Voilà moi qui me tue à expliquer comment la gauche légitime la destruction de la culture populaire effectuée par le capitalisme libéral au nom du multiculturalisme, ou plutôt d’un multiculturalisme méprisant tant il n’a plus rien à voir avec celui éclairé d’un Randolphe Bourne, je montrerai désormais cette vidéo. Le génie ne se trouve pas dans l’innovation permanente et spontanée, ça c’est dans l’art contemporain, qui a besoin de ça pour lever des subventions, donc rentrer dans la circulation des biens et des marchandises (permet la spéculation, la bourse quoi, la création de richesse sans la création de valeur, on neutralise tout élément politique). Considérer une quelconque culture populaire chez Nabila c’est de fait légitimer la destruction populaire du capitalisme libéral. Au nom du multiculturalisme gauchiste mou, chacun a droit à sa culture, les pauvres à une culture appauvrie, sans voir qu’en fait cette culture appauvrie n’est pas le fruit d’une culture populaire mais d’une culture industrielle télévisée fabriquée par les riches pour le peuple, pour remplacer la culture populaire, qui elle, est toujours menaçante, potentiellement révolutionnaire.
Merci pour le débat, très intéressant, qui m’a poussé à commander le petit livre que vous avez vanté un peu plus haut, notamment pour comprendre la différence (ou peut-être compléter) entre Tradition chez Guénon et conservatisme dont il est question ici.
Concernant l’usure, je dirai même plus, elle est antérieure au système monétaire. La réciprocité est crée par le don. Or le don donne forme à la fameuse triple obligation donner-recevoir-rendre. C’est-à-dire que le don crée une dette chez celui qui a reçu. Maurice Godelier estime les taux d’intérêts entre 30 et 100% sur une année. C’est-à-dire que si je donne 1 couverture, 1 tapis ou qu’importe, d’ici une année l’autre doit m’en donner deux. C’est de l’usure. Le système de crédit est inhérent au lien social, on doit toujours quelque chose à quelqu’un. Je crois que la notion centrale c’est que le don est un fait social total, et si je reçois une couverture, je peux par exemple inviter 2 fois à manger pour rendre. Le processus de "rendre" est assez libre, bien qu’obligé. Une dette purement monétaire, contractuelle, et donc impersonnelle en revanche, ne peut être rendue que sous forme d’argent. Si cela peut apparaître comme préférable au premier abord, car il libère du poids du lien social (c’est toute l’idéologie moderne libérale), il est en réalité enfermant. On se voit obliger d’accepter la forme travail rémunéré pour rendre, sans obtenir rien d’humain dans l’échange. L’intérêt ne crée pas de lien social, et on se trouve vite dans une spirale infernale de prêt et de travail déshumanisé.
Quelles bandes de faux-culs ces "pro-mariage pour tous", d’abord à jurer sur la tête de tous les glands du monde que la PMA et la GPA n’ont rien à voir avec cette loi, et dès qu’elle passe, hop première réclamation : des gosses à la pelle ! Alors peut-être qu’eux sont habitués à la recevoir dans le cul, mais moi j’aime pas ça, je préfère le face à face viril, question de philosophie de vie. Fallait qu’ils assument cette position depuis le début, mais ça cadrait pas dans le conte de fée construit par les médias. La plupart (pour ne pas dire quasiment tous) des personnes pro-mariage gay que je connais était sincèrement pour un monde plus tolérant, où eux/elles aussi avaient droit à l’amooour, du moment où d’aucune façon (comme promis par les médias) les enfants ne venaient à être concerné par cette loi.
Je ne peux être que d’accord avec votre intervention qui est tout de suite plus nuancée que la première, et qui me parle. Dieu ne nous donne pas le pain et l’eau, cela me parait clair. Je ne milite pas pour une des trois religions monothéiste, mon propos était de souligner l’importance de la transcendance dans la vie humaine, de garder des formes de sacré (je dirais simplement que sans sacré il n’y a pas de profane). Pour autant, il convient de souligner qu’il y a jusqu’à peu il n’était peut être techniquement et technologiquement (ça demanderait à être vérifié) pas possible d’assurer une bonne vie à tous. Ainsi, religion ou pas, cela ne semble rien changer. Ce que je constate, c’est que depuis qu’il est possible d’éradiquer la faim dans le monde, rien n’est fait (alors que les rapports de l’ONU précisent qu’à hauteur de 30 mia d’investissement de dollars par année pendant 10 ans, il serait possible de nourrir une dizaine de mia de personnes à 2’700 calories par jour). Ce phénomène se place pourtant dans un contexte idéologique individualiste, c’est-à-dire mettant l’individu au centre, sans rien au-dessus de lui. Or, comme l’avait prévu Proudhon, cet individualisme n’a fait qu’éclater le lien social favorisant l’égoïsme de tous, d’où par ailleurs l’union du libéral et du libertaire comme nous l’apprend Clouscard. Le socialisme que vous décrivez nécessite alors, puisqu’il ne peut passer par l’individualisme, une coopération de collectivité. Ceci rejoint tout à fait mon idéal. La question est alors la suivante : comment reformer des collectivités relocalisées qui se soucieraient du bien de toutes les collectivités ?
Voilà qui est tout de suite beaucoup plus intéressant, et je serai dans l’absolu d’accord. Mais il me semble que de séparer ainsi science et religion relève encore une fois d’une idéologie ethnocentrée, occidentale, dépendant ainsi d’une tradition de pensée particulière. Le premier exemple qui me vient à l’esprit est la définition même de religion et la place de ce terme dans les différents systèmes de langue. En arabe, on la définit par "dîn" il me semble, mais qui veut également dire traditions, coutumes, et en Inde la religion se dit "dharma" (toujours d’après ce que j’ai pu comprendre ou lire) mais qui désigne également un principe d’ordre cosmique, la loi, la caste. Rien que la définition actuelle occidentale est relativement nouvelle, on est passé en gros de celle de l’Eglise (religion = catholicisme), ensuite celle des lumières (religion positive et naturelle), ensuite Schleiermacher qui introduit le sentiment, le ressenti, et ensuite celle des sciences sociales, qui se heurtent justement à l’effort d’universalisation d’une telle notion. On ne peut avoir recours à Dieu ou à la figure d’un prophète (ou alors on ne considère pas l’hindouisme comme religion), on se concentre tout à la fois sur le sacré, le sacrifice, le totémisme.
*bien sûr ceci est un développement du commentaire et n’a rien à voir avec la vidéo elle-même, dont je me ferai un plaisir à la visionner ce soir.
"Des hommes vivant dans le monde musulman ont apporté à la science ...
Cela est plus correct ."
Exactement. Après ce qu’il faut voir, c’est qu’un groupe reprend les stigmates qu’un autre groupe plus puissant lui assigne pour faire en quelque sorte "de nécessité vertu". Quand on dit "l’islam n’est pas compatible avec la science" - qui relève d’une violence symbolique assez importante - celui qui se définit comme (entre autre) musulman et qui est blessé réagit sur la même ligne (au lieu de s’élever) en disant "regardez ce que l’islam apporte à la science". C’est un phénomène très étudié et connu en psychologie sociale, donc totalement compréhensible en tant qu’éminemment humain. L’essentialisation des caractères en fonction du biologique (on définit un homme complexe en tant que "musulman" et uniquement "musulman" en lui assignant certains caractères immuables car prétendus biologiques) est un résultat de la science du XIXème et du XXème en tant qu’organisateur des éléments du social. Et donc de ce fait totalement idéologique et ethnocentré (voir Michel Drac "La question raciale" par exemple).
Donc vous considérez la sociologie comme une science naturelle ? Vous êtes positiviste ?
Et toi Kemlein pour notre plus grand malheur personne ne t’a imposé de grammaire à la con. Et c’est dommage, ça nous aurait permis de mieux comprendre tes analyses forcément vraies en tant qu’elles ne connaissent ni le doute ni la nuance. On aurait pu mieux vivre, putain.
Franck Lepage est un concentré à la fois de bon sens et d’une compréhension aigue de la condition humaine dans un système particulier. Le travail de vulgarisation nécessite une grande maitrise en amont des sujets abordés. Ce qu’on voit et croit être un langage simple, un bon sens de base est pourtant l’expression d’une intelligence la plus fine et humaine qui soit. Quand je l’écoute je me rends compte du travail de décolonisation de mon imaginaire qui me reste à faire. Il sympathise l’atmosphère et rend la pensée humble et juste.
Ahah la journaliste de Canal, animée d’une auto-satisfaction typique de ces gens bien-pensants du show-biz, qui essaie de piéger un enfant (et non pas un mec du Bilderberg), devrait réfléchir sur ce que cela comporte de symbolique, et malheureusement, de bien réel :D
Il y a deux murailles de Chine entre votre conception de la vie et la mienne, ce qui ne peut s’exprimer qu’en un désaccord total, donc inutile d’envenimer cette discussion improductive. Je ne peux partager la philosophie d’une personne qui pense la qualité d’une vie humaine en terme de pouvoir d’achat, de croissance, de centralité absolue du travail (travail au sens occidental du terme, donc salariat, travailler pour un autre). C’est faire le jeu des forces impérialistes. C’est déjà accepter le paradigme dominant. Je peux faire remarquer en passant que la France, bien qu’elle se porte mal, se porte toujours mieux qu’une bonne centaine de pays dans le monde, quantitativement parlant. Est-ce un indice pertinent ? Non, mais c’est le votre. Vous ne pouvez penser ce qui pourrait être car vous pensez ce qui est, vous sacralisez un modèle (vu qu’on ne peut pas le critiquer, le toucher), comme vous sacralisez les indices quantitatifs d’émancipation humaine, des instruments qui ont été élaborés par nos maitres à penser.
J’irai même plus loin et après je m’arrête. Si vous connaissiez bien l’UDC comme vous le prétendez, vous sauriez que Freysinger y joue qu’un rôle tout à fait second, d’animation culturelle (ce qui sied bien à ce clown), d’où son apparition constante dans les médias de masse, qu’il est régulièrement vivement critiqué par ses collègues UDC, qu’il n’est que depuis très récemment Conseiller d’Etat, qu’il ne prend que peu la parole durant les délibérations parlementaires. Bref, même ses collègues UDC voudraient s’en débarrasser.
Mais Pégase, vous n’avez donc rien compris à la marche mondialiste ! Les frontières elles sont là pour le p’tit peuple, pour ramasser quelques francs de taxe sur du fromage importé, sur de la viande importée, la même qu’on achète dans les supermarchés locaux venant d’Hongrie ! Double taxation, tout simplement. Or, Philip Morris s’implante à Lausanne, car on lui promet d’être exonéré d’impôt !
J’essaie de mieux m’expliquer peut-être. La Suisse est un paradoxe, à la fois semi-démocratique et néo-corporatiste. Semi-démocratique essentiellement grâce à la possibilité de l’initiative populaire ainsi que du référendum. Néo-corporatiste car les contenus de loi sont décidés au Parlement par une concertation entre politiciens et les lobbyistes les plus influents. L’idéal me semble-t-il est de tendre vers une plus grande démocratie, plus participative, donc également plus locale. Alors quelle est la voie à suivre ? Celle de Freysinger, libéral, amant du capitalisme, de la libre entreprise, de la concurrence et de la pseudo propriété privée, qui revient à renforcer de plus en plus banques et multinationales (vu que le capital est de plus en plus centralisé, suivant sa logique même, comme le démontre bien Marx) (UBS, Crédit Suisse, Nestlé, Novartis et j’en passe) ou celle de penser une autre voie et de renforcer la participation citoyenne ? La Suisse se trouve à un point où elle va se polariser, et la question est de savoir s’il faut tendre au néo-corporatisme (et de faire de l’animation culturelle au lieu de politique comme le fait Freysinger pour cacher les vraies questions économiques), ou tendre à plus de démocratie ? Ce que je dis simplement c’est que Freysinger est incapable de voir ça et court à sa propre ruine en prônant toujours plus de libéralisme et pointant du doigt un faux ennemi. Ce qui est par ailleurs propre tant aux gauches qu’aux droites européennes. Il est donc d’après moi le plus politiquement correct qu’on puisse trouver, se trouvant - peut-être à son insu - dans la droite ligne de l’Empire.
Merde erreur de manip’, je profite pour répondre au commentaire du dessus, pertinent par ailleurs. L’enjeu est précisément de garder ces "privilèges", et de voir comment est-ce possible sur le long terme. J’ai suivi les discours sur le revenu inconditionnel, ici et en Allemagne. Et justement, cette mesure va à l’encontre du libéralisme des partis bourgeois de droite. Pour autant, force est de constater qu’elle est malheureusement inutile. Ce montant ne suffit même pas à avoir une vie digne en Suisse, on y paie même pas les taxes avec. Faut réfléchir contextuel. Or, comme le précise justement Paul Ariès (et tous les gens en faveur du revenu de base), celui-ci ne doit pas être l’équivalent du SMIC pour tous, mais servir à avoir une vie digne même sans travail. On ne peut pas payer les taxes nécessaires (logement + assurances + autres taxes obligatoires) et se nourrir correctement avec cette somme. SI les PME se portent bien, force est de constater (je connais bien le domaine) une saturation de quasiment tous les marchés, une exaspération générale et un retard des paiements de plus en plus problématique (les résultats généraux ne comptabilisent pas ça, mais l’entrepreneur doit vivre avec). Et si travailler 8h30 par jour dans un bureau est un indice de bonne santé, je dois dire que je ne partage pas votre vision de la société idéale. Concernant l’éducation, force est de constater également un quasi analphabétisme d’une grande majorité des jeunes ayant suivi une scolarité obligatoire et standard. La création artistique est ridiculement faible comparé aux pays voisins par exemple. Et c’est bien normal, en travaillant 8h30 par jour, on a pas le temps de lire Balzac, Flaubert et compagnie.
Je ne vois pas ce qu’il y a de choquant à affirmer que le capitalisme néo-libéral est à long terme incompatible avec un système fédéraliste et semi-démocratique (ou encore mieux, démocratique) ?
Je ne vois pas ce qu’il y a de choquant à affirmer que le système capitaliste néo-libéral n’est pas compatible sur le long terme avec une organisation fédéraliste et semi-démocratique ?
" Capitalisme qui est transfrontalier, expansioniste et surtout centralisateur ! D’où l’incompatibilité avec les formes de fédéralisme et de particularisme si cher (à juste titre par ailleurs) à Freysinger. C’est fini le temps du libéralisme appliqué où chacun pouvait jouir de sa propriété privée et lancer son entreprise (année ’70 et ’80). Tous les marchés sont saturés, y a plus de profit à se faire. Faut trouver de nouveaux marchés, la finance, inaccessible au peuple lambda. C’est les banques qui peuvent bouger ces gros capitaux, y a centralisation du pouvoir économique. Y a de moins en moins de propriétaires, de plus en plus de salariés, une standardisation des comportements et des normes. Et ça c’est pas de la faute aux immigrés ! C’est la culture qu’engendre le système total si cher à Freysinger, et il est pas capable de voir ça. Il aimerait retourner aux années ’70 et ’80, quand les immigrés étaient profitables, amenaient du profit au sens de Marx (travail gratuit), parce qu’ils coûtaient moins chers au maintien, sans comprendre que c’est ce système qui nous mène où on est. Et il répercute son idéologie sur le système éducatif, qui de toute façon est pourri, une élite intellectuelle est formée dès le plus jeune âge, et la masse abrutie prête à travailler (les fameux apprentissages). Alors immigré ou pas ça change rien à l’école, ça ralentit personne tellement les programmes sont mauvais, c’est juste que maintenant y a plus les profits qui permettaient d’assurer une éducation générale pour le travail dans les PME. Mais il comprend pas que refuser tout ça c’est refuser le capitalisme, effectivement de plus en plus autoritaire, parce que revenir en arrière on peut pas. L’accumulation par définition c’est du toujours plus, c’est l’idéologie de la croissance, faut être lucide jusqu’au bout !
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