@gerfaut
Répondre à des commentaires commençant de telle façon relève exclusivement, à un moment donné, de la charité chrétienne... Surtout quand manifestement — vu le hors sujet total — il s’agit d’en être resté à la vidéo...
@gerfaut
Vous trouverez logique que, à l’intérieur d’une critique commençant par « n’importe quoi », j’attende particulièrement des arguments derrière... D’autant qu’il faudrait se mettre d’accord avec Auxi... Mon propos serait celui d’un gauchiste qui, en même temps, défendrait « l’ordre établi »... Quoique, selon moi, ce qu’on appelle en général la gauche aujourd’hui défend, en effet, l’ordre établi. Je peux vous assurer alors qu’elle n’est pas mon amie.
@Auxi
Bon rappel d’Eric Guéguen (merci) concernant l’expression oxymorique « anarchisme conservateur » que je reprends à mon compte moins pour créer une nouvelle bannière politique aux prétentions caricaturales — en m’écoutant parler et en me regardant le nombril — que pour faire réfléchir en termes de posture trans-courant compte tenu de l’imposture antidémocratique et bourgeoise du clivage politique gauche-droite. George Orwell nous dit, dans Le Quai de Wigan en 1938 : « En ce moment, la seule attitude possible pour toute personne décente, que son tempérament le porte plutôt vers les conservateurs ou vers les anarchistes, est d’œuvrer pour l’avènement du socialisme. Autrement, rien ne peut nous sauver de la misère actuelle et du cauchemar à venir. »
On ne peut pas résumer la tendance conservatrice au sens de « conserver l’ordre établi ». Pourquoi, d’ailleurs, être conservateur serait forcément conserver l’ordre établi ? Pourquoi ne s’agirait-il pas de conserver autre chose, de moins politique et « officiel », de plus moral et populaire ? L’écologiste radical, par exemple (et j’apprécie la figure de feu Edward Abbey), peut avoir un certain nombre de points communs avec l’anarchiste conservateur.
Le général De Gaulle avait des aspects conservateurs. Cela a-t-il fait qu’il a reconnu légitime le gouvernement du maréchal Pétain, puisque après tout ce dernier était l’ordre établi ? Si l’on associe généralement, mais non exclusivement, les hommes d’église au conservatisme, cela n’a pourtant pas empêché certains d’entre eux d’être parmi les premiers résistants durant la Seconde guerre mondiale...
Alors certes, nous sommes aujourd’hui, à l’heure du novlangue, dans la culture des mots dénaturés, aux sens inversés. « Le véritable but du novlangue est de restreindre les limites de la pensée ? […] Tous les concepts nécessaires seront exprimés chacun exactement par un seul mot dont le sens sera rigoureusement délimité. Toutes les significations subsidiaires seront supprimées et oubliées. […] Chaque année, de moins en moins de mots, et le champ de la conscience de plus en plus restreint. » (George Orwell, 1984) Il n’empêche que cela ne regarde que vous, Auxi, de vouloir prendre — par crainte d’être vu comme un réactionnaire par l’intelligentsia orientant le novlangue selon des intérêts bien précis ? — autant de précautions avec le mot « tradition », au sens lui-même détourné... en précisant toutefois que de claires distinctions sont nécessaires entre « réaction » et « conservation » par exemple...
Enfin — sans aller jusqu’à dire comme l’anthropologue Marcel Mauss qui jadis affirmait non péjorativement qu’être socialiste « c’est être archaïque » — il s’agit de défendre un socialisme qui retourne à sa moralité originelle (Saint Simon, Fourier puis Proudhon et Bakounine) et prend appui notamment sur les traditions des gens ordinaires qui entretiennent jusqu’ici l’entente et l’entraide quotidiennes, limitant l’envahissante logique du « tout doit se marchander ». Posture peut-être un peu naïve... Mais alors on voit que l’anarchisme conservateur ce n’est même pas le sympathiquement cynique mais trop élitiste et, en vérité, peu politique anarchisme de droite...
@Wyrd
Pour qu’il n’y ait pas de malentendu, ma réponse à 20.07 était pour Auxi, pas pour vous.
@Lord Voldemort
Je pense, en effet, à quelqu’un. Et j’en profite pour dire que le film Queimada (avec Marlon Brando, et une super musique du maître Ennio Morricone) est exceptionnel. Même si le montage laisse un peu à désirer, ce film est une référence scénaristique — et cela colle, dans un sens, au sujet de l’article si l’on reconnaît une paternité de l’Empire britannique (abordé dans le film) vis-à-vis de l’Empire nord-américain — en matière de dénonciation de l’impérialisme, avec son ensemble de techniques de manipulation et d’arrangements économiques et militaires.
@Éric Guéguen
Je n’ai pas d’avis tranché concernant l’état de nature, je serais plutôt d’accord avec vous (et avec Proudhon). Aussi, je trouve intéressante l’approche de Jean-Jacques Rousseau. A noter que, contrairement à ce qui est dit parfois, Rousseau ne croyait pas l’homme bon par nature. J’ai tenté d’expliquer ça dans le dossier suivant : http://anthonymichel.fr/rousseau.htm
J’ai compris, je crois, que vous dénonciez l’oligarchie occidentale — soient, plus « correctement » dit, les « démocraties européennes » — profitant de la tentation humaine et naturelle — et donc universelle ? — à la paresse et au conformisme (ou à un mixte des deux). Je méditerai là-dessus.
J’en profite, pour l’heure, pour faire partager cet extrait d’entrevue de Jean-Claude Michéa (pour les Inrockuptibles le 18 mai 2014) qui rappelle deux intéressants concepts étasuniens, le soft power et le hard power, se rapprochant de ce qu’on dit sur l’endogénéité et l’exogénéité sociétale : « Le concept de soft power a été avancé par Joseph Nye en 1990 dans le cadre de ses réflexions sur les nouvelles formes de la puissance américaine. L’intérêt de ce concept – aussitôt repris par Collin Powell et les théoriciens du Pentagone – est de nous rappeler que les progrès planétaires du capitalisme s’expliquent aujourd’hui beaucoup moins par l’usage direct de la force et de la coercition (ce que Nye appelle le « hard power ») – usage qui n’a évidemment pas disparu – que par le pouvoir de séduction qu’exercent son imaginaire consumériste et son omniprésente propagande publicitaire. Il n’est effectivement pas nécessaire de mettre un policier derrière chaque adolescent moderne pour l’obliger à boire du Coca-Cola ou à mettre sa casquette de baseball à l’envers ! »
@Éric Guéguen
Oui, Orwell est un peu à la mode ces temps-ci, et c’est tant mieux.
A noter, récemment, la création du Comité Orwell pour défendre le pluralisme et la vraie liberté d’expression dans le débat médiatico-politique.
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