• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV Mobile

Les commentaires de O Scugnizzo



  • 10 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 30 septembre 2013 13:54

    Allaouakbar allaouakbar allaouakbar allaouakbar allaouakbar allaouakbar allaouakbar Allaouakbar allaouakbar allaouakbar allaouakbar allaouakbar allaouakbar allaouakbar Allaouakbar allaouakbar allaouakbar allaouakbar allaouakbar allaouakbar allaouakbar Allaouakbar allaouakbar allaouakbar allaouakbar allaouakbar allaouakbar allaouakbar 



  • 2 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 30 septembre 2013 13:06

    C’est la concision allemande (ici avantageuse mais pas toujours la plus sympathique)



  • 4 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 30 septembre 2013 00:23

    J’ai regardé superficiellement la critique de Boltanski et le vide profond m’a donné des vertiges si bien que j’ai presque été joué à GTA V pour me calmer de toute cette inculture faussement vernie d’intellectualité (et vice et versa, comme chantaient Les Inconnus). Ignorance totale des mouvements de contenu à l’intérieur des étiquettes gauche-droite à travers ces deux derniers siècles, accorder à Michéa le primat confondant de l’ "amalgame" entre processus de libéralisation et utilisation des "droits de l’hommes", alors que c’était une critique récurrente chez Babeuf et tous les participants de la Conjuration des Egaux (la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 est considérée comme une déclaration bourgeoise et libérale, contrairement à celle de 1793, non-retenue par l’histoire, qui était bien plus égalitariste), auxquels tous ces petits intellectuels de gauche n’hésitent jamais à s’identifier. Bref, inintéressant au possible, voire qui fout carrément mal à l’aise. Le passage où il explique qu’on ne peut pas être de gauche - voire anarchiste - en étant conservateur, en oubliant donc les phrases de Marx sur le système capitaliste comme s’appuyant sur une destruction continuelle ou celles de Bakounine considérant que ce n’est pas la loi qui régit une société mais ses traditions, ses us et coutumes, ne mérite qu’un bon rot retentissant en retour.


    Même chose pour Halimi, qui feint par une rhétorique sociologique de ne pas comprendre que l’élite et le reste de la population nagent dans un cadre institutionnel (principalement normatif) très différent. 

    Le meilleur est peut-être Corcuff, publié non sans hasard chez Médiapart, où il appelle à une "principe de précaution intellectuelle", autrement dit appelant à ne pas trop raconter à haute voix ce qu’il se passe derrière les coulisses, au risque de remonter dans le temps, jusqu’aux heures les plus sombres de notre histoire ! 




  • 3 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 29 septembre 2013 23:59

    Merci Eric Guéguen pour le lien. Je dois dire que j’ai été assez déçu de la critique de Lordon, je dirai même que celle-ci est une illustration assez intéressante des analyses de Michéa, à savoir l’homme de gauche qui ne jure que par le progrès, qui se prend pour un homme de progrès, membre d’une minorité éclairée, sans jamais se replacer dans une structure sociale, une dynamique sociale, alors qu’il est le premier à le faire pour les autres, notamment lorsqu’il dit - affirmation qui effleure à peine une partie de vérité - que si le peuple (vs élite) est fondamentalement bon, c’est parce qu’il n’a pas les possibilités matérielles d’être mauvais. Outre la vacuité d’opposer un argument contre-caricatural à un autre considéré comme tel, Michéa ne dit pas que le peuple est bon, mais est dans sa généralité décent, en ce sens où effectivement les conditions de la vie réelle font qu’il se trouve obliger de se conduire d’une certaine manière. Or, par définition, l’aspiration à une vie tranquille, à un métier plaisant, à fonder une famille exclut la personne des hautes sphères sociales - du journaliste qui va tapiner chez les politiciens, du scientifique qui passe ses journées seul dans un labo ou du banquier partouzeur cocaïnomane qui se marie uniquement car ceci le rend plus "employable et sympathique". Cette hyper-classe mondialisée (ou facilement mondialisable) est loin de la réalité sociologico-économique majoritaire, à savoir du salariat généralisé et des "problèmes ordinaires", et en ceci elle a une (très très forte) tendance à ne plus avoir les pieds sur terre. Lordon fait bel et bien partie de cette hyper-classe, côté intellectuel universitaire de gauche. Son jargon fermé, son amour revendiqué pour cette classe coupée du monde s’adonnant à l’affinement des concepts sans ressentir de dette morale me paraissent les meilleurs indices d’une telle appartenance. Certes, il représente ce qui se fait de mieux dans une telle classe, mais comme chez le peuple il n’y a ni une entière nécessité ni une entière vertu, il en va de même chez cette élite que glorifie Lordon dans ses interviews, parce que "ça fait progresser la connaissance". Trop facile de ne considérer que les avantages sans les dégâts collatéraux, et de reprocher la même chose à Michéa, en convoquant le crime des crimes - l’attitude des masses sous Hitler ! (en feignant par ailleurs la synonymie entre peuple et masse). Bref, Lordon c’est "le progressisme bien compris" : à n’en point douter ! Concernant les institutions, c’est précisément ce que dit Michéa : donner des cadres institutionnels qui permettent d’exprimer les vertus des peuples plutôt que l’égoïsme, sans oublier de mettre des limites devant empêcher dans le futur l’exploitation de l’homme par l’homme. 


    Je préfère toujours m’attaquer au fond plutôt qu’à la forme, mais trop souvent l’un est intimement lié à l’autre, notamment chez Lordon. Ce "Impasse Michéa", "Misère de la common decency" me rappelle de trop la ridicule querelle entre Marx l’intellectuel et Proudhon l’homme du peuple. Pour rester aussi bas que Lordon, je dirai qu’on a le privilège de savoir à qui l’Histoire a donné raison. Concernant par ailleurs le sens de l’histoire, je trouve ma fois Lordon de mauvaise foi. Michéa jamais ne dit que le refus de l’idéologie du progrès signifie qu’il n’y a pas eu de progrès, mais que celui-ci ne peut donner un sens - précisément dans les deux sens du mot - à l’Histoire (terme par ailleurs que ni l’un ni l’autre ne définit). Pour Michéa, il y a bien une dynamique - plutôt qu’une direction - qui est celle de la dialéctique hégélienne (grosso modo : thèse - anti-thèse -> synthèse etc). Hegel semblera peut être ridicule pour un structuraliste comme Lordon, mais il n’empêche que c’est effectivement une marche théorique permettant le neuf (le conservatisme chez Michéa et à fortiori chez Orwell est une provocation à recontextualiser dans une certaine ambiance intellectuelle), c’est-à-dire en partie la destruction, tout en conservant. La tradition est la thèse, la nouveauté une anti-thèse, et de là on arrive à une synthèse, où l’on voit que la thèse est le point de départ.

    Finalement, et c’est une considération personnelle, il me semble que la stigmatisation (très infamante) d’un certain populisme (celui qui ne sert pas un marché électoral de droite ou de gauche suivant les périodes) est quelque chose d’assez anti-démocratique (ce qui ne signifie pas que celui qui émet la critique est un pur salaud). C’est par ailleurs une critique très fréquente dans l’élite de gauche et dans la bouche dudit Lordon, ce qui prête à confusion - sinon à une franche rigolade - lorsque l’on sait que ce sont les mêmes qui se font précisément passer pour progressiste, démocrate, gentil, ouvert et toutes les fleurs du monde. Or, un démocrate radical, voire même un anarchiste "vieille école", pour penser que le peuple puisse se diriger lui-même, et non pas qu’il se fasse diriger par une petite élite, qu’elle soit capitaliste, journalistique ou intellectuelle (scientifique), doit le porter très, très haut en estime, de lui prêter, en d’autres mots, des qualités multiples et diverses. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne soit pas au courant que "l’homme peut tout", comme dirait Lordon avec condescendance. Mais un minimum d’idéalisation me semble nécessaire, en ce sens où le "réalisme" n’existe qu’à postériori, personne ne pouvant savoir ce qu’est capable précisément une collectivité à un moment donné.

    Cela n’enlève rien bien entendu aux propos brillants de Lordon en matière d’économie, mais pour le côté politique - alors que c’est précisément ce qu’il reproche à Michéa - on peut repasser. Le politique ne peut se réaliser dans une tour universitaire, lorsqu’on est seul dans une pièce devant ses livres à longueur de journées, et qu’on a comme compagnon de discussion uniquement des collègues sociologiquement identiques, voire un ou deux journalistes mensuels. C’est un problème auquel je commence à devoir faire face et qui me dérange énormément (les journalistes en moins), peut-être s’habitue-t-on à un certain moment et on n’en perçoit plus les enjeux sociaux et politiques.

    Pour respecter les règles du jeu, on pourrait tout aussi appeler l’article : "Le complexe de Lordon"


  • 2 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 29 septembre 2013 11:32

    +1, mais faut reconnaître que ça décrédibilise pas mal tant son propos que son action. Et puis, cet élitisme de gauche va bien avec l’utilisation d’un jargon impossible dans un contexte où l’action est proche et donc une certaine vulgarisation du savoir nécessaire. Il se complaît à être dans cette hyper-classe intellectuelle vivant dans une tour aseptisée des "us et coutumes", dans un style parfaitement libéral, style de vie qu’il n’arrête pourtant pas de critiquer via l’économie. J’ai ouï dire qu’il avait critiqué Michéa. Il a tout à y gagner à l’écouter, et ceci de manière très attentive.



  • 3 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 27 septembre 2013 13:03

    Deux problèmes principaux concernant le reportage : le manque d’analyse économique et soociale, à savoir les répercussions du low-cost sur les conditions de vie de la population générale, le low-cost restant un des indices empiriques les plus clairs de la baisse de la qualité de la vie, battant en brèche la religion du progrès qui a guidé notre civilisation durant ces deux derniers siècles et plus particulièrement après la 2ème GM : plus on achète low-cost, plus ça créer d’emplois mal payés et effectué dans des conditions déshumanisantes (rationalisation du travail) -> baisse des salaires, développement d’un nouveau prolétariat, baisse de la qualité de la nourriture.

    Le deuxième problème réside en l’absence de considération sur l’aspect culturel. Le capitalisme, bien qu’on dise qu’il puisse imprimer des livres à la chaïne, fait baisser incroyablement le niveau culturel moyen de la population. Déjà avoir comme référence de goût le produit industriel vendu dans les hyper-marchés (le reportage ne questionne pas le goût du produit de départ - déjà de mauvaise qualité - en partant du présupposé que c’est le meilleur produit qu’une famille moyenne puisse trouver), pour un pays comme la France qui se vante à travers le monde de sa tradition culinaire, c’est omettre une chute vertigineuse d’un aspect culturel français important, et un futur qui n’est pas tout rose. Comment vivre sans culture ?


  • vote
    O Scugnizzo O Scugnizzo 25 septembre 2013 11:16

    Commentaire très bon, proportionnellement inverse à celui que je viens d’écrire.



  • 3 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 23 septembre 2013 22:14


    Interchanger anarcho-capitalisme et libéralisme est pour le moins... confondant. Mesurer la qualité de vie d’une population par le taux de chômage est déshumanisant... ignorer par ailleurs les tromperies statistiques à la portée du premier venu que commettent nos politiciens est un acte de soumission à une élite qui ne vous veut pas du bien. Ce signe de servilité extrême indique aisément pourquoi vous ne pouvez savoir ce qu’est l’esclavagisme, le dressage vertical du corps et de l’esprit, l’enchaînement fatal. Comme le dit Clouscard "ce n’est pas parce que la misère roule en voiture qu’elle n’est pas misère". Pour le pauvre qui se tape 3h de bouchons chaque matin afin de rejoindre sa prison, son emploi sous-qualifié, la voiture n’est qu’un instrument collectif d’organisation de la production, rien de plus.

    Tout a été dit, le coup de grâce argumentaire vous ayant été porté, votre tartuferie mise à nue (elle n’avait certes que peu de pudeur), je puis aller rejoindre Morphée, parce que moi, demain, je me lève tôt. Je ne fais malheureusement pas partie de cette frange de la population qui se sert des bras des autres pour s’enrichir, pour lesquels vous connectez à l’occasion deux, trois neurones. On ne peut pas apercevoir son arrière-train lorsque l’on est constamment assis dessus, d’où la nécessaire élévation. Vous allez me dire que ce ne sont ici que belles paroles, certes, je l’avoue, j’aime le français, crime suprême dans un monde libéral, où seule compte la veine vénale, que l’admiration d’une esthétique locale. Et puis, on a vu toute l’importance de l’utilisation des termes, je ne le rappellerai point.

    Gerfaut, maître de la farce et du bon mot, Bon Soir.


  • 2 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 23 septembre 2013 21:53

    Absence d’Etat n’est pas synonyme de libéralisme.A ne pas confondre libertarianisme anglo-saxon (anarcho-capitalisme) et libéralisme. Les traditionnels partis libéraux bourgeois militent pour un interventionnisme minimal, qui puisse garantir un cadre socio-politico-économique favorisant le bon développement des entreprises. Or quoi de mieux que de pouvoir engager quelqu’un à 1 euro de l’heure lorsqu’on en a besoin ? Sans parler du dressage anthropologique que cela induit. D’une pierre libérale deux coups esclavagistes, quel patron dit mieux ?


    Trèsfaux, encore une fois à côté de la plaque.


  • 1 vote
    O Scugnizzo O Scugnizzo 23 septembre 2013 21:42

    Je dirai même que c’est ce qui se passe déjà actuellement. Faut pas rêver de toute façon, les machines elles ne fonctionneront jamais seules. Déjà maintenant on pourrait optimiser la production, si seulement celle-ci servait les réels besoins d’une population et non la rentabilité d’un petit nombre. Le problème c’est que si on fait faire le boulot aux machines, les gens auraient le temps de se cultiver, et là c’est pas bon pour le système. Donc : faire travailler les gens inutilement, juste pour les occuper, d’où aliénation de l’individu, et pour le temps libre, ou pour les autres, le tittytainment cher à Brezinski. Suffit de former une élite intellectuelle, politique, économique et scientifique bien docile pour mener un pays si développé industriellement.



  • 2 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 23 septembre 2013 21:38

    Ah qu’est-ce qu’on serait pas prêt à défendre pour protéger son libéralisme chéri :) Le travail sous-payé des enfants ! Fallait oser.



  • 5 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 23 septembre 2013 20:24

    Trèsfaux, vous qui êtes si attaché au sens des mots (quand cela vous arrange), pourquoi ne précisez-vous pas que dans certains pays comme l’Allemagne, on considère que le fait d’avoir un emploi, et non pas un travail, rend la dignité à la personne ? Et qui est ce "on" ? Voilà des questions de précision qui n’effleurent guère votre encéphale. Arbeit macht frei dans n’importe quel contexte. Pour le reste, les autres vous ont battu à plate couture, je ne reviendrai pas sur vos inepties.


    Gerfaut, toujours le mot pour rire !


  • 3 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 23 septembre 2013 13:54

    Ah cela ne faisait nul doute non plus venant de votre part rassurez-vous :)



  • 7 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 23 septembre 2013 13:43

    Les membres de la dissidence auto-proclamée se donnent beaucoup trop d’importance (on m’a envoyé un lien où Livernette répond à Abed pendant 45 minutes juste pour défendre sa petite personne, inutilité maximale, vide complet). Ils profitent d’un champ ouvert par Dieudonné et Soral pour grapiller des places, se placer le plus haut possible dans la hiérarchie du champ, permettant ainsi une lutte de tous contre tous, reléguant le champ dissident d’une potentielle force sociale à un champ comme un autre au sein de ce monde libéral complexe, multi-polaire, qui le phagocyte ainsi sans trop de problème. Ces dissidents, et j’enlève Soral et Dieudonné qui malgré leurs défauts ont beaucoup de mérite, sont aussi assoiffés de pouvoir que nos politiciens, rêvent d’être calife à la place du kalif et nul doute qu’ils seraient tout aussi autoritaires et égoïstes une fois au pouvoir.



  • 9 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 23 septembre 2013 13:17

    Hé Malthus confond pas causes et conséquences ! Va dire ça aux ghanéens assis sur de l’or, que c’est la faute au pétrole, que c’est la faute qu’ils sont trop alors qu’il y a des champs à perte de vue transformés en mono-culture par les exigences du FMI et de ses ajustements structurels, en exploitations minières, en résidence de vacances, ou que s’ils sont pauvres c’est parce qu’ils sont décadents ! Va dire ça aux ouvriers de France, qu’ils sont exploités par un patron et pollués par l’environnement parce qu’il y a trop de monde sur Terre, quand ils arrivent à peine à se payer un 80m2 pour la famille alors que certains ont à leur disposition plusieurs 300m2 dans diverses villes ! T’as du culot jeannot ! Et dire qu’au début j’essayais vraiment d’argumenter avec toi, mouahaha !



  • 6 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 21 septembre 2013 19:41

    Merci, superbe. Il y a un temps pour polémiquer et un autre pour nourrir son cerveau, étant ici dans le deuxième, il n’y a rien d’autre à ajouter qu’un sincère remerciement.



  • 17 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 21 septembre 2013 19:33

    Cohen... Askolo... Fourest... on taira le point commun !


    Nous façonnons des habitudes,
    Puis celles-ci nous façonnent,
    On dit mener un combat rude,
    contre une menace bouffonne,
    Racisme, antisémitisme
    nous nous parons d’angélisme.

    Mais voilà, nous ne pouvons passer,
    De marchands d’esclave
    à humanistes braves,
    en seulement quelques années !

    Certes les paroles sont belles,
    Mais la réalité de nos vices actuels,
    prend pieds moins dans nos passions
    que dans nos habitudes de félons.



  • vote
    O Scugnizzo O Scugnizzo 21 septembre 2013 16:26

    Wow, débat passionnant sur le clivage gauche-droite dont je regrette de ne pas y avoir pu prendre part plus tôt.


    Premièrement concernant l’article, je dirai qu’assez étonnamment je me retrouve d’accord avec son contenu, même si c’est sûrement dû à des causes diverses. Le problème n’est pas que si quelqu’un se dit de droite il sera incendié sur les plateaux télés. Au contraire, cela illustre assez bien la farce moderne du clivage gauche-droite : des gens de droite (grands patrons) préparent une "culture de masse" à travers les médias que rend légitime (ou sympathique) tout un tas de personnes se disant de gauche. La sainte alliance grand patron - gauche caviar comme reproduction du capitalisme (condition de la croissance à travers la consommation comme style de vie !). Ce que ne voit pas Robin est que la droite capitaliste manipule tout un tas de gaucho se croyant rebelles ou anti-systèmes pour prendre des parts de marchés dans ce cas dans le domaine culturel. Ceci peut être rendu légitime auprès du peuple uniquement par des gens de gauche, car traditionnellement c’est la gauche qui lutte pour les égalités autres que juridiques (économiques et culturelles entre autre).

    Concernant maintenant les définitions de gauche et de droite, on a vu qu’elles sont très controversées, tant l’histoire des idées semble complexe. Il convient tout de même, ce que je n’ai pas encore lu, de contextualiser toute définition. Parle-t-on de la France ? De l’Allemagne ? Des USA ? De l’Amérique latine ? Et à quelle période ? Une idéologie se développe par une systématisation de certaines idées et est le produit d’une élite intellectuelle internationale ou internationalisée. En revanche, une réalité politique est une digestion d’un certain courant à prétention universelle par une ou des particularités locales. Par exemple, aujourd’hui en Europe quelqu’un de gauche a souvent tendance à ressentir une forme de méprise pour la société qui l’a formé, voyant celle-ci comme "réactionnaire, traditionaliste" et autres bêtises. Les patriotes sont vus comme des fachos, par exemple. Or, les mouvements progressistes (comme on les appelle) d’Amérique du sud se battent très souvent pour la nation, revendiquent les appartenances locales et spirituelles avec fierté. Pour autant, on ne peut pas dire que Chavez, considéré comme homme de gauche, était un national-socialiste à la manière d’Hitler. Chavez militait pour l’égalité culturelle (ethnique), économique, sociale, alors qu’Hitler reposait sa politique sur la supériorité d’une race sur une autre. On peut peut-être considéré que ce qui différencie quelqu’un de gauche de quelqu’un de droite, ce n’est pas l’égalité en tant que telle, mais que celui de gauche milite pour une égalité culturelle et économique en plus de celle sociale, alors que celui de droite pense qu’une égalité juridique suffit. Ce qui fait que par exemple les critiques de la démocratie libérale viennent souvent de militants de gauche, pensant que sans égalité économique (nivellement des salaires, syndicats etc) et culturelle (droit à l’éducation pour tous) il n’y a pas de réelle égalité. Ce qui n’est pas un problème pour le mec de droite, vu qu’il considère que tous ont le même poids politique uniquement grâce au suffrage universel.

    De toute façon, aujourd’hui le clivage gauche-droite est totalement suranné dans la réalité politique. On le voit aisément : Valls se bat comme un "conservateur" (mot d’ailleurs faux, un libéral ne pouvant être un conservateur dans les faits, malgré ce que j’ai pu lire) pour protéger sa chère démocratie au lieu de penser à l’améliorer.

    On peut aussi remarquer que traditionnellement il y a un désaccord entre gauche-droite sur le régime de propriété : individualiste capitaliste pour la droite contre collectif ou en tout cas de possession à gauche. Mais dans la réalité, les membres de la gauche bobo se font souvent pincer en possession des appartements les plus beaux et luxueux à travers le monde.


  • 3 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 20 septembre 2013 12:38

    Gerfaut, à part que parfaire sa culture historique grâce au Figaro se passe de commentaire, on ne comprend pas bien le but de ton commentaire sauf à servir de propagande néolibérale voulant sauvegarder un système de surendettement à la faillite totale, ce qui peut se comprendre uniquement par une volonté de protéger ses intérêts particuliers bien réels (et non pas au nom d’une quelconque justice, équilibre des pouvoirs ou je ne sais quelle notion abstraire). La privatisation n’empêche nullement le recours à la planche à billet (FED CQFD), il semble alors que c’est plutôt l’état de l’économie qui le permet. Utiliser cet argument dans une propagande libérale est au mieux malhonnête.


    Ensuite parler de ruine, de banqueroute sans faire de distinction sociologique est pure hérésie. Le "on" n’indique personne, il sert simplement à éviter la précision qui résulterait embarrassante. Il est vrai que toute banqueroute a des conséquences sociales à très court-terme sur l’ensemble du corps social. Celles-ci sont à la hauteur de l’attente de la déclaration de banqueroute de la part d’un système économique surendetté voué à l’échec. En revanche, les conséquences à plus ou moins court-moyen-long terme ne sont pas les mêmes pour tout le corps social. Les exploités, les laisser-pour-comptes, les "exclus" comme les appellent les libéraux (ce qui est totalement faux car les "exploités" sont totalement inclus dans le système capitaliste libéral), n’ont de toute façon rien à perdre. Ce sont tous les immenses propriétaires, les grands capitalistes, qui vivent de manière plus faste que les rois, eux, ont tout à perdre, ce sont les Mazarin modernes.

    Philippe Lebel avait recours aux emprunts forcés avec taux d’intérêts fixés par l’Etat, en faisant de l’Etat et non des banques une institution "too big to fail" ce qui avait permis à François II de repartir sans payer les dettes insolvables.

    Sully en 1598 avait organisé un audit public pour chasser les "usuriers, tyrans et rongeurs du peuple", et annuler toute dette illégitime (surtout les dettes intérieures). Ce désendettement a permis l’inauguration de grands chantiers : construction de routes, d’hôpitaux etc. Une banqueroute, quelques grands banquiers chassés pour un bien commun plus grand.

    Colbert en 1661 déclare la banqueroute par voie judiciaire en annulant les dettes illégitimes. Il rachète toutes les rentes à bas prix. On considère en général que le pays n’a pas été attaqué car suite à cette banqueroute partielle (continuée par Louis XIV) car la France réapparaissant en une santé étonnante alors que tous la pensaient épuisée.

    L’étonnante prospérité des campagnes françaises dans la première moitié du XVIIIème siècle a comme origine le rééquilibre des fortunes dans le pays - les pauvres sortant de l’endettement - suite au nettoyage des comptes par le Duc d’Orléans de 1720 à 1722, année où tous les billets créés par le système pour remplacer la monnaie de métal sont brûlées en public.

    Inutile de dire qu’en 1789 les comptes de la France étaient tous dans le rouge, que Louis XV puis Louis XVI n’ont pas osé déclarer dans une forme ou une autre banqueroute par peur de perdre le soutien de familles puissantes (d’où par ailleurs l’impossibilité de règne de type "absolu" en sociologie digne de ce nom).

    Je pourrai également parler de De Gaulle mais on sort un peu du sujet.

    Bref. Non, en analyse historique, les arguments libéraux ne tiennent pas.




  • 10 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 18 septembre 2013 14:15

    Quel plaisir de voir ces deux personnes réunies autour d’une même table. Surprise inattendue ! Antoine Chollet a certainement été mon meilleur professeur, quasi-omniscient sur le sujet des idées politiques, très humble et d’une rare pédagogie. Je vois qu’il considère la Suisse dans l’ensemble comme une oligarchie, malgré des "touches" de démocratie directe ici et là, comme l’initiative populaire ou le référendum, ça devrait faire réfléchir pas mal de membres du forum avec qui j’ai pu avoir des discussions enflammées sur le sujet, comme Kurtis ou Gerfaut ou qui sais-je encore.


    En résumé, la Suisse reconnait effectivement des instruments renvoyant plutôt à une démocratie directe comme le vote populaire obligatoire en cas de modification de la constitution, du vote sur la chose (les lois) et non pas uniquement sur les personnes (représentants), le référendum et l’initiative populaire. Et ce n’est pas rien ! Mais ça ne suffit pas à cacher que dans l’ensemble et sur les questions les plus importantes, c’est une oligarchie qui règne. D’ailleurs économiquement, on considère souvent le pays comme "néo-corporatiste". La démocratie directe est marginale, se trouve encore cependant dans deux très petits cantons isolés : Glaris et Appenzell Rhodes-intérieures, où l’on trouve encore des Landsgemeine. En ce sens, cette démocratie directe est le fruit de la tradition moyen-âgeuse des communes libres et ne s’inscrit pas dans la pensée des Lumières françaises et du système anglo-saxon, et ceci me parait tout à fait fondamental à souligner. En général, et particulièrement en Suisse, les obstacles à la démocratie directe sont les suivants : inégalité des revenus et ainsi inégalité devant la puissance d’initiative politique individuelle ou groupée, pouvoir des corporations (la Suisse est le pays des banques et des multinationales donc ce n’est pas rien) (lobbying intense, ce qui découle du point précédent), très peu de temps à consacrer à la chose politique (8h30 de travail par jour sans heures supplémentaires à plein temps, peu de fériés, peu de vacances) - ce qui se traduit par une participation extraordinairement basse (moins de 40% en 2012 pour 12 objets votés*) que ne souligne pas assez A. Chollet à mon avis. Ceci remet au centre de la réflexion la question de l’économique en démocratie directe, et en ce sens la Suisse - pays libéral des banques et des multinationales - est plutôt mal placée. Je soulignerais également la proposition de Chouard de l’initiative individuelle (contre les 50’000 pour la l’initiative populaire ou 100’000 pour le référendum), ce qui évite le biais de tout confier à des personnes charismatiques comme le dit Chouard, ou de manière plus réaliste à ceux qui ont les moyens de faire campagne. Chouard apporte ce grain de folie, d’idéal, moins "neutre" qui me semble essentiel pour faire bouger les citoyens. Le livre de A. Chollet est déjà en commande.

    Finalement, on peut simplement regretter que l’entretien ne dure pas plus longtemps, à part ceci, je tenais à remercier chaleureusement "CauseToujours" pour avoir organisé ce court entretien.