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Accueil du site > Actualités > Société > Hannah Arendt : leçon pour aujourd’hui sur le Totalitarisme et le contrôle (...)
#39 des Tendances

Hannah Arendt : leçon pour aujourd’hui sur le Totalitarisme et le contrôle des masses

Hannah Arendt est connue pour ses réflexions sur le totalitarisme, la liberté et la nature de l'action humaine. Nous aborderons ses travaux les plus marquants, notamment "Les Origines du Totalitarisme", "La Condition de l'Homme Moderne" et "Eichmann à Jérusalem".

 - Qui était Hannah Arendt ? Découvrez son parcours de l'Allemagne nazie aux États-Unis.
 - Qu'est-ce que le totalitarisme ? Une analyse des systèmes oppressifs du XXe siècle.
 - La distinction entre travail, œuvre et action dans "La Condition de l'Homme Moderne".
 - Les controverses autour de "Eichmann à Jérusalem" et le concept de la "banalité du mal".

 

Anthropologique[s]. | Hannah Arendt : leçon pour aujourd'hui (7:29)

 

(début de la vidéo) « « Les solutions politiques fondées sur la violence engendrent toujours les germes de nouvelles violences. Ce qui m'inquiète c'est que nous, Juifs, devenions les bourreaux des Arabes, que nous nous transformions en gens capables de commettre des violences envers des peuples opprimés. » La phrase date des années 40 et elle est de Hannah Arendt.

Aujourd'hui je vous propose de découvrir une des grandes figures des Sciences politiques du 20e siècle, plus que jamais d'actualité, c'est Hannah Arendt.
Née en 1906 et morte en 1975, Hannah Arendt a marqué la pensée moderne par ses analyses des structures du pouvoir, de la tyrannie, du totalitarisme et de la nature humaine.
Née à Hanovre, elle grandit à Königsberg où elle est formée entre autres par Martin Heidegger. De confession juive, elle fuit le nazisme en 1933. Elle se réfugie en France où elle aide des Juifs exilés à gagner la Palestine. En 1940 elle s'évade du camp où elle était internée. Elle parvient à se rendre aux États-Unis. Elle obtient la nationalité américaine en 1951, après être restée apatride pendant 18 ans.
Nourrie de ces expériences, elle devient une politologue convaincue que la vie est un combat permanent pour la liberté. L'originalité de sa pensée vient de ce qu'elle applique l'approche phénoménologique à l'analyse politique. Elle propose de penser les événements en décrivant les conditions de leur apparition. Elle propose de partir de l'expérience vécue des individus. Elle s'intéresse à la manière dont les choses se montrent et sont perçues.

Dans Les origines du Totalitarisme paru en 1951, Hannah Arendt explore les racines et les dynamiques des régimes totalitaires, en particulier ceux de Hitler et de Staline. Elle dépeint le totalitarisme comme une force qui broie l'individu, en utilisant la terreur pour obtenir non seulement la soumission, mais aussi la complicité active des gouvernés. Elle montre que ce qui a rendu possible le nazisme, c'est la conjonction d'une matière, l'antisémitisme, et d'une forme, la bureaucratie. Et tout ça s'est développé dans le cadre de la manipulation d'une masse atomisée par une idéologie visant à supprimer les conditions du débat démocratique. Hannah Arendt explique, je la cite : "le totalitarisme vise à organiser les innombrables et à coordonner leur action jusqu'à la perte de leur identité propre."
Concrètement, ça se passe en plusieurs phases :

  • Isolation des individus
  • Propagande et manipulation de la réalité
  • Terreur et répression
  • Mobilisation d'une idéologie qui prétend offrir une explication exhaustive de la réalité
  • Destruction de la frontière public/privé
  • Destruction des structures politiques et juridiques traditionnelles

Cette approche éclaire la manière dont ces régimes parviennent à impacter et à dominer tous les aspects de la vie personnelle et publique. Le but c'est d'initier une transformation totale de la société par la peur et par la manipulation idéologique.

En 1961, Hannah Arendt couvre pour le magazine le New Yorker le procès d'Adolf Eichmann, un haut fonctionnaire nazi qui a eu un rôle central dans l'organisation de la Solution finale. À cette occasion elle introduit le concept de banalité du mal. Selon Hannah Arendt, Eichmann n'était ni un monstre ni un fanatique, mais plutôt un fonctionnaire ordinaire, voire médiocre. Il était dépourvu de tout sens critique à l'égard de sa mission génocidaire. Il exécutait des ordres sans questionner leur éthique. Il était, je cite Arendt : "l'incarnation même de la banalité du mal, car il n'y avait en lui aucune inclinaison à penser, c'est-à-dire aucune profondeur."
Cette analyse a suscité un vaste débat sur les responsabilités morales, individuelles et institutionnelles, dans les contextes de gouvernance oppressive. Elle inspirera par la suite une réflexion très vaste sur la soumission à l'autorité, sur l'éthique et sur la morale.

Dans La Condition de l'Homme Moderne, paru en 1958, Hannah Arendt distingue trois activités humaines fondamentales : le travail, l'œuvre et l'action. Elle définit le travail comme l'activité nécessaire à la survie biologique et à la satisfaction des besoins vitaux. L'œuvre produit des objets durables, créant un monde artificiel distinct de la matière. l'action enfin désigne l'interaction entre les individus dans l'espace public. Elle est intimement liée à la parole.
Hannah Arendt valorise particulièrement l'action. Elle est, dit-elle, la seule activité qui se déroule directement entre les Hommes, sans l'intermédiation des choses ou de la matière. Arendt souligne l'importance de l'action collective et du discours comme moyen d'expression de la liberté et de la pluralité, essentiel à la démocratie. Elle s'inquiète de la toute puissance de la technique, qui tend à s'imposer comme la valeur principale qui motive nos choix. Elle est convaincue que l'homme n'est pas, comme le dit Marx, un animal laborans, c'est-à-dire un animal travailleur, mais plutôt, comme le définissait Aristote, un zôon politikon, c'est-à-dire un animal politique. Elle pointe le danger d'une vie réduite au cycle stérile de la production et de la consommation.

Hannah Arendt a développé une position nuancée et critique vis-à-vis de l'État d'Israël. Elle redoutait que la création d'un État juif, basé sur un modèle d'État-nation, conduise à des conflits interminables avec les populations arabes locales, et au final à l'isolement international. Elle s'inquiétait de la tendance à créer un État ethno-religieux, qui pourrait engendrer des pratiques discriminatoires à l'égard des Arabes vivant en Palestine, et compromettre les idéaux démocratiques. Elle soutenait l'idée d'un cadre fédéral pour la Palestine. Elle proposait une solution fédérale où Juifs et Arabes pourraient coexister dans un système politique partagé, respectant les droits et les aspirations des deux peuples. Elle pensait que cette structure fédérale pourrait servir de modèle pour surmonter les conflits nationaux et religieux en favorisant la coopération. Cette idée a été développée et elle est encore défendue par un certain nombre d'intellectuels juifs et arabes. On peut citer par exemple Martin Buber, Edward Saïd, Avraham Burg, ou Ali Abunimah. Alors, est-ce que c'est une bonne idée ? est-ce que c'est une mauvaise idée ? Ce n'est évidemment pas aux Sciences sociales de trancher. Par contre c'est aux Sciences sociales de contribuer à éclairer le débat.

Bref, pour conclure, on peut dire, je pense, que la contribution d'Hannah Arendt aux Sciences politiques a été déterminante. Elle a contribué à décrypter les mécanismes de domination et à mettre à jour les conditions de la liberté, y compris dans des contextes politiques extrêmes. Critique de la modernité, de la massification, défenseuse des traditions et des institutions, Hannah Arendt apparaît conservatrice par bien des aspects. Elle n'en est pas moins, par son style et l'audace de sa pensée, une philosophe particulièrement novatrice et plus que jamais d'actualité. » (fin de la vidéo, 7:29)

 

 

Pour approfondir :

 

Voix Philosophiques | Hannah Arendt - L'isolement est l'essence du Totalitarisme (12:42)

Les Origines du totalitarisme de Hannah Arendt, publié en 1951, analyse les régimes totalitaires du XXe siècle, notamment le nazisme et le stalinisme. L'ouvrage est divisé en trois sections : l'antisémitisme, l'impérialisme et le totalitarisme. Arendt explique que, bien que les régimes totalitaires puissent disparaître, les éléments du totalitarisme pourraient persister.

Elle écrit : « Les solutions totalitaires peuvent bien survivre à la chute des régimes totalitaires sous forme de fortes tentations qui surgiront chaque fois qu'il semblera impossible d'atténuer la misère politique, sociale ou économique d'une manière digne de l'homme. »

Arendt souligne que l'isolement social est essentiel pour la formation des mouvements totalitaires. Dans un régime totalitaire, toute la société, y compris ceux au pouvoir, est subordonnée à une idéologie unique, ce qui entraîne une domination totale sur chaque individu. Les idéologies, selon elle, sont déconnectées de l'expérience vécue, visent à contrôler l'histoire et insistent sur une "réalité plus vraie" derrière le monde perceptible.

Arendt examine les conditions sociales susceptibles de conduire un peuple à être totalement dominé par une idéologie :

  • La société doit être fragmentée en individus isolés.
  • Un leader charismatique avec un message puissant doit tenter de rassembler ce groupe morcelé à travers un récit de peur, tel que le terrorisme, l'immigration ou la guerre.
  • Les droits naturels des individus doivent être affaiblis, les transformant en outils interchangeables.
  • Il doit également exister une masse de personnes obéissantes et non réfléchies, prêtes à suivre les diktats de l'État sans remettre en question ses décisions.

Arendt distingue l'isolement de la solitude. L'isolement, imposé par les régimes totalitaires, transforme une expérience occasionnelle de solitude en un état permanent, coupant les individus de la connexion humaine et rendant l'action et la pensée impossibles. Ce processus prépare les masses à accepter et à soutenir les idéologies totalitaires, permettant aux régimes de maintenir un contrôle absolu.

(...) une fois l'isolement enraciné, la terreur aliénait l'individu impuissant du monde partagé de ses semblables, en utilisant des mensonges et de la propagande pour refaçonner la réalité, réécrire l'histoire et en empêchant l'action collective.
L'isolement est une sorte de paralysie qui menace la vie politique en rendant impossible aux individus de se rassembler, d'agir ensemble, de poursuivre une préoccupation commune.

Elle écrit : « Dans un monde en perpétuel changement, incompréhensible, les masses étaient arrivées à un point où elles croyaient, en même temps, tout et rien, pensaient que tout était possible et que rien n'était vrai. »

(...) une fois que la pensée idéologique s'est enracinée, l'expérience et la réalité n'affectent plus la pensée. Au lieu de cela, l'expérience se conforme à l'idéologie dans la pensée.

Arendt soutient que la peur sous-jacente qui attire vers l'idéologie est la peur de la contradiction interne.
Cette peur de la contradiction interne est la raison pour laquelle penser est dangereux - car la pensée a le pouvoir de déraciner toutes nos croyances et opinions sur le monde.

 

Politikon | Hannah Arendt - Condition de l'homme moderne - De Dicto #4 (7:41)

Quatrième épisode de De Dicto sur Condition de l'homme moderne de Hannah Arendt (1906-1975) paru en 1958 sous le titre original de The Human Condition.

 

Parole de philosophe | La philosophie de Hannah Arendt (26:12)

L'homme essayerait-il désormais d'échapper à sa condition ? C'est pour répondre à cette question qu'Hannah Arendt publie, en 1958, "Condition de l'homme moderne". Dans cette vidéo d'introduction à Hannah Arendt, nous expliquerons les principaux concepts de sa philosophie : le travail, l’œuvre et l'action ; la sphère privée et la sphère publique ; l'essence du totalitarisme.

 

 Replaçons ici, pour conclure, les principales caractéristiques d'un régime totalitaire, selon Hannah Arendt, pour mieux nous rendre compte qu'elles se retrouvent quasiment toutes en ce moment même, à des degés divers, dans des pays prétendument démocratiques et garants des libertés fondamentales et des Droits de l'Homme...

  • Isolation des individus
  • Propagande et manipulation de la réalité
  • Terreur et répression
  • Mobilisation d'une idéologie qui prétend offrir une explication exhaustive de la réalité
  • Destruction de la frontière public/privé
  • Destruction des structures politiques et juridiques traditionnelles

 

Tags : Livres - Littérature Politique Histoire Démocratie Droits de l’homme Israël Philosophie Culture Liberté d’expression Violence Manipulation




Réagissez à l'article

20 réactions à cet article    


  • 4 votes
    Eric_F 10 août 17:25

    Merci de ces présentations.

    D’une certaine manière on peut constater que nos régimes traditionnellement démocratiques tendent à comporter de plus en plus de caractéristiques totalitaires, notamment en cas de crise sécuritaire ou sanitaire.


    • 1 vote
      Valyria Tanit Valyria Tanit 10 août 19:19

      @Eric_F
      Oui, la tendance semble bien installée, et les occasions de basculer complètement risquent de se multiplier à l’avenir... smiley

      Merci.


    • 4 votes
      jjwaDal 10 août 17:43

      Je pense depuis longtemps qu’au procès de Nuremberg on a volontairement jugé des "lampistes" pour ne pas juger les véritables coupables. La structure sociale nous assène l’impératif de soumission dès l’enfance, y compris aujourd’hui, soumission aux parents (sinon…) soumission à la maitresse d’école, à la loi, à la police, au supérieur hiérarchique, avec rapports de forces potentiellement violents à tous les étages si on ne courbe pas l’échine.
      Pourquoi au procès de Nuremberg accuser des "lampistes" formatés à obéir depuis l’enfance, militaires et en temps de guerre, où la désobéissance aux ordres est fatale d’avoir eux mêmes été instruments de l’horreur et avoir donné des "ordres" ? Si ces individus s’en étaient abstenus, d’autres inévitablement auraient été à leur place, les structures sociales étant implacables et trouvant toujours des effecteurs pour prévaloir.
      On s’est bien gardé de juger des structures sociales qui au fond sont restées globalement les mêmes, on le voit par ex avec les conflits en Ukraine ou en Palestine, ou le "chef" décide d’envoyer à la boucherie un peuple sans lui demander son avis (ce qui en dit long sur le caractère de pseudo démocraties de ces entités).
      On l’a vu aussi pendant l’épisode Covid 19 , où on s’est torché avec les connaissances limitées données par la Science pour contraindre dans la violence les populations à faire ceci et cela, stigmatisé ceux refusant l’adhésion sans examen à des croyances absolument pas étayés par des faits établis (efficacité du masque, efficacité des "vaccins", "absence de dangerosité de ceux-ci, etc...).
      On a vécu une vie sociale décidée depuis un "bunker", lors de "conseils de défense" en petit comité, sans qu’on puisse ultérieurement savoir a postériori qui a dit quoi, sur quelles bases, avec quels conflits d’intérêts.
      On a collé des milliers d’amendes pour non port de masque dans des rues quasi désertes ou d’un "couvre-feu", alors que rien n’indiquait une quelconque efficacité de celui-ci en extérieur (la meilleure science indique d’ailleurs que globalement la réduction du risque ne semble émerger qu’en milieu hospitalier au contact de malades du Covid 19) et n’est pas visible dans les meilleurs études disponibles.
      La population générale a été confronté à l’arbitraire de décisions injustifiées et parfois injustifiables (violer le "Code de Nuremberg" alors qu’il aurait fallu revenir de 25 ans dans le futur pour SAVOIR l’absence de dangers de ces thérapies géniques) et on a vu l’acceptation globale de l’intolérable, alors que nos yeux menteurs voyaient autour de nous que peu de choses se passaient.
      Qui sait si les "refuzniks" de ces injections discutables n’auraient pas connu le sort des juifs en Allemagne nazi (avant le four crématoire on l’espère), stigmatisés, marginalisés, socialement exclus, privés des espaces publics et du travail si l’épidémie avait été un tant soit peu méchante ?

      En Autriche un sondage à l’époque montrait une majorité de la population favorable à des camps de regroupements (concentrations ?) des "testés positifs, quand le découvreur de la PCR disait que sa technique ne pouvait désigner les malades et contagieux.
      Nous sommes à deux doigts de formes de néo fascisme si l’occasion se présente, parce que les structures sociales sont bâties pour nous y faire naturellement glisser si l’occasion se présente, guerre, épidémie, crise financière catastrophique, etc.
      C’est notre avenir, la question n’étant pas de savoir si ça peut arriver, mais quand ça arrivera, quel sera le facteur déclenchant. Où sont les "Antigone" parmi nous ? Peu nombreuses, à en juger par ce qui s’est passé ici pendant une épidémie somme toute modeste.


      • 2 votes
        Valyria Tanit Valyria Tanit 10 août 19:51

        @jjwaDal

        Le totalitarisme est probablement présent structurellement depuis des milliers d’années. Et seul son degré d’expression varie selon la conjecture ; la "folie destructrice" des élites au pouvoir semble être un facteur prépondérant et récurrent dans son intensité...

        J’aimerais beaucoup envisager que ces éruptions puissent s’atténuer, voire disparaître dans un futur proche.

        Si oui, quand ? comment ? Bonnes questions... smiley smiley

        Merci.


      • 1 vote
        Eric_F 11 août 09:41

        @jjwaDal
        A Nuremberg, ce ne sont pas seulement des lampistes mais les plus hauts responsables de l’état nazi qui ont été jugés (sauf Hitler suicidé ou Bormann disparu -tué à Berlin-). Mais effectivement les ’’structures sociales’’ ayant conduit à ce régime et qui en ont bénéficié n’ont pas été remises en cause, la classe politique de manière générale, ’’la finance’’ et la grande industrie, qui ont reprospéré en Allemagne après la reconstruction, et se sont renforcées dans le cadre de la mondialisation.

        D’autres aspects que vous citez relèvent aussi des mentalités collectives, on peut penser qu’elle font partie de la nature humaine : mimétisme, bouc-émissarisation...


      • vote
        jjwaDal 11 août 10:32

        @Eric_F
        Oui. Quelques psychiatres ont bien analysé et médiatisé surtout leur opinions sur l’épisode Covid 19 et tout ce qu’il a pu révéler d’anomalies graves et de dérives autoritaires complètement injustifiées mêmes si explicables.
        Les outils pour basculer dans l’horreur sont sous nos yeux ou en train de se mettre en place (surveillance électronique, drônes, caméras, smartphone sous GPS, j’en passe) en plus de ce qui existait déjà en terme de concentrations des pouvoirs en quelques mains.
        Nous jouons collectivement avec le feu et l’Ukraine et la Palestine en sont deux illustrations actuelles.
        On verra peut-être que comme pour la Grèce antique notre "démocratie" était un décor qui n’a vécu que le temps de pouvoir disposer d’une armée d’esclave et un environnement relativement intact à piller sans soucis du lendemain. C’est au réveil souvent que la gueule de bois survient...


      • 1 vote
        Eric_F 11 août 13:49

        @jjwaDal
        Certains aspects renvoient à l’adage selon lequel le trop(*) est l’ennemi du bien. Ainsi les caméras de vidéosurveillance, longtemps rejetées par les maires de gauche mais qu’ils déploient désormais, améliorent la résolution de violences ou saccages de magasin et ont un effet dissuasif, mais peuvent devenir intrusifs sur la vie individuelle et également permettre la surveillance de tous en permanence base du ’’crédit social’ à la chinoise.
        Il y a dans nos pays une montée de l’insécurité donc une demande de moyens sécuritaires, on a ça aussi en matière de sécurité routière et désormais d’écologie. Les activistes et les média nous persuadent en boucle que des restrictions, contraintes et punitions à l’encontre de tous sont ’’bénéfiques’’, on a l’impression que les détenteurs d’autorité suivent davantage encore qu’ils ne précèdent.
        Les pires prédateurs y échappent, comme ces black blocs qui s’évaporaient alors que le pékin qui les suivait était appréhendé.

        (*) l’adage dit que le mieux est l’ennemi du bien, mais il ne s’agit pas du véritable mieux, mais d’un forcing abusif pour l’atteindre.


      • 1 vote
        mac1 11 août 07:27

        1-Isolation des individus : distanciation sociale

        2-Propagande et manipulation de la réalité : surestimation du problème par la publication de statistiques biaisées ou discutables et communication quotidienne de la peur.

        3-Terreur et répression : interpellation des récalcitrants y compris dans la sphère privée et privation de leur emploi.

        4- Mobilisation d’une idéologie qui prétend offrir une explication exhaustive de la réalité : politique d’injections quasi miracle censée nous sortir de la crise.

        5-Destruction de la frontière public/privé quasi assignation à domicile, limitation des déplacements et des rassemblements y compris privés, médication forcée ou presque.

        6- Destruction des structures politiques et juridiques traditionnelles : état d’urgence et décisions prises dans des réunions secrètes, sans regard du parlement.

        Effectivement, on s’est manifestement rapproché du totalitarisme au moment de ce triste épisode COVID.


        • vote
          Valyria Tanit Valyria Tanit 11 août 09:45

          @mac1
          Confinement et couvre-feu imposés à toute la population, c’est de la logique guerrière, et pas du tout sanitaire...
          Les "élites" font ça depuis des milliers d’années, c’est presque un fonctionnement naturel de leur part.
          Toutes les occasions sont bonnes (pour accroître son pouvoir et ses moyens de contrôle des populations), surtout quand on provoque soi-même les occasions (et qu’on arrive à s’imposer comme le seul recours à même de régler efficacement le problème... qu’on a créé...).

          Merci pour le commentaire.


        • 2 votes
          Christophe 11 août 09:10

          Bonjour,

          La banalité du mal l’a aussi poussée à faire des conférences et a débouché sur un ouvrage que j’ai trouvé très intéressant à la lecture : Responsabilité et Jugement

          Ce que préconise en fait Hannah Arendt c’est d’être autonome dans sa pensée pour éviter toute manipulation extérieure. L’autonomie a un prix, il faut toujours douter (un doute méthodique en quelque sorte) qui permette de confronter l’engagement que l’on nous demande d’avoir au regard de notre propre approche des évènements avec nos valeurs individuels.

          Cette réflexion qu’elle a proposé vient directement du procès de Eichmann qu’elle a suivi ; constatant qu’un être tout à fait banal peut-être un rouage essentiel dans un acte que toute morale normale aurait rejeté. De mémoire, Eichmann n’était qu’un organisateur de transports, un responsable de l’équivalent de notre SNCF qui a affrété les trains de la mort.

          Je conviens que la période COVID a posé des problème tendancieux tirant vers le totalitarisme (l’usage de la violence peut prendre plusieurs formes) mais je m’inquiète bien plus de la vague de fond, celle de l’inculture érigée comme constituant primordial des sociétés modernes.

          Enfin de vous lire me rassure sur le fait qu’ils n’ont pas encore atteint tout le monde smiley)


          • 1 vote
            Eric_F 11 août 09:53

            @Christophe
            ’’L’autonomie a un prix, il faut toujours douter (un doute méthodique en quelque sorte)’’

            Le terme de ’’doute’’ est à prendre avec précaution, car il tend parfois à désigner la négation et le déni, alors qu’il s’agit d’analyser de manière critique, d’instruire à charge ou à décharge.

            Ainsi dans le cadre de la crise covid citée par plusieurs intervenants, on a vu le maximalisme officiel provoquer le suivisme ou la résignation, mais aussi par effet de rejet le déni absolu dans certains courants d’opinion. Comme si ce devait être en tout ou rien.


          • vote
            Valyria Tanit Valyria Tanit 11 août 10:47

            @Christophe

            Bonjour,

            Oui, "l’inculture érigée comme constituant primordial des sociétés modernes" n’augure rien de bon... Et aussi la facilité à créer des communautarismes fanatisés, imposés comme la nouvelle norme indiscutable, à partir d’idéologies délirantes ou de "ressentis psychologiques" (qui se propagent comme des virus, merci TikTok)...


          • 1 vote
            Christophe 11 août 10:50

            @Eric_F

            Je comprends bien mais le doute consiste juste à ne pas accepter le discours tel qu’il arrive mais le confronter aux réalités tangibles vécus ou déduite de la personne concernée, en fonction aussi de ces valeurs.

            Hannah Arendt a été une de mes références dans beaucoup de secteurs de la vie, vie personnelle, vie professionnelle, vie institutionnelle.

            J’ai parfois rencontré des cadres dirigeants tenant le discours "on ne mord pas la main qui nous nourrit". Drôle d’approche des relations hiérarchiques qui tendent à ne jamais s’opposer à un ordre ou une directive fixée par la hiérarchie. Or, il arrive parfois qu’il soit nécessaire de s’y opposer lorsque nos valeurs ne s’accommodent pas avec ce qui nous est demandé.

            Avec de telles positions, on finit par ne plus avoir de valeur, ce que nous retrouvons dans la real politique de nos démocraties.

            Je ne pars jamais du principe que le monde est manichéen, le doute ne peut être une position d’opposition, il peut y conduire mais ne l’est pas au préalable d’une réflexion. Un autre point important, la responsabilité nous permet après réflexion à juger mais il s’avère aujourd’hui que les gens jugent souvent sans savoir, ni réfléchir. Nous sommes déjà de plein pied dans certaines caractéristiques d’un totalitarisme.

            Par exemple, le discours bien pensant d’aujourd’hui est une forme de totalitarisme, ce qu’est aussi le terrorisme de la vertu que portent haut et fort les pays occidentaux (vertu qu’ils n’ont pas eux-mêmes).


          • 2 votes
            Eric_F 11 août 14:02

            @Christophe
            Les valeurs changent, entre les puritains de jadis et les minoritaristes/progressistes d’aujourd’hui, mais la prétention de s’ériger en prescripteurs demeure, et c’est en effet une forme de totalitarisme intellectuel.

            Les pays occidentaux portent désormais ce ’progressisme’’ en partie dévoyé en le définissant comme valeurs universelles imposable au monde.
            Mais poursuivons l’esprit critique en l’appliquant aussi aux autres pays et blocs, souvent plus coercitifs encore et en arguant de valeurs traditionnelles qu’ils ne pratiquent pas toujours (par exemple il y a moins de croyants et plus de divorces en Russie que chez nous, la Chine est plus intrusive dans la vie privée, la Corée du nord est plus totalitaire, l’Iran est plus misogyne, etc.)


          • vote
            Christophe 11 août 16:06

            @Eric_F

            Mais je reste en accord avec votre propos, je ne me sens en capacité que d’émettre des critiques sur les pays que je connais bien, je ne donnerais pas de leçons aux autres pays qui vivent leur évolution sociétale indépendamment de la nôtre.

            Bien sûr qu’il existe des pratiques que je qualifierais de plaisante pour ne pas dire confortable dans nos pays. Mais je reste critique envers notre propre mode de vie qui s’est construit au détriment d’autres pays, pas tout mais une bonne partie ; qui plus est avec une posture de donneur de leçons qui m’exaspère toujours.

            La seule et unique chose que nous pouvons faire pour faire bouger les choses c’est d’agir dans nos propres sociétés ; critiquer les autres n’est pas très constructif puisque nous ne les ferons pas changer de l’extérieur. Il revient à chaque population de s’émanciper dans sa propre société, nous pouvons aider mais pas intervenir directement, comme il ne nous revient pas de juger les autres à l’aune de nos pratiques ; poser le postulat que nos pratiques sont mieux que celles d’autrui c’est une forme de suprémacisme.


          • vote
            Yvan 12 août 10:24

            @Christophe

            avec une posture de donneur de leçons

             ???


          • vote
            Yvan 12 août 10:36

            @Valyria Tanit
            Hier, un commentateur sportif déclarait :
            " lorsque les distances de courses s’allongent, les écarts temporels entre les genres diminuent, exemple le Marathon " ( l’endurance jouant en faveur des femmes )

            Je suis tenté d’extrapoler à ton commentaire concernant la culture :

            la proportion d’inculture va de pair avec à l’effectif humain !
            C-à-d : plus il y a d’individus sur Terre, plus l’élite se réduit relativement. Une réduction Exponentielle, même, selon l’adverbe à la mode smiley


          • 3 votes
            nono le simplet nono le simplet 12 août 10:50

            @Yvan
            Une réduction Exponentielle
             smiley


          • vote
            Valyria Tanit Valyria Tanit 12 août 19:06

            @Yvan
            Je crois que "l’élite" s’auto-régule "naturellement". Par définition, ils sont peu nombreux au sommet, et ils planifient sur le long terme...
            Quant au reste de l’effectif humain, il ne s’auto-régule pas vraiment et il n’est pas spécialement organisé pour planifier à long terme. Donc, "le sommet" peut réguler le "troupeau" à sa guise... smiley smiley


          • vote
            Yvan 12 août 10:22

            Les peuples d’Occident ont reçu 2 coups d’assomoir sur le crane :
            la manip C I A (tjs elle) du 911,
            les pertes de souveraineté des Nations devant les magouilles pour créer Bruxelles (en particulier l’incontestable viol du Referendum de 2005).
            Rappel : depuis le 911, un noeud de communications installé à Lyon détourne les courriels de France vers un centre US de la C I A, avant retour vers le destinataire légitime...
            A partir de là, la boite de Pandore est ouverte pour libérer tous les dévergondages de la mondialisation sans limite. Il n’est que d’examiner l’entourage de ce "Président" que la "majoriité" des électeurs s’est donnée... Travers et dérives étonnamment (?) encouragés par des activistes des mondes judiciaire et législatif !



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