Il me semble que les champions de Mme Le Pen oublient simplement
une chose : celle qui défend si bien la veuve et l’orphelin
victimes du système se réclame de la droite et de ses valeurs,
autrement dit toutes ses promesses concernant la justice sociale, les
services publics et l’aide aux plus démunis sont des appâts qui ne
doivent pas faire illusion.
Elle ne franchit d’ailleurs jamais deux barrières .
Elle
n’a jamais évoqué la revalorisation des salaires, la justice
fiscale parce qu’elle sait fort bien que le noyau dur de son
électorat c’est bien celui de son père, attaché avant tout à la
réduction des solidarités jugées comme autant de gaspillages.
D’ailleurs la partie sociale et économique du FN n’est pas encore
publiée.
La deuxième barrière est stratégique, cette pourfendeuse des
« privilèges » en tous genres n’a jamais lancé de
véritable mobilisation politique ou syndicale, le peuple pour elle
ce n’est pas celui qui lutte ou qui participe à des combats mais
celui qui doit voter (pour elle).
Ce n’est pas la lutte collective et émancipatrice qui l’intéresse
mais l’exploitation démagogique des mécontentements individuels.
Cette dame aime l’ordre établi , les « valeurs »
médiocres des petits intérêts individuels, car c’est sur ce
terreau qu’elle espère asseoir son pouvoir. Cf. les parties de son
programme qui concerne l’éducation, la justice ou la famille.
Il n’y a rien de commun entre cette soi-disant défense des
victimes et les programmes historiques de lutte qui ont permis les
grandes conquêtes sociales. Peut-être que ses sympathisants
s’apercevront bientôt de ce que les citoyens des villes gérées par
le FN ont pu observer : on leur avait promis de la fausse
monnaie.