuels ?une entitée tel qu un état ne souffre pas, ne vie pas....voir au dela des personnes qui le composent peut légitimer de détruire son peuple, le torturer, l aliéner toujours dans cette vision d un interet commun , d un destin (exces de la religion) ou d un materialisme historique (marx)c est ce qui nous a amené au pages les plus sombres de notre histoire ( )mais comme somme d interets individuels sans que cela soit reducteur : au présent , au long terme, peut etre meme en prenant en compte l interet des génération futures.Le changement c est qu il a l idéal au moins, d essayer d accorder les deux.il admet meme que cela reste un ideal, mais au moins il tient compte des deux et ne rentre pas dans l extreme holiste ou liberal. -
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@ Machiavel. Il l’écrit noir sur blanc. Remonte plus haut, j’ai mis un extrait évoquant sa défiance envers la propriété privée. Dans le discours su’ l’inégalité, Rousseau considère que la propriété privée est la source principale de l’inégalité. Il regarde la propriété privée comme une folie des hommes. C’est écrit noir sur blanc.
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Le seul type de propriété privée qu’il considérait comme non-nuisible à la communauté humaine devait nécessairement être à taille humaine et limité aux nécessités qu’imposent les conditions de vie. Dans le discours sur l’origine de l’inégalité, Rousseau relève trois étapes qu’ils considèrent comme étant à l’origine de l’inégalité :
" C’est la propriété (entendue privée) qui, donnant naissance à la société, a corrompu les hommes et développé l’inégalité."" C’est l’institution de la propriété, qui a créé des riches et des pauvres ; pour la légitimer, les riches imposent des lois qui fondent la société civile (cf. P. 273, 275) "" L’élection des magistrats pour faire respecter ces lois (théorie du contrat social, p. 313) : de de la suite résulte l’inégalité et la hiérarchie sociale " (Les magistrats étaient élus parmi les notables qui étaient tous des propriétaires)" La transformation du pouvoir légitime en pouvoir arbitraire : les magistrats élus, se proclamant propriétaire de leur charge et l’on rendu à ce titre héréditaire, ont établi le despotisme. "Après ça, qui va oser soutenir que Rousseau était favorable à la propriété privée !!! -
errata : trois étapes qu’il considère....
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Je suis du même avis que daviduardo sur la propriété privé, Rousseau n’est pas pour son abolition même si il la critique et veut la limiter.
Mais cela dépend aussi du régime politique. Par exemple, il explique que dans le régime aristocratique, l’égalité des biens n’est pas souhaitable : « Mais si l’Aristocratie exige quelques vertus de moins que le Gouvernement populaire, elle en exige aussi d’autres qui lui sont propres ; comme la modération dans les riches & le contentement dans les pauvres ; car il semble qu’une égalité rigoureuse y serait déplacée ».
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Machiavel est si têtu qu’il en vient à refuser de céder devant les évidences qui contredisent catégoriquement sa propension à croire que Rousseau approuvait l’appropriation des biens naturels par quelques uns. Je lui apporte des faits qui établissent de façon péremptoire l’opposition de Rousseau à la propriété privée, et il s’entête malgré tout à soutenir le contraire sans pour autant être en capacité d’étayer d’une manière ou d’une autre la conviction dans laquelle son raisonnement l’enferme.
Il se contente de pérorer sans fin sur des choses qui viennent à lui comme si la providence l’avait choisi pour lui faire dire la vérité, et ce, en dépit de tous les efforts de ses contradicteurs qui se sont efforcés à rassembler les propres écrits de Jean Jacques Rousseau qui démontrent aisément et sans ambiguïté aucune le rejet du système de la propriété privée que l’auteur tient pour responsable des causes de l’inégalité.Machiavel a réclamé des justifications sourcées, et pourtant, face à elles, il poursuit sans désemparer à la manière d’un conquistador venant imposer les croyances autorisées de sa reine et de son église à ceux qui ne croient ni au ciel, ni à l’autorité d’une tête couronnée qui leur est complètement étrangère.Il est dommage de voir ainsi notre camarade Machiavel s’enfoncer dans le déni constant de la réalité qu’il refuse d’accepter alors que le simple examen des textes de Rousseau lui aurait permis de réviser sa position qui, en l’espèce, est totalement erronée. -
- Machiavel est si têtu qu’il en vient à refuser de céder devant les évidences qui contredisent catégoriquement sa propension à croire que Rousseau approuvait l’appropriation des biens naturels par quelques uns
R / Mais à quel moment ai je écris cela ????? C’est assez incroyable de prêter aux gens des propos qu’ils n’ont jamais tenu.
-Je lui apporte des faits qui établissent de façon péremptoire l’opposition de Rousseau à la propriété privée, et il s’entête malgré tout à soutenir le contraire sans pour autant être en capacité d’étayer d’une manière ou d’une autre la conviction dans laquelle son raisonnement l’enferme.
R / Je n’ai pas le discours sur les inégalités sous la main, je peux cherchez des citations qui contredisent les votre( et je vais le faire ), cela ne veut rien dire il faut les remettre dans leur contexte Rousseau savait manier du paradoxe.
Il y’ a chez Rousseau une légitimité à la propriété mais sous certaines conditions :
- C’est le travail et non la simple occupation des sols qui représente le seul titre légitime de propriété
- Les fruits de la propriété doivent servir uniquement à assurer l’indépendance de chaque famille en pourvoyant aux besoins de chacun de ses membres. La raison d’être de la propriété est donc l’indépendance et non le mercantilisme. La propriété du sol n’est pas une propriété absolue, elle n’est que la condition de l’appropriation des fruits du travail. Laisser une terre en friche, c’est renoncer à ses titres.
Voilà des extraits du contrat social ( que j’ ai sous la main avec mes notes ) ou il précise sa pensée à ce sujet :
« Le droit de premier occupant, quoique plus réel que celui du plus fort, ne devient un vrai droit qu’après l’établissement de celui de propriété. Tout homme a naturellement droit à tout ce qui lui est nécessaire ; mais l’acte positif qui le rend propriétaire de quelque bien l’exclu de tout le reste. Sa part étant faite il doit s’y borner, & n’a plus aucun droit à la communauté. Voilà pourquoi le droit de premier occupant, si faible dans l’état de nature, est respectable à tout homme civil. On respecte moins dans ce droit ce qui est à autrui que ce qui n’est pas à soi.
En general, pour autoriser sur un terrain quelconque le droit de premier occupant, il faut les conditions suivantes. Premièrement que ce terrain ne soit encore habité par personne ; secondement, qu’on n’en occupe que la quantité dont on a besoin pour subsister : En troisième lieu qu’on en prenne possession, non par une vaine cérémonie, mais par le travail & la culture, seul signe de propriété qui au défaut de titres juridiques doive être respecté d’autrui ».
Rousseau préconise dans ce chapitre du Contrat social d’accorder aux citoyens le seul usufruit des terres, réservant la nue-propriété à la communauté tout entière.
Voilà le lien du chapitre dans son entier :http://fr.wikisource.org/wiki/Du_contrat_social/%C3%89dition_1762/Livre_I/Chapitre_9
Et comme je le mets plus haut, c’est encore plus complexe quand il introduit une distinction entre le type de gouvernement.
Prendre des citations de Rousseau ponctuellement ne veut rien dire (je n’aurai pas du vous le demander) sauf quand on les replace dans le contexte.
P.S : vous devriez être moins arrogant et méprisant à moins d’être complètement sur de vos affirmation, ce qui ici n’est visiblement pas le cas mais merci quand même vous m’avez poussé à reprendre mes notes.
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@ Machiavel. Je vais essayer de faire simple et concis pour répondre à tes pavés embrumés semant confusion et lourdeur auprès des lecteurs alors que la sobriété et la concision auraient été mieux accueillies au sens où elles facilitent la compréhension du message que l’on veut faire circuler.
Tu es un pinailleur quand d’abord tu postules que Rousseau est favorable au principe libéral de la propriété privée et qu’ensuite tu en réduit la portée en affirmant que ce principe se limite aux strictes nécessités de la vie.Evidemment que Rousseau entend, et cela va de soi, le rejet qu’il oppose à la conception de l’appropriation des biens par quelques uns en faisant la différence entre, d’une part, les nécessités dépendant des conditions naturelles qui contraignent l’individu à vivre dans un lieu d’habitation qui lui offre ce dont il a besoin pour se protéger, subsister et vivre des fruits de la communauté humaine et, d’autre part, la cupidité qui pousse les hommes à nuire à la communauté en s’appropriant les biens qu’offre la nature, à titre exclusivement privatif, d’une manière démesurée et en dehors de toute idée de solidarité et d’égalité.Le génie qui s’exprime dans les idées de Rousseau va à l’encontre de la conception patrimoniale des biens dés lors que les fruits de la terre sont captés par quelques uns qui se protègent mutuellement de tous les autres en établissant des lois garantissant la conservation, l’extension et la domination de ceux qui se sont promus en s’affublant des titres de noblesse assortis de nombreux privilèges et en en bénéficiant des richesses produites par les terres qui, de fait, provoquent la misère de tous les autres (la plèbe ou les serfs) qui sont destinés à la servitude.
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