Urgences aux... Urgences !

L’état déplorable des services d’urgences s’explique en partie par un système de santé gravement malade...les urgences étant l’ultime recours dans les déserts médicaux et/ou pour des personnes très éloignées des soins, bien souvent pour une question de moyens...ce qui engendre, au passage, une prise en charge plus tardive et des pathologies à un stade plus avancé...

Il serait fastidieux d’énumérer tous les dysfonctionnements, mais laisser des patients stationnés sur un brancard au milieu d’un couloir pendant des heures à cause d’un personnel débordé est indigne d’un pays développé...

Confier la gestion d’un hôpital public avec le thermomètre de la rentabilité en seul élément de diagnostic, la politique du chiffre, à l’acte en priorité, n’est pas sans conséquence...la qualité des soins devient accessoire au profit du temps de lit disponible...il faut que ça tourne...l’autre là est encore dans le cirage suite à l’anesthésie, mais peu importe, il faut libérer le plumard, surveille ta cicatrice, prend ta Biafine et tes antalgiques et rentre chez toi...

La course à la rentabilité nécessite aussi l’exercice de l’hémorragie de personnel, il faut être moins nombreux pour travailler plus dans des conditions de travail impensables...les lauriers de l’ARS et du Ministère seront pour le chef d’établissement, l’infirmière qui multiplie les gardes peut se gratter..

Je me retiens d’aborder le sujet du lobby pharmaceutique, cette corporation dont la seule préoccupation est le bien-être du malade et qui trouve toujours une oreille bienveillante chez le ministre de la Santé en exercice qui s’avère neuf fois sur dix être une vieille connaissance, ce n’est pas Buzyn qui va invalider ce constat, comme les autres elle a avalé des couleuvres et digéré son serment d’hypocrite...

Il faut s’adapter à la marche du monde, la santé est un marché comme les autres, la poule aux œufs d’or pour ceux qui savent flairer ce bon filon avec des dégâts collatéraux qui ne rognent pas sur les marges, l’essentiel est sauf...

"Je panse donc je suis" est une devise caduque...